n rien dérangée par le spectacle de Nepthe et de ses alentours, Lilibelle s’était lancée sur le chemin en direction du parc national. Elle avait bien évidemment conscience de ne pas détenir le monopole de l’expérience horrible durant le Grand Cataclysme. Elle en avait croisé des gens aux regards éteints et aux corps brisés, elle avait aussi croisé ceux qui continuent de se battre parce qu’ils ne savent pas faire autrement mais qui ont perdu tout espoir d’un jour remporter la guerre. Il y avait bien pire qu’elle. Elle avait toujours son père et sa mère et si leurs pertes restaient énormes… ils n’avaient pas perdu l’essentiel. Ce n’était pas la première fois qu’elle traversait Nepthe et en découvrait les cicatrices plus que terribles liées au Grand Cataclysme… mais c’était peut-être la première fois qu’elle était en mesure de s’estimer heureuse. Callero avait ostensiblement été abandonnée par l’Empire, une négligence assumée au bénéfice de ceux plus proche de l’Empire. Mais là où la famille Stormane avait souffert des tempêtes et autres catastrophes, ils avaient découvert à Arsinoe la possibilité de traverser les éléments déchaînés non pas avec sérénité mais au moins avec une forme d’assurance. Nepthe n’avait pas eut cette chance. Arsinoe s’était mieux débrouillée du fait de son lien avec son environnement, du fait de son respect et de beaucoup d’autres facteurs et notamment environnementaux. Nepthe continuait de subir les conséquences mais pansait ses blessures avec une détermination teintée d’espoir.
Dans son malheur, Lili avait eu la chance de vivre en Callero, là où la république avait pris le temps d’apporter son aide. Là où Arsinoe offrait sa protection à bras ouverts dans un milieu plein de bonne volonté.
Le parc national, définitivement, était un bon endroit pour digérer ce qu’elle avait vu et découvert tout en profitant d’un environnement avec lequel elle se sentait plus à l’aise. L’urbanisation était une bonne chose, c’était probablement ce qui avait permis de sauver de nombreuses vies, mais Lili restait peu à l’aise au milieu des grands bâtiments et des rues peuplées d’inconnues. La nature, vraiment, avait le don de l’apaiser et de lui donner l’impression d’y être à sa place. A ses côtés, Poppy évoluait silencieusement, le regard attentif mais posé. L’horizon relativement plat du parc permettait d’avoir une vue suffisante pour voir arriver la plupart des ennuis. Le son de ses sabots sur les gravillons et cailloux arrachait régulièrement un sourire à la jeune dresseuse tandis qu’Ivy, dressée sur ses épaules, les pattes avant emmêlée dans la crinière rose de Lilibelle, observait tout ce qui l’entourait avec une grande curiosité.
C’est elle qui, la première, alerta les deux autres d’un piaillement alarmé. Tapotant le sommet du crâne de sa dresseuse, Ivy indiqua quelque chose sur leur gauche. Et effectivement, loin devant, dissimulé par le ciel d’un bleu céruléen qui avait motivé sa balade, se déplaçait péniblement un lucario. Très clairement mal en point, il trébucha et s’effondra sans un bruit. Il se releva une première fois mais sa chute suivante ne le vit pas se redresser.
« Faut toujours qu’y’en ai un qui fasse le malin quand je suis dans les parages, » ronchonna-t-elle mais elle s’était déjà élancée, l’inquiétude comme une pression sur la poitrine.
Le Pokémon était inconscient lorsqu’elle se précipita à ses côtés, déjà agenouillée et le regard critique sur son état physique. Le lucario avait manifestement fait face à un Pokémon feu comme en attestaient les brûlures éparpillées qu’elle pouvait voir. Hésitant quelque peu de peur de réveiller le Pokémon - et de finir par se prendre un coup dangereux - elle le déplaça légèrement de sorte à avoir une meilleure vue de son état général. D’autres attaques, physiques celles-là, avaient sérieusement endommagées les antérieures du Pokémon, certainement dans un élan défensif afin de préserver la partie vulnérable de sa poitrine. Inspirant doucement, elle se mit au travail avec l’aide d’anti-brûle notamment afin d’aider à la guérison des brûlures qu’elle voyait parsemer le corps du lucario.
Elle en était à enrouler un bandage autour d’une des pattes avant du Pokémon lorsqu’un bruit non loin lui fit relever la tête et réagir Poppy. Le Ponyta redressa la tête, renâclant bruyamment comme pour avertir quiconque qu’il était prêt à attaquer si besoin tandis qu’Ivy, de nouveau perchée sur la tête de Lili, sautait de son perchoir pour mieux se positionner au côté de Poppy, prête à l’accompagnons si besoin.
Avoir des projets pour le parc National, c'est bien. C'est même très bien, et il faut conserver le momentum que cette première réunion vous a donné pour ce projet de "maison des montagnes". Bon le nom est temporaire, il faudra surement trouver un nom un peu plus parlant, mais le principe reste le même, c'est une question de comm'. Et si la documentation et les rapports c'est bien - c'est même ta spécialité - parfois il faut aller sur place pour avoir d'autres perception et idées, sans compter que le personnel et les responsables du parc ont leur propre avis sur la question. Surtout, ça te fait une pause. Hey il faut bien profiter des opportunités, c'est normal. Tout le monde dit que tu travailles trop, alors bon, tu fais des efforts. Ça te permet de mieux observer les choses et de profiter du beau temps.
Ça te fait aussi assister à de drôles de scènes, qui est heureusement rare - sinon tu deviendrais folle. Heuremsent la plupart des personnes ne font rien de mal, au pire c'est stupide. Parfois, c'est dangereux. Là, c'est deux pour le prix d'un. Une jeune femme qui était en train de soigner un lucario. Pourquoi pas, mais... elle n'a pas l'uniforme des gardes du parc, et la politique du coin est souvent de laisser faire la nature - tant qu'elle n'agresse pas les humains.
"Il y a un problème ?"
Question con : bien sûr ce qu'il y a en un.
"Vous ne semblez pas être une infirmière du parc."
Est-ce que le sort du "pauvre petit Pokémon" est important pour toi ? Non. Tu n’es en absolument rien à faire.
oyant que ses deux compagnons s’étaient intéressés de près à l’éventuel passant, avec un peu de chance un Pokemon sauvage peu concerné par ce qu’elle pouvait bien faire, Lily était retournée à sa tâche. La blessure qu’elle protégeait n’était pas bien grave et s’arrangerait au bout de quelques jours. Les coups répétés avaient fragilisés la patte avant du lucario mais un peu de repos et surtout une protection adaptée tout en maintenant l’articulation permettrait une récupération optimale. Elle n’osait pas trop faire intervenir ses pokémons pour participer à la guérison de peur que le sauvage dont elle s’occupait se réveille soudainement et ne passe à l’attaque. Se réveillé, endoloris et à proximité d’une inconnue, n’allait certainement pas rendre le lucario bien coopératif et Lily ne tenait pas tant à finir plus mal en point que son patient.
« Il y a un problème ? »
La voix lui fit relever le nez, l’air un rien distraite, l’esprit concentré sur sa tâche. La nouvelle venue, cependant, accapara rapidement son attention. Son regard d’un bleu clair, un peu ébloui par la luminosité, se plissa pour prendre en considération tout ce qu’elle voyait. Le visage neutre, l’expression un rien froide, la nouvelle venue lui fait penser à ces versants glacés mais couronnés de verdure. Escarpés, durs et difficiles mais abritant beaucoup de vie.
« Vous ne semblez pas être une infirmière du parc. »
Figée, incapable de savoir si elle venait de se faire attraper la main dans le sac dans quelque chose qu’elle n’était pas supposée faire, Lily écarquilla les yeux, attaquée d’une anxiété soudaine. Son regard fit brièvement l’aller retour entre le Pokémon toujours étalé devant elle, le bandage qu’elle tenait toujours entre ses mains, immobilisée tandis qu’elle l’enroulait précautionneusement autour de la patte blessée. Lily se racla discrètement la gorge, peu désireuse de réveiller son patient tout en ne souhaitant pas ignorer la nouvelle venue. Laquelle la toisait de toute sa hauteur, attendant avec une patience toute relative sa réponse.
« Hm, » commença-t-elle, un rien mal à l’aise, un rien soucieuse, « peut-être parce que je n’en suis pas une, » acheva-t-elle précautionneusement avant de poursuivre plus rapidement, les mots se précipitant : « Mais j’ignorais qu’il y avait des infirmières dédiées et quand je l’ai vu je..., »
La jeune dresseuse baissa les yeux sur le Pokémon dont elle s’occupait et les releva vers la nouvelle venue avant de hausser les épaules comme pour indiquer qu’elle n’avait rien pu faire d’autre que de lui apporter son aide : « C’est interdit de les soigner ? » demanda-t-elle d’une petite voix, la tête rentrée dans les épaules tandis qu’elle achevait le bandage et s’emparait d’une potion pour s’occuper des plaies plus sérieuses.
Bizarrement, tu la fais stresser. On se demande pourquoi. Tu as souvent cet effet sur les gens. Ça doit être ton regard un peu froid et jugeur, ta posture sévère. Meme Seerna te trouve terrifiante - alors que tu es pourtant gentille (c'est relatif) avec elle.
En tout cas elle confirme tes soupçons. Ça avance. Ça ne te rend pas ton regard plus sympathique. Enfin bon, ce qui est fait est fait.
"C'est un parc national, il y a des employés et des experts pour s'occuper de la faune et de la flore."
Et par s'occuper, c'est surtout surveiller pour ne pas que ça ne déborde pas du parc et n'en mette pas les humains en danger. C'est déjà un miracle que l'Empire ait un parc naturel pour protéger quelques espèces.
"Interdit ? Pas directement."
Il n'est pas interdit d'interagir avec les Pokémon - on peut les capturer après tout - mais le principe du parc est de les laisser vivre sans trop de présence humaine.
"Mais c'est fortement déconseillé. Ça reste des Pokémon, ils peuvent vous faire disparaitre en un instant."
Le mot "tuer" ayant tendance à trop effrayer les jeunes. Mais ça devrait être le cas. Même si elle a l'air de savoir ce qu'elle fait, tu vois surtout une gamine inconsciente et sans défense. Même Eylana sort ses compagnons dans plus de genre de situation, au cas ou.
"Il a l'air de pouvoir s'en sortir. Ça va laisser le temps au professionnel d'arrivée."
C'est leur travail après tout. Et c'est ta responsabilité de les prévenir - ce que tu fais de suite.
a réplique sèche de la jeune femme fit un rien froncer le nez de la soigneuse d'un air boudeur, qu’elle ponctua d’une petite moue. « J’ai pas réfléchis, » marmonna-t-elle avec une once de mauvaise volonté. Au moins avait-elle eu l’honnêteté de ne pas dire qu’elle « ne savait pas ». Si elle avait réfléchit cinq secondes, l’idée lui aurait traversé l’esprit. Et elle aurait malgré tout donné un coup de main au lucario parce qu’il était au-dessus de ses forces de voir quelqu’un blessé et de l’abandonner à son sort sous prétexte que « l’aide est en chemin ». Il suffisait de voir l’aide que Callero avait fini par recevoir de l’empire - aucune. Elle se retint de faire remarquer sèchement que, bizarrement, dans l’empire, l’assistance avait toujours un train ou deux de retard. La remarque sur sa possible disparition lui fit baisser les yeux un bref instant sur la forme inconsciente du lucario. Elle n’avait peut-être que deux pokémons et pas forcément de haut niveau, ni très puissants, mais Lili avait étudié de près. Ca n’avait bien sûr rien à voir avec la réalité, songea-t-elle avec un petit sourire tandis qu’elle se redressait légèrement, restant accroupie aux côtés du lucario. Il suffisait de voir combien l’impression était différente. Un tel Pokémon en image ou en vidéo n’avait rien à voir avec la réalité, la sensation de puissance et de danger… s’il devait se réveiller, nul doute qu’il ressentirait le besoin de se défendre. Vulnérable et blessé, probablement à peine sorti d’un affrontement qui lui avait coûté, il n’y avait que peu de chance qu’il apprécie de se faire surprendre par une inconnue.
Surveillant une dernière fois d’un oeil critique l’état de son patient, Lilibelle hocha la tête de satisfaction et se redressa puis s’écarta de quelques pas du Pokémon inconscient avant de jeter un oeil curieux sur la communication de la nouvelle venue.
Elle inclina la tête sur le côté, ses longs cheveux roses encadrant le côté de son visage tandis qu’elle considérait la nouvelle venue :
« Comment vous avez leur numéro ? Vous pensez qu’ils accepteraient de répondre à des questions ? Que je les suive pendant quelques jours ? »
La jeune dresseuse s’était déjà occupé de quelques patients mais ne demandait qu’à s’améliorer et en apprendre davantage. Plus elle en savait, plus elle pouvait être utile à ses patients, bipèdes, quadrupèdes, volants, rampants. Elle s’approcha de peu de l’inconnue et tendit une main tout en se présentant :
« Lilibelle, » déclara-t-elle avec enthousiasme avant de remarquer que sa main tendue était par ailleurs légèrement couverte d’un peu de sang et, avec un « oh » gêné, s’empressa de l’essuyer sur son pantalon avant de la retendre à l’attention de l’inconnue : « Contente que vous soyez passée dans le coin ! »
Elle n’a pas réfléchi. Pourquoi ça ne t'étonne pas ? Et ça n'est même pas pour être méchante - ça l'est quand même - c'est juste la vérité que c'est assez stupide d'agir avant de réfléchir. Et que tu es l'exception en songeant beaucoup, beaucoup trop avant de faire un plan. Laisser les émotions prendre le dessus, et puis quoi encore ?
"Alors, faites attention la prochaine fois. Vouloir aider n'interdit pas de prendre des précautions."
C'est la différence entre les débutants et les professionnels. Tu sais de quel côté la ranger. Et encore, tu trouves qu'Eylana prend trop de risque parfois. Gwen c'est autre chose, mais c'est une militaire.
"Pour les citer, aussi rapidement que possible."
L'avantage de bien connaitre le parc, c'est de pouvoir donner assez précisément votre localisation. Ça fait gagner du temps.
"Je le connais parce qu'il est noté partout et que je viens souvent. C'est le genre de chose utile à connaitre."
Est-ce que c'est un reproche ? Oui. Et ça sonne doucement comme un. Les jeunes ne font pas assez attention...
"Répondre à vos questions, surement. C'est leur métier après tout. Mais pourquoi les accompagner ?"
Simple curiosité. Et pour ce genre de chose, tu pourrais l'aider un peu. Ça va dépendre de ses arguments. Et de ton humeur.
"Mino."
Tu lui serres la main - une fois que la jeune se l'est essuyé bien sûr.
"C'est de la chance, tout simplement."
Et le hasard fait bien les choses, c'est ce pas.
"Et si vous me permettez..."
Tu sors Elphelt de sa pokeball. Tu aurais dû le faire avant, franchement.
"Fais fondre un peu de glace pour la demoiselle, qu'elle puisse se nettoyer un peu."
Tu n'y connais rien en soin Pokémon, mais tu as l'esprit pratique. Et bon la momartik est presque aussi terrifiante que toi sauf que... non elle ne fait pas d'effort, contrairement a toi.
lors, faites attention la prochaine fois. Vouloir aider n'interdit pas de prendre des précautions. »
A l’injonction, Lily ne put retenir un petit sourire en coin, un rien de malice pétillant dans ses yeux mais elle ne répondit pas. La prochaine fois, pas grand chose n'allait changer. Elle ne se moquait pas tant de celle qui se présenta sous le prénom de Mino que d’elle-même. Lilibelle avait suffisamment conscience d’elle-même pour savoir que si une situation identique se présentait à elle, sa réaction serait la même sans la moindre hésitation. A quelques détails près, certainement. La prochaine fois, elle s’arrangerait pour avoir accès aux numéros de téléphone pertinents puisque, semblerait-ils, ils étaient indiqués « partout » et que dans sa grande appréciation de la faune et de la flore, la jeune soigneuse n’avait rien remarqué. Elle aurait soigné le Pokémon tout en communiquant directement avec les équipes… mais elle n’aurait rien changé. D’autant qu’à moins d’avoir accès à une équipe plus puissante, le lucario était déjà inconscient et plus de précautions étaient difficilement mises en place. Le regard de Lili se posa sur Poppy, lequel gardait un oeil méfiant sur la nouvelle venue tandis qu’Ivy s’était glissée entre ses jambes, naviguant habilement pour ne pas se faire marcher dessus tout en restant proche de sa dresseuse. Plus tard, peut-être, seraient-ils en mesure de la protéger efficacement, pour l’heure elle doutait que l’un comme l’autre soit suffisant contre le lucario… encore que. Elle songea avec un rien d’amusement que les attaques psy de Poppy allaient indubitablement se montrer utile si le besoin se présentait.
« Enchantée ! » lança-t-elle avec enthousiasme à la présentation de la jeune femme tandis qu’elle lui serrait la main avec énergie.
Puis, curieuse de la voir sortir une pokéball, elle émit d’abord un son intrigué rapidement suivi d’une petite exclamation d’excitation et d’émerveillement. Son regard glissé sur les couleurs chatoyantes de la momartik, son élégance naturelle - Lili avait toujours trouvé ces pokémons superbes - rendue d’autant plus vibrante par sa coloration inhabituelle.
« Tu es magnifique, » souffla-t-elle à l’attention de la belle avant de se tourner vers Mino, comme si elle venait de faire un faux pas et d’ajouter précipitamment : « Vous aussi bien évidemment ! »
Et il était clair qu’elle le pensait mais… Lili avait indéniablement plus d’aisance à s’adresser aux pokémons qu’aux autres humains avec lesquels elle ne savait trop jamais si elle pouvait s’exprimer honnêtement sans essuyer de remarques acerbes - ce dont Mino semblait être plus que friande. La momartik créa un peu de glace et avec un « merci » reconnaissant à l’attention de la Pokémon, Lili répondit à la question de Mino tout en s’assurant qu’elle se nettoyait correctement les mains. L’hygiène était importante.
« J’ai quitté l’école de médecine il y a peu, » confia-t-elle avec un sourire dans la voix, honnête et sans une once d’hésitation : « On apprend beaucoup là-bas mais on apprend plus ici. » Elle se redressa et secoua les mains pour se débarrasser de l’eau qui restait. Ses doigts rougis par le froid, elle les fourra dans ses poches dans l’espoir de les réchauffer. L’eau fondue de momartik était, après tout, glacée mais la jeune femme ne se plaignit pas une seule fois ni n’émit le moindre son indiquant son inconfort. Elle adressa un nouveau regard reconnaissant à la Pokémon de glace avant de se concentrer sur Mino sans pour autant perdre son sourire. « Enfin, selon moi, » ajouta-t-elle avec un temps de retard. Elle inclina la tête sur le côté, l’air curieux. « Vous êtes en charge du parc ou quelque chose comme ça ? »
Énergique et motivée la gamine. Il en faut bien. Elle a raison, il faut l'être dans la vie - et surtout le montrer, contrairement a toi.
"De même."
Mais tu as toujours été plus calme et réservé. Chacun sa nature. Et tu as appris à gérer les personnes avec un trop-plein d'énergie et une vilaine tendance à se mettre en danger. Similairement à toi, Elphelt est heureuse d'être complimentée, même si elle ne le montre pas vraiment.
"Merci pour le compliment."
Sincère ou non, tu l'acceptes en tant que tel, ça n'est pas avec quelques mots qu'on change ton avis sur une personne.
"La théorie contre la pratique. On apprend toujours plus sur le terrain, comment se déroule réellement les choses."
C'est valable pour toi aussi. Et à deux niveaux. D'abord quand tu as pris ton poste, mais aussi quand tu mets en place une chose que et tu compares les rapports avec ton point de vue direct.
"Je pensais que les étudiants avaient des stages pratiques. Surtout que vos études sont longues, non ?"
Ou ton interprétation est mauvaise. Tout le monde peut se tromper. Surtout toi.
"Quelque chose comme ça, en effet. Mais les Pokémon ne sont pas ma spécialité."
Pour la plupart, leur survie t'indiffère. Tu n'es pas agressive - certains de tes compagnons le sont - mais tu n'hésites pas à utiliser la force pour les repousser. Ils peuvent te tuer en un claquement de doigts, il ne faut pas prendre de risque.
"Je suis plus dans la gestion des humains."
Tu restes volontairement vague. Ceux qui s'intéressent à la politique te connaissent - pour ce que ça vaut - surtout les personnes de ta ville. Le reste n'a pas tant besoin de savoir que ça. Certains sénateurs se font mousser, aiment crier sur les toits leurs "exploits" quasi inexistants. Tu les trouves ridicules et tu les détestes.
Les remerciements de la dresseuse firent pétiller les yeux de Lilibelle, de joie, de plaisir et elle inclina brièvement la tête. Et, son explication donnée, la réception de Mino lui fit hocher la tête avec enthousiasme. « Exactement ! » A la question, cependant, elle haussa une épaule. Plutôt que de répondre directement sans prendre le temps de réfléchir, Lili pondéra un instant avant de répondre plus lentement, comme pesant le pour et le contre de ce qu’elle allait dire :
« On en a, bien sûr, » approuva-t-elle avant de reprendre, considérant ses expériences passées, les stages en question, pour essayer d’expliquer son point de vue. « En centre Pokémon, en hôpital, j’ai même participé à un stage en centre de rééducation Pokémon. »
Elle indiqua le lucario toujours inconscient de la main et poursuivit : « On apprend la théorie des comportements, connus et principaux. Les colossinges ont un tempérament plus vif et imprévisible que celui d’un caninos, pour citer un exemple évident mais la réalité des individus et de la nature sauvage échappe à l’apprentissage académique. » Pendant qu’elle réfléchissait à son propos, Lilibelle avait laissé son regard se perdre un peu dans l’horizon, plus concentrée sur l’énonciation de ce qui poussait sa demande plutôt qu’à garder le regard fixé sur son interlocutrice.
Sa question suivante obtint, cependant, une réponse un rien plus vague. Dissimulant son intérêt piqué à vif tandis qu’elle décortiquait un rien les propos de Mino, Lili ne put retenir une grimace de commisération. « Je préfère risquer ma peau avec les pokémons sauvages, » lâcha-t-elle avec un rire. Peut-être qu’elle exagérait un peu, aussi tempéra-t-elle prudemment : « La plupart du temps en tout cas. » Elle pouvait plus ou moins prévoir la réaction d’un Pokémon, ou tout du moins la deviner. Les humains avaient tendance à mentir aussi bien avec leur mot qu’avec leur corps et leurs actions. La bonne humeur sur son visage perdit en intensité. Une leçon qu’elle avait appris en même temps que ses parents, une leçon apprise jour après jour pendant plusieurs années.
Toujours cet enthousiasme et cette énergie. Elle a intérêt à garder tout ceci, c'est relativement précieux. Et tu sais de quoi tu parles.
"Rééducation Pokémon ? De quel genre ?"
Tu es étonnée qu'une telle matière existe. Ça n'est pas impossible que les créatures qui ont besoin d'un tel traitement en bénéficient, mais dans l'empire, c'est rare. Et ceci doit souvent sous-entendre que le Pokémon en question est important. Un privilégié... quoique, ça n'est pas sur, encore une fois quand on compare a leur utilisation. Si jamais ça doit se produire, bien sûr que tes compagnons bénéficieraient d'un tel traitement. Si tu arrives à l'obtenir. D'un autre côté si tu dois en arriver là c'est que tu as eu un gros, très gros problème.
"Surtout que la présence et proximité humaine peut modifier leur comportement."
Tu ne parles pas uniquement du dressage - une composante importante d'avoir une créature a son service - mais également des Pokémon sauvages qui sont influencés. Certains sont curieux, certains pièges, les gens les plus stupides. Ça peut vite devenir dangereux.
"La plupart du temps les gens ne crachent pas du feu et n'ont pas tendance à causer des séismes."
Uks oisebt des bombes, ce qui est un autre problème. Ou demande à leurs créatures d'attaquer. C'est fragile un humain, le coup bien placé peut les éliminer de l'équation.
"Les autres vous effraient ?"
Oses-tu dire alors qu'une conversation avec toi est toujours un minimum stressant.
"Et lse Pokémon vous comprennent bien plus facilement ?"
Il y a un semblant de moquerie. Tu n'y peux rien si la plupart des personnes ont ce type de profil. Et tu ne va certaimenemt pas dire que tu comprends. Celle qui est à tes côtés a toujours été mystérieuse et relativement inexpressive. Comme toi. Elle a bien appris.
"Je suppose qu'un brin d'empathie avec eux est utile dans ce genre de profession."
Tu as de l'empathie. Un peu. Ça ne veut pas dire que tu as de la compassion.
"Tout ceci explique mieux pourquoi vous voulez accompagner les soigneurs du parc."
a question de Mino lui fit instantanément relever la tête et c’est avec beaucoup d’excitation qu’elle expliqua : « Dans le cadre de blessures trop importantes que les soins courants ne peuvent pas forcément prendre en charge, de la rééducation est nécessaire. Des gens très impliqués dans la santé de leur Pokémon ou ayant grand besoin d’eux et estiment leur compagnon irremplaçable investissent dans de la rééducation pour garantir un retour à la normale optimal, » expliqua-t-elle avec enthousiasme. Elle avait accompagné des pokémons dans l’un des rares centres qui offrait cette spécialité. Ce n’était pas bien répandu compte tenu de l’avis de l’Empire concernant les pokémons mais la spécialité avait le mérite d’exister. Et si moins de quelques centres offraient cette possibilité, Lili avait fait de son mieux pour en apprendre le plus possible et pouvoir, avec un peu de chance, avoir l’occasion d’en faire bénéficier d’autres.
La remarque, fondée, de Mino lui fit hausser les épaules. Tout environnement est impacté par ses acteurs, l’humain n’est qu’un facteur parmi d’autres et il n’est que normal que sa présence ait un effet sur les pokémons. Qu’ils soient habitués aux humains était moins un problème que le fait d’être habitués aux mauvais humains. Malheureusement, dans l’Empire, ils étaient plus courants qu’à Callero. La remarque suivante de Mino concernant les capacités des pokémons fit serrer les lèvres de Lilibelle. Les mots se jetaient à l’assaut de ses lèvres, se battant pour en passer la barrière et se jeter à la figure de la jeune femme. Non, les humains ne pouvaient pas craquer le feu ni provoquer des séismes. Par contre ils étaient parfaitement capable de regarder les gens y succomber sans rien faire.
Les bâtiments abimés et les reconstructions en cours de Nepthe flashèrent devant les yeux de la jeune soigneuse mais elle resta silencieuse et n’émit aucun commentaire. Malgré l’envie qui lui brûlait les lèvres de faire part de son avis sur la question. Elle haussa à nouveau les épaules, rendue un rien maussade par les souvenirs et les remarques de Mino. Si l’enthousiasme juvénile et pétillant n’était plus au rendez-vous, il y avait malgré tout un restant de joie enfantine, de bonne humeur, seulement teintée d’un rien de tristesse et peut-être de rancoeur. C’était assez subtiles pour rester discret cependant. « Les pokémons… » Elle inspira et expira bruyamment et ouvrit de grands yeux comme pour dire « ohlàlà c’est compliqué tout ça » avant d’expliquer de son mieux : « Ils font pas de fausses promesses qu’ils tiennent pas, » finit-elle par lâcher avec un nouveau haussement d’épaules. « Ils font pas en sorte de devenir essentiels pour mieux se tirer quand vient l’heure d’assumer leurs responsabilités. »
La jeune dresseuse émit un petit grognement offensé et planta les poings sur les hanches, les sourcils froncés et aussi menaçante qu’un bombydou sorti de l’oeuf : « Il m’a rien promis, » fit-elle avec un geste dans la direction du lucario toujours dans les vapes, « et s’il me fait du mal, je ne peux m’en prendre qu’à moi-même et à mon manque de discernement. » Et peut-être qu’elle pouvait en dire autant pour le genre humain mais elle restait jeune et peut-être un rien en colère avec une dent dure comme l’acier qu’il lui tardait de planter dans la main qui avait promis de nourrir pour mieux se retirer au moment crucial. L’autre question de Mino lui arracha un souffle amusé et elle secoua la tête : « Pour ça, les pokémons sont comme les humains. Ils comprennent que ce qu’ils veulent bien et ils n’ont que leur vécu pour interpréter. Mais ils mentent pas autant que nous. »
A la conclusion de Mino, Lilibelle hocha la tête, son regard se perdant à nouveau vers le lucario. « Je préfère aider, » confia-t-elle tout bas. « On galère tous, » ajouta-t-elle avant de poursuivre doucement, « alors si je peux mettre un peu de crème anti-douleur et donner un biscuit moelleux pour adoucir les coups durs… » Comme si elle se souvenait soudain de quelque chose, elle se tourna vers Mino avec un grand sourire : « En parlant de biscuit ! J’ai des gâteaux à la crème, ça vous tente ? »
Les gens très impliqués dans la santé de leur Pokémon sont rares, il faut bien le dire. C'est une bonne nouvelle s'il y a des… clients pour ce genre de chose, mais tu trouves que ça ne veut pas dire grand-chose. Chacun son avis sur la question dont le tien est assez négatif.
"Je me coucherai moins bête ce soir."
Pas grave, la gamine se rattrape avec son opinion sur l'autre sujet. Visiblement elle a eu son lot de malheur dans le côté relationnel. Ça pourrait être le genre de chose que tu comprends, mais… pas entièrement. Ton caractère a eu tendance à filtrer les gens après quelques mésaventures. C'est une défense comme une autre, qui est maintenant une force d'après toi. Un trait de caractère bien utile.
"Je vois ou vous voulez en venir, mais je ne sais pas si ne pas faire de promesse est une meilleure chose."
Certains en… "font". La communication entre humains et Pokémon étant tout sauf claire et limpide, c'est un sujet relativement difficile à aborder. Est EC qu'Elphelt a fait sa promesse de loyauté ? Pas directement, mais c'est tout comme. Tes compagnons ont ton entière confiance.
"Pourtant dans la plupart des cas la relation fonctionne ainsi, une alliance d'intérêt qui peut se rompre n'importe quand."
Souvent à l'initiative du dresseur, il est vrai. Mais on entend parfois parler de ces Pokémon qui se "liberent" et qui ce "vengent". Heureusement, c'est rare. Genesis et ses idéaux stupides ont du mal a comprendre les enjeux qui sont derrières.
"Donc les Pokémon seraient… innocents, disons ? Pourtant, la plupart sont agressifs."
Annoncent, bien sûr. La plupart sont des prédateurs. Les générations les ont fait changer dans ce sens. c'est EC que les humains sont mieux ? Pas forcément.
"Ils ont moins de besoins. Manger, boire, survivre, se reproduire. La vie humaine est bien plus complexe."
Elle n'a pas entièrement tord, mais ça n'est pas entièrement comparable d'après toi. Après il y a des exceptions, certains Pokémon dressés veulent du confort, des besoins supplémentaires. Une putain de collection de peluches qui finira par te ruiner. Heureusement que ton travail paye bien. TES PELUCHES, MERDE ! La preuve que ce sont bien tes Pokémon, donc…
"Et je dirai que paraitre faible pour mieux contre-attaquer derrière est un mensonge. Mais chacun son avis sur la question."
Vous êtes trop différentes. Tu comprends son point de vue, ça ne veut pas dire que tu approuves.
"Ça, c'est sur, on a tous nos problèmes, et a différentes échelles."
Et encore, tu trouves qu'au niveau personnel, tu t'en sors très bien. Pas de soucis avec ta famille, tes amis, ta santé… Le moral fait parfois des va-et-vient, mais le travail t'empêche de trop t'enfoncer dans le pessimisme. Quant au travail et donc ta ville… joker.
"C'est tout à votre honneur, j'aimerais que les problèmes se résolvent aussi facilement."
Ton objectif n'a pas changé : tu veux aider Nepthe et ses habitants. D'autres les humains ou les Pokémon. Échelle différente, moyens différents, mais objectif similaire. D'aucuns diraient que les révolutionnaires pensent ainsi. Il s'en sortirait sans argument explosif. Littéralement.
"S'ils font disparaitre mes soucis, je veux bien."
Savourer le moment présent, ne pas se tracasser pour le futur. Dommage, tu ne sais pas vraiment faire ça…
ili inclina la tête sur le côté, considérant Mino, l’observant avec curiosité. Son avis, bien tranché, lui paraissait fondé mais tellement éloigné de ce qu’elle pensait. Gardant derrière la barrière de ses lèvres la réplique acerbe que lorsque l’on prend la responsabilité de protéger quelqu’un ou, à minima, d’en prendre soin, cette responsabilité n’est pas un mouchoir qu’on jette lorsqu’il perd de sa couleur ou devient un inconvénient. A la mention de l’agressivité de certains pokémons, la soigneuse haussa les sourcils. Le lucario pouvait en faire partie, à l’instar d’un paquet d’autres pokémons. « Je n’ai pas dis que les pokémons sont innocents, il suffit de penser à certains baudrive ou lugulabre, entre autres. Il faut être naïf pour penser que les pokémons ne sont pas dangereux. » Et elle ne l’était pas. Naïve. Pas tout à fait. Peut-être un peu. Probablement que le mot correct pour la décrire était « inconsciente » ou « inconsidérée ». Sa vie n’était pas plus importante que celle d’un autre, après tout. Si ?
« Si je sais qu’un Pokémon est dangereux ou agressif et que je m’y expose, je le fais en connaissance de cause. S’il m’arrive quelque chose, c’est moins la faute du Pokémon que de la mienne. » Son sourire s’accentua un rien et elle continua avec un haussement de sourcils. « Etant si complexes et évolués, il ne devrait rien y avoir de difficile à assumer nos responsabilités sans blâmer une créature qui réagit instinctivement à une menace potentielle. » Son regard glissa sur la momartik absolument éblouissante qui se tenait là, son apparence aussi piquante et intense que le danger qu’elle représentait. Se tenir tel qu’elle le faisait à proximité impliquait qu’elle avait au moins partiellement confiance en Mino et son Pokémon pour ne pas s’en prendre à elle. Si elle s’était trompé, c’était en partie sa faute.
Elle émit un petit rire à l’acceptation conditionnée de Mino et secoua la tête tout en glissant son sac sur une épaule pour fouiller dedans. En partant, elle s’était assurée d’avoir quelques baies en cas de besoin mais surtout.. « J’en ai à la crème de baie sitrus, ce sont les jaunes. Baie chocco pour les marrons et baie mago pour les roses. »
Extirpant de son sac une boîte rectangulaire, elle l’ouvrit pour exposer des petits choux à la crème qu’elle tendit à Mino tout en jetant un coup d’oeil à la momartik. « Ils sont pour les pokémons aussi, » précisa-t-elle l’air de rien. Tout en expliquant, elle s’empara d’un chou à la baie sitrus et d’un autre à la baie mago qu’elle distribua à Poppy, lequel s’en empara du bout des lèvres, l’air de s’ennuyer tandis qu’Ivy s’en emparait précipitamment, grignotant avec enthousiasme et un plaisir évident le petit chou… et étalant un peu de crème sur la fourrure de son museau. « J’espère au moins qu’ils adouciront un rien vos soucis. » Lilibelle cilla et ajouta après une brève seconde : « J’espère qu’il n’y a rien de trop grave ? »
D'accord, elle n'est pas si stupide. Ça reste une vision enfantine du monde - la tienne étant terriblement réaliste (pessimiste) - mais c'est déjà un poil plus compréhensible. Tu continueras toujours de penser que ce choix est dangereux. Un peu inconscient. Décidément, tu attires ce genre de personne... ça te fatigue.
"Ça me rassure un peu."
Pas beaucoup, mais un peu tout de même. Tant qu'il n'y a pas d'accident sous tes yeux, ça devrait aller.
"Personnellement je ne préfère pas prendre de risque et les éviter. Ou demander à mon amie ici présente de leur faire gentiment comprendre de ne pas approcher."
Sa méthode préférée pour ceci ? L'ice crime. Ça résout le problème définitivement. Aucune pitié.
"Vous marquez un point. Je dirai que c'est plus complexe, mais e'est un domaine qui n'échappe."
Tu gères les relations humaines. C'est pire.
"Et dans le cas des Pokémon qui sont sous notre responsabilité, oui, c'est une question de dressage."
Autant dire que tes Pokémon sont extrêmement bien dressés. Oui, ils ont beaucoup de liberté, surtout quand il s'agit des combats. Mais les limites que tu imposes sont strictes.
"Va pour le Citrus. "
DU JAUNE ! C'est la vie, le jaune ! C'est trop bien le jaune ! Sauf les connards de Pokémon électrik bien sûr. Des démons. Mais bon ça n'est pas comme si tu es vêtu de jaune et que même ta partenaire de tours a finit par prendre une telle couleur.
"Je pense qu'elle se laisse convaincre."
La momartik tend ses petites mains (JAUNES) pour recevoir l'offrande le gâteau. Avant de mieux le geler pour le manger. C'est ses petites habitudes.
"Merci. Ça dépend de ce que vous appelez grave. Disons que certaines responsabilités ne sont pas amusantes."
Et parfois plus on en sait, plus c'est déprimant. Tu fais avec, comme tout le monde.
"Le parc fonctionne, c'est le plus important pour aujourd'hui."
l n’y avait tellement rien de fun dans l’absence de risque, songea Lilibelle… tout en comprenant tout à fait le point de vue de Mino. Moins d’emmerdes, c’était quand même vachement plus confortable quand on avait déjà beaucoup à faire avec le reste. Le regard de la jeune soigneuse se perdit de nouveau vers la momartik à qui elle adressa un nouveau sourire avant de revenir à la conversation. Lorsque Mino lui concéda le point, Lili cilla brièvement, un rien prise par surprise. Si elle ne s’attendait pas à recevoir une forte opposition, elle ne s’attendait pas tout à fait non plus à se voir approuvée ou au moins comprise. Soulagée et un rien plus calme, la jeune femme sautilla sur place et proposa des choux à la crème… qu’elle aurait proposés même sans l’approbation de Mino. C’était juste un heureux hasard. Tendant la boîte à Mino, elle l’orienta légèrement pour rendre plus facile l’accès aux choux à la baie sitrus, ravie de voir son offre acceptée et de pouvoir partager avec sa comparse les délicates douceurs qu’elle avait découvertes récemment. Partager une bonne expérience, c’était une chose que Lilibelle appréciait tout particulier. Partager tout court, pour être honnête.
La momartik s’empara à son tour d’un gâteau, augmentant d’autant le plaisir de Lilibelle qui, une fois sûre que ni l’une ni l’autre n’allait en reprendre, plaça la boîte à gâteaux dans son sac. Lili hocha doucement la tête aux dernières paroles de Mino, moyennement convaincue. Le parc fonctionnait mes les personnes en charge tardaient à faire leur apparition et… eh bien, autant dire que Lilibelle se tenait relativement loin de toute forme de responsabilité. Elle n’en avait que quelques-unes mais elles n’étaient pas bien désagréables. Soigner des pokémons, c’est ce qu’elle voulait faire de toutes façons et mettre le pied au cul de l’empire, du coup ce qu’elle faisait permettait de joindre l’utile à l’agréable.
« J’essaie de ne pas trop m’encombrer de ce que je ne peux pas faire, » murmura-t-elle, le regard posé sur la forme inanimée de Lucario. Il avait meilleure mine cependant et c’était une bonne chose. Quelque chose se relâcha dans la poitrine de Lilibelle et elle se détendit, un sourire discret aux lèvres. « Je laisse à ceux qui le peuvent de faire ce qu’ils peuvent faire. On peut que faire de notre mieux, » acheva-t-elle avec un haussement d’épaules avant de se tourner vers Mino. « Et pour faire de notre mieux, faut prendre soin de soit. » Elle se rappelait encore de sa mère, lui soufflant ces mots, penchée sur elle alors qu’elle était alitée avec une fièvre et une toux terrible et protestait parce qu’elle devait aider aux champs. Elle voulait surtout trainer sur le dos de leur bourrinos tout en l’aidant dans ses tâches de son mieux.
Se rappeler de leur bourrions, perdu lors d’une des tempêtes catastrophiques qu’avait subi leur ferme manqua de lui faire monter les larmes aux yeux et elle se détourna, prétextant de s’intéresser au lucario et demandant : « Vous pensez qu’ils vont bientôt arriver ? »
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