Vous êtes sur la même longueur d'onde. C'est le plus important, et tes excuses - et ton propre récit - lui permettent de s'ouvrir un peu.

"On ne nous avez pas dit que c'est ça la vie d'adulte. Rendez-nous notre enfance ! Quoique ce n’était pas forcément mieux avant."

Tu dis ceci pour rire, votre enfance - surtout la tienne - c'est un certain cataclysme.

"La prochaine fois je t'embarque avec moi, je pourrai bénéficier d'une étude psychologique du prince de cette manière."

Là aussi, c'est une blague. Tu ne lui infligerais pas ça, la pauvre. Elle a déjà bien assez de soucis.

"À ce point-là ? Je suis solide. Pour atteindre un tel résultat, hum… tu es enceinte ? Tu as décidé de t'intéresser à des choses interdites ?"

Tu gardes un ton joyeux, mais tu fais moins la fière. C'est bien plus sérieux. Et elle balance le tout.
Wouah.
Tu ne serais pas en vélo, tu serais capable de l'attraper par les épaules et de la secouer un peu.
Non a la place tu freines par réflexe, manque de te casser la gueule, et continue comme si de rien n'était.

"OK, tu as gagné, on peut trouver un coin sympa avant que je la fasse, cette syncope ?"

Tu ne vas pas en faire une - heureusement - mais il te faut procéder… tout ça.

"Premièrement, félicitation."

Ça s'entend - même s'il faut le décoder - qu'elle est heureuse, et c'est une excellente nouvelle.

"Tu te sens bien avec lui, tu es en forme, c'est le plus important."

Oui, tu insistes. Même si son "relatif bien" peut se traduire par "je suis en train de vivre les meilleurs moments de ma vie".

"Il faut vraiment que je le rencontre un jour."

La remarque piège. Olivia sait très bien à quel point tu es protectrice - surtout par rapport a son précédent couple - et que tu ne portes pas vraiment la gente masculine dans ton cœur. Avec toi une telle rencontre pourrait très vite devenir un interrogatoire.

"Pense positif, ça t'a fait trois mois de vacances."

Tu ne préfères pas imaginer ton état si on te force à prendre autant de repos. Tu es une bosseuse, comme elle, tu ne supporterais pas ceci.

"Et je ne crois pas que tu m'avais dit que c'était… bref."

Visiblement, d'autres lui ont donné une leçon à ta place. Tu ne vas rien dire. Mais tu demandes vraiment comment une personne a réussi à t'en changer Olivia, pour qu'une relation professionnelle - doublé de docteur / patient - évolue ainsi.
On pourrait même penser qu'il y a de l'espoir pour toi, ah !

"Pour le piano, je suis certaine que ça lui ferait plaisir. La musique est surement une de ses passions encore, non ? S'il t'aime, il ne devrait pas avoir de raison de te repousser pour ça."

C'est aussi simple que ça. Ça n'est pas ça le principe de l'amour ? Enfin, difficile de comparer à ton vécu, c'est sur. Ton expression de l'amour est… particulière.

"Et donc, maintenant que vous avez échangé vos brosses à dents et vos clés d'appartement, c'est quoi la suite ? Les vœux de mariage ?"

Tu as bien le droit de lui renvoyer la balle et de la faire paniquer un peu, non ?