Telle était la raison de la présence d'Alexander dans les gradins de l'Arène de Nepthe, malgré la sacrée route depuis Corvinium.
L'amour des Pokémons Dragon, déjà. La cité par-delà les montagnes voyait une belle part de sa réputation actuelle solidifiée grâce au puissant Andy Anderson, champion spécialiste du type en question. Et ces merveilles de la nature, à la fois puissantes et majestueuses, avec ou sans ailes, cracheurs de feu ou lanceur d'éclairs, faiseur de pluie et de beau temps, elles le fascinaient depuis toujours. Il n'était d'ailleurs pas le seul, vu le monde qui l'entourait.
L'amour des combats de dresseur, également. Bien qu'il vivait ô combien difficilement l'abandon passé de sa carrière de dresseur, il appréciait toujours être public de ces joutes où force, ruse et intelligence s'entremêlaient pour donner un spectacle saisissant. L'entente nécessaire à la victoire entre deux âmes enchevêtrées par des épreuves et efforts communs ravissait tout bonnement l'universitaire. Cela lui manquait, ça oui. Mais il avait fait ses choix, et pour le mieux... oui, pour le mieux.
Enfin, le professeur en mythes anciens s'était déplacé pour amour pour son ami, Pendragon. Premier Pokémon à avoir rejoint l'aventure de sa vie, ce Drackhaus désespérait depuis de longues années maintenant d'un jour se métamorphoser en Drattak. Ce colosse des terres et des airs avait de quoi laisser rêveur, et frustré celui qui pouvait y prétendre sans avoir les moyens d'y parvenir. Un état de fait face auquel Alexander était proprement impuissant, le pensait-il du moins. Mais cette situation, assez commune jusque là, s'était aggravée depuis peu. Grise mine faisait le pauvre Pendragon, réduit au rôle d'animal de compagnie. Si ce n'était pas encore réellement inquiétant, cela suffit à chasser les brumes du mal-être de l'esprit de Xander et à se bouger les fesses. Comme il le ferait afin d'aider sa femme, son fils ou sa fille.
Pour remotiver les troupes et montrer que l'avenir pouvait être plus rose que morose, quoi de mieux qu'en proposer un aperçu ?
Connaissant son ami sur le bout des ongles, l'historien savait que lui montrer ce à quoi il aspirait allait lui pincer le cœur, mais aussi réveiller un peu la flamme qui brûlotait en son sein. Une saine douleur, à même de se remettre d'aplomb pour affronter tout ce que le futur pouvait réserver, même la monotonie la plus étouffante. Comme lui. Les deux compères, liés, réagissaient presque à l'unisson.
Il n'était pas toléré de côtoyer son Pokémon hors de sa pokéball. Alexander le savait. Et il faisait d'ordinaire attention à ne pas déroger à la règle. Pourtant, profitant cette fois-ci de l'heure tôtive à laquelle le match en question se déroulait, entre un Drattak et un Nymphali, sa main glissa sur la petite sphère bicolore de sorte à l'ouvrir. Avec le chuintement caractéristique, Pendragon jaillit et fut immédiatement couvert par un grand manteau. Tenter le diable ne faisait pas partie des traits de caractère les plus développés d'Alexander, ça non. Enfin, pas plus que nécessaire. Car un Drackhaus de plus d'un mètre de haut sous un bout de tissu, ça se remarquait.
- Hey mon p'tit père. Fais pas trop de bruit, fais toi tout petit et regarde avec moi.
Une main posée sur la carapace rigide, un œil sur le combat, il réservait les seconds pour veiller à ce qu'aucune personne ne vienne lui faire de remontrance et, si tel était le cas, mettre son ami illico presto à l'abri. En attendant, quel régal, cet affrontement, surtout auprès de son compagnon de toujours !
Gento Kouya
Rang S
ft. Lianhua Blood Duck || The Tale of Food
14890
1860
Six mois
Qu'avez-vous fait ce semestre dernier ? Beaucoup de Lux Novae, apparemment.
Acte 1 : Au travers des ombres
Genesis disait vrai : la Menace Obscure est réelle. Nul n'est à l'abri, pas même la princesse impériale. Ne vous y trompez pas : la guerre est à vos portes. Commencez-vous à voir les fils du destin ?
Campagnard
On dirait bien que vous avez été impliqués dans quelque chose de plus grand que vous... Et que vous y avez survécu ! Pas trop traumatisé ?
Badge Sol
Vous avez vaincu le champion type sol. Et en sol-itaire.
Entre son attelle à la jambe suite à sa chute dans les mines, et les papiers administratifs autorisant Chrysanthème à l’accompagner pour raison médicale, Gento n’avait pas eu trop de souci à ce que cette dernière entre dans l’arène de Nepthe. La Ptiravi gazouillait joyeusement, en toute impunité, profitant d’un privilège que beaucoup de Pokémon n’avaient pas, et elle en était bien consciente.
Quant à la raison de la présence du diplomate à l’arène…
Il avait eu le temps de réfléchir aux derniers événements lui étant arrivés au cours des récents mois suivant son départ de Palera pour Maeston. Les incidents de fin octobre à Castra Nicia, suivis de la découverte de cette étrange branche lors d’une expédition à la Chaîne d’Électhor, puis l’aventure avec Cynthia à la Pointe d’Artikodin. Il lui était arrivé beaucoup de choses. Il avait rencontré beaucoup de Pokémon.
Et plus que tout, suite à tout ça, un feu qu’il croyait éteint avait commencé à se raviver.
Gento avait toujours rêvé de devenir un dresseur – de parcourir le monde et conquérir toutes les arènes qu’il pourrait trouver. A Palera, c’était un système qui n’existait pas, et qui avait longtemps fasciné son âme d’enfant. Il s’était imaginé sur les routes, entouré de ses compagnons, conquérant chaque badge, pas à pas, petit à petit. Mais sa santé avait tué ce rêve dans l’œuf, avant même que Gento puisse faire le premier pas. Une tragédie.
Loin de se laisser abattre, l’homme avait avancé. Sans jamais regretter. Mais bientôt, il allait mourir, et les traces qu’il avait laissées s’effaceraient, petit à petit.
Gento était en paix avec lui-même. Il avait accepté l’idée de sa mort prochaine, et savait qu’il ne lui restait qu’à faire de son mieux pour partir dignement. Et après avoir récupéré le mystérieux bois couvert de cristaux qui coiffait ses cheveux, une sorte de vie nouvelle était née en lui. Il se sentait presque comme s’il pouvait continuer à avancer, malgré son pas lourd, malgré sa vie déclinante. L’Éternité s’ouvrait devant lui.
Et cette éternité commençait par cette flamme qui brûlait doucement en son cœur, ravivant ce rêve encore balbutiant. Tout commençait par cette invitation de Cynthia « Vous êtes le bienvenu à l’arène quand vous le souhaitez ». Et aujourd’hui, Gento se trouvait à l’arène de Nepthe, car il avait cette rage en lui, cette rage à peine masquée, de se battre, de conquérir. Il retrouvait ses vingt ans. Mais la fougue de sa jeunesse retrouvée s’opposait à la sagesse de l’âge, qui poussait le diplomate à s’informer sur son adversaire avant de tenter quoi que ce soit.
Puisqu’il se trouvait à Nepthe, pourquoi ne pas en profiter pour passer à l’arène et observer quelques combats menés par le champion local ? Cela permettrait une préparation plus avisée.
Gento prit place dans les gradins, hissant Chrysanthème sur ses genoux. Le match avait déjà débuté, et un Nymphali affrontait le Drattak du champion. Les deux Pokémon s’échangeaient des coups, le renard féérique loin de dominer aussi unilatéralement le dragon que son dresseur semblait le penser. Le diplomate s’assit calmement, cherchant à se faire discret, pour ne pas perturber la confrontation en cours. Malencontreusement, dans l’aventure, il cogna sa jambe contre celle de son voisin. « Veuillez m’excuser… » s’empressa-t-il de s’excuser, avant de remarquer que le voisin en question était un Drackhaus drapé sous un long manteau. Un petit silence s’en suivit, alors que le diplomate relevait les yeux vers son véritable voisin. Avant de se repencher vers le Pokémon. « Pardon. » Il ne dit rien, malgré sa surprise face à la scène. Il ne s’attendait pas à voir un autre Pokémon vaquer ainsi dans l’arène – et au vu de sa cachette, son dresseur semblait conscient qu’il ne devait pas être là.
Chrysanthème n’avait elle rien remarqué et piaillait à chaque coup porté par un des deux combattants. Elle encourageait chaque camp de manière équitable, n’ayant aucun penchant pour l’un ou l’autre de toute manière. Gento soupira. « Monsieur, si votre Pokémon est remarqué, on risque de vous demander de le remettre dans sa Pokéball », avertit le diplomate. Non pas qu’il compte le dénoncer, mais l’Empire était assez strict sur sa considération des Pokémon. Nul doute que cet homme aurait des ennuis si la sécurité découvrait ce Drackhaus.
MESSAGE HORS RP > Kouya et Pendragon qui se regardent comme le meme des spidermen.
Alexander Hawke
Rang C
ft. Joel Miller
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Au complet !
Une équipe pokémon, c'est le b-a.ba de tout dresseur ! ... Mais on peut en attraper plus...
Nymphali contre Drattak. Fée contre Dragon. Grâce contre puissance. Tout amateur de dressage qui se respectait savait pertinemment que dans pareil échange, l'évolition se trouvait techniquement en position de force. Les griffes infusées d'énergie draconique ne pouvaient transpercer ce voile rose merveilleux, ainsi était fait le monde. Pour autant, un avantage brut ne suffisait jamais à un tel niveau. Théoriquement malmené, le champion montra pourquoi il occupait cette place, et pas celle de challenger. Dans une fantastique démonstration d'agilité, encore augmentée par un Danse Draco placé au bon moment, au bon timing, il fit déferler un déluge de flammes sur le Nymphali, terrassant sa Némésis, l'arme spécifiquement étudiée pour triompher de Nepthe. C'était grandiose, absolument grandiose... mais Alexander ne vit rien de tout cela.
Car un homme à l'extraordinaire chevelure d'ébène venait de percuter Pendragon, et par conséquent d'attirer son attention toute entière. D'abord figé, l'espace d'un instant, comme si le temps s'arrêtait, il reprit ses esprits en quelques secondes, ses vieux réflexes lui permettant de s'adapter et de dépasser l'angoisse. Quand il s'agissait d'autrui, c'était beaucoup plus facile. Avec soi, s'enfoncer dans la tristesse et l'apathie semblait si simple, une véritable fatalité.
D'abord très sûr de lui dans ses gestes et sa posture, Xander se leva pour demander pardon et expliquer quelque peu la situation. Après tout, son métier n'était fait que de cela: trouver la meilleure explication aux choses, encore et encore et encore jusqu'à atteindre la vérité. Une vérité qu'il ne comptait pas enrober de sucre, ici. Il n'avait jamais aimé cela, et ne voulait pas insulter son interlocuteur avec des paroles en l'air.
- Non, c'est à moi de m'excuser. Je ne voulais pas vous impor... tuner... ?!
Mais en se relevant, il croisa le regard de quelque chose d'incongru, de surprenant: Chrysanthème. Libre comme l'air, et absolument pas caché. Découvrir cet accompagnant le fit hésiter un instant, plus durement que lorsque Pendragon et l'inconnu avaient fait si étonnamment connaissance. Une pensée lui monta en tête... qu'il réprima aussitôt. Bien que cette personne se révélait assez culottée de lui faire une remarque à propos d'un Pokémon hors de sa Pokéball, peut-être avait-il une bonne raison d'agir ainsi. Surtout qu'aucun reproche n'avait encore été fait.
De son côté, Pendragon s'enfonçait le plus possible dans le gradin, sous le manteau, comme s'il espérait fusionner avec le stade. Pondralugon le dragon-pont existait bien, alors pourquoi pas un dragon-arène ?
En pleine réflexion, ralentissant de fait le rythme de ses paroles, Xander tenta une brève mais très sincère explication.
- Je souhaitais juste... faire plaisir à mon ami... pardon, mais vous êtes...
La curiosité reprit vite le dessus. Un policier ? Ou un militaire ? Ce serait surprenant, avec un Ptiravi. La plupart des exécuteurs de l'Empire préférait avoir à ses côtés un compagnon loyal, fidèle et capable de combattre. Si les deux premiers points pouvaient correspondre avec le profil type d'un Ptiravi, le dernier collait moins. Nettement moins. Etait-ce un de ces révolutionnaires, peut-être ? De l'audace, voilà ce qui les caractérisait le plus. De l'audace, certes... mais pas de la stupidité. Laisser se balader son Pokémon serait définitivement provocant, mais aussi suicidaire au milieu d'une des grandes arènes du pays, même aussi loin de Castra Nicia.
Le doute persistait, donc. Un doute qui fit se taire celui qui en était assailli. Plutôt que de dire une bêtise, il valait souvent mieux fermer sa bouche.
Or, en cas de doute, il fallait trouver un moyen de le lever. Pour ça, quand la réflexion seule ne suffisait pas, il n'y avait rien de mieux qu'ajouter de nouveaux éléments au dossier.
Et puis, plus candidement, ce pauvre homme avait lui aussi le droit de profiter de combats Pokémons, quand même ! Il serait bien malvenu, et bien grossier, de le priver d'un aussi passionnant divertissement.
Alors d'un petit regard échangé avec Pendragon, il en vint à la conclusion la plus logique. Le Pokémon regagna la sécurité de sa pokéball, et libéra un espace considérable. Juste ce qu'il fallait pour permettre à l'inconnu et à son Ptiravi de s'installer au mieux. Avec un petit sourire d'excuse tout doux, presque timide, Alexander désigna les places à côté de lui. Une invitation claire et sans équivoque.
- Reprenons, voulez-vous bien ? Je m'appelle Alexander, enchanté.
Gento Kouya
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L’homme fut pris au dépourvu un instant, s’excusant à son tour en se levant. « Non, c'est à moi de m'excuser. Je ne voulais pas vous impor... tuner... ?! » Mais toute son assurance disparut au moment où il aperçut le visage souriant de Chrysanthème, qui la saluait de sa petite patte. Il ne devait, lui non plus, pas s’attendre à voir un Pokémon aussi libre dans une arène. Il hésita. Le Drackhaus, sentant la tension qui montait, se blottit contre les gradins, prêt à ne faire qu’un avec la pierre, gêné d’être ainsi exposé aux yeux de tous. Chrysanthème en profita pour le saluer à son tour, sautant des genoux de son dresseur pour se précipiter à la rencontre de ce potentiel nouvel ami. « Je souhaitais juste... faire plaisir à mon ami... reprit l’homme, à la fois gêné et perplexe, pardon, mais vous êtes... »
Gento se rendit compte qu’il était fort impoli de sa part de faire des remarques sur les Pokémon d’autrui sans s’être présenté au préalable. Il secoua doucement la tête, meurtri par sa propre bêtise. Sans se lever – sa cheville blessée l’empêchait de le faire – il tendit une main à son voisin. « Gento Kouya. » Le diplomate n’avait jamais été très bavard, principalement parce que trop parler l’essoufflait rapidement. Il préférait se contenter de l’essentiel de toute façon.
Avant que Chrysanthème n’ait eu le temps de faire connaissance avec le dragon, celui-ci fut retourné à sa Pokéball. Un piaillement contrarié échappa à la Ptiravi, qui voyait son ami disparaître sous ses yeux. Défaite, elle retourna se poser aux pieds de son dresseur, déçue, et désormais désintéressée du combat. Gento la hissa près de lui et lui caressa distraitement la tête en gage de réconfort. Heureusement, la Ptiravi était loin d’être très rancunière, et se remit à gazouiller joyeusement à l’attention reçue. Quant à l’homme, il tapota la place près de lui, invitant son voisin à y prendre place. « Reprenons, voulez-vous bien ? demanda-t-il, je m'appelle Alexander, enchanté. » Gento le salua de nouveau en retour. « Enchanté. » Toujours très avare en mots, mais Chrysanthème elle n’hésita pas à venir se blottir contre Alexander, qui, s’il avait prononcé un seul mot, méritait d’être considéré comme un ami. Et puis, peut-être que l’amadouer finirait par ramener le Drackhaus…
Le Drattak avait repris l’avantage et avait fini par vaincre le Nymphali adverse grâce à une stratégie parfaitement menée par le champion de l’arène. Beaucoup de dresseurs débutants pensaient que l’avantage du type suffirait contre un champion, et beaucoup s’en mordaient ensuite les doigts. Un combat d’une telle envergure se devait d’être correctement préparé et abordé. Les champions n’étaient pas nommés à leur place pour rien ; ils représentaient l’élite des dresseurs de l’Empire, après tout. « Vous venez souvent ici ? » Gento avait glissé sur les gradins pour prendre place auprès d’Alexander, évitant au maximum d’utiliser sa jambe invalide. L’homme semblait observer le combat avec intérêt lui aussi. Cela ne lui semblerait pas étonnant qu’il soit habitué aux combats d’arène.
MESSAGE HORS RP > Chrysanthème choquée déçue.
Alexander Hawke
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Une équipe pokémon, c'est le b-a.ba de tout dresseur ! ... Mais on peut en attraper plus...
La tension de la situation commença à se relâcher. S'il avait été en dehors de sa pokéball, pour le plus grand plaisir de cette Ptiravi, Pendragon aurait poussé un soupir de soulagement. Le même que celui qu'Alexander lâcha discrètement avant de serrer avec chaleur cette main tendue. Bien que loin d'être un colosse, le Callérien sentit dans la paume une légère faiblesse. Rien de bien remarquable en soi, mais vu la carrure de la personne à qui il faisait face, il se serait attendu... à plus de poigne, peut-être. Mais cette pensée passa sans même s'arrêter, et il se contenta d'offrir un nouveau sourire, doux comme un lever de soleil hivernal. Un peu pâle, donc, mais chaud malgré tout.
- Un plaisir, Gento.
D'abord surpris par l'amicalité de Chrysanthème, dont il ne connaissait d'ailleurs pas encore le nom, il ne fut pas décontenancé bien longtemps. Ses mains commencèrent à caresser le petit Pokémon, tandis que ses yeux suivaient les potentielles réactions. Au moindre couinement de mécontentement, et l'animal semblait ne pas se gêner pour en produire, il comptait changer de zone de papouille, jusqu'à quadriller sa petite surface rose. Hé, c'était ça être historien, après tout: beaucoup d'expérimentation et de rigueur !
- Tu es drôlement belle, toi. Mais oui, mais oui. C'est quoi ton petit nom ?
Le combat en contrebas ? Une distraction, maintenant qu'il avait cet adorable Ptiravi sur les genoux. Seule la tranquille interruption qui suivit le fit relever la tête, de sorte à répondre du mieux possible à la question posée.
- Non. J'habite à Corvinium. Côte Ouest, arène Insecte. Cole Henderson est son champion. Vous me faites un peu penser à lui, hé hé. Il est moins adepte des déferlements de puissance typique du type Dragon, mais fait montre d'une incroyable maîtrise technique. Un festin pour l'esprit, quand on aime ça !
Une pointe de passion véritable fit vibrer sa voix et la para de belles couleurs l'espace d'un instant... avant de s'arrêter net. Comme si l'exprimer était un crime plus grand encore que laisser son Pokémon se balader hors de la pokéball.
Gêné par son éclat, pourtant bien peu de choses au final, Alexander reprit la parole pour recentrer le propos vers ce qui importait le plus, comme à chaque fois: autrui. Les êtres qu'il aimait.
- Mais Pendragon, cette petite boule que vous avez entraperçue, se sentait mal dans sa peau. Alors c'était ici qu'il fallait que j'aille. Pour lui remonter le moral, en lui montrant... ce qu'il pourrait devenir, un jour.
Le pauvre Drackhaus avait besoin d'aide. Ou, plus précisément, besoin de se sentir vivre un peu. Un besoin que son dresseur ne pouvait satisfaire mais qui ne pouvait ni attendre, ni supporter d'être freiné par les us et coutumes d'une culture considérant les Pokémons comme des armes. Cette pensée surgie de nulle part prit quelque peu Alexander de court. Quelle impertinence, quelle fougue malvenue ! Il ne devait pas faire de vagues, sans quoi sa famille pourrait en pâtir. Déjà qu'il était sûrement surveillé à cause de ses liens forts avec le Mouvement de Libération, ce serait impensable que l'avenir de sa femme et de ses enfants soit impacté par ses lubies... pourtant, au fond de lui, il espérait pouvoir plonger dedans à pieds joints, les yeux fermés, sans se poser la moindre question. Au fond de lui résidait cet espoir fou qu'il pourrait, un jour, être lui aussi dans cette arène, ou sur les routes, ou face au Champion de la Ligue même ?
Des rêves. De beaux rêves. Douloureux, aussi. Illusoires. Qui le détournaient du moment présent, et de son compagnon de causette. Un tort qu'il entreprit immédiatement de corriger, avec toute la courtoisie dont il était capable.
- Puis-je vous demander ce que vous voyez, vous ?
Un retour de curiosité en bonne et due forme, alors qu'il désignait d'un petit geste de la main le duel contrebas. Il y avait autant de manières d'apprécier les combats Pokémon que de personne en ce monde, et chacune d'elle permettait de connaître un peu plus celui qui vivait avec. Et connaître les gens, comprendre le feu qui les animait, c'était proprement passionnant.
Surtout pour quelqu'un qui peinait tant avec le sien.
Gento Kouya
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Alexander manifesta son plaisir de rencontrer cette nouvelle personne, bien que les circonstances soient quelques peu fortuites. Serrant amicalement la main du diplomate à la poigne affaiblie par la fatigue et la maladie, son regard n’en était pas moins comparable à deux soleils levants. Radiants de lumière et de chaleur. L’approche de Chrysanthème ne déstabilisa même pas l’homme, qui entreprit de lui donner l’attention tant recherchée, tandis que la Ptiravi gazouillait de pur bonheur. Il semblait qu’elle s’était trouvé un très bon ami. « Tu es drôlement belle, toi. Mais oui, mais oui. C'est quoi ton petit nom ? » Chrysanthème piailla en réponse. Le combat d’arène ? Un lointain souvenir pour la Ptiravi, ainsi que pour Alexander. Gento, dont l’expression était habituellement si sévère, les sourcils froncés, arborait un regard beaucoup plus doux en voyant son Pokémon entre d’aussi bonnes mains. « Chrysanthème, répondit le diplomate à la place de la Ptiravi, qui ne pouvait être comprise des humains, elle s’appelle Chrysanthème. » La fleur des défunts.
Malgré la distraction que constituait Chrysanthème, Alexander n’ignora pas la question posée par son interlocuteur, refusant de faire preuve d’autant d’impolitesse. « Non, répondit-il, j'habite à Corvinium. Côte Ouest, arène Insecte. Cole Henderson est son champion. Vous me faites un peu penser à lui, hé hé. Il est moins adepte des déferlements de puissance typique du type Dragon, mais fait montre d'une incroyable maîtrise technique. Un festin pour l'esprit, quand on aime ça ! » Gento, semblable à Cole Henderson ? Il haussa un sourcil à la fois surpris et curieux, ne voyant pas réellement le lien. Mais après tout, il était loin de connaître le champion – il n’en avait vu qu’un combat mené contre Anthony.
La passion envahissait la voix de l’homme, qui appréciait le match comme on appréciait un bon vin. Gento aurait juré voir des étoiles luire dans ses yeux éveillés, et ce, pour que cette lueur ne s’éteigne abruptement, comme étouffée par l’obscurité qui marqua un instant les traits d’Alexander. Ce dernier chercha à recentrer la conversation, comme gêné par ses propos. « Mais Pendragon, cette petite boule que vous avez entraperçue, se sentait mal dans sa peau, expliqua l’homme, alors c'était ici qu'il fallait que j'aille. Pour lui remonter le moral, en lui montrant... ce qu'il pourrait devenir, un jour. » Gento coula un regard au Drattak sur le terrain qui entamait une seconde manche contre un Cizayox coriace. Le challenger semblait avoir pris l’information de ce qu’il avait mal fait lors de la première confrontation, et usait de la résistance et de la vitesse de son Pokémon pour encaisser les attaques dévastatrices du dragon et contre-attaquer. « Je vois, souffla le diplomate, j’espère qu’un jour il parviendra à trouver sa voie. » L’avenir pouvait se réécrire à tout moment ; tant que rien n’était gravé dans le marbre, tout devenait malléable. Il suffisait que ce Drackhaus s’empare de son destin. Gento avait lui-même connu ça, lorsqu’il avait appris qu’il allait mourir. Mais il avait fait un pas hésitant vers l’extérieur, déterminé à ne pas laisser les regrets hanter la fin de sa vie.
Alexander semblait pensif. Mais lorsqu’il reprit finalement la parole, ce fut pour poser une question. « Puis-je vous demander ce que vous voyez, vous ? » Son regard se porta à son tour sur le combat en contrebas. Gento prit un temps pour observer, et réfléchir. Il s’agissait d’une question complexe. « Je vois deux dresseurs animés par la flamme du combat, et l’envie de vaincre, répondit-il d’un ton d’abord hésitant, pas bien certain de son état de pensée, je vois aussi deux Pokémon qui sont eux-mêmes animés par cette volonté de progresser, de devenir plus fort. » Mais résumer les choses ainsi ne correspondait pas au diplomate. Il était d’un homme de paix. Analyser le combat comme un simple acte de violence, ce n’était pas lui. « Mais pour être sincère, c’est plutôt ce que je vois si je devais rester logique et rationnel dans cette situation. Si je laissais mon cœur parler, j’y verrais plutôt une danse. » La danse de qui surmonterait l’autre ; une forme d’art qui venait à exprimer la détermination de chacun des participants.
« Celui qui gagne n’est pas fort. Celui qui gagne est celui qui est le plus déterminé à vivre, et à avancer. » C’était ainsi qu’il interprétait sa propre vie, au quotidien. Un combat, une danse avec la mort. S’il faisait un mauvais pas, il savait qu’il sombrerait dans l’oubli bien assez vite. Et pourtant, c’était exaltant – la Mort était très bonne danseuse, elle aussi. Gento se détourna du combat, pour lancer un regard en direction d’Alexander. « Peut-être que votre Drackhaus doit simplement retrouver le goût de danser. Ce n’est jamais quelque chose de facile. Parfois décourageant. » Il soupira. Lorsqu’il parlait trop, cela l’essoufflait, et il sentait déjà la fatigue le gagner. « J’y vois aussi la cristallisation des rêves de beaucoup de personnes qui ont échoué ou abandonné avant de les voir se concrétiser. » Comme lui avait dû avorter cette passion, de crainte le rythme de son ballet avec l’Éternel.
Mais maintenant il était prêt à courir le risque. « Vous devriez le laisser regarder, conclut le diplomate, si c’est ce qu’il souhaite faire. »
MESSAGE HORS RP > Ca y est il parle.
Alexander Hawke
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- Chrysanthème. Cela lui sied bien. Ton ami a le goût des belles choses, Chrysanthème.
S'ensuivit une petite papouille, qui rencontra un gros câlin en réponse. Au final, peu importait que cet homme ait ou non le droit d'avoir ce Ptiravi en liberté. Profiter de l'instant présent était une belle, très belle chose. Vivre avec ce principe comme règle absolue ne permettait pas de construire quelque chose de grand, d'important, mais offrait tout de même des moments de grâce tel que celui-ci. Une foule en délire, levée pour célébrer la chute du second Pokémon du challenger. Une douce fourrure blanche, dans laquelle toute main souhaiterait se perdre.
Une rencontre particulière, entre deux hommes opposés et pourtant complémentaires. Le mourant qui voulait vivre intensément, et le vivant qui mourait à petit feu. De cette relation pourrait naître de grandes choses, comme de bien terribles, selon son point d'équilibre.
Mais avant d'en arriver là, il y avait bien des choses à faire. Bien des choses à vivre, surtout. Comme... se taire. Ce que fit Alexander, lorsque Gento prit enfin la parole. Il se tut pour écouter, et goûter du bout des lèvres de l'esprit les paroles riches. Riches de sens, riches de beauté, riches d'expérience. Parfois, ce que pouvaient déclamer certaines personnes paraissait aussi solide mais sonnait aussi creux qu'une souche de bois mort. Telles n'étaient pas les idées soigneusement exprimées par cette bouche stoïque.
Une larme solitaire se forma au coin de l'œil habitué à prendre sur soi. Le genre à apparaître spontanément sans pourtant chercher à appeler ses sœurs, née de l'application d'une couche de baume-mots sur une plaie de l'âme encore à vif. Alexander venait de rencontrer cet homme, ce Gento Kouya, et il crut pourtant trouver en lui quelqu'un qui le comprenait. Peut-être pas une âme soeur, mais ce qui lui manquait pour enfin... danser. Avec soi, avec Pendragon, avec ses rêves.
Oui Chrysanthème, ton maître avait définitivement le goût des belles choses.
Peut-être l'étaient-elles même un peu trop. La part la plus logique de son cerveau convoqua rapidement plusieurs connaissances, en particulier le fameux effet Barnum, biais cognitif expliquant la faculté de l'être humain à considérer comme lui correspondant une description vague et plaisante. Mais... pourquoi pas, en vrai ? Quel mal y avait-il à s'accrocher à des mots qui faisaient sens, qui lui permettraient de se remettre en selle, même juste un peu ? Aucun, non ? Pourtant, quelque chose tiraillait encore Alexander, plein d'un espoir si grand qu'il lui fit presque bomber le torse. Si grand, mais peut-être si vain. Et si douloureux, s'il s'avérait trompeur. Une douleur qu'il ne supporterait sans doute pas de ressentir. Un échec cuisant de plus serait un échec cuisant de trop.
Trop, trop, trop, pas assez, pas assez, pas assez, par ces mots était rythmées sa vie et ses pensées. Chaque instant se voyait calculé, décortiqué de sorte à être le plus neutre, le plus au service, le moins... lui-même, en fait.
La grande question, celle à un milliard de pokédollars, se dévoilait maintenant: qui était-il ?
Un père, oui. Un mari, certainement. Un enseignant, il l'espérait. Plusieurs qualificatifs qui ne prenaient de sens que dans la relation qu'il entretenait avec autrui. Ce ne pouvait donc être cela. Du moins, pas entièrement. Ces fragments faisaient partie de lui, sans le définir entièrement.
Qui était-il ?
A cela, il n'avait pas de réponse. Pas encore du moins. Pour cela, il lui faudrait sans doute du temps, beaucoup de temps, de l'anti-rouille pour se désoxyder les articulations et des choses à accomplir. A essayer. A réussir et à échouer. La peur le guettait. L'angoisse également. La mort aussi, s'il poussait ses investigations assez loin. Mais pour vivre, ne fallait-il pas un peu côtoyer la mort ? L'interdit ? Le risque ?
Et la première petite étape de ce long chemin, qui commençait à peine, ce fut cet inconnu élégamment vêtu qui la matérialisa de ses mots. "Vous devriez le laisser regarder, si c’est ce qu’il souhaite faire." Quelques picotements traversèrent ses doigts crispés sur la pokéball de Pendragon, alors qu'une pierre tombait dans son estomac. Ouvrir la porte à son compagnon, c'était une promesse. A soi, à lui, à un futur différent. Juste un bouton sur lequel appuyer, pour se faire une promesse de vie.
Une promesse de vie, oui... mais d'une vie qu'il avait fait le choix de mettre de côté pour construire quelque chose de grand. Sans cela, il n'aurait jamais eu le bonheur de tenir dans ses bras Arthur et Morgane, ni vu la joie dans les yeux de Vivian à chacune de ses avancées. Certes, il parcourrait la terre entière, vaquant avec espoir... mais les plus belles choses de ce monde n'auraient jamais vu le jour. Prendre cette décision, ici, maintenant, porté par l'effervescence du moment... non, non. Il ne pouvait pas faire ça. Pas comme ça. Pas à ce prix là.
Raffermi dans sa triste décision, les griffes de son mal-être se refermant autour de lui, il secoua doucement la tête, vaincu persuadé d'être triomphant, avant de répondre:
- Je ne voudrais pas attirer l'attention sur Chrysanthème, Gento. Un Ptiravi peut passer inaperçu, là où un Drackhaus beaucoup moins. Profitez donc de ce combat avec moi, et nous verrons une fois dehors pour que Pendragon prenne l'air.
Deux pas en avant, un pas en arrière. C'était toujours mieux que rien, surtout avec quelqu'un qu'il ne connaissait même pas dix minutes auparavant.
Gento Kouya
Rang S
ft. Lianhua Blood Duck || The Tale of Food
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Six mois
Qu'avez-vous fait ce semestre dernier ? Beaucoup de Lux Novae, apparemment.
Acte 1 : Au travers des ombres
Genesis disait vrai : la Menace Obscure est réelle. Nul n'est à l'abri, pas même la princesse impériale. Ne vous y trompez pas : la guerre est à vos portes. Commencez-vous à voir les fils du destin ?
Campagnard
On dirait bien que vous avez été impliqués dans quelque chose de plus grand que vous... Et que vous y avez survécu ! Pas trop traumatisé ?
Badge Sol
Vous avez vaincu le champion type sol. Et en sol-itaire.
Alexander offrit un sourire à la Ptiravi qui se blottissait, lentement mais sûrement, de sorte à s’installer entièrement sur ses genoux. « Chrysanthème. Cela lui sied bien. Ton ami a le goût des belles choses, Chrysanthème. » La petite boule rose piailla, entièrement d’accord avec cet homme, dont les paroles étaient pleines de sens et de sagesse. A chaque caresse, Chrysanthème rendait au centuple l’amour donné. Rien n’y faisait pour effacer le sourire qui se dessinait sur les lèvres de Gento. « Doucement », réprimanda-t-il, sans réellement avoir l’air sévère. Chrysanthème gazouillait joyeusement, sur les genoux d’Alexander. Elle avait ce don de se faire accepter par presque n’importe qui, qui ne manquait jamais de surprendre son dresseur.
Lorsque Gento reprit la parole, l’homme près de lui écouta. Sans un mot, comme absorbé par ses paroles, buvant l’ambroisie ; comme si chacun des mots prononcés par le diplomate était goûté depuis le Graal lui-même. Et lui parlait, parlait jusqu’à en perdre le souffle, si bien qu’à la fin, il était épuisé et peinait à respirer. Chrysanthème dut libérer un Aromathérapie pour aider son dresseur à reprendre ses forces. Peu à peu sa respiration se stabilisa.
Mais les yeux d’Alexander étaient humides, comme si l’homme avait été touché en plein cœur par une flèche invisible. Gento fronça les sourcils, soucieux d’avoir potentiellement blessé son interlocuteur, s’apprêtant à s’excuser, mais remarquant que ce dernier était ailleurs. Pris dans une intense réflexion, prisonnier d’un mirage qui lui était propre, et avec lequel le diplomate ne pouvait interférer. Il resta donc silencieux, attendant qu’Alexander reprenne ses esprits. Une ovation eut lieu lorsque le Drattak vainquit le Cizayox, et pourtant, aucun des deux hommes ne l’entendait. Ils étaient dans leur bulle, loin de cette arène bruyante. Dans un cocon de silence.
Clignant doucement des yeux, Alexander secoua la tête, revenant enfin à lui. Il était difficile d’ignorer la tristesse dans sa voix, d’autant plus que ses yeux étaient rougis par des larmes qui avaient refusé de couler. « Je ne voudrais pas attirer l'attention sur Chrysanthème, Gento, souffla-t-il, un Ptiravi peut passer inaperçu, là où un Drackhaus beaucoup moins. Profitez donc de ce combat avec moi, et nous verrons une fois dehors pour que Pendragon prenne l'air. » Il temporisait. Les sourcils de Gento se froncèrent davantage, lui redonnant cette expression sévère qu’il arborait habituellement. Il était loin de connaître cet homme qu’il avait rencontré quelques minutes auparavant. Et il était loin d’être en capacité de juger ses troubles intérieurs. Mais s’il y avait une chose en ce monde que le diplomate haïssait, c’était le mensonge. Envers autrui, comme envers soi-même. Et la carcasse creuse que formaient les mots de son voisin passait difficilement inaperçue.
« Je vous en prie, n’utilisez pas Chrysanthème comme prétexte. » La remontrance était sincère. « Nous sommes habitués à cet état de fait ; c’est un combat du quotidien, également. » L’Empire était strict, et l’attention était souvent portée sur cette petite boule rose pleine d’énergie, gazouillant joyeusement à tue-tête. De nombreuses fois Gento avait dû s’expliquer avec les autorités, et à de nombreuses reprises, malgré les papiers officiels, il avait dû céder face à l’armée impériale, de crainte de causer un incident qui le dépasserait. Il ne craignait pas pour sa fierté. Et il refuserait que ce soit utilisé comme prétexte par autrui pour se dérober.
Il soupira. « Néanmoins, je comprends… » Il prit une grande inspiration, tournant les yeux vers le terrain, mais le regard vide. Il ne voyait même pas ce qu’il s’y passait. « Faites comme bon vous semble », conclut-il. Après tout, il n’était pas sa place de juger des actions d’Alexander, ni de lui imposer sa conduite. Il restait quoi qu’il arrive maître de son Pokémon, et maître de ses choix.
Gento gratta doucement la tête de Chrysanthème, sur les genoux de son voisin, qui gazouilla joyeusement, concentrée pleinement sur la confrontation en contrebas. Elle semblait voir ce Drattak en héros, en adversaire invincible, capable de battre tous les adversaires sans même cligner des yeux une seule fois. D’une gerbe d’énergie draconique, tous se plieraient face à lui, sans exception. « Je ne peux pas prétendre comprendre ce que vous traversez. » Ils se connaissaient depuis quelques minutes – prétendre savoir et comprendre, c’était se moquer des sentiments de l’homme face à lui. Le diplomate lui-même s’étonnait de l’ouverture qu’il montrait face à cette personne, et de l’ouverture que cette personne lui offrait en retour. Il n’avait jamais touché quelqu’un jusqu’à l’âme, et encore moins un parfait inconnu. C’était une sensation étrange, à laquelle il parvenait difficilement à faire face.
« Je ne peux donc pas comprendre vos circonstances, ni vos émotions. La seule chose que je sais, c’est que parfois… »
Parfois…
« C’est mieux de lâcher prise. Et d’avancer. »
MESSAGE HORS RP > Kouya "C'est-quoi-mentir-?" Gento.
Alexander Hawke
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Au complet !
Une équipe pokémon, c'est le b-a.ba de tout dresseur ! ... Mais on peut en attraper plus...
Lorsque l'on sortait tôt de chez soi, les matins d'hiver, il arrivait parfois que la pluie ait joué à cache-cache avec nos sens, de sorte à rester indétectable jusqu'au dernier moment. Et là, une fois sur le pas de la porte, face à cette révélation quelque peu désagréable, marquer un temps d'arrêt permettait souvent de digérer l'information avant de s'élancer sous le crachin et l'aube encore lointaine vers la suite de sa journée. Mais parfois, dans ces moments d'assimilation, il se passait quelque chose de terrible.
Une goutte solitaire, plus grosse que les autres, sans aucun doute abondamment nourrie de vices et de chaos, chutait parfois pile dans le creux formé par le col, dans l'unique trou entre l'écharpe et le manteau. Glacée, elle pétrifiait, elle crispait, les poils se hérissaient et les dents se serraient à en éclater. Elle donnait aux prémisses du jour un goût fort désagréable.
L'émotion que ressentit Alexander se rapprocha de cela. A ceci près que son intensité équivalait plutôt à celle d'une bonne centaine de gouttes d'un coup, et qu'il ne pouvait blâmer la faute à pas de chance: il était le seul coupable. Car cette honte glacée émanait de la bien piètre excuse trouvée pour se refermer encore une fois sur lui-même, pour attendre avant d'aller mieux, pour ne pas aider davantage son pauvre Pendragon désespéré.
Pire encore, il se servait de la petite Chrysanthème, véritable amour de Pokémon, pour cela. Une bien amère sensation naquit dans sa bouche, celle qu'il aurait pu ressentir en déversant un cargo de pétrole poisseux dans l'eau pure d'un lac cristallin. Prendre comme excuse cette Ptiravi, c'était salir ce qui ne devrait jamais l'être.
Alors, avec une douceur retrouvée malgré la gêne qui enveloppait ses entrailles, il fit en sorte de croiser d'abord le regard du Pokémon, avant de chercher celui de son dresseur.
- Ma petite, je te prie de m'excuser. Tu n'as pas à porter le poids de mes problèmes. Gento, je vous demande également pardon. Et je vous dis merci. D'être compréhensif, et de ne pas laisser passer ce genre de comportement. Se mentir à soi est une chose. Mentir à autrui, c'est plus grave encore.
Briser l'honnêteté. Trahir la vérité. Parmi les pires choses possible, aux yeux d'Alexander. Quelle que soit la raison, quel que soit le destinataire du mensonge, d'ailleurs. Il sentait bien que les choses n'allaient plus, en lui, depuis des mois déjà. Non, depuis des années, en fait. Jusque là, les digues érigées en son âme retenaient tant bien que mal les flots rageurs de ses regrets, de son mal-être. Alors, il n'avait pas réellement à mentir: juste à ne pas regarder, juste à ignorer. L'omission, ce n'était pas un mensonge. Désormais, ce n'était plus possible. Et pas à cause des mots de Gento. Ils ne servirent que de catalyseur à un processus déjà en marche. Un processus qui allait mener à des changements. De grands changements. Ce qui était proprement terrifiant, pour qui les avait toujours réprimés.
Pas encore convaincu qu'il fallait les accepter à bras ouverts, mais conscient de son erreur et bien déterminé à la rattraper, le professeur reprit contenance. Réparer les torts, il savait le faire, de tout son cœur même. Il laissa un petit sourire poindre et tenta un:
- Peut-être me permettrez-vous de me rattraper ? En vous offrant un thé après la fin du combat, peut-être ?
Les grandes personnes buvaient soit du thé, soit du café. C'était bien connu. Et aux yeux de Xander, son compagnon de discussion n'avait pas le profil du caféinomane. Ses gestes étaient par trop mesurés, ses yeux paisibles, son attitude digne. Bien que la théine soit elle aussi un excitant, elle agissait moins brutalement que la caféine. Une brutalité qui ne semblait pas émaner de Gento, au premier abord.
Contrairement à celle du Drattak en contrebas, qui balayait de sa queue l'espace autour de lui, afin de faire du vide, frapper le Blizzaroi qui lui faisait maintenant face et gêner par avance les futures attaques de type Glace qui allaient très certainement pointer le bout de leur nez.
Gento Kouya
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La honte était presque palpable dans l’air, tandis qu’Alexander restait silencieux face aux remontrances de son interlocuteur. Pris sur le fait. Il avait eu la malchance de tomber sur Gento, qui était très sévère et strict sur ce point, et là où beaucoup auraient accepté l’excuse, même sans en être convaincu, seul quelqu’un comme Gento aurait pu reprendre un parfait inconnu sur ce point. Le regard d’Alexander passa de Chrysanthème au diplomate. « Ma petite, je te prie de m'excuser. Tu n'as pas à porter le poids de mes problèmes », commença-t-il. Chrysanthème gazouilla joyeusement, ne comprenant pas réellement pourquoi son nouvel ami s’excusait envers elle. « Gento, je vous demande également pardon. Et je vous dis merci. D'être compréhensif, et de ne pas laisser passer ce genre de comportement. Se mentir à soi est une chose. Mentir à autrui, c'est plus grave encore. » Gento acquiesça en signe de reconnaissance, mais maintenait en son for intérieur que mentir, envers qui que ce soit, était une faute grave. Mentir, c’était délibérément trahir autrui – ou soi-même – pour en tirer des avantages personnels. Un comportement particulièrement répugnant.
Le diplomate tourna les yeux vers le terrain. Un terrifiant Blizzaroi affrontait désormais le Drattak de Monsieur Anderson. La main du diplomate se mit à trembler de manière incontrôlée, doucement, à la vision du titan de glace. Il se retrouvait dans ces ruines, pris en pleine tempête de neige, presque incapable de respirer, ne sachant pas s’il reverrait un jour le soleil ou non. Sur le coup, l’événement avait été assez anodin, pour lui, sûrement à cause de l’adrénaline. Mais plusieurs semaines après, il se retrouvait figé, comme pris dans le froid éternel du blizzard dès qu’il repensait à ces événements. Si Cynthia n’avait été là, il serait sûrement mort en haut de cette montagne, il en était convaincu.
Par réflexe, il saisit la branche qui coiffait ses cheveux, et la serra dans sa main, laissant l’ébène cascader librement dans son dos et sur ses épaules, en plein chaos. Ses phalanges blanchirent, tellement il craignait que le bois lui glisse entre les doigts comme une poignée de sable. « Peut-être me permettrez-vous de me rattraper ?, reprit Alexander, d’abord ignorant à toute cette scène, en vous offrant un thé après la fin du combat, peut-être ? »
Le diplomate acquiesça doucement, le visage un peu pâli par l’émotion. Il se détourna du stade pour se concentrer sur son interlocuteur, complètement désintéressé du combat désormais. « Avec grand plaisir », répondit-il. Malgré tout, sa voix conservait son calme habituel, manifestant un grand sang-froid. « Êtes-vous un amateur de thé, vous aussi ? » Gento préférait s’attarder sur ce détail, pour reprendre son calme. D’autant qu’il était difficile de l’arrêter une fois lancé sur le sujet… « Je connais une bonne boutique, à Nepthe, si cela vous intéresse. Je crois qu’ils vendent à emporter. Je pourrais vous ramener des échantillons si vous voulez. »
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Alexander Hawke
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Moins tendu qu'il n'avait pu l'être quelques minutes auparavant, Alexander se surprit même à se détendre. Lui qui, à la base, avait traversé près de mille kilomètres pour rassurer vainement son Drackhaus venait de faire une surprenante rencontre. Surprenante et plaisante malgré les remous émotionnels qui le ballottaient depuis le début des échanges. S'il n'était pas encore prêt à écouter la vérité qui pulsait depuis son cœur, au moins il se sentait mieux, plus à même d'être un compagnon de discussion correct. Au moins correct, ce serait bien. Si c'était possible de l'être, bien entendu. Car immédiatement après avoir évoqué cette question des mensonges, le visage de Gento Kouya se referma quelque peu, avant de se crisper.
Xander connaissait cela. Et que trop bien. Les prémisses d'une crise de panique, le moment fatidique où un rien pouvait faire basculer l'euphorie la plus contagieuse en mal-être poignant. "Quelque chose ne va pas ? Je peux vous aider ?" eut-il envie de lancer, de sorte à témoigner de la sollicitude au pauvre homme. Quelque chose le retint, toutefois. Évidemment que ça n'allait pas. Et bien sûr qu'il ne pouvait pas l'aider, sans quoi la demande aurait déjà été posée. Enfoncer les portes ouvertes pouvait faire autant de mal que ne rien faire, parfois. Alors, voyant en silence que l'évocation du thé toucha une corde sensible, il abonda dans le sens de ce sujet de discussion.
- Hum... voyez-vous, je suis d'ordinaire le genre de personne à apprécier les choses très corsées. Mais ma femme a eu le bon goût et la patience de m'enseigner les mystères du thé, oui. Elle trouve mon amour du café... quelque peu rustre, hé hé.
Elle qui descendait de quelque grande famille noble de Maeston disait toujours cela pour le taquiner, lui et ses passions pour les nourritures et boissons fortes. Il n'y pouvait rien si ce sang de Callérien courrait dans ses veines. Il ne vivait plus ni proche du bayou ni des forêts tropicales de sa terre natale depuis maintes années désormais, mais jamais il ne perdrait le plaisir d'un bon piment, la rudesse toute voluptueuse de grains noirs moulus à la main, les saveurs fortes et franches qui aidaient, trouvait-il, à construire sa palette d'expériences. Là était bien l'un des rares domaines dans lesquels il n'avait pas eu à s'effacer.
Pour autant, les saveurs suaves et nuancées des thés fins ne le répugnaient pas, bien au contraire. En son oeil une étincelle s'alluma, lorsque le gentilhomme à la longue chevelure noire évoqua une belle adresse au cœur de Nepthe.
- Vous aviez suscité ma curiosité, Gento. Vous avez là mon intérêt. Le combat est passionnant, en contrebas, mais peut-être préfèreriez-vous me montrer cette boutique ? Et toi Chrysanthème, une petite promenade ?
Une petite caresse vint attirer l'attention de la Ptiravi, de sorte à la mettre dans les meilleures dispositions pour accepter la proposition.
Là était un moyen comme un autre de sortir le pauvre homme angoissé de cette situation quelque peu inconfortable. A défaut de connaître la source de son trouble, au moins était-il possible de l'en éloigner. Si tant était que son origine n'était pas directement Alexander, bien entendu.
Gento Kouya
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Qu’Alexander ait remarqué ou non les émotions que suscitaient l’apparition du Blizzaroi chez Gento, il n’en fit rien paraître. Il poursuivit la conversation comme si de rien n’était. « Hum... voyez-vous, je suis d'ordinaire le genre de personne à apprécier les choses très corsées, expliqua-t-il, mais ma femme a eu le bon goût et la patience de m'enseigner les mystères du thé, oui. Elle trouve mon amour du café... quelque peu rustre, hé hé. » Rustre ? Certes le café n’était pas forcément au goût du diplomate, mais de là à juger ainsi les goûts d’une personne… La femme d’Alexander devait avoir un sacré caractère, à n’en point douter. Mais il était vrai qu’aux yeux de Gento, rien ne pouvait remplacer la diversité des saveurs du thé, tantôt doux, tantôt fort, tantôt épicé.
Le regard d’Alexander s’alluma d’une lueur prononcée lorsque le diplomate mentionna le café de Nepthe. « Vous aviez suscité ma curiosité, Gento. Vous avez là mon intérêt. Le combat est passionnant, en contrebas, mais peut-être préfèreriez-vous me montrer cette boutique ? offrit-il, et toi Chrysanthème, une petite promenade ? » Comment la Ptiravi aurait-elle pu dire non ? Elle gazouilla joyeusement, heureuse de pouvoir retourner boire son chocolat préféré. Gento soupira doucement, soulagé d’être libéré de ses souvenirs encore à vif des événements de la Pointe d’Artikodin. Chrysanthème, après avoir accepté les caresses de son nouvel ami, tira son dresseur par la manche, impatiente. « J’ai compris, j’ai compris… soupira le diplomate, tant amusé qu’agacé, tu es incorrigible parfois… » Et Chrysanthème gazouilla joyeusement, fière de son méfait. Elle le comprenait plus que quiconque, et plus vite il serait en-dehors de cette arène, plus vite parviendrait-il à respirer à son aise.
Gento guida Alexander jusqu’à la boutique, le laissant entrer et s’installer après avoir commandé la table pour deux. D’un rapide regard, le diplomate confirma que son ami Anthony ne travaillait pas ce jour-là, et soupira. Il n’avait pas encore eu l’occasion de lui parler de tout ce qu’il lui était arrivé, et une partie de lui se refusait de s’en remettre à Cynthia. Elle avait elle aussi vécu ces événements avec lui, avait elle aussi ses propres soucis, ses propres choses à régler. Elle en avait déjà fait beaucoup pour lui. Mais le diplomate aurait bien aimé avoir quelqu’un à qui parler. De cette branche, de toute sa folie. Il avait besoin que quelqu’un lui dise qu’il se fourvoyait, et avançait dans la mauvaise direction.
« Bien, dit Gento en s’installant en face d’Alexander, ne trahissant aucune émotion, la carte des boissons est assez fournie. Ils ont également plusieurs variétés de café, si c’est cela qui vous intéresse. » L’homme brandit la carte pour expliquer à son voisin les spécificités de chaque boisson. Il avait passé suffisamment de temps sur les lieux pour connaître parfaitement les choix proposés, et étant un amateur de thé, à la base, il expliquait comment infuser telle ou telle saveur, lesquelles étaient, selon lui, les plus corsées ou les plus douces. En matière de café, il était bien plus avare en mots, mais fit tout de même de son mieux.
S’il pouvait oublier ne serait-ce que l’espace d’une journée, retourner à ses vieux rêves d’enfant, sans devoir se confronter à cette route effrayante et désolée, qui le mènerait inexorablement vers sa mort prochaine, alors il considérerait cela une victoire. Un pas en avant. L’achèvement d’un mouvement contre la mort, sans le moindre faux pas.
« Ils font aussi des chocolats chauds, proposa-t-il, si vous leur demandez, ils vous laisseront sûrement sortir votre Pokémon, s’il ne cause pas de problème dans la boutique. » Gento avait pris l’habitude de venir avec d’abord Mélofée, puis Sonistrelle, Évoli ou Tiplouf après le départ de la fée. Il savait le personnel de la boutique assez raisonnable, et surtout, ne refusait jamais une consommation. Pour un humain ou pour un Pokémon, quelle différence ?
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Alexander Hawke
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Un grand sourire, franc et plus chaud, beaucoup plus chaud même. Voilà ce qui illumina la mine contrite Alexander lorsqu'il vit sa proposition acceptée. Voilà ce qui le suivit jusque dans le salon de thé/café/chocolat chaud. Le projet "je-rencontre-un-inconnu-intéressant-et-vais-l'aider-de-tout-mon-possible" venait de commencer, et il n'y mettrait un terme qu'une fois des couleurs rendues au visage de Gento. Ou, au moins, quand il verra y apparaître une quelconque manifestation de joie. Il ne fallait ni se surestimer, ni sous-estimer les soucis qui pesaient sur les épaules d'autrui.
La boutique dans laquelle ils venaient d'entrer sentait bon... très bon même. Un véritable bouquet gourmand se dégageait du lieu, mêlant l'amertume du cacao, la douceur des fleurs sauvages et le sucré du miel, entre autres. Un plaisir pour le nez, mais aussi un plaisir pour les yeux. Toute de planches de bois sombre construite, la bâtisse ne pouvait que caresser la nostalgie de quiconque y pénétrait. La lueur du jour, adoucie par de légers voilages crème, se mêlait aux tourbillons de vapeur qui dansaient langoureusement sous les poutres du plafond. Tout cela donnait l'impression de croquer dans un petit bout de passé bienvenu, quand les choses allaient bien.
Une fois installé, en bon érudit toujours affamé de savoirs, il tendit l'oreille et ouvrit son esprit aux explications mine de rien fort précises. Tel thé offrait telle palette de saveurs, tel autre demandait à être dégusté tiède, celui-ci avait la particularité de dégager une odeur d'écorce d'orange, alors que celui-là goûtait meilleur avec un nuage de lait. Des informations passionnantes, qui ne trouveraient tout leur sens qu'une fois couplée à l'expérimentation, à l'essai. Il écouta poliment les explications concernant le café, mais... il les maîtrisait déjà. Quelques mots techniques bien placés vinrent en informer le Palérien, et Xander redirigea poliment la discussion sur le sujet qui l'intéressait le plus, et sur lequel Gento saurait être le plus loquace: le thé.
Bien qu'enthousiaste, Xander préféra toutefois jouer la prudence. Tester de nouvelles choses, oui. Ruiner les prémisses de ce moment avec une faute de goût (dans tous les sens du terme), hors de question. Ainsi, il sélectionna un thé riche, agrémenté d'épices corsées venues tout droit de Callero, à en croire la carte. Prétention audacieuse, qui fit hausser un sourcil au docteur en histoire: soit, il serait juge de la qualité de ce breuvage.
- Je vous dirais si ce mélange tient toutes ses promesses. fit-il en tapotant du doigt la ligne correspondante.
Lorsque le serveur vint prendre commande, Xander suivit le conseil donné et lui glissa discrètement la question de la libération de son Drackhaus. Et, si elle venait à être acceptée, ajouter à cela un chocolat chaud aux épices, le genre qui pourrait faire cracher du feu au plus robuste des clients. Avec un sourire entendu, le jeune homme acquiesça aux deux demandes et ce fut avec un plaisir certain que Pendragon jaillit à nouveau, petite boule tranquille dans cette ambiance ô combien cosy. Son petit cri perça à peine le moelleux de l'atmosphère, s'estompant de lui-même avant de déranger qui que ce soit.
Gardant le silence, non pas par gêne mais pour chérir ce calme bienvenu, le professeur se contenta dans un premier temps de caresser l'épaisse carapace de son ami, qui commença à ronronner de plaisir. Hors de question de le prendre sur les genoux, le pauvre petit père était trop lourd, mais l'envie de se laisser tenter fut définitivement présente. Si elle le désirait, Chrysanthème n'avait qu'à s'approcher pour bénéficier elle aussi d'une main douce et chaleureuse. Le père Hawke n'était pas juste qu'un fan de Pokémons: il les aimait profondément, contrairement à la majorité des Impériaux. Et cet amour, énorme, il le partageait autant que possible, en toutes circonstances.
Enfin, lorsque le moment sembla bon - ni opportun, ni équilibré, ni réfléchi, juste bon -, le Callérien raccrocha son regard à celui de Gento, et, l'eau dans sa tasse encore en train d'être infusée des saveurs du mélange concocté par la boutique, lui dit:
- Merci pour la découverte. C'est un très bel endroit.
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Gento n’avait rien à apprendre à Alexander sur les spécificités du café – il se trouvait que l’homme était déjà expert de la question. Ce dernier avait pris ses aises, et lorsque le serveur vint prendre la commande, il demanda la permission de sortir son Pokémon, et lui commanda une boisson. Bien évidemment l’établissement ne refusait pas les clients. Le Drackhaus s’était donc blotti dans la banquette sur laquelle était installée son dresseur, n’osant pas faire le moindre bruit. Chrysanthème poussa un petit cri de joie en voyant apparaître son nouvel ami, et prit place sur son dos, tapotant gentiment la carapace du dragon timide.
Alexander, lui, avait fait son choix. Il avait jeté son dévolu sur un thé épicé de Callero, à la saveur prononcée et à l’infusion, certes longue, mais prometteuse d’un goût très riche. Le diplomate, lui, avait préféré quelque chose de plus doux, une tisane à base de fleurs venues des confins d’Asia. Un silence apaisant s’installa à la petite table, l’homme caressant doucement la carapace de son Drackhaus, tendis que Gento observait Chrysanthème qui imitait Alexander avec amusement. Bientôt, le serveur leur apporta leurs boissons, deux thés pour les humains, deux chocolats pour les Pokémon. Chrysanthème avait déjà une moustache marron sur le visage.
Le silence ne fut brisé que lorsqu’Alexander eut mis son thé à infuser dans l’eau chaude, lorsqu’il ancra son regard dans celui de l’homme face à lui, perdu dans ses pensées. « Merci pour la découverte. C'est un très bel endroit. » Gento acquiesça, heureux d’avoir pu faire découvrir la boutique à cet homme. Il aurait apprécié voir Anthony aujourd’hui, mais cela lui allait tout autant. Le diplomate était d’un naturel assez réservé, l’air toujours sévère, les sourcils naturellement froncés ; il était toujours assez difficile de dire s’il était de bonne humeur ou non. En cela, Chrysanthème était toujours une parfaite juge de la situation, en ce qui concernait son dresseur. Et actuellement, la petite boule rose avalait son chocolat chaud en toute quiétude.
L’annonce fit comme l’effet d’une bombe, autant pour Gento, que pour Chrysanthème, qui avala une gorgée de travers et se mit à tousser.
« Je compte affronter Madame Hawthorne. »
Après tout, que valaient des encouragements, la parole d’un homme, s’il ne montrait pas lui-même l’exemple. A quoi bon dire à quelqu’un de courir après ses rêves, pour se défiler ensuite ? Gento s’en serait terriblement voulu, s’il n’avait pas été assez déterminé.
Pourtant, le diplomate n’avait qu’une expérience théorique du combat. Certes, carnation, sa Libégon, avait été entraînée personnellement par Cynthia – donc, elle était forte. Mais ses autres Pokémon ? Il ignorait où leurs capacités s’arrêtaient réellement. Non, Gento n’avait rien d’un combattant, et pourtant il nourrissait l’ambition confiante d’affronter une championne d’arène.
Il savait qu’il n’avait pas la moindre chance. Mais il regretterait de ne pas essayer.
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Alexander Hawke
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Au complet !
Une équipe pokémon, c'est le b-a.ba de tout dresseur ! ... Mais on peut en attraper plus...
Le moment était doux. Le moment était agréable. Et si l'annonce de Gento fut une surprise, jaillie de nulle part, elle ne fit pas réagir Alexander aussi violent que la petite Chrysanthème. La Ptiravi reçut de la part du professeur de petites tapes dans le dos d'une extrême délicatesse pour l'aider à reprendre son souffle. Il fallait protéger pareil trésor de bonté à tout prix. Tout en continuant son geste, l'érudit prit quelques secondes pour digérer les mots, leur sens, et se demander la raison de leur existence. Cela ne faisait qu'une petite heure au bas mot que l'éphèbe à la chevelure d'ébène et lui se connaissaient, pourtant cette presque confession sonnait comme une demande, comme une main tendue. C'était étrange, mais pas désagréable, oh non.
- Si vous la cherchez à l'arène de Nepthe, vous ne risquez pas de la trouver, mon ami.
Alexander ne prenait pas le diplomate pour un idiot, loin de là. Il s'agissait d'une simple petite boutade, une touche d'humour, un bout de bonne humeur... comme il n'en pratiquait plus que lorsqu'il se voyait passionné par un sujet. En cours magistral, souvent, ou parmi ses frères et sœurs callériens lors des événements locaux. Et cela se sentait, dans son petit sourire dont la gêne candide ne saurait recouvrir l'amusement. Un amusement qu'il explicita, par sécurité. Après tout, il y avait autant de sens de l'humour qu'il y avait de gens sur cette bonne vieille Terre, et tant qu'il ne pouvait être sûr de partager quelques traits en commun avec son interlocuteur, il préférait jouer la prudence.
- Mes excuses, je n'ai pas pu résister.
Mais là n'était pas le cœur de la discussion. Gento Kouya comptait affronter Cynthia Hawthorne, une des femmes les plus chéries par l'Empire, maîtresse des Pokémons Sol et exploratrice à ses heures perdues. Cette mission que se donnait le Palérien ne concernait en rien ses petites affaires corviniennes, ça non. Mais ce qu'il était jadis vivait encore en lui, enseveli sous des monceaux de gravats de son ego brisé et de choix plus douloureux les uns que les autres. Et ce lui d'antan aimait, non, adorait les combats Pokémons. Il aurait pu, et aurait dû, devenir Dresseur professionnel à l'époque. Les années l'avaient peut-être émoussé, mais le métal dont était constituée sa lame restait toujours aussi pur, aussi solide. Ce monde merveilleux des arènes, il s'en tenait loin, à la fois pour ne pas devenir plus une cible pour l'Empire qu'il ne l'était déjà et parce que toucher la chose du bout des doigts sans pouvoir s'en saisir faisait trop mal. Pour autant, ce frisson ne l'avait jamais réellement quitté, et le voilà qui revenait, si vite, si facilement, comme s'il n'attendait que ça pour pointer le bout de son nez.
- Et pour faire face à la Championne tectonique de Carteia, avez-vous... une stratégie ?
Une question lancée du bout des lèvres. Et voilà, l'hameçon s'était révélé trop appétissant, Xander l'avait englouti et se trouvait maintenant ferré. Il ne manquait plus qu'un coup de poignet pour le faire traverser les eaux troubles de son mal-être remonter jusqu'à la surface. Pour le mieux ? Sans le moindre doute.
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