Gento s’était encore rendu à la Chaîne Électhor, inéluctablement attiré par les lieux une fois encore. Depuis sa première ascension, il n’avait plus jamais quitté cette montagne, s’y rendant dès lors qu’il avait l’occasion de se retrouver à Nepthe. Chrysanthème, qui marchait derrière lui, gazouillait joyeusement, loin de s’ennuyer des paysages qu’elle avait l’opportunité de découvrir. Le diplomate avait sur son épaule la petite Sonistrelle blessée qu’il avait trouvée dans les mines. Cette dernière observait les environs de ses grands yeux curieux, découvrant encore le monde en-dehors de ses grottes.

Contrairement à ses dernières visites, le diplomate ne comptait pas chercher l’arbre auquel appartenait la branche qui ornait ses cheveux. Il venait simplement pour profiter d’une de ses rares journées de libre. L’atmosphère de l’imposante montagne arrivait à le faire se sentir en paix avec lui-même. Il appréciait ces moments de calme où il se retrouvait seul avec la nature.

La nature, toutefois, semblait avoir d’autres plans de prévus pour lui. Alors qu’il était pris dans l’ascension de la montagne, arpentant un sentier non emprunté des randonneurs, Gento eut la fâcheuse surprise de sentir le sol se dérober sous ses pieds. Puis la chute, longue, très longue.

Puis le noir total.

Lorsqu’il ouvrit les yeux, la petite Sonistrelle était en larmes près de lui tandis que Chrysanthème s’affairait tout autour de lui. Combien de temps était-il resté inconscient ? il leva les yeux vers le ciel. Il faisait encore jour. Le diplomate voulut confirmer l’heure sur son téléphone, mais celui-ci s’était brisé dans sa chute. Alors après la surprise, vint la douleur, mordante. Il lança un regard en direction de sa jambe, qui n’était pas belle à voir. Chrysanthème avait relevé son pantalon pour atténuer les ecchymoses qui apparaissaient sur sa cheville. Gento plissa les yeux à cause de la douleur. Non, il ne s’était pas attendu à tomber sous terre. Et le trou était trop étroit pour que Carnation puisse s’y glisser pour aller chercher des secours. La Sonistrelle ne pouvait pas voler à cause de son aile blessée. Et son téléphone était cassé.

Il soupira. Gento n’avait plus qu’une seule solution, pas des moins dangereuses : s’aventurer dans le tunnel qui s’offrait à lui, dans l’espoir de trouver une autre sortie. Il boîta inconfortablement, réprimant des grognements de douleur à chaque pas, sur toute la première partie du trajet. Chrysanthème usait de son Aromathérapie pour détendre son dresseur et atténuer la douleur, faute de mieux à l’instant présent. Elle s’était affairée à immobiliser le membre endolori avec des pierres trouvées ça et là et des morceaux de la longue veste du diplomate qu’elle avait déchiré sans aucune hésitation. A son grand regret, la Ptiravi n’avait rien pour refroidir la blessure. Elle craignait également que l’humidité ambiante mène à une infection.

Elle avançait prudemment derrière le diplomate, qui, dès que les galeries s’élargirent, sortit Lycoris de sa Pokéball pour le supporter. Docile, et silencieuse, la Galopa laissa l’homme la chevaucher, s’abaissant même pour qu’il puisse monter sur son dos sans trop bouger sa jambe. Chrysanthème l’aida d’un Psyko. Après avoir aidé la Ptiravi à se hisser devant lui, aux côtés de la Sonistrelle qui avait trouvé refuge dans ses vêtements, Gento tapota l’encolure de Lycoris, et le groupe se mit en marche.