Difficile, parfois, d’essayer de rallier ensemble toutes les facettes de ta vie. Toutes ces personnes que tu présentes aux autres et qui ne se rejoignent pas. Tous ces gens que tu connais qui eux ne te connaissent peut-être pas tant que ça, finalement. Pas pleinement. Que des fractions de ton identité que tu leur offres sans jamais être cent pourcent honnête. Comment le pourrais-tu ? Certaines personnes ne peuvent pas savoir que tu es membre active de l’armée révolutionnaire. D’autres ne peuvent pas vraiment apprendre quoi que ce soit sur ton identité civile.

Pour te protéger toi-même.
Pour protéger les autres, aussi.

Even et Juniper, qui n’ont rien demandé et qui pourraient être à risque par ta faute. Balthazar aussi peut-être, bien que tu as plus de chance d’être en danger par sa faute, s’il venait à apprendre. En danger qu’il te dénonce, comme l’a si gentiment suggéré Even, inquiet de ce qui pourrait t’arriver à force de jouer ce double jeu. Et pourtant tu te montres arrogante, avec cette impression d’être intouchable, que rien ne peut t’arriver.

C’est beau, cette façon que tu as de nier la réalité pour te rassurer, parce que quand bien même toutes ces fractions de ta personne ne peuvent se rejoindre, tu as ce semblant d’équilibre qui te convient, l’impression d’être bien pour la première fois depuis plusieurs années. Que ce soit avec les gens qui t’entourent ou encore tes pokémons, ces derniers sortis de leur pokéball pour profiter d’un peu d’air frais. Ils ne sont pas tous là, n’amenant pas avec toi tous ceux qui ne sont pas déclarés, or, certains le sont et tu ne peux que sourire doucement en voyant Naydra courir pour suivre Legiana, impatient d’à son tour pouvoir voler.

Une journée tranquille pendant laquelle tu peux oublier, le temps de quelques instants, tes tracas du quotidien.