William observe le monument dressé en l'honneur des morts. Son cœur est serré, alourdi par le deuil et la tristesse. Mais il a promis de donner de sa personne, a demandé à sa mère de pouvoir prendre les devants sur ce moment. Les reporters sont nombreux ; les endeuillés encore plus. William les observe, tente un instant de graver les visages de ceux qui pleurent.
« Néropolis a connu une grave perte. Nous n'avons pas été à la hauteur pour protéger nos citoyens, nous n'avons pas été à la hauteur pour défendre vos vies. Ce moment nous hantera, probablement tous, jusqu'à la fin de nos vies. » Il marque une pause, observe la gravure dédiée à sa soeur. Au-dessus, Artikodin et Electhor attendent, surplombent la scène et assurent leur puissance. « La Princesse Lavinia a elle-aussi laissé sa vie lors de cette attaque. Elle s'est battue pour défendre la ville, n'a pas reculé face au danger, même face à la mort. Nous pleurons tous aujourd'hui, et nous continuerons de pleurer à cette date chaque année pendant longtemps. Mais nous nous en relèverons. Nous ne laisserons plus jamais la peur gouverner nos vies, nous ne laisserons pas des terroristes nous arracher ce qui nous est précieux. Ce mémorial, cet honneur et cette perte que nous portons, c'est la promesse que l'Empire fait à ses citoyens. L'Armée impériale est le rempart et le bouclier de nos citoyens ; et nous ne reculerons devant aucune menace. Nous ne laisserons jamais plus nos agresseurs prendre vos vies, nos vies et nous apporterons la justice à ceux qui créent le chaos. A tous ceux qui ont eux aussi perdus ; je vous promets, en mon nom, en mon titre, moi, William Julius Albert Maeston, Prince Héritier, élu d'Artikodin et défenseur de Maeston, que je ne m'arrêterais pas avant d'avoir trouvé l'entièreté des terroristes et de les traduire en justice. »
William est fort, William a le regard qui brûle d'une ardeur rarement vue chez lui ; et peut-être en réponse, peut-être pour un dernier hommage à sa dresseuse, Sulfura survole la ville, tournoie et hurle dans le ciel, zénith fort. Le Prince relève la tête, observe ce pokémon qui témoigne également de sa douleur... et s'en sent plus proche. Artikodin et Electhor hurlent, crient en cœur avec leur frère et tournoient un moment ensemble, dansent dans le ciel sur un rythme qui n'appartient qu'à eux. Le blond expire, calme, avant de conclure son discours.
« Gloire à Maeston, gloire à l'Empire. »
HRP - PRÉCISIONS Le prince repars après son discours. Vous pouvez répondre à la suite pour déposer des fleurs auprès du mémorial et faire votre deuil de la tragédie.
Clara Roft
Rang B
ft. Candace
1600
200
Effleurer le divin
On dirait bien que vous êtes passé à côté d'un être mythique... Que vous l'ayez vu ou entraperçu, leur existence est bien réelle. Et maintenant ?
Soldat·e
Garde-à-vous ! Vous êtes la première ligne de front, ne l'oubliez pas !
Six mois
Qu'avez-vous fait ce semestre dernier ? Beaucoup de Lux Novae, apparemment.
La réaction de l'Empire ne s'était pas faite attendre face à la tragédie. Pour l'adresser, pour lui faire face, on avait envoyé l'héritier, le futur de l'Empire pour proclamer son discours. William n'avait jamais été aussi mit face à ses responsabilités qu'en ce jour, après la mort de sa sœur. Il ne pouvait plus fuir, il ne pouvait plus être faible. Aussi froide et antipathique que tu pouvais-être, tu ne pouvais t'empêcher d'être inquiète, de vouloir le rassurer, l'épauler... Mais tu n'avais pas le choix, il était nécessaire pour toi de rester en retrait, de te perdre dans ces rangs qui n'étaient pas les tiens.
Ton devoir, tu ne l'accomplissais qu'au nom de cet homme, de cette personne qui t'avait offerte sa main pour te permettre de racheter tes fautes. Tu n'éprouvais pas un amour absolu envers l'Empire, encore moins pour cette femme dont on honorait aujourd'hui son sacrifice. Mais par respect, par affection envers William, tu étais compatissante. Chose que tu n'étais que très peu en temps normal.
Pour autant tu étais fière de lui, fière de cette ardeur que tu percevais dans son regard, dans la fermeté de son discours et le charisme dégagé par sa prestation. Il était l'homme dont l'Empire avait besoin, même s'il devait continuer à se forger dans la douleur. C'était bien pour ça que tu étais là, pour faire ce qu'il n'était pas encore capable d'accomplir, pour te salir les mains à sa place autant de fois qu'il en aurait besoin. En attendant tu restais là, silencieuse, bien inutile. Ta présence faisait tâche en public pour ceux connaissant ton passé. Alors il valait mieux rester en retrait, ne pas associer ton image à la sienne plus que nécessaire. Lorsqu'il vint à conclure, à terminer son discours, tu le laissas s'en aller, s'isoler quelques temps.
Tu aurais tout le temps de le rejoindre plus tard. Toi-même tu devais faire ton propre deuil. L'histoire de l'Empire s'écrivait à nouveau, et tu ne pensais pas devoir en faire partie un jour. Tu allais au-delà de toutes tes convictions les plus profondes. Tu étais égocentrique, narcissique, vénale, et bien d'autres choses... Et tu menaçais de lutter contre ce que tu étais au nom d'un Empire, d'un Prince. Au nom d'une rédemption promise...
Cette mort, c'était aussi la tienne. Celle d'une Clara que tu laissais derrière-toi. Il n'y aurait pas de marche arrière désormais, tu ne pouvais décemment plus retourner à ta vie d'antan après t'engager à accomplir tout ça au nom d'un autre.
Comme le voulait la norme, tu vins alors à déposer des fleurs préparées pour l'occasion sur le mémorial et à te recueillir silencieusement avant de laisser rapidement ta place. Tu pouvais déjà sentir la médisance se poser sur tes épaules, bien que tu t'en fichais ouvertement. Ne gâchons pas cet instant. Tu n'avais que faire de bien te faire voir aux yeux des autres, mais améliorer ton image soulagerait sans doute un peu le Prince de sa charge de responsabilités. Il se portait déjà garant pour toi, et désormais il le faisait aussi pour l'Empire. Tu allais devoir redoubler d'effort si tu espérais qu'il t'accorde encore un peu d'attention.
Cela voulait aussi dire devoir te contraindre à sourire à toute une ribambelle de gens méprisables. Qu'est-ce que tu ne ferais pas pour ses beaux yeux.
Qui ne murmurait pas ceci suite aux derniers mots du prince ? L'Empire est grand. L'Empire est fort. L'Empire est immortel. Une machine bien huilée, inarrêtable. Il n'y a pas d'échec, seulement des revers. Des contretemps. La princesse qui a sacrifié sa vie pour la nation n'est-elle pas un exemple pour tous ? Prête à tout pour défendre ce qu'elle aime ? Et les innocents, pris dans les feux d'une attaque injustifiée ? L'Empire ne va pas seulement se relever. Il va se venger. On parle de victimes. On parle aussi de munition. De justification. C'est horrible. Pragmatique. Utile. Efficace. Transformer la tristesse en colère. En une arme. Et tu as ton rôle à jouer dans tout ceci. Gloire à l'Empire.
Cette liste. Cette putain de liste. Merde, tu as reconnu des noms. Des personnes qui étaient fières de représenter Nepthe ont cette fête. C'est arrivé chez les autres, donc tu supportes. Moins ou plus. Mais ça n'est pas comme si la fête était la cause. C'était une déclaration de guerre, et tu n'avais vraiment pas besoin de ça pour t'inquiéter. C'est même le contraire. Les révolutionnaires, la menace obscure, c'est déjà beaucoup. Les deux ensembles ? C'est terrifiant. Un dieu vivant qui n'a pas pu faire grand-chose ? Qui est peut être pas si clair que ça ? Comment ne pas se dire que ce bilan est presque dû a la chance ? Ou tu es trop négative, bien trop pessimiste. Mais pour toi, ça n'est pas très difficile d'imaginer les dégâts qui pourraient être causés à Nepthe, qu'il n'y aura pas que la ville qui sera dévastée. Quand il faudra prioriser, tu sais très bien comment ça se déroulera. Il faut se serrer les coudes, mais être mieux préparé que son voisin. Personne ne veut être le prochain à avoir un tel monument dans sa ville. Aujourd'hui n'est qu'une pause pour se préparer à un combat qui ne semble pas en être un. La question n'est plus quand, comment ou pourquoi, mais de savoir si Nepthe est prête. Si tu es prête. La réponse est évidente. Gloire. À. L'Empire.
Cynthia Hawthorne
Rang EX
ft. Cynthia (Pokémon)
4525
2400
Espoir Éternel
Vous n'avez pas cédé face aux forces obscures. Peut-être que ce chemin vous mènera à votre perte, mais au moins votre conscience restera propre. Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir.
EX-ceptionnel
Vous vous êtes illustré en tant que dresseur hors-pair ! Nul ne saurait vous arriver à la cheville... Mais ne les laissez pas enfler non plus.
De la vieille école
Bon anniversaire ! Plus d'un an ici, ça se fête. On espère que vous avez plein de beaux souvenirs ici !
Campagnard
On dirait bien que vous avez été impliqués dans quelque chose de plus grand que vous... Et que vous y avez survécu ! Pas trop traumatisé ?
Acte 1 : Au travers des ombres
Genesis disait vrai : la Menace Obscure est réelle. Nul n'est à l'abri, pas même la princesse impériale. Ne vous y trompez pas : la guerre est à vos portes. Commencez-vous à voir les fils du destin ?
On recommence !
Mauvais départ (ou fin précipitée). Mais c'est pas grave, il y a toujours la prochaine fois !
Effleurer le divin
On dirait bien que vous êtes passé à côté d'un être mythique... Que vous l'ayez vu ou entraperçu, leur existence est bien réelle. Et maintenant ?
Badge Sol
Vous avez vaincu le champion type sol. Et en sol-itaire.
Badge Plante
Vous avez vaincu le champion type plante. Ne prenez pas racine.
Badge Glace
Vous avez vaincu le champion type glace. Vous n'avez pas glissé !
Badge Eau
Vous avez vaincu le champion type eau. Eau-k.
Badge Ténèbres
Vous avez vaincu le champion type ténèbres. Fallait pas être une lumière !
The world should have protected youbut you have been asked to protect it.What an honor. What aninjustice
Habituellement il pleut. Toujours, dans les romans ou séries, lorsqu’il y a un enterrement le ciel est gris, sombre et épais, comme l’humeur du moment. Ça aide à cacher les larmes. Si le monde est triste alors on peut imaginer que toute la peine et la douleur disparaîtront lorsque le soleil reviendra.
Aujourd’hui il fait beau. Le soleil est haut dans le ciel, sans aucun nuage pour offrir une ombre. C’est peut-être à cause de Sulfura. Il fait beau et Cynthia ne va pas mieux. Ni elle, ni ceux réunis ici. Elle porte la médaille qu’on lui a remis juste à côté de son badge d’arène. Comme pour se convaincre qu’elle est importante et qu’elle a été à la hauteur de quoi que ce soit. C’est faux.
Sa gorge se serre et elle remercie ses années passées à encaisser les reproches de son père. Elle ne pleure pas. Ce serait donner trop grande satisfaction aux révolutionnaires, à Datura. Regarde-t-elle la scène en se moquant ? Va-t-elle s’écraser sur la fête pour y vomir sa haine corrosive et tout emporter dans la tombe ? Le ciel est clair, vide. Pourtant Cynthia ne peut s’empêcher de le fixer. Ça l'empêche de voir les visages déformés par les pleurs mais ça ne lui épargne pas les sons déchirants.
Elle vacille un peu dans la foule lorsque William termine son discours. Un beau discours, elle ne l’aura pourtant qu’écouté à moitié trop perdue dans son imagination pour profiter des paroles réconfortantes. Ce soir-là, ça avait été le corps arraché du ténéfix qui lui avait tenu compagnie dans ses rêves. La veille ça avait été le hurlement du torrent.
Ce n’était pas plus mal qu’il ne pleuve pas, elle avait du mal avec la sensation de l’eau sur sa peau. Cynthia ne supportait plus les vêtements et cheveux collés par l'humidité. Elle avait besoin de ses pokémons pour l’accompagner dans le bain, on lui a dit que ça passerait. Que ça irait mieux. Elle aurait aimé y croire.
Son regard s’accrocha sur les cheveux roses d’une jeune femme devant elle. Un éclat de couleur et de joie. Peut-être le seul dont elle pourrait profiter aujourd’hui. Cynthia s’avance et dépose ses fleurs. Elle avait demandé de l’aide à Kouya pour les choisir, elle avait remarqué qu’il aimait faire ça.
Cynthia avait mal pour les familles qui pleuraient leurs enfants, leurs parents. Mal pour ces jeunes dresseurs qu’elle ne rencontrerait jamais. Mal pour les pokémons qu’elle avait abandonné aux eaux du barrage. Sa seule victoire avait été une balafre sur la face d’un démon et un titre vide de sens. Elle s'était promise de devenir plus forte après Syene, après la Ligue. La Championne n'était pas encore à la hauteur de ses attentes. Pourtant, elle se fit une promesse.
Datura mourra, la Menace Obscure perdra, même si elle doit y passer.
Vous avez participé avec succès à la préouverture ! Tout est une question de timing...
Campagnard
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Acte 1 : Au travers des ombres
Genesis disait vrai : la Menace Obscure est réelle. Nul n'est à l'abri, pas même la princesse impériale. Ne vous y trompez pas : la guerre est à vos portes. Commencez-vous à voir les fils du destin ?
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Prologue : A en perdre la tête
Vous avez assisté aux maux de l'Empire et de Callero. Mais c'est Genesis qui a surpris tout le monde... Que se trame-t-il réellement ici ?
De la vieille école
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Animateur d'un jour
Vous avez donné de votre personne pour créer quelque chose qui a changé le cours du forum. Pour le meilleur ou pour le pire, ça reste à voir...
Badge d'Or
Vous êtes capables de recruter ceux qui n'ont pas encore reçu la vérité. Mais choisissez-les biens ; vous restez une organisation secrète.
Cyrène se tenait avec dignité et tristesse au Mémorial de Neropolis, aux côtés de son Maître, le Marquis Thaddeus Rosethorn. La cérémonie était empreinte de gravité et d'émotion, alors que la ville et ses habitants honoraient la mémoire des victimes des terribles attentats. Le silence solennel n'était brisé que par les discours et les murmures respectueux de ceux qui s'étaient rassemblés pour se souvenir et rendre hommage.
Après le discours émouvant du prince, la servante s'avança vers le mémorial. Elle portait un grand bouquet de fleurs dans ses bras, composé de lys blancs et de roses blanches également. Sa démarche était lente et respectueuse, chaque pas mesuré avec soin pour ne pas troubler le calme sacré de l'instant.
Elle s'arrêta devant l'autel commémoratif et y déposa délicatement le bouquet. Ensuite, elle sortit un petit arrangement d'orchidées blanches, un geste personnel et significatif. Cyrène pensait au père du bébé qu’elle avait sauvé, il était malheureusement décédé, un homme qu'elle n'avait pas connu mais qui avait laissé une impression indélébile. Elle avait sauvé son enfant, mais ne pouvait oublier la douleur de la perte qu'il avait subie et avait de la peine à imaginer un bébé grandir sans son père, pour elle qui avait grandi entourée de parents aimants. Les orchidées, d'une beauté rare et fragile, étaient un hommage à la vie précieuse et délicate qu'elle avait protégée, mais aussi à celle qui avait été tragiquement écourtée.
En posant les fleurs, la Domestique prit un moment pour fermer les yeux et murmurer une prière silencieuse. Son visage, bien que marqué par une profonde tristesse, restait stoïque et froid. Elle savait que son rôle était de soutenir son maître qui passait un moment plus douloureux encore et de représenter avec honneur et respect ceux qu'elle servait. Elle se redressa ensuite, rejoignant Thaddeus, le regard fixé sur le mémorial.
Genesis disait vrai : la Menace Obscure est réelle. Nul n'est à l'abri, pas même la princesse impériale. Ne vous y trompez pas : la guerre est à vos portes. Commencez-vous à voir les fils du destin ?
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Badge Plante
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Campagnard
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De la vieille école
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Electhor
Vous êtes le bras droit de ce que doit être le Mouvement Pacifique. Représentez les vôtres, sans jamais faiblir.
Enterrons hier, accueillons demain ft. les endeuillés...
Mes épaules s’affaissent. Tout est lourd, et pesant. Le silence, les pleurs, le deuil, les battements d’ailes de ces trois oiseaux au-dessus d’nos têtes, les éclats du soleil, les ombres des gens, des logements, des boutiques, les ombres bombardées par tous ces souvenirs, au fer rouge dans ma saloperie d’mémoire… Je fouille dans les poches de ma veste… j’en tire des antidouleurs que je m’colle dans la bouche comme des sucreries... J’ai l’âme morne, et l’cœur mort... Je l’vois encore, ce sang qui s’écoule, dans l’cœur d’une nuit qui n’est plus, et ça ressemble à un fleuve en train d’naître… Les fleurs qu’ils déposent, je les entends hurler… c’est aigue et strident… Je contemple tout ce qu’il reste, de l’espoir et des rêves, et c’est assez moche… Je n’ai rien à foutre là… Les morts ne veulent pas de moi… Alors je tourne le dos, et je fous l’camps, encore…
Nyx Rasphodos
Rang B
ft. Tao Soatome Gokuragukai
550
945
On recommence !
Mauvais départ (ou fin précipitée). Mais c'est pas grave, il y a toujours la prochaine fois !
Préouverture
Vous avez participé avec succès à la préouverture ! Tout est une question de timing...
Trinité
Trois personnages, trois fois plus de fun. Essayez de les garder tous actifs, par contre.
De la vieille école
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Premier Sang
Comme le déclarerait une voix bien connue d'une certaine Faille. En tout cas, vous avez écourté la vie de quelqu'un... Pourrez-vous en porter le poids ?
Caporal
Vous êtes plus qu'un simple soldat. Bientôt, vous commanderez une unité.
- Ca, c’est au moins top trois dans la liste des pires idées que tu as pu avoir, Nyx. Je sais juste pas si je la positionne avant ou après le lancer de boule de neige sur la face d’un Hexagel.
Pour toute réponse, ton frère reçoit un coup de coude dans les côtés. Il siffle de douleur, te jette un regard en coin lourd de reproches mais n’en dit pas plus. Il sait qu’il ne l’a pas volé, que faire du sarcasme à un tel moment est inopportunt. Tu ne lui en veux pas cependant. Tu sais que le sarcasme est la meilleure arme de Diem face à l’embarras. Toi, tu restes impassible, ton regard glacé planté sur l’estrade dressée pour le discours du Prince William. Parée de ton masque d’indifférence, tu donnes l’impression que rien de ce qui se passe ici ne t’atteint.
Pourtant tu es bien ici, dans un lieu où le nom de Rasphodos aura toujours une consonance cauchemardesque et monstrueuse.
C’est peut-être malvenu de ta part de te tenir au milieu de cette foule en deuil quand c'est un membre de ta propre fratrie qui leur a apporté le désespoir mais tu te devais d’être ici. C’est votre devoir d’être ici, à tous. Mais seulement trois Rasphodos sont présents aujourd’hui. Il y a ton grand-père, quelque part avec les hauts-gradés et le gratin de Maeston. Il y a Diem qui roulent des épaules pour réprimer ses envies de répliquer une remarque cinglante aux regards qui se posent sur vous. Puis il y a toi qui écoute le discours du Prince avec le flegme qu’on te connaît. Tu sembles insensible à tout ce qui se passe autour de toi et pourtant…
Pourtant la colère coule dans tes veines.
Chaque pleurs qui résonnent autour de toi est un flot glacé qui vient alimenter cette colère. Colère contre ton père. Contre Faustea. Contre toi-même. Tu as ta part de responsabilité dans cette histoire. Ton laxisme concernant ta demi-soeur est une des causes de ce désastre. La faute est impardonnable. Le tort irréparable. Est-ce que cela veut dire que tu ne peux rien faire ? Que le destin de ta famille s’est scellé avec celui de Faustea ?
Non.
Et tandis que le Prince William promet au peuple protection, tu fais une autre promesse.
Vengeance.
Si l’armée impériale est vouée à se faire l’égide du peuple, tu seras un poignard. Celui qui se plantera dans le cœur de la Révolution. T’auras pas de repos tant que l’armée révolutionnaire sera debout, c’est une promesse que tu fais à toi-même. Tu ne pourras pas effacer ton erreur, tu ne pourras plus laver l’honneur de ta famille mais tu peux au moins rendre justice.
- Nyx.
La voix de Diem te fait reprendre contact avec la réalité. T’avais pas remarqué que vous étiez déjà devant le mémorial. Tu peux sentir les regards de certains poser sur vous, les chuchotements. Certains en uniforme se demandent ce que vous fichez là tous les deux alors que vous avez été mis à pied. D’autres constatent la ressemblance, s'indignent de celle-ci. Tu lèves tes pupilles glacées sur la gravure à l’effigie de Lavinia. Tout a glissé sur ton indifférence. C'est du moins l’impression que tu donnes.
La vérité c’est que ça te dégoûte.
Penser que tu ressembles plus à ce monstre abject qui partage la moitié de ton sang, plus que tu ne ressembles à l’être qui partage la moitié de ton âme te répugne. Tes yeux bleus et tes cheveux décolorés n’y changent rien. On fait plus rapidement le lien entre Faustea et toi qu’entre Diem et toi. Même morte, elle va te coller à la peau pour le reste de ta vie.
Mais t’es pas du genre à te laisser abattre par la fatalité, Nyx. T’es plutôt du genre à la briser, cette fatalité. Tu es un soldat, une battante, tu ne baisses jamais les armes face à l’ennemi. Aujourd’hui commence le plus dur de tes combats. Tu n'aurais pas de repos.
Pas tant que tes actes n’auront pas fait plonger ceux de Fautea dans l'oubli.
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