Mémé s’était rendue à la capitale pour tester la concurrence. Ramener de bonnes idées, et fuir les mauvaises. Comme toujours, la vieille dame n’avait pas aimé son séjour, et l’avait écourté au possible. C’était pénible de retourner dans la ville qui avait vu mourir sa fille et son beau-fils. Artémis avait envisagé de rendre visite à sa petite fille, mais n’avait pas été capable de frapper à la porte de sa belle-famille. Alors elle avait laissé un paquet emballé avec soin devant la porte, avant de fuir comme une sauvage. Son Brocélôme l’avait lourdement disputé, mais mémé l’avait ignoré. Elle aurait souhaité rentrer directement au salon de thé, s’occuper de ses plantes vertes, emmerder les étudiants, jouer aux jeux vidéos toute la nuit … mais elle ne voulait pas que ses habitués la voient dans cet état.
Voilà comment Artémis s’était retrouvée à parcourir la route 12. Quitte à être déprimée, autant traîner dans un lieu déprimant. La vieille passerait donc par Arsinoe pour remonter vers Corvinium. Pas le chemin le plus court, certes, mais le périple lui ferait sûrement du bien. Juchée sur son Dragmara, cernée par son Crocorible et son Tortank, Artémis se prenait pour Cléopâtre. Ca faisait une sacrée procession ! Son brocélôme voletait autour d’elle, racontant on ne sait quoi. Et elle serrait son Bulbizarre, pour se réconforter.
▬ Tu sais, je ne comprends toujours rien Beetlejuice. Mais exprime-toi mon petit, exprime-toi.
Le Brocélôme acquiesça et continua son monologue, quand la vieille stoppa sa monture d’un coup de talon doux.
▬ C’est quoi ça ?
Une troupe de Mimantis semblait rassemblée autour de quelque chose. Ou quelqu’un ? Un pokemon ? Un humain ?
William Miller
Rang C
ft. Professeur Sycamore - Pokemon
2170
360
Campagnard
On dirait bien que vous avez été impliqués dans quelque chose de plus grand que vous... Et que vous y avez survécu ! Pas trop traumatisé ?
En famille
Tiens, vous n'êtes pas venu seul. En famille, vous parviendrez sans doute à conquérir l'Empire !
De la vieille école
Bon anniversaire ! Plus d'un an ici, ça se fête. On espère que vous avez plein de beaux souvenirs ici !
Le temps devenait doux, le vent était léger, la brise caressait avec grâce et volupté les êtres et les âmes de ce bois tamisé. Le soleil printanier embrassait de ses rais, les volutes ambrées d’un air équilibré, tandis qu’une candeur empreinte de sons calmes, clameurs et autres charmes planait tel un nuage de miel et de douceur au gré d’une langueur qui enivrait le cœur et l’âme.
En somme. Il faisait beau.
Allongé sur l’herbe, je profitais des rai du soleil pour me reposer. Après avoir passé plusieurs jours enfermé dans mes appartements à la recherche d’information sur la menace obscure. J’avais jugé bon, de profiter un peu de la lumière douce et chaleureuse du soleil printanier.
Mon corps endormi se soulevait doucement au rythme de ma respiration profonde. Et même les yeux fermés, je pouvais sentir, somnolent, l'odeur mielleuse des petits pokémon qui avait fait de mon corps endormi leur lieu de repos. En ouvrant, un œil, je remarquais qu’une petite colonie de mimantis semblait avoir élu domicile sur ma blouse blanche. Les petits spécimens, à peine plus hauts que trois pommes, dormaient profondément pour certains, couinant pour d'autres. S”affairant autour de moi, comme autant de lilliputiens autour de Gullivers.
Je prends donc soin de fermer à nouveau les yeux, approfondissant ma respiration, pour ne pas déranger ce petit écosystème local qui avait fait le choix de porter son attention sur moi et sur mon compagnon. En effet, endormis aussi contre moi, Albert mon fidèle coufarel, piquait un somme. Son museau reniflait l’air ambiant et sucré. Notre sommeil fut brisé par l’arrivée soudaine d'une petite dame accompagnée de plusieurs mastodontes. Face à ce spectacle de puissance, les mimantis prirent bien la fuite, nous réveillant au passage.
Si Albert sauta sur ses pattes pour me protéger face à des intrus. Je m'étirais sur le sol herbeux pendant un instant, avant de m'asseoir en baillant et de saluer l’inconnu, le regard endormi par cette sieste.
“Bien..” Je baillais de nouveau en plein milieu de la phrase “Bien le bonjour !”
C’était surprenant de voir un monsieur avec un chien de mémère. Surtout quand vous êtes vous-même la mémère, et que vos pokemon n’ont rien de retraités. Artémis fixa longuement le pokemon qui avait eu l’air de vouloir lui sauter à la gorge. Bon, qui s’était redressé. Mémé en faisait des tonnes pour pas grand chose. Le Couafarel se contentait d’être vigilant, comme l’aurait fait n’importe lequel de ses pokemon. En tout cas, celui-ci semblait avoir pris un bain dans une centrale nucléaire. Artémis se demanda si le masque n’était pas de rigueur. M’enfin, à son âge hein …
Elle détailla rapidement le drôle d’énergumène qui accompagnait le pokemon. Ou vice-versa. La précédente proie des Mimantis sortait visiblement d’un long coma.
▬ Dis donc, tu crois que je suis dentiste ? On met la main devant la bouche quand on baille, malpoli ! A ton âge tu devrais savoir ça !
Comme toujours, l’ancienne ne me prenait pas de pincettes. Qu’elle connaisse ou non sa cible, c’était pareil avec mémé. Si elle avait quelque chose à dire, elle le disait. Poings sur les hanches, elle se demandait si elle ne devrait pas solliciter l’aide du Capudextre sauvage pour lui apprendre la politesse. Encore qu’à cet âge-là …
▬ Eh mais tu as une blouse blanche ! Tu l’as volée ou tu travailles en laboratoire ?
Voilà, la curiosité d’Artémis était touchée. L’ancienne laborantine en elle voulait en savoir plus. Le temps où elle officiait comme botaniste lui manquait beaucoup ces derniers temps …
William Miller
Rang C
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Campagnard
On dirait bien que vous avez été impliqués dans quelque chose de plus grand que vous... Et que vous y avez survécu ! Pas trop traumatisé ?
En famille
Tiens, vous n'êtes pas venu seul. En famille, vous parviendrez sans doute à conquérir l'Empire !
De la vieille école
Bon anniversaire ! Plus d'un an ici, ça se fête. On espère que vous avez plein de beaux souvenirs ici !
À peine réveiller et voilà que la petite dame commence déjà à s'égosiller toute seule. Je la regarde un instant en clignant des paupières tandis qu’Albert s'assoit et commence à se gratter l'oreille. Je baille en prenant soin, cette fois si, de couvrir ma bouche. Mais alors que mon visage se tord dans une grimace de fatigue, un hoquet de surprise s'échappe de ma gorge. Comment cela ? Cette petite dame ne me connaît pas ?! Voilà qui est bien rare dans les contrées aux alentours de la capitale. Je suis une personne inoubliable, et qui sait marqué les esprits, que cela soit les esprits éclairés des étudiants-chercheurs ou ceux obscurcit de la plèbe.
Me relevant, je dépoussière ma blouse, me penche et tends la main vers cette dame, un grand sourire charmeur aux lèvres.
"Madame, je suis le paléontologue spécialisé en taphonomie, maître de conférence à l'université de Castra Nicia, créateur du centre de recherche paléontologique de la capitale... William Miller, pour vous servir"
je rejetais d'un geste de main ma mèche avant de lui dire le plus doucement du monde.
"Si vous ne me connaissez pas, la vôtre a certainement été obtenue dans une pochette-surprise".
Enfin, pardonnez-moi ce langage châtié. Mais une blouse cela ne se vole pas ! Questionner ainsi si je suis digne de porter une blouse blanche, je n'ai jamais entendu une telle ignominie. Après, peut-être faut-il faire preuve de magnanimité et accepter que cette personne ne possède plus toutes ses connexions neuronales, car elle me semble assez proche de la fossilisation.
"Enfin ! Je me permets de retourner la question ? Qui êtes-vous ?"
À ma connaissance L'EHPAD de la capitale n'avait pas organiser de sortie aujourd’hui, car selon le journal local, nos aïeux étaient en promenade dans les jardins pour profiter du soleil. Je devais donc avoir en face de moi un spécimen sauvage.
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