Bon, ben voilà. Ses chances d'être sauvé venaient littéralement de s'envoler. Boulevardier se faisait courser comme s'il venait de commettre le crime le plus infâme. Alors que bon, déjà, il n'avait rien demandé, c'était Sandro qui l'avait sorti de sa pokéball, et surtout, il n'avait encore rien fait. Mais ça, Paradise n'en avait pas grand-chose à faire. Elle voulait chopper cette petite boule de plume pour lui faire regretter jusqu'à son existence.

— HEY, ON VA PEUT-ËTRE PAS Y PASSER LA JOURNÉE?!

Ah. Peut-être allaient-ils entendre raison...? Ou pas. Non, la course poursuite continuait plus haut dans le ciel, totalement déconnecté d'Alessandro et de sa voiture en panne. Il soufflait, frappait le capot, et pestait en italien. Comment il était censé faire, quand même sa propre équipe ne lui obéissait pas, hein? Bon, pour sa défense, il n'était pas dresseur. Il ne prétendait pas être capable de sauver le monde à grand renfort d'attaques et d'autres trucs. Alessandro, c'était un civil. Tout ce qu'il y avait de plus civil. Un mec qui, il y a plusieurs années, a fait un service militaire médiocre où il n'a rien appris, avant de revenir à la vie civile comme si rien n'était arrivée. Alors non, il ne dressait pas ses pokémons. Il ne les capturait même pas, alors il ne risquait pas de mettre le moindre effort dans l'éducation de ce qu'il voyait uniquement comme des oeuvres d'arts vivantes.

Puisque le ciel lui était hors-limite, il se tournait vers l'horizon, au cas où quelqu'un arriverait. Mais mis à part deux pokémons qui s'agitaient, il ne voyait rien. Il n'arrivait même pas à comprendre ce qu'ils faisaient, ces deux là, à remuer en rythme.