Les Ruines d'Arpinium...

Fut un temps, cet endroit devait certainement grouiller de vie... Aujourd'hui il n'y avait plus que la faune locale, des Pokémons ayant été épargnés par le grand Cataclysme ou trouvant dans cette civilisation abandonnée un refuge confortable... Véritable lieu de désolation, tu pénétrais à nouveau au delà de ses frontières avec un regard plein de sens, tentant de voir au delà des ruines et d'y retrouver leur beauté d'antan. Pourtant, il était presque impossible de te signifier celle-ci de manière concrète. Tu avais certes une imagination débordante, mais cet endroit dépassait totalement la psyché humaine, les limites de l'imaginable.

La première fois, tu étais rentrée bredouille... Enfin... Pas exactement. Pour l'occasion, c'était Cell, le Nucléos qui avait rejoint ton aventure qui t'accompagnait. Ce petit Pokémon était désireux de voir le monde au delà de ces ruines et tu lui en avais montré une petite partie. Pas encore assez pour le satisfaire évidemment mais suffisant pour le convaincre qu'il avait fait le bon choix en te rejoignant. De ton coté, c'était vraiment le premier moment en toute intimité que tu passais avec lui. Tu étais une dresseuse épouvantable, non pas à cause de ton attitude mais à cause de ton manque d'expérience concret.

Tu n'avais pas été formée, ton handicap t'empêchant de faire une quelconque forme de service militaire, et en conséquence, tu ne savais agir aux cotés d'un Pokémon que par instinct plus qu'autre chose. Tous avaient leurs envies, leurs lubies, leurs caractères... Et cela faisait d'eux des électrons libres qu'il fallait apprendre à apprivoiser. Certes, il était dur de capturer un Pokémon, mais il était encore plus dur d'en gagner la confiance. C'était du moins la conclusion à laquelle tu t'étais convenue.

Cependant, il y avait bien plus à la clé qu'une amitié renforcée. Cell, originaire des ruines d'Arpinium, connaissait bien plus qu'un quelconque guide cet endroit. Il y avait grandit, et cela ne lui avait prit que quelques minutes avant de se remettre en tête l'entière topologie de l'endroit. La première fois que tu étais venue, tu avais été pressée par le temps, contrainte d'avancer à l'aveugle, tu n'avais finalement rien trouvé par toi même. Désormais c'était moins le cas. D'autant que même Rodin avait prit de l'expérience suite à toutes tes aventures et il était désormais plus à même de te protéger en cas de mauvaise rencontre.

Cette fois-ci, tu avais jeté ton dévolu sur un bâtiment décharné à plein d'endroit des pierres qui composaient ses fondations. Il était même étonnant qu'il puisse encore tenir debout et en réalité ce n'était sans doute qu'une question de mois voir d'années avant qu'il ne retourne à la poussière comme bon nombre des constructions d'autrefois s'étant érigées ici. Ainsi, il fallait saisir l'opportunité d'y trouver quelque chose avec que cette chose ne disparaisse à jamais dans des décombres impossible à déblayer.

Délicatement, tu appuyais sur l'une des portes en acier dont les jointures étaient rouillées et n'opposaient finalement pas beaucoup de résistance. Un simple coup d'épaule un peu plus vif que les autres et tu faisais céder la porte pour rentrer dans un lieu où la poussière était devenue la véritable maîtresse. La seule aussi... Pas une seule âme qui vive, mais les Pokémons environnants ne semblaient pas s'y être aventurés plus que ça. Cell quant à lui était toujours confiant et te demandait de grimper des escaliers pour rejoindre les étages supérieurs.

Des escaliers qui comme tout le reste menaçaient de s'ébranler à chaque instant. Heureusement pour toi, tu n'étais pas bien lourde, et même si tu ne pouvais pas t'appuyer sur ton ouïe pour percevoir des signes de faiblesse de la structure, les vibrations sous tes pas étaient bien suffisantes pour t'aiguiller. Cell quand à lui s'épargnait bien toutes ses peines simplement par le fait qu'il lévitait avec une aisance certaines. Cela devait être bien de pouvoir voler de la sorte... C'était sans doute là ton amour de la liberté qui parlait cependant.

Tout en t'imaginant cela, tu venais à faire craquer une marche, perdant presque entièrement de sa consistance avant de stabiliser dans son état. A peu de chose près et tu serais tombée lamentablement pour t'écraser en contrebas. Loin de toute civilisation, on aurait sans doute jamais eu la chance de te retrouver à temps. Ce simple écart te rappelait que même si tu étais en terrain bien plus connu que la première fois, celui-ci restait dangereux. Enfin... S'il y avait besoin de rappel. Ton horizon entier était recouvert de ruines en tout genre.

Finalement, tu venais à arriver à une longue pièce, reliées par plusieurs couloirs formant des artères des plus labyrinthiques. Si la plupart n'était à ciel ouvert, il y avait semblait-il une pièce qui était resté confinée depuis le début, malgré le cataclysme. Une pièce qui n'avait pas vu le jour depuis longtemps puisque personne n'avait essayé de l'ouvrir jusqu'ici. Naturellement, cela attirait ta curiosité et aussi un semblant de convoitise. Tu n'étais pas une chercheuse de trésor pour t'enrichir ou obtenir une quelconque forme de gloire. Tu étais simplement curieuse. Peut-être qu'il se cachait derrière cette porte de quoi approfondir ta compréhension de l'histoire de ces lieux.

En tout cas il te fallait le savoir, et avec Cell vous vous efforciez de trouver un moyen de rentrer. Il était évident inutile de penser pouvoir trouver une clé quelque part, et de la même manière que pour pénétrer dans ce bâtiment décharné, tu venais à essayer d'en forcer l'entrée. Cette fois-ci avec un peu plus de subtilité puisque Cell utilisait ses pouvoirs psychiques pour faire sauter la serrure qui armait encore la porte.

Cela ne mènerait sans doute à rien, mais il fallait tenter. Les plus grandes découvertes étaient bien souvent faites par hasard après tout.

Ainsi, pénétrant dans cette pièce préservée du temps, tu vins à tousser lourdement alors qu'un appel d'air de l'extérieur venait à faire virevolter toute la poussière encrassée sur les divers meubles. Préservée du temps certes mais pas de sa propre décomposition... Tournant ton regard de droit à gauche, rien de palpitant à premier lieu, seulement quelques babioles d'un autre temps qui n'avait de valeur que le côté historique de la chose. Non...

En fouillant dans les tiroirs principales, c'était surtout un étrange instrument de musique qui vint à attirer ton attention. Une flûte, de nacre, préservée malgré les âges confinés dans ce tiroir. On y regardant de plus près, on pouvait y apercevoir quelques gravures dont tu ne comprenais pas la signification et des dorures. Pour peu que tu en savais cet objet n'avait aucune valeur, il était simplement joli et attirant au regard, mais tant que tu ne le faisais pas estimer par un quelconque connaisseur difficile d'aller plus loin dans ta conclusion. Il n'y avait d'ailleurs que ça d'intéressant dans les lieux...

Soit... Il y avait encore beaucoup à explorer, et tu remettais ça à un autre jour. Même si tu connaissais davantage les lieux, respirer trop de poussière ne pouvait pas être bon pour tes poumons et les chances de rencontrer des obstacles s'agrandissaient à chaque minute de trop passé ici. Tu rangeais donc ce précieux trésor, avant de quitter les lieux et de repartir pour le monde civilisé, celui qui ne s'était pas encore vu dévasté par la catastrophe.