De retour d’une mission du Pic Sulfura et me voilà de retour au Pic Artikodin. Je commence à sérieusement me demander si j’avais un mauvais karma avec cette montagne ou quelque chose. Ou peut-être était-ce l’inverse? Peut-être que je devrais me concentrer dessus?
Mais j’aime pas le froid….
Je me retiens de tout commentaire. J’avais un travail à faire.

Hum? Comment j’en étais arrivé là? Bon, ok, récapitulons ça vite fait:

Après être rentré de mission avec Poppy du Pic Sulfura, je me suis jeté dans mes recherches. J’avais besoin d’en apprendre plus sur la structure impériale des Rangers, de qui gérait les dispatchs et de comment tout cela était ficelé. Pourquoi? Parce que je crois pas aux coïncidences. Et que cette mission au Pic Sulfura et ma précédente au Pics Artikodin étaient toutes sauf innocentes. Et définitivement pas le genre de missions où on envoie du nouveau personnel. Mais avant que je n’arrive à la source de tout ça, *PAF*, assignation directe à une mission encore plus dangereuse avec seulement Poppy comme support.
Rien contre toi Poppy, c’était du super boulot au Pic, hein, mais pour ce genre de crises? Deux Rangers? Sérieux? Une escouade au minimum please! Si pas un peloton. Mais bref, je n’ai que mes yeux pour pleurer. Et encore…

M’enfin. Du coup, presto, j’avais pris les devants de la situation. L’avantage d’être un très bon ingénieur et inventeur, c’est qu’on finit par se faire BEAUCOUP d’argent. Et en l'occurrence, c’était l’heure de dépenser.  
J’ai donc fait l’acquisition d’un semi-remorque et me suis dépêché. Avec moins d’une semaine devant moi pour me préparer, j’ai dû limiter ce que je modifierais mais j’avais atteint le plus important: j’avais à présent un QG mobile capable de se pointer au Pic Artikodin. A l’intérieur, c’était plutôt serré. J’ai monté de lit superposé pour accueillir jusqu’à quatre personnes. A l’avant, mini-cuisine et un réfrigérateur. Au milieu, un mini-labo pour des réparations rapides et des modifications de terrain. Et à l'arrière du semi, j’avais chargé quatre motoneiges. Vu la galère du déplacement la dernière fois, j’avais choisi la sécurité et avait décidé d'en prendre une de plus pour Poppy et moi. Comme ça, si on arrivait à court de jus, ou la moindre panne, on pourra swap direct et repartir plutôt que de devoir résoudre le problème.
Tout ça m’avait pris presque trois jours. Ca et faire les courses et remplir le camion. J’avais passé le reste de mon temps après ça à couvrir l'extérieur avec un film isotherme et solaire, permettant de garder tout ça en marche naturellement. Et puis bon, si j’avais besoin d’un petit boost, Rias se ferait un plaisir d’aider.

Tout ça prêt, j’avais placé mes drônes dans leurs caisse et avait stocké les caisses dans une stockball. Et avec ça tout était prêt.

J’avais récupéré Poppy durant la veille et avait commencé notre mission par une traversée de l’Empire plutôt calme et innintéressante. Ce qui nous amenait à ce petit matin. Après plus d’une heure de route laborieuse, nous étions finalement arrivés au bout de la route la plus avancée du pic et faisons face à l’immensité du pic dans toute sa splendeur et toute sa froideur.

J’en profite d’ailleurs pour vérifier rapidement mon téléphone. Il m’avait semblé recevoir un message un peu plus tôt mais j’étais trop occupé à conduire et avait oublier de demander à Poppy de me le lire.
Et à ma surprise, c’est un message vocal qui m’attends:

“Ed'? Tu me reçois? J'ai pas beaucoup de réseau, mince... Bon. J'te laisse ce message en espérant que tu le capte. Je suis à la pointe d'Artikodin, j'ai une nouvelle piste au sujet de ma théorie. J'ai trouvé une sorte de comptine et on dirait la suite de la mienne... Elle semble liée à des ruines, dans le coin, j'ai pas pu m'empêcher d'y aller. Je te tiens au courant si je peux et... S' il m'arrive un truc.”

Je reconnais immédiatement la voix d’Eddie Black, un ami et drôle d’énergumène que j’avais rencontré récemment. Le contenu de son message m’inquiète en revanche. Je connaissais son domaine de recherche. Et je n’étais pas certain de ce qu’il allait trouver. Ce qui m'inquiétait hautement vu l’état supposé de la population locale. Quelque chose clochait définitivement. Et pourquoi il m’avait laissé un message?! Je lui avait pourtant filé un téléphone satell… Ah wait… j’ai oublié de lui dire. Merde! Bon, ça c’est de ma faute. Note à moi-même, lui montrer comment le passer en mode satellite lorsqu’il en a besoin.
Enfin, ça a au moins un avantage, ça veut dire qu’il est toujours sur le réseau local. Et ça me permet de trouver sa dernière position enregistrée par la tour de communication. Ce que je fais prestement.

Je soupire. Il n'était pas loin. Tant mieux.

“Poppy, je vais sortir ma motoneige de suite. Faut que je récupère quelqu’un. On a un scientifique solo dans le coin. Je reviens d’ici cinq à dix minutes maximum.”

Et m’exécutant prestement, je sors la motoneige et m’éclipse prestement. Avec un peu de chance, il ne s’était pas aventuré trop loin pour avoir rencontré la faune locale. Je dégluttis. J’ai encore un mauvais souvenir de ma dernière visite malgré l’aide de Faustéa. Pitié, faites qu'il ne lui soit rien arrivé.

Heureusement pour moi, je le rattrape rapidement. Ce taré était à pied. J’en revenais pas. Il était là, en train de marcher vers le Pic, à pieds avec un Absol, utilisant l’exosquelette dans ce froid glacial. Je ne savais pas si je devais l’applaudir pour son courage ou l’engueuler pour son manque de préparation. Il me foutait vraiment les jetons des fois à partir dans ce genre d’aventure avec si peu.

J’arrive en réduisant ma vitesse, ne voulant par surprendre son Absol et me prendre une attaque de nulle part. Une fois certain que c’était bon, je descends de mon véhicule et m’approche avant de l'attirer dans mes bras et de le serrer fort.

“Espèce de taré, t’as vraiment aucune retenue. T’y vas solo, sans bro, sans équipement parce que t'as trouvé des infos après autant de temps? Je sais pas si je suis fier, vexé ou ahuris? Nan mais je te jure!”

Je le relâche et le tient à bout de bras pour voir comment il allait. Il avait plus de couleurs dans ses joues et je reconnais son sourire moqueur. “Un peu des trois?” il va me répliquer. Bon, au moins il avait l’air de s’être bien refait depuis la dernière fois.

“Aller, bouge tes fesses et monte derrière moi. Je t’emmène avec nous. On a un incident étrange, un tas de pokémon qu’on foutu le camp et on doit en trouver la source. Et quelque chose me dit que ton savoir voodoo sera pas de trop dans cette histoire de givrées…” je lui lance avec un clin d'œil.

Et je remonte en selle, attendant qu’il s’installe. Puis, une fois m’être assurer qu’on étais bon, je redémarre et nous ramène au camion tout en lui donnant une explication générale de la situation:

“Blagues à part: ça fait plaisir de te revoir et de voir que tu es en forme. Bien que j’aurais préféré que ce soit dans de meilleures circonstances. La faune locale est hors de contrôle et commence à fuire la région en large meutes ou un par un. Tous les pokémons semblent affectés, ce qui tient du quasi-jamais vu de mon expérience. Le plus proche de ça, c’était justement…” je laisse un blanc. Comment dire sans dire ce que je savais? “A la suite des incidents d'octobre.” Ça ferait l’affaire. Je ne pouvais pas trop m’étaler sur le sujet alors j’espère qu’il comprendra. “Et je crois pas aux coïncidences. Le fait que tu te retrouves ici au même moment que nous? Quelles sont les chances que ça arrive sans raison? Donc bref, j’ai pris la décision exécutive de ramener pour profiter de ton expertise et pour te fournir une escorte et un soutien technique digne de ce nom. Au passage, si on te pose la question, t’es un scientifique de terrain. C’est un terme plus vague qu’on utilise pour des contractants. Ça nous facilitera la tâche à tous si je t’introduis ainsi. Pas que ma junior va être chiante, mais j’ai pas envie que les supérieurs lui posent trop de questions. C’est ok?”

Et justement, alors que je finissais mes explications, nous arrivions au bout de la route où j’avais garé le semi-remorque. Mais ce n’est pas simplement Poppy qui nous attend mais un duo. Qui était l’autre personne? Je n’en avais aucune idée. Mais je suppose qu’il était temps de faire les présentations. Je coupe le contact et laisse Eddie s’extirper avant de le suivre.

“Et bien Poppy, je vois que tu n’as pas perdu de temps pour faire connaisse avec les locaux.” je lui lance avec un clin d'œil. Et m’avançant, je me présente en tendant la main:

“Edwin Skirata, Ranger du FIRE envoyé ici en mission avec ma partenaire et vous êtes?”

Mon sourire est aimable mais ma question et ma poignée de main sont fermes. Il n’y avait aucune raison pour un civil de se trouver ici dans un moment pareil. Et la personne en face de moi n’était pas Impériale. Trop de manquement à l'uniforme. Donc soit nous avions là un scout Impériale venu observer la situation, un Espion Impériale venu nous surveiller le FIRE en action, un révolutionnaire venant pour transmettre un message ou quelqu’un avec un agenda privé.
Le premier, j’en doutais. L’Empire était trop négligent pour s’occuper d’une situation encore “mineure” de cette manière.
La seconde… possible. Mais pourquoi? Je n’avais pas encore titiller leurs systèmes et m’en tenais à leur règle. Poppy ? Je vois pas pourquoi?

Je me tourne vers Eddie. Nan… right?

Les révo ne serait pas montré. Privé donc? J’étais curieux d’entendre sa réponse….