Il y a maintes questions que tu souhaiterais poser à cette créature pour approfondir vos connaissances de la Menace Obscure, toutefois, tes partenaires de route s’occupent d’ores et déjà très bien de l’interrogatoire. De ton côté, tu restes attentif, sur tes gardes, peu certains du fait que vous allez pouvoir repartir aussi facilement après avoir emmagasiné autant de savoir. Pourtant, malgré la longue discussion qui se poursuit, lorsque tu fais les comptes, les pistes réellement tangibles que vous avez obtenues sont très peu nombreuses…

L’Apôtre continue de se dandiner de manière burlesque, semblant tout de même un tantinet émoustillé par l’apparition précédente qui a troublé son petit spectacle théâtral.

« D’alliés ? Non. » La créature hoche la tête, sûre d’elle. Peut-être s’est-elle mal fait comprendre jusqu’alors, ou peut-être que les humains s’imaginent capables de desseins bien plus grands que ce qu’il en est réellement ? « Nul n’impose une réponse rapide. En revanche, ce choix n’en est pas réellement un. C’est une opportunité gracieusement offerte. Je vous autorise à la saisir quand bon vous semble, jusqu’à l’instant où il sera trop tard. » Et avant même que quiconque n’ait la présence d’esprit de demander quand ce décompte se finit-il, l’Apôtre enchaine. « Vivez en sachant que la seconde qui arrive peut être celle qui scellera à tout jamais cette chance de survivre. »

Face à l’absence de précisions quant à l’identité de son maître, c’est toi-même, Soren, qui prend l’initiative de tenter de rallier tes songes à ceux d’Amelia. « Je ne pense pas. Pas celui que nous désignons comme tel en tout cas… » Tu repenses à l’apparition précédente, à cette noirceur, ce vide et ces ténèbres omniprésents… Tu ne peux te résoudre à les associer au Dieu vénéré.

« La Menace Obscure éliminera le surplus sans conditions ni sélections. Vous ne tuerez pas, vous raviverez l’équilibre. Tous sont destinés à périr, grâce à vous, beaucoup survivront. Vous n’êtes pas des tueurs, mais des sauveurs. »

Ta mâchoire se resserre à l’entente de tout cela. Si la logique derrière peut sembler présente, avec de telles philosophies il devient cependant aisé de justifier n’importe quelle atrocité. Malheureusement, en l’état actuel des choses, il y a-t-il quelque chose à faire pour éliminer purement et simplement une telle menace qui plane sur le monde ? Pas vraiment.

L’Apôtre se met soudainement à applaudir en posant ce qui s’identifie le plus comme des yeux sur Samael. « Vous êtes aussi perspicace que curieux ! » Il ricane brièvement. « Malheureusement, la Menace Obscure est d’ores et déjà l’ultime solution aux maux qui nous affecte. Vous donnez davantage d’informations à ce sujet ne vous mènerait que vers des pistes sans issues. Le Monde se meurt pour diverses raisons et il n’y a qu’un moyen avéré pour le préserver. Le reste n’est que spéculation, tentatives hasardeuses et espoirs incertains. Je ne serai pas celui qui vous entrainera sur de tels sentiers. Vous déplacez sur ces cases ne fera que mettre votre Roi en échec. » Et si l’Apôtre reste évasif sur ce point précis, il se montre étonnement honnête face à ta seconde question, Samael. « La Menace Obscure n’est pas quelque chose que l’on déclenche mécaniquement sur commande lorsque nous constatons les blessures de votre Monde. Elle est une solution finale qui se met en marche lorsque le point de non-retour a été atteint. Vous assistez à ses prémices, à son déclenchement… Mon maître n’est que son exécutant. Comme tout phénomène naturel, la Menace Obscure intervient quand son heure est venue et est régulée par une entité supérieure… Je vous l’ai dit. Vous ne serez pas d’une aide quelconque, je ne vous demande pas de devenir des soldats, je vous offre simplement l’opportunité d’être épargné. La Menace Obscure ne sélectionne pas ses sacrifices, mais toute chose à ses exceptions. »

Un soupir presque mental trépassé alors que la créature informe se penche vers Cyrène, maintenant tout de même sa distance initiale.

« Je vous ai transmis les informations nécessaires. Le Menace Obscure est un rééquilibrage. Vous, humains, ne pouvez saisir son ampleur ou sa forme. Auriez-vous pu concevoir la puissance d’une tornade avant d’en avoir observé une ? Auriez-vous pu imaginer l’écrasante chaleur et l’air impur d’une explosion volcanique avant d’en voir une ? Vos échelles de grandeur ne suffisent pas, vos esprits ne sont pas calibrés pour de tels évènements. La seule chose qui est importante, c’est que là où le vent nourrit les tempêtes, là où le feu nourrit les volcans, là où l’eau nourrit les tsunamis, c’est la mort qui nourrit la Menace Obscure. Périr pour l’équilibre. »

Écoutant attentivement les jérémiades de la servante, l’Apôtre finit par se gratter le sommet du crâne, reprenant tout aussi paisiblement.

« Les guerres n’ont jamais été une entrave à l’équilibre, au contraire. Ce monde a été créé en connaissance de cause. Ce sont les écarts et les surplus de l’humanité qui ont déséquilibré ce qui, autrefois, se maintenant parfaitement dans la balance. » Les œillères de son interlocutrice venant tout de même troubler la tranquillité d’esprit de la créature qui, soudainement, se montre plus émotif dans sa réponse. « L’humanité ne peut s’opposer aux Dieux. L’Humanité n’est qu’une création primaire et modeste. Elle est un échec. Vous n’êtes que des rejetons capables d’idioties que vous ne savez réparer. Vous n’avez pas su faire face au déchaînement des éléments les plus primaires, implorant les secours des Dieux et pourtant, vous affirmez pouvoir les affronter ? Votre audace et votre arrogance sont les racines les plus corrosives de cette Terre. Vous n’êtes pas gage d’espoir, vous n’êtes que le fruit d’une déception perpétuelle pour celui qui vous a créé. Le Créateur ne vous protège pas, au contraire, vous ne comprenez décidément rien. L’Être Ultime n’admet aucun échec, jamais n’avouera-t-il que vous êtes un raté. Pourtant, c’est bel et bien votre identité… Le Créateur ne vous protège pas, il laisse simplement les conséquences de vos actes vous détruire plutôt que de le faire lui-même. Intervenir reviendrait à assumer un nouvel échec. Mais un a déjà été de trop. »

L’Apôtre te fait désormais face, Thaddeus. « Votre temps est écoulé. » Il joint ses mains doucement, sans que rien ne se passe. « Mais je vais tout de même te répondre. » Il marque une brève pause avant de poursuivre. « Amusant ? » La créature se met subitement à rigoler plus franchement. « J’apprécie cette vision des choses. Si tout ceci n’est qu’un jeu pour vous, rien ne vous oblige à me rejoindre. Je l’ai déjà évoqué, mais la Menace Obscure ne sélectionne pas. Peut-être aurez-vous la chance de faire partie de ceux qui ont été sauvés ? » Il se redresse néanmoins avant d’hocher la tête de droite à gauche. « Vous avez acquis ici toutes les informations qui vous étaient nécessaires. Votre choix est libre et éclairé, mais il est imminent. Je ne vous forcerai pas la main davantage, empruntez la voie que vous avez-vous-même choisi, aujourd’hui, vous n’en subirez aucune conséquence. C’est une promesse. »

Face à votre groupe, l’air se distord et l’espace se remodèle. Tout devient flou et plus troublant encore qu’il ne l’était déjà. En une seconde, l’environnement à sembler se broyer sur lui-même sans que vous ne soyez affecté et désormais, il ne reste que votre quintet réunit autour du prisme qui flotte à mi-hauteur dans les airs. L’Apôtre a disparu et plus aucune présence ne règne dans cette dimension brisée. Au sein de chacun de vos esprits, une certitude règne : pour quitter cet endroit, il vous suffit de toucher le prisme en ayant pris votre décision.   


▬ Après avoir -partiellement- répondu à vos questions, l'Apôtre finit par disparaître sans ne rien laisser derrière lui si ce n'est le prisme qui vous a amené dans cette dimension. 
▬ Pour quitter les lieux, il vous faudra toucher le prisme en ayant pris votre décision vis-à-vis de tout ça. Votre choix est personnel et secret, aucun membre du groupe n'en sera informé. Dans votre prochaine réponse, établissez clairement la volonté de votre personnage à l'instant où il touchera le prisme : Rejoindre la Menace Obscure ou Ne pas rejoindre la Menace Obscure.