Quelle personne propose à son ex de faire une sortie qui ressemble à un date mais qui n'a pas l'intention d'en être un ? Tout est rassemblé pour que ça devienne une mauvaise idée et que ça parte en cacahuète cette histoire. Pour Liam, en apparence, c'est seulement une soirée passée en compagnie d'une amie. Le problème c'est que ce genre de choses tendent à rapprocher. Beaucoup. Mais King, bien sûr, veut se dire qu'il est au-dessus de ça. S'ils se sont quittés, ce n'est pas pour revenir ensemble après tout. Et si Callie fait un geste ? Il avisera. Au moins, il est sûr maintenant qu'elle n'a pas un.e partenaire en tout cas. Cette information ne devrait pas lui importer de toute façon, non ? Chill, dude, te prends pas la tête comme ça, se dit-il. Le plus important sera de lui faire passer une bonne soirée, rien de plus. Il sera déjà sincèrement satisfait s'il la quitte avec le sourire quand il la redéposera chez elle. Si la tête du violet dit qu'il doit se comporter naturellement, il ne peut s'empêcher de faire resortir son côté flirty, déjà en crânant un peu avec sa moto et sa veste en cuir. Ce n'est pas une course-poursuite avec Shaye qu'il va initier, pour une fois. Il se promet tout de même de ne pas rendre Calliope mal à l'aise en lui donnant l'impression qu'il veut la draguer. Plus que de la perdre en tant que copine, il n'a pas envie qu'ils perdent leur amitié alors il fera tout pour qu'elle s'amuse principalement, quitte à ce qu'elle doive s'abandonner à ses surprises dont elle ignore tout. Garant sa moto en bas de chez elle, il retire son casque avant de lui envoyer un texto pour la prévenir qu'il l'attend. A sa manière, évidemment. Pour l'occasion, il a quand même réussi à trouver un jean (non troué) et une chemise blanche. Mais pourquoi avoir passer une heure à essayer de trouver une tenue si c'est juste une sortie entre amis ? La voilà qui sort de l'immeuble. Ravissante. Comme toujours. Liam ne voit pas le mal à trouver ses amis physiquement à son goût. Même Cynthia et Shaye il les trouve jolies. En plus d'être cool. Faut dire qu'il n'est pas si difficile non plus. Mais il se cherche surtout des excuses, là. Nerveux ? Il l'est un peu, il ne peut pas mentir. Bien sûr, ce sera caché sous sa confiance en lui qui résiste à toutes épreuves. En voyant Calliope, il ne peut pas se retenir de faire une vanne, pointant sur elle un faux pistolet en les mimant avec deux de ses doigts.
« On ne bouge plus ! Vous êtes en état d'arrestation pour beauté fatale. »
C'était flirty, ça, non ? Merde. Il a recommencé. Rigole, Liam, qu'elle pense sache que c'est une blague.
« Pfffft pouahah ! Ok, elle était nulle, celle-là. »
Parfait. L'illusion est impeccable. Il lui tend finalement l'autre casque qu'il a prévu pour l'occasion (sécurité avant tout).
« Monte, je t'emmène faire un tour. T'inquiète, je conduis toujours aussi mal. »
Bon, ça, heureusement, c'est faux. Il fait des trucs dangereux parfois, c'est vrai, mais au moins, il maîtrise. A force d'avoir enchaîné les gamelles, aussi... Et Shaye l'a aussi pas mal aidé, il faut dire. A se gameler. Mais à conduire aussi.
Calliope V. Slater
Rang B
ft. Blake Belladonna - RWBY
1885
610
Mauvais jet
Bon, vous avez raté quelques lancers, et après ? Ça arrive à tout le monde ! ... En espérant que ça ne continue pas...
De la vieille école
Bon anniversaire ! Plus d'un an ici, ça se fête. On espère que vous avez plein de beaux souvenirs ici !
Il était dans la conversation de groupe. J'ai envie de canner, comme on dit. Il a lu quand j'ai dit qu'il était beau en rouge. Quand j'ai demandé s'il avait reparlé de moi aussi, surtout. Maintenant tout faisait du sens. C'est pour ça qu'il m'avait texté. Assez sympa pour passer en privé et faire comme si de rien n'était plutôt que de répondre directement dans la conversation de groupe et de me gêner devant tout le monde. Un vrai ange sur ce coup là, si l'on pouvait accepter que cet ange là venait avec des cornes et beaucoup de malice. Quand même, j'avais bien failli mourir de honte et, quand il m'avait demandé si c'était une bonne surprise, j'avais retenu ma respiration, à deux doigts de me mettre à courir partout dans l'appartement sous le regard confus de mes pokémons. Et ça n'était pas allé en s'améliorant. Lui, moi, une sortie pour fêter mon emménagement. Juste moi et lui dans un lieu surprise et, comme une cruche, j'avais dit oui. Inutile de dire que je n'assumais pas du tout et que j'avais eu besoin de me rassurer autrement. Bon, ce n'était pas la meilleure méthode, mais voilà. J'avais contacté Cynthia, amie de longue date du King. Déjà je devais la tabasser un tout petit peu, amicalement, verbalement, pour avoir invité le concerné chez moi sans avertir, mais j'avais bel et bien un motif ultérieur : si quelqu'un était au courant des pensées actuelles de Liam à mon sujet ce serait forcément elle. Ils se connaissaient depuis des années, habitaient en colocation ensemble avec Shaye ! Forcément elle devait savoir et j'allais tout faire pour lui tirer les vers du nez, quitte à composer avec toutes ses tentatives désespérées de changer le sujet.
Mais ça va, vous vous aimez bien. Alors oui, mais c'était pas la questioooon ! Enfin, elle a dit vous, donc pas juste moi qui l'aime bien. Lui aussi il m'aime bien. En même temps j'imagine vu qu'il m'a amené des fleurs. Après notre séparation forcément il aurait pu ne plus sentir la même chose. Ça aurait été totalement légitime de vouloir passer à autre chose et de ne plus jamais vouloir entendre parler de moi. Mais non, c'était même l'inverse. Selon Cynthia il était "tout triste" parce que lui n'allait pas pouvoir venir me voir. Je crois que je vais fondre. Sentiment qui ne s'arrange en rien quand la grande blonde me dit simplement de l'embrasser au pire, pour être sûre. De toute façon, de son point de vue, c'est évident que Liam meurt d'envie de m'embrasser aussi. Ça me fait paniquer, chercher des excuses et, pourtant, imaginer un peu trop clairement la scène. Il faut dire que j'ai nombre de souvenirs pour m'aider, même s'il remontent à quelques années maintenant. Mais non, c'est un chemin dangereux, je ne dois pas l'emprunter, me faire des idées et rendre les choses bizarres. S'il avait voulu que ce soit un date il me l'aurait dit, pas vrai ? C'est une sortie, juste une sortie. Peu importe ce qu'en pense Cynthia, il ne m'a donné aucune indication de vouloir reprendre quoi que ce soit alors je dois respecter ça. Je dois faire de mon mieux pour le voir tel un ami, un bon pote. Et m'y tenir. N'empêche ça aurait été sympa de sa part de me dire où on va histoire que je puisse m'habiller en conséquence. Là je ne peux que deviner.
Liam est quelqu'un d'actif et de malicieux, mais aussi de relativement simple. Je le connais assez pour savoir que les chances pour que l'on aille d'emblée dans un restaurant chic sont pratiquement nulles. Mais une question se pose toujours : une jupe ou un jean ? Encore une fois c'est quelqu'un d'actif. Je vais le regretter très fort s'il m'amène faire genre un escape room en jupe. Ou, pire encore, s'il arrive avec sa moto. Ouais, ce sera un jean. Prochaine question : talons ou pas talons ? Ha ! Comme si c'était une question ! Talons. Sinon comment je vais faire pour... Nope, sortie entres potes, j'ai pas besoin d'être plus grande pour lui faire des bisous vu qu'on ne s'en fera pas. Voilà, un peu de focus Callie ! Je mets donc mes bottillons à talons compensés pour être plus grande sans avoir peur de me coincer un talon aiguille quelque part. Le haut est une jolie blouse noire au motif fleuri. Avec ça le maquillage est élégant, les accessoires féminins, mais subtils, délicats. Et, la touche finale... Blouson ou pas blouson ? J'ai un nouveau texto. Livraison spéciale de beau gosse. Idiot, que je me dis en souriant, allant à la fenêtre pour essayer de l'apercevoir d'en haut. Roulement de tambour... Moto ! Et non je ne suis pas en train de sautiller sur place telle une gamine parce que je suis trop contente de pouvoir faire un tour, promis juré. Je suis juste contente d'avoir une occasion de porter ma veste de cuir, voilà, c'est tout. Je l'ai achetée spécialement pour ça, à une autre époque, alors il faut bien que ça serve. Bref, je rappelle tout le monde dans leur balle, m'assure que j'ai tout dans mon sac à main et, après un dernier regard dans le miroir pour m'assurer que j'étais jolie de tous les angles, je quitte finalement les lieux pour aller le rejoindre en bas.
Avant que je n'aie la chance de dire bonjour, voilà qu'on m'accueille avec des finger guns et qu'on me met en état d'arrestation. Quel con. Et pourtant j'en rigole, je rougis juste un petit peu. Mon stress s'est dissipé, laissant place à une chaleur dans mon abdomen. Une sensation rassurante, affectueuse. Je l'aime tellement ce con.
« Surtout que t'es pas crédible du tout du côté de la loi. On sait bien que toi t'es un gangster. »
Pas un vrai méchant, loin de là. Mais un vilain rebelle, ça, oui. Un mauvais garçon presque à la perfection. Enfin, sans toute la partie toxique des clichés de films. Lui il est juste... Ouais non faut que j'arrête avant de chanter ses louanges avant même le début de la sortie. Ce serait un peu une mauvaise façon de lancer une SORTIE entre AMIS. Pourquoi j'ai dis oui à ça moi ? Ahem. Il m'offre de monter pour aller faire un tour, me rassurant en disant qu'il conduit toujours aussi mal. Ça me fait rire juste un petit peu. Ça me donne envie de lui mettre une petite tape affectueuse sur le bras. Est-ce que ça passe entre amis ? Dans le doute je choisis de me retenir et de plutôt juste faire mine de lever les yeux au ciel, faussement découragée. Je m'approche, me prépare à enfourcher la moto pour aller je ne sais où. Sauf que les vieilles habitudes ont la vie dure et que ma main a le réflexe d'aller se poser contre le flanc de Liam. Je ne m'en rend compte qu'un peu trop tard, reprend nerveusement ma main en me demandant s'il l'a senti au travers de sa propre veste de cuir. Je m'empresse de récupérer le casque qu'il a préparé pour moi, espérant quand même un peu pouvoir y cacher mes joues rougissantes.
« Je suis prête pour mon tour de tapis volant, Aladdin. »
Par contre c'est bon s'il se met à chanter je saute en bas, parole de Callie ! Enfin, il chante pas mal, mais voilà, c'est trop charmant quand il chante parce que justement il chante bien et parce que j'aime sa voix alors voilà. Ce sera un saut préventif pour m'empêcher d'être sous son charme, voilà. Une pensée qui serait quand même plus pratique si je n'étais pas assise juste derrière lui, prête à me coller à ce beau grand dos avec de larges épaules. Je suis dans la merde, pas vrai ?
La vie est simple quand on est du côté de l'Empire. Mais clairement, c'était pas une vie pour Liam, de rester soldat. Il avait besoin de sa propre liberté et pas d'être au service du gouvernement, même s'il ne fera rien non plus pour être contre lui. Du moins pour l'instant. Pour ce soir, il veut juste profiter d'une belle soirée en compagnie de son amie. Cela ne peut que leur faire du bien à tous deux, de reprendre ce genre d'activité sans qu'ils ne se prennent la tête avec des sentiments. Leur relation n'a-t-elle pas commencé avec une amitié et une complicité particulière ? Au violet, ça lui a manqué, aussi, tout ça. Pour Calliope, cela ne le dérangerait pas d'être un gangster, ceci dit. Une chose aussi qu'il aimait chez elle : qu'elle rigole à ses blagues, même les plus nulles. Bon public ou trop gentille pour ne pas lui faire plaisir, l'intention reste louable et son ego en ronronne. La main de la blonde contre sa hanche, il voyait ça comme un signe qu'elle était prête à partir avant qu'elle ne la retire, comme gênée. King croit du coup avoir rêvé. Il attend qu'elle mette son casque et qu'elle lui fasse signe de partir. Qu'elle mette sur lui ne le dérange pas outre mesure : faut bien qu'elle s'agrippe quelque part, vu que sur les motos, pas de ceintures de sécurité (n'est-ce pas d'ailleurs un peu étrange ?). Pour le grand basané, la seule sécurité dont elle a besoin, c'est lui-même. Il se fait garant de celle de la jeune femme qu'il compte bien ramener chez elle en un seul morceau si elle résiste à la soirée, car il a prévu des choses ici et là.
« Alors je te conseille de bien t'accrocher à ton séduisant conducteur car le décollage est imminent. »
Il devrait arrêter de dire ce genre de bêtise, mais ça vient naturellement : c'est dans son caractère. Il a pris conscience qu'en réfrénant ce genre de comportement, ça ne risquerait que de faire empirer la situation. Alors il se laisse aller à l'instinct, quitte à crâner au passage. Mais c'est difficile pour lui de pas se la péter quand une jolie coordinatrice accepte de sortir en sa compagnie. Regrettera-t-elle le voyage ? Seule la fin de soirée pourra le dire. Il laisse Calliope bien s'accrocher où elle (de préférence à lui) et démarre la bécane en faisant vrombir le moteur une fois que son casque est fixé à sa tête. La seule chose dommage en moto c'est qu'il ne peut pas parler en même temps à la Slater, mais ils auront tout le loisir de le faire plus tard. Tout ce qu'il peut faire est de la laisser profiter de la vue avec les lumières de la ville autour d'eux dans cette ambiance nocturne que le King adore. Ce qu'il adore aussi est la prise de son accompagnatrice sur lui. C'était certain qu'elle allait s'accrocher mais il doit rejeter l'idée que ça lui plaît sans doute plus que de raison car ce n'est pas très amical de penser ce genre de chose et qu'il doit rester professionnel et gentleman. Il profite toutefois comme il peut le temps que ça durera. Il fait arrêter la moto devant un grillage de barbelés derrière lequel se trouve un petit jardin. Et si on pourrait croire qu'il s'agit d'une zone interdite, il n'en est rien (pour une fois), car une pancarte avec marqué "Paintball" est bien visible un peu plus haut. Un petit groupe de gens est réuni autour d'un cabanon d'où s'approche King pour récupérer sa réservation de ce soir. Les ambres de ses prunelles se posent sur son amie en lui lançant son caractéristique sourire joueur aux coins des lèvres.
« Moi je pense que tes cheveux sont pas assez colorés. Ça manque un peu de violet, tu crois pas ? »
Un peu de violet ou un peu de lui ? Le dresseur ne répondra jamais à cette question. Le gérant leur donne à tous deux leurs équipements, à savoir une tenue spéciale pour se protéger de la peinture et bien sûr un faux pistolet pour tirer sur les adversaires. Liam charge son arme comme si c'en était une vrai.
« Les gangsters savent viser. On va voir si les princesses aussi. »
Une activité quelque peu salissante, mais diablement fun aux yeux du violet. Il espère que son amie va en profiter aussi un peu quand même. Car quand l'annonce retentit pour signaler le début de la partie, tout le monde se disperse pour tirer les uns sur les autres. Pas de quartier !
Calliope V. Slater
Rang B
ft. Blake Belladonna - RWBY
1885
610
Mauvais jet
Bon, vous avez raté quelques lancers, et après ? Ça arrive à tout le monde ! ... En espérant que ça ne continue pas...
De la vieille école
Bon anniversaire ! Plus d'un an ici, ça se fête. On espère que vous avez plein de beaux souvenirs ici !
Selon les dires du violet auquel je me tiens timidement, le décollage est imminent alors, du coup, vaut mieux me tenir à mon séduisant conducteur. Alors là il me tend la perche, ce n'est pas ma faute. Puis c'est sa mauvaise influence, aussi, qui me pousse à être plus taquine. À me laisser aller à des répliques un petit peu mordantes. Parce que, malgré la réticence de mon corps, mon coeur est bel et bien à l'aise en la compagnie de Liam.
« Séduisant ? Mais je pensais que c'était toi mon conducteur. »
D'accord, c'est un petit peu méchant. Alors je compense en l'entourant de mes bras, comme pour un câlin, et en penchant la tête sur le côté assez loin pour que, s'il regarde par-dessus son épaule, il soit en mesure de voir mon sourire taquin. Nous savons tous les deux que Liam est un bg de première classe et que je rigole. Puis je le sais assez confiant en son apparence pour ne pas être complexé par ma petite pique, même si sur le coup je me sens un tout petit peu mal. C'est ça que ça fait d'aller contre mes instincts en lui donnant du fil à retordre plutôt que de surenchérir et de confirmer qu'il me plaît toujours autant. Si on était encore ensemble j'aurais sans doute poussé le vice plus loin, je lui aurais déposé un baiser sur la joue après ma réplique, pour qu'il sache ce que j'en pense vraiment. Mais on n'a plus ce genre de relation. Il faudra s'en passer et, finalement, se mettre en chemin.
Maintenant qu'on bouge, je me sens moins coupable de me tenir à lui. De l'enlacer. Le paysage défile rapidement et je me demande où on va. J'espère que c'est loin. Pas que la moto soit particulièrement confortable, mais l'excuse qu'elle m'apporte est assez pratique. Puis ça me laisse un peu de temps pour réfléchir, essayer de faire le point avec moi-même. Je songe à ma conversation avec Shaye, avec mes hésitations et mes inquiétudes à l'idée de n'être qu'une amie pour Liam. Maintenant qu'il est là, qu'il nous conduit sur son fidèle destrier, qu'il m'a fait rire, qu'il me rend heureuse juste en étant là... J'ai juste envie de lui rendre la pareille. De prendre soin de lui de toutes les petites façons possibles. De le faire sourire lui aussi, de le rendre heureux. Bon accessoirement j'ai aussi envie de me coller à lui de tout mon corps pour une séance en règle de câlineries, mais ça c'est secondaire. Ça doit l'être. Parce que je dois respecter ses frontières comme lui a toujours respecté les miennes. Je dois être une bonne amie si je veux pouvoir espérer rester dans sa vie et, justement, être en mesure de lui faire passer de bons moments ou, au contraire, l'épauler durant ceux qui étaient plus difficiles. Parce que, au fond, peu importe quelle est l'étiquette qui nous uni à présent, je l'aime. Ça, je n'en doute pas. J'aime Liam. Et, en acceptant ce fait, je ferme les yeux, me colle un peu plus contre son dos. Je profite, sereine.
Les bonnes choses ont malheureusement une fin et, après un parcours qui m'a semblé trop court, nous voilà sur place : dans un petit complexe de paintball. Encore une fois je me félicite d'avoir mis des jeans, même si du coup je regrette un tout petit peu les talons. On débarque de la moto, approche de la cabane d'accueil. Ça fait presque bizarre de ne pas pouvoir attraper sa main pendant qu'on marche, même juste pour une toute petite distance comme ça. Finalement ce sera peut-être plus compliqué que je ne le croyais... Une pensée qui est remise à plus tard puisque je dois récupérer l'équipement qui nous est fournis, réfrénant de faire la grimace en pensant à tous les gens en sueurs qui ont dû porter le même jersey rembourré que moi. Je me fais changer les idées par Liam qui, malicieux, mentionne que mes cheveux ne sont pas assez colorés. Il faudrait un peu de violet en plus. Je rougis en riant, regarde ailleurs, un peu gênée, mais aussi flattée de savoir qu'il a envie de me voir porter sa couleur. Parce que, justement, c'est la sienne.
« C'est pour que tout le monde sache que je suis juste à toi, c'est ça ? »
Alors pour le non-flirtage je pense que c'est raté et en beauté, mais c'est dur de regretter lorsque, au fin fond de moi, j'aimerais bien la même chose. Enfin, pas juste au fond du coup vu que je viens de le dire, à haute voix, en regardant Liam dans les yeux. Je suis. Dans. La. Merde. Allez, je dois me concentrer sur mon arme, vérifier que les balles de peinture sont au bon endroit et, surtout que j'ai de quoi recharger lorsque nous serons dans l'action jusqu'au cou. Est-ce que je suis aussi douée que lui, monsieur le gangster, pour viser ?
« J'ai fait mes classes au même endroit que toi ! Puis j'ai un super-pouvoir encore plus cool que de bien viser. Regarde bien, t'apprendras peut-être un truc ou deux. »
Nos coéquipiers se regardent déjà en roulant des yeux à nous écouter. Je me demande si on était aussi insupportables durant notre service militaire. Faudra que je demande à Shaye et Cynthia. Pour l'heure, cependant, je réajuste mon casque et la partie débute. Petite, j'ai l'avantage de facilement pouvoir me cacher derrière les quelques structures qui ont été aménagées sur place et, agile, je m'empresse de grimper quelque part et de m'aider de mon viseur pour vite prendre connaissance de notre environnement.
« Ils se préparent à avancer sur notre gauche ! Y'en a un derrière le baril ! Liam, avance jusqu'à l'abri d'après pour avoir un meilleur angle sur lui, je te couvre ! »
Et oui, on appelle ça la communication et la coopération !
« C'est pour que tout le monde sache que je suis juste à toi, c'est ça ? »
Temps d'arrêt. Elle le regarde en disant ça, comme si c'était naturel. Cette phrase aurait été tout à fait anodine s'ils étaient encore ensemble et il en aurait ri avec fierté, surenchérissant, même. Il rit là aussi car son amie a du répondant et que c'est ce qui lui a toujours plu, mais il ne sait pas quoi penser de ce commentaire qui l'a touché en plein cœur. Il y a de la nostalgie qui se mêle à de l'envie. Ou peut-être est-ce une envie de nostalgie. Le désir de retourner en arrière pour que rien de tout ça ne soit embarrassant dans un tout autre contexte. Pas que ça l'embarrasse vraiment au fond mais il y a un non dit assez étrange, quelque chose qui flotte dans l'air. Liam en vient à se demander si Callie n'aurait pas elle-même des choses en tête, ou si elle a dit ça par habitude sans trop réfléchir. Ou bien est-ce que par hasard ... ? La Slater ne reste pas sur sa dernière phrase très longtemps. Par souhait de passer à autre chose pour faire passer leurs drôles de sentiments ou par ce qu'elle a envie de montrer de qui elle est capable, la blonde n'hésite pas à rappeler qu'ils ont fait leur service en même temps. Doux souvenirs en effet, que Liam n'a certainement pas oublié. C'est ce qui lui a permis entre autre d'y survivre, au service, justement. Ce n'est que lorsqu'elle rajuste son équipement qu'il sort de sa rêverie et de ses questions internes pour l'imiter et mettre en place ses protections. Il aurait bien dit quelque chose sur le moment mais ça n'a pas voulu sortir, comme encore troublé par leurs échanges qui n'ont définitivement rien d'amical. Peut-être doivent-ils juste réapprendre les bases d'un contexte purement amical. Mais si la soirée commence comme ça, le violet sait qu'elle ne se terminera pas mieux en ce sens. Il doit oublier. Passer à autre chose. Aider la jeune femme si elle ne se rend pas compte. Ou, au choix, découvrir ce qu'elle pense de leur situation et ce qu'elle a envie d'en faire. Agile, sa coéquipière se place en hauteur pour le couvrir.
« Je compte sur toi, Princesse. »
D'autres souvenirs remontent. Ceux d'entraînements où, pareillement, ils ont collaboré pour venir à bout des équipes adverses. Ensemble sur le terrain comme dans la vie. Une relation aux apparences idylliques qui en avaient peut-être trop l'air pour que cela dure. Ils ne sont plus au service militaire, ils ne sont plus (officiellement) en couple, mais leur duo fonctionne comme au premier jour. Sous les indications de sa partenaire (de combat), King s'abrite derrière une caisse. Regarde dans son viseur leurs ""ennemis"". Stabilise. Feu. Ou plutôt peinture. Il a réussi à en toucher un. Vite, se protéger derrière la caisse ! Soulagement. Ses yeux observent Calliope là où elle se trouve. Il ne doit pas la regarder un peu trop longtemps, au risque de l'admirer. Il continue à suivre plutôt ses indications et il en touche d'autres sur sa route. Il y a des cibles faciles qui courent dans tous les sens et sont déjà bien colorées. Lui, ce qui l'intéresse, ce sont les durs à cuire. Liam en cible un qui se la joue Solid Snake. Ce dernier monte dans une infrastructure avec plus barreaux pour s'y agripper et prendre de la hauteur. Il vise Callie !
« Attention, la cage à poules ! »
Heureusement, l'autre rate son tir. Liam n'hésite pas. A son tour, il envoie de la peinture sur celui qui visait la blonde. Envoyer de la peinture signifie plutôt bombarder, avec lui. Comme s'il avait réellement craint que Callie soit touchée. Mais la concernée sait se débrouiller et elle n'hésite pas à le faire savoir. Cela fait un peu plaisir à Liam d'agir en protecteur, mais elle n'a pas démérité non plus durant son service et les techniques qu'elle emploie le lui rappelle bien. Cela ne l'empêche pas de l'aider comme elle le fait pour lui.
« Cible à deux heures ! Tu peux l'atteindre ! »
D'autres ont eu toutefois l'idée de la Slater et monte à leur tour sur ce qu'ils peuvent pour prendre de la hauteur. Liam se cache donc dans un coin discret dans l'espoir de pouvoir les toucher sans qu'ils ne le voient tout de suite, pour, à son tour, couvrir la blonde. Il arrive à en toucher quelques uns mais se prend en retour des balles de peinture qu'il n'a pas le temps d'esquiver. Lui qui voulait se la péter en ressortant indemne, c'est raté. Sans crier gare, il se fait surprendre par tout un groupe qui sort par surprise de derrière lui et en profite pour le canarder comme pas possible. Il se retrouve avec plein de peinture sur le torse et dans le dos.
« Eergh ! Je suis touché ! C'est la fiiiiiin ! Continue sans moiiii ! »
D'un air tout à fait dramatique, il se rapproche du perchoir de Callie en jouant une scène de théâtre, simulant douleur et peine alors qu'il pose le dos de sa main sur son front. Peut-être, juste peut-être, veut-il en vérité que la belle s'inquiète de son sort même si tout est faux. Mais bon, c'est pour son ego.
Calliope V. Slater
Rang B
ft. Blake Belladonna - RWBY
1885
610
Mauvais jet
Bon, vous avez raté quelques lancers, et après ? Ça arrive à tout le monde ! ... En espérant que ça ne continue pas...
De la vieille école
Bon anniversaire ! Plus d'un an ici, ça se fête. On espère que vous avez plein de beaux souvenirs ici !
Bien des choses m'unissaient à Liam King. Nous avons été amis, amants, amoureux. Mais, avant tout cela, nous avons été coéquipiers. On connait nos forces et nos faiblesses mutuelles. On a déjà des petites stratégies en place. Il faut creuser loin, piocher dans des souvenirs vieux de plusieurs années à présent. Je me demande s'il se souvient aussi bien que moi, s'il a oublié certaines choses et, inversement, s'il a été marqué par des moments qui, au contraire, ne m'ont pas laissé une impression suffisante pour que je m'en rappelle aussi. Mais non. Dans l'immédiat ça passe comme dans du beurre. Il me fait confiance sans hésitation, suis mes instructions à la lettre et se déplace pendant que je tire en direction de ceux qui, autrement, seraient tentés d'essayer de le viser lui. Le violet me le rend bien néanmoins, ne tardant pas à m'avertir lorsqu'un ennemi tente de me surprendre en grimpant ce que Liam appelle la cage à poule. Je m'empresse de changer de position, de cacher mon corps derrière un angle différent du bâtiment où je suis alors que, de là où il est, mon partenaire met la menace hors d'état de nuire. Bien joué, Liam ! Mais il est trop tôt pour crier victoire et c'est mon tour de recevoir des instructions auxquelles je m'adapte immédiatement, brandissant le canon de mon arme à deux heures pour abattre ma propre cible. Heh, on se débrouille pas mal !
« Merci King ! »
Confirmation vocale que je vais bien et, accessoirement, bah ça ne me coûte rien de le remercier. De le laisser savoir qu'il a aidé, qu'il a fait un bon coup. Que je suis reconnaissante. Le précédent échange a toutefois mis en lumière ce que je savais déjà : je ne peux pas rester sur mon perchoir indéfiniment. Alors j'en redescends, me remets en mouvement maintenant que ma position a été compromise. Je m'aide des choses que j'ai pu voir quand j'étais encore là haut pour deviner grosso merdo où sont les gens et me guider de manière à rester à couvert, avançant vers la position de Liam pour lui offrir du support au sol. Mais je suis trop prudente, mets trop de temps à rejoindre sa position et c'est impuissante que je suis forcée de le regarder être canardé, me mordant l'intérieur de la joue pour étouffer mes pensées. Si ça avait été vrai... Mais ce ne l'est pas. C'est un jeu avec de la peinture. Et, parlant de jeu... Voilà que le Roi de la scène s'amuse tout en drame, s'adressant à une moi qui n'est plus là, attirant l'attention de tout ce beau monde dans une direction qui, au final, ne leur pose aucune menace. C'est ma chance. J'arrive par derrière et, alternant mes doigts sur la gâchette pour pousser l'arme à paintball à sa vitesse optimale, profite de tous ces pigeons distraits pour leur rendre la monnaie de leur pièce. Liam était déjà éliminé et, pourtant, ils se sont permis de s'acharner sur lui. Ça vaut bien la peine de me venger un petit peu ! Geste qui n'est toutefois pas pris avec grâce puisque, même éliminé, l'un de nos adversaires se fâche et fait feu en ma direction. J'ai le temps de me cacher, mais ça siffle tout près de mon casque. Je crois même que la première balle m'a touchée, mais qu'elle n'a pas éclaté. Au loin, le buzzer de la victoire retentit, indiquant qu'un membre de notre équipe a réussi à atteindre le bouton et à y appuyer, signifiant la fin de la manche. Je me permets donc de sortir de ma cachette, bien énervée.
« Faut qu'on vous réexplique les règles ou quoi ?! L'esprit sportif on vous a jamais apprit ?! »
Ça lance quelques jurons en retour, mais il y a des gars sympa de leur côté pour les forcer à se concentrer et à se diriger derrière leur ligne de départ en prévision de la seconde manche. Ici on règle les conflits à coup de balles de peintures après tout. Mais quand même. Je vais rejoindre Liam, un peu inquiète par son état après qu'il ait reçu bien plus de projectiles que nécessaire. Ma main se pose doucement sur son bras, trahissant mon inquiétude et, peut-être, un peu de mon affection mêlée à la peur que j'ai eu de le perdre.
« Ça va toi ? Tu as bien joué, vraiment. T'as été super. »
C'est juste dommage que, du coup, il risque de se retrouver plein de bleus.
Son jeu théâtrale permet une diversion dont Callie se sert habilement afin de retourner le jeu en leur faveur. Les échanges de tirs se poursuivent où la blonde démontre qu'elle n'a rien perdu de son année militaire et après qu'elle ait vengé le violet, le jeu signe finalement son arrêt. Alors que Liam, toujours au sol, tente de se redresser un peu, des tensions montent entre les deux équipes et Callie hausse même le ton à la grande surprise du basané qui la regarde faire avec surprise mais également un peu impressionné. Cela ne lui déplaît pas de la voir s'emporter pour montrer de quel bois elle se chauffe. Il n'est pas sans avoir deviné que c'est son propre état qui a mené à ce qu'elle s'agace mais heureusement que des membres ici et là calment le jeu ou il sent qu'elle aurait bien pu se jeter toutes griffes dehors sur son adversaire. Le King se relève enfin lorsqu'elle s'en vient vers lui et il rit pour la rassurer.
« Un peu de peinture n'a jamais tué personne, surtout pas moi ! »
Il lui en faudrait plus pour le nuire, quand même ! Mais pour que Callie le regarde encore avec de l'inquiétude mais aussi de l'admiration, il se prendrait toutes les balles du monde. Avec son ego on pourrait le croire pas si sensible que ça à la flatterie mais évidemment c'est différent quand ça vient de la Slater en personne. Pour la rassurer, il lui envoie un sourire tranquille.
« Tu étais pas mal non plus. Même meilleure que moi. »
Mais ce n'était guère une surprise. En dépit de ses airs de précieuse (qui ne sont qu'une façade), Callie ne manque pas de sérieux et d'application quand il le faut et c'est aussi une des choses qui lui plaît chez elle. Puisqu'il considère qu'ils ont bien sué, Liam amène son amie pour qu'ils se débarrassent au moins de la peinture qu'ils ont reçu, même si Liam est celui qui a été le plus touché.
« Ce jeu, ça m'a rappelé des bon souvenirs malgré tout. Quoique les services militaires n'ont jamais été mon truc, mais grâce à vous, j'en garde aucun regret. »
"Surtout grâce à toi" aurait-il voulu dire s'il n'avait pas peur que cela soit bizarre entre eux par la suite. Il change alors de sujet même s'il a la discrétion d'un Donphan.
« Et je crois que l'autre mec a bien retenu que fallait pas te faire chier ! Tu as vu la tête qu'il tirait ? »
Il rit cette fois plus franchement, ne s'étant pas attendu à ce qu'elle s'emporte ainsi tout à l'heure mais il n'a pas été aveugle à la peur que le type d'en face essayait de cacher. Au moins, il ne les embêtera plus !
Calliope V. Slater
Rang B
ft. Blake Belladonna - RWBY
1885
610
Mauvais jet
Bon, vous avez raté quelques lancers, et après ? Ça arrive à tout le monde ! ... En espérant que ça ne continue pas...
De la vieille école
Bon anniversaire ! Plus d'un an ici, ça se fête. On espère que vous avez plein de beaux souvenirs ici !
Oui, c'est vrai. Ce n'était que de la peinture au final. Ça n'avait jamais tué personne. Ça ne l'aurait pas tué lui en tout cas. Liam s'amuse, rigole comme si de rien n'était alors que, pourtant, même à lui ça a dû faire mal. Considération qu'il ne semble pas prendre en compte, préférant m'offrir l'un de ses doux sourire qui avait le don de me faire fondre pour accompagner son prochain compliment. Selon ses dires j'avais été pas mal. J'avais, même, été meilleure que lui. J'aurais pu prendre ses louanges telles quelles, jouer la grosse tête, mais ça n'aurait pas été juste pour le coup.
« Dis pas ça. C'était un travail d'équipe, pour de vrai. J'aurai pas fait d'aussi bons coups sans toi. »
Lui aussi m'avait prévenue des tirs adverses, m'avais dit où viser et, surtout, m'avait offert une occasion en or sur un plateau d'argent grâce à ses talents d'acteur. Sans Liam, sans notre confiance mutuelle, notre expérience l'un avec l'autre, nous n'aurions jamais été aussi efficaces sur le terrain. Le multicolore (le violet d'habitude) se dirige déjà hors du terrain alors que, pourtant, nous n'avons pas joué tant que ça. C'est mon impression en tout cas. Je m'amuse bien alors j'aurais pu continuer encore longtemps, mais lui a peut-être d'autres trucs de prévus pour la suite. Je le connais ce Liam, je sais qu'il aime faire des surprises presque autant que j'aime les recevoir.
C'est là qu'il évoque de lointains souvenirs, datant de cette année là. Celle où nous nous étions rencontrés. Où nous étions tombés amoureux. Où nous en avions bien profité, aussi. Contrairement aux membres de la famille Slater, le King n'a jamais été militaire dans l'âme. Le service ne l'intéressait pas, du tout même, mais nous, notre petit groupe de quatre, avait rendu la chose plus agréable. Lui avait permis de n'en garder aucun regret. Est-ce égoïste de dire que ça me blesse un peu ? Être simplement groupée avec les autres, comme si de rien n'était. Comme si je n'étais pas spéciale, comme si je ne l'avais jamais été. Comme si ça n'avait pas compté. Ça me laisse un goût amer en bouche.
« Ouais, notre groupe était sympa. Même si pour le coup je ne peux pas dire comme toi. Moi j'en ai un, un regret. »
Juste un, mais un gros. Heureusement nous approchons des vestiaires et le sujet fini par changer. Liam évoque le mec de plus tôt, dit qu'il semble avoir bien retenu la leçon selon laquelle il valait mieux ne pas me faire chier vu la tête qu'il avait tiré. Cette fois je me permets d'esquisser un sourire fier, hautain, tout en faisant claquer ma jolie chevelure du revers de la main.
« Et il a bien raison ! Je ne fais pas de quartiers. »
Mais nous sommes devant les vestiaires à présent. C'est le moment de nous séparer, d'aller nous débarbouiller chacun de notre côté, dans des vestiaires vides. La grosse majorité des usagers du centre sont encore sur le terrain à se tirer dessus, il n'y a que nous qui sommes partis un peu tôt. À une autre époque j'en aurais déduis que le King avait une idée derrière la tête. Comme par exemple m'entraîner avec lui dans les douches pour y passer un moment en tête à tête. L'oreille tendue, à ricaner comme des gamins en sursautant à chaque bruit de peur d'être surpris et d'être jetés à la porte avec un avertissement. C'était il y a si longtemps. Je me demande s'il y pense aussi. Si ça lui manque aussi.
« On se revoit à la sortie des vestiaires ? »
L'entrain n'y est pas malgré mon sourire. Malgré mes tentatives de dissimuler cette nostalgie toute mélancolique. J'ai presque envie qu'il prenne les devants, qu'il me tire à sa suite, mais je sais qu'il ne le fera pas. Il n'a jamais été du genre à s'imposer à moi. Pas de cette façon là.
Il ne voit pas qu'elle est presque déçue qu'ils s'en aillent déjà du terrain. Lui qui pensait qu'elle voudrait se débarbouiller après ce qu'ils viennent de faire, il s'est peut-être trompé. La belle s'est tellement apprêtée qu'il ne souhaitait pas qu'elle se salisse davantage, et cette tenue qui les protège de la peinture l'empêche en plus de pouvoir mieux l'admirer. Il le sait, elle a fait des efforts, mis du temps à se préparer. Il la connaît. Ce travail en équipe dont elle parle, ça lui manque pourtant, c'est vrai. Ils s'amusaient bien, ils n'avaient pas à se soucier de grand chose, pas à penser à leur relation. Liam tente de rester détaché mais c'est difficile, car même s'il ne l'avouera jamais, il y pense. Tout le temps. Surtout quand il la voit. Surtout quand il passe du temps avec elle. Leur histoire ne s'est jamais vraiment finie. Pourrait-elle redémarrer ? Non. Elle a dû passer à autre chose, même s'il a cru voir des signaux contraires lors de la soirée. Mais espérer peut blesser.
Moi j'en ai un, un regret.
Stop. Qu'a-t-elle dit ? Liam la regarde avec incompréhension. Elle passe à autre chose. Rigole aussi de la tête qu'a tiré l'autre mec. Mais Liam s'en fiche à présent. Il n'y pense déjà plus. Quelque chose sur le cœur de la blonde qu'elle ne dit pas. Au niveau des vestiaires, la Slater veut s'éclipser. C'est normal, ils ne peuvent pas aller dans le même. Le doute s'installe toutefois en lui. Hésitation le prend. Il n'y a personne à part eux car tous les autres sont en train de refaire une partie endiablée de paintball. Une partie qu'ils auraient pu poursuivre aussi. En contrepartie, cela leur donne une solitude qu'ils peuvent saisir, comme une occasion à ne pas manquer. Un signe. Il croit en avoir vu un alors qu'elle n'a pas fini d'avouer ce fameux regret dont elle n'a rien dit. Volontairement. Elle lui en aurait parlé, sinon, non ? Callie s'approche de la porte des vestiaires qui sont réservés à son genre. Il ne dit rien lorsqu'elle entre à l'intérieur. En revanche, il retient la porte de se fermer.
« Attends. »
Troublé, il est à présent. Pas beaucoup, mais il y a quelque chose qui le démange. Des questions sans réponse. A son tour, profitant qu'il n'y a personne dans les vestiaires pour femmes, il se dit qu'ils seront plus tranquilles qu'à l'extérieur déjà. Alors il y entre à la suite de la jeune femme et referme la porte derrière eux en vérifiant qu'il n'y a pas âme qui vive pour les surprendre. Son regard d'ambre se pose sur la plus jeune. Il est calme. Mais au fond de lui, une pointe de peine apparaît.
« Je ne savais pas que tu en avais, des regrets. »
Qu'est-ce qu'elle voulait dire par là ? Des regrets liés à quoi ? Ou à qui ? A lui ? Ce n'est pas anormal d'éprouver des regrets et lui le premier en a souvent exprimé. Il est autant curieux que inquiet de savoir ce qui sembler manquer à Callie. Le King s'interroge. Aimerait comprendre pour pouvoir aider son amie.
« Tu étais plus heureuse à cette époque ? »
Il ne sait pas grand chose des détails de la vie privée de Callie à partir du moment où ils ont dû prendre des chemins différents. Même son frère, il ne l'a jamais vu. Leur relation n'a duré qu'un temps et un an, dans une vie, ça semble rien. C'est même pas grand chose, un an de relation. Mais ce fut un an où Liam a découvert des sentiments inconnus qui l'ont autant fasciné que perturbé. Mais il y a plus drôle qu'un service militaire et il n'a pas l'air de saisir ce qu'il y avait à regretter là-dedans, quand ils peuvent tout aussi bien continuer à faire ce qu'ils y faisaient. Ou presque, à certains détails près.
Calliope V. Slater
Rang B
ft. Blake Belladonna - RWBY
1885
610
Mauvais jet
Bon, vous avez raté quelques lancers, et après ? Ça arrive à tout le monde ! ... En espérant que ça ne continue pas...
De la vieille école
Bon anniversaire ! Plus d'un an ici, ça se fête. On espère que vous avez plein de beaux souvenirs ici !
Je passe la porte. Me prépare à profiter d'un moment d'isolation pour faire le point avec moi-même, respirer un peu et me calmer. Me souvenir qu'on est là en amis, que je ne peux pas juste sortir des gros trucs du genre de moi j'en ai un, un regret parce que forcément ça en dit beaucoup trop sur ce que je pense vraiment, sur mes troubles intérieurs. Mais c'est si difficile de les garder pour moi quand c'est lui qui me fait face. À une époque Liam était mon confident, celui à qui je disais tout purement parce que, en sa présence, je me sentais toujours écoutée. Parce qu'il me mettait à l'aise. Me faisait me sentir en sécurité. Peu importe ce qui se passait, tant que Liam était là alors je n'aurais pas de problèmes. Voilà le niveau de confiance que j'avais eu en lui. Que j'avais le réflexe de retrouver même après juste une poignée d'heures en sa compagnie malgré les années écoulées depuis notre séparation. Et lui, visiblement, n'a rien perdu de sa dévotion. De son entêtement à être là, présent, dès que j'ai le plus petit des soucis.
Attends.
Le King attrape la porte, l'empêche de se refermer en l'isolant de l'autre côté. L'empêche de nous séparer. Il ne se soucie de rien d'autre. Je le vois dans ses yeux d'ambres, son inquiétude. Ça le ronge tellement qu'il est incapable d'attendre, de me laisser me défiler un seul instant. Remarque il me connait, il sait que je suis du genre lâche lorsqu'il est question de mes sentiments. Si on me donne l'occasion de les nier, de les mettre de côté et de les ignorer, je vais absolument le faire. Et avec brio en plus de ça. Le meilleur moyen de me faire parler c'est encore de me prendre à vif, d'entrer dans le vestiaire des femmes plutôt que de sagement aller se changer et repousser la conversation à plus tard. Je me demande s'il le sait, s'il comprend tout cela ou si, au contraire, c'est juste dans son caractère de ne pas pouvoir attendre. D'être parfait pour moi, parfaitement compatible avec moi, sans même qu'il ne s'en rende compte.
« T'es pas supposé entrer ici, Liam. »
Mais qu'est-ce qu'il s'en fout de ça. J'ai des regrets. Même juste un seul c'est trop. C'est inacceptable. Surtout qu'il ne savait pas, qu'il ne s'y attendait pas. Je détourne le regard. Ce n'est pas de la gêne, non. C'est autre chose de bien plus difficile à exprimer avec des mots. Un besoin de ne pas le regarder en face, d'éviter son air de chiot inquiet pour ne pas craquer. Pour ne pas être tentée de le rassurer, de le réconforter. Pour ne pas être tentée de me glisser dans ses bras pour recoller les morceaux qui me font défaut.
« Juste un. Mais c'est rien, tu devrais pas t'inquiéter pour ça. »
Je minimise, j'essaie de contourner, d'atténuer. Je devrais savoir que ça ne suffit pas, ça ne suffira jamais. Pas quand il s'inquiète. Quand il réalise qu'il pourrait peut-être faire quelque chose, peu importe quoi, pour que j'aille un peu mieux. Il n'a pas changé. C'est le même homme qu'il y a trois ans. Dans son inquiétude, dans ses questions, je le retrouve vraiment. Plus que dans n'importe quel bouquet de fleur ou que dans n'importe quelle balade à moto. Plus que dans n'importe quelle vanne ou que dans n'importe quel moment à la limite de l'amitié et du flirt. Je le retrouve parce que c'est comme ça, toujours, qu'il m'a exprimé son amour. Alors quand il me demande si j'étais plus heureuse avant, à l'époque, je commence déjà à craquer. Il n'y a que lui pour me faire me sentir comme ça. Les émotions à fleur de peau, incapable de conserver totalement mes façades de fille de bonne famille, en contrôle. Et il attend une réponse. Il ne partira pas tant qu'il ne l'aura pas. Et je sais déjà que je n'arriverai pas à lui mentir, je n'ai jamais réussi à le faire. Et ce n'est pas faute d'avoir déjà essayé. Mais il est si doux, si aimant, je fini toujours par craquer. Étais-je plus heureuse à l'époque ?
« Évidemment. J'étais avec toi. »
Comment aurais-je pu être malheureuse ? D'accord, nous avions eu nos petits moments, nos difficultés, mais en comparaison de tout ce qu'il m'apportait ça n'avait jamais compté. Jamais. Je me mords la lèvre inférieure, me détourne de lui comme si je n'assumais pas totalement ce que je viens de dire alors que, pourtant, c'est une évidence du même niveau que de dire que le ciel est bleu.
Les interdits : le cadet de ses soucis. Sa seule préoccupation : comprendre ses raisons. Celles qui ont motivé consciemment ou non la jeune femme à exprimer des remords. Il n'était pas idiot au point de se dire qu'elle n'en avait aucun mais c'était plus simple, moins douloureux, de ne pas y songer plus que ça et de laisser les choses faire, croyant naïvement que c'était la meilleure solution. Cruelle erreur de sa part, car il s'en rend compte désormais : elle cachait en fait un malheur au fond d'elle. Même le beau regard de la Slater se fait fuyard, comme si elle n'osait pas lui parler en face. Callie aurait pu mentir. Elle aurait pu dire qu'il n'y avait rien, que tout allait bien, qu'elle ne savait pas ce qu'elle disait, ou inventer quelque chose pour qu'il lâche l'affaire. C'est que depuis le temps elle devait savoir aussi que Liam n'allait pas faire la sourde oreille et qu'il savait discerner en elle ses plus gros bobards, si tant est qu'elle essayait vraiment de se chercher des excuses. Non, au lieu de ça, elle admet. "Juste un." Mais un, c'est déjà trop. Un, c'est déjà insupportable. "Tu ne devrais pas t'inquiéter." Et bien sûr qu'il le fera. Il l'a toujours fait pour les gens auxquels il tient, encore plus pour Callie et elle en a conscience. Il y aurait quelque chose d'anormal s'il laissait tomber la conversation et faisait comme si de rien n'était. Ce n'est pas lui. Ce n'est pas lui avec elle. Contre la porte, la pression se renforce, comme s'il craignait que quelqu'un ne vienne, alors que l'intrus, c'est lui. Il n'a rien à faire ici. Mais si les choses doivent être dites, c'est là, et maintenant. Callie doit parler, doit s'exprimer, doit dire ce qu'elle pense, doit s'alléger le cœur, doit se confier à lui. La voir malheureuse, la voir troublée, la voir en proie à l'incertitude et aux regrets, c'est quelque chose qu'il ne supporte pas. Une voix en lui souffle qu'il sait déjà de quel sujet elle va parler. Sur quoi la conversation va retomber.
Sa respiration se coupe brutalement une demie-seconde quand la sentence est prononcée. Quelque chose en lui se brise : son cœur. Comment lui dire qu'il a aussi des regrets ? Qu'il repense très souvent à ces instants éphémères mais puissants de bonheur qu'ils ont partagé durant cette année où leur vie a basculé ? Liam essayait fort, très fort, de ne pas y repenser pour éviter d'avoir mal et faire retomber sur la Slater une culpabilité qui n'était pas la sienne. Il ne voulait pas que Callie se sente mal ou pense que c'était sa faute, parce que ça ne l'était pas. C'est d'un commun accord qu'ils ont décidé de rompre. Une rupture à l'apparence plus d'une pause que d'autre chose dans leur relation, au final, puisque ni lui et apparemment ni elle n'ont réussi à passer le cap, à prendre un autre chemin. Elle était avec lui. C'est ça, le regret qu'elle a aujourd'hui. Et ça devrait le rendre heureux. Tellement heureux d'entendre ça. Les choses pourraient alors être simples. Il pourrait lui dire que lui aussi regrette. Que lui aussi s'excuse d'avoir ces regrets. Qu'ils n'ont pas à rester dans ces mêmes regrets cependant et qu'ils n'ont qu'à reprendre là où ils se sont arrêtés. Mais Liam se sent mal. Dans ses yeux d'ambre, après la surprise vient le remord et la honte envers lui-même. Son regard se baisse légèrement.
« Je suis pathétique, tu sais ? »
Le dresseur n'est pas là pour se dévaloriser, ce serait juste insupportable pour la blonde s'il ne faisait que ça, et il n'est pas venu pour s'apitoyer sur son sort. Est-ce qu'il voudrait retourner dans les bras de son ex-pas-tout-à-fait-ex ? C'est évident. Il y a pourtant comme une barrière qui l'en empêche. Il n'ose pas, pour diverses raisons sans doute toutes plus idiotes les unes que les autres.
« Je me disais que j'allai en profiter pour faire les arènes mais même ça, je n'ai pas été capable de le faire. J'ai eu honte alors que je m'étais promis d'au moins te rapporter ça. Te rapporter des badges qui auraient prouvé que notre rupture n'avait pas été totalement vaine. »
C'était douloureux, leur séparation. Alors il s'est juré d'au moins lui donner ça, au moins lui donner le fait qu'il a pu remporter des badges et que Callie n'avait pas à s'en vouloir. Il ne voulait pas qu'elle s'en veuille.
« C'est moi qui suis désolé. J'ai essayé, mais j'ai pas réussi à passer au-dessus, finalement. A me dire que je pouvais faire comme si je pouvais aimer quelqu'un d'autre. »
Un peu naïvement, Liam pensait que ça aiderait la jeune femme s'il l'allégeait de ses sentiments. Peut-être qu'elle voulait oublier leur histoire, s'est-il dit. Il n'a rien d'extraordinaire, après tout, pourquoi désirerait-elle encore de lui ? Il y a sûrement mieux ailleurs. C'est ce qu'il s'était dit. C'est ce qu'il avait cru.
« Même si c'était un peu gênant au début, ça m'a fait tellement plaisir d'être à ta pendaison de crémaillère. Et je crois que ça m'a fait vraiment plaisir aussi de savoir que... t'avais trouvé personne d'autre. Mais je suis vraiment égoïste de penser ça, je m'en rends compte. »
Callie n'avait pas d'obligation à trouver quelqu'un d'autre. Si cela la rendait heureuse d'être célibataire, Liam aurait dû être content pour elle. Mais il n'y avait pas seulement ça : il était soulagé. Un fait qui, quand il en a pris conscience, l'a agacé parce qu'il n'a pas à se sentir ainsi. Il n'a pas à souhaiter que Callie reste disponible pour lui. Elle n'a pas à le faire.
Accueil
Portail
Calendrier
FAQ
Rechercher
Membres
Groupes
S'enregistrer
Connexion
epsilon
Shiva
Themis
Astérope
Tiamat
Pan
???