C’est la première fois depuis les exécutions à Castra Nicia que tu remets les pieds dans le QG de l’Armée révolutionnaire. Tu n’as pas vraiment eu le temps ou le courage d’affronter le regard de celleux qui sont convaincu.e.s par la même cause que toi. Peut-être parce que t’as eu le moral dans les chaussettes, peut-être parce que tu t’es détournée de la deuxième mise à mort sans lui accorder le respect qu’elle méritait. Tu ne saurais le dire et tu t’efforces de ne pas t’y attarder de toute façon. À quoi ça servirait si ce n’est qu’à te faire culpabiliser encore plus ? Probablement à rien et, à tes yeux, il est préférable de vivre dans le déni que de te casser la tête. On peut débattre des bienfaits de cette façon de penser, mais toi tu préfères agir.
Tu te glisses donc dans les souterrains pour te diriger vers le véritable lieu de la rencontre de ce soir. C’est quelques membres de ta cellule qui ont reçu un message codé dans les points de cache usuels pour préparer quelque chose. Comme à l’habitude, les directives sont vagues vous aiguillant simplement à un endroit dans les souterrains de la ville où vous trouverez le nécessaire pour remplir votre mission. Tu ne sais pas qui sera présent, mais ça aussi c’est normal tu supposes. Il vaut toujours mieux ne pas trop en savoir sur les autres membres de l’Armée révolutionnaire au cas où le pire devait arriver. Ça ne t’a pas empêché d’envoyer un message à Rebecca lui demandant si tu aurais la chance de la voir le soir même. C’est vague, volontairement flou pour ne pas qu’on puisse deviner de quoi tu parles, mais en même temps, sa réponse négative suffit à t’éclairer sur le fait que celle que tu connais le mieux ne sera pas là. Pas que ce soit dramatique, t’es assez sociable pour faire sans, c’est juste dommage.

T’es la première à arrivée dans la pièce taillée à même les souterrains et tu prends l’opportunité d’enfiler un bonnet pour cacher tes cheveux - un des rares signes distinctifs de ta personne. Ça ne camoufle pas totalement ton identité, mais tu te sens quand même un peu plus sereine. Tu te cales ensuite contre un mur attendant que quelqu’un vienne te rejoindre. Tu sais qu’il y a les instructions sur la table avec d’autres objets, mais il ne servirait à rien de regarder quoi faire pour devoir tout expliquer par la suite. En règle générale, t’es plutôt volontaire pour tout ce qui touche à la lutte contre l’Empire, mais tu n’es pas non plus au top de la forme.
Ce qui ne t’empêche pas de forcer un sourire sur tes lèvres lorsqu’une silhouette se glisse dans la pièce. « Hey ! Faut croire qu’on est celleux qui ont été tiré.e.s à la courte paille. » Un petit haussement d’épaule en prime. Il est un peu passé l’heure convenue, si bien que tu supposes que ce ne sera que vous deux. Que l’homme ne te dise pas grand chose physiquement ne te pose pas plus de problèmes que ça, s’il est là, c’est forcément que quelqu’un a considéré qu’il était un atout pour votre Révolution. Tout le monde se fait recommander par un membre déjà présent. Tu t’avances pour lui tendre la main. « Je sais pas si on a déjà été ensemble sur le terrain, » Parce que ce n’est pas toujours simple à vérifier considérant que vous tentez toujours de dissimuler vos identités une fois sur le terrain. « Mais tu peux m’appeler Faith. » Pas ton véritable prénom, mais Paz n’est pas le nom le plus commun de l’Empire et un peu de prudence ne fait pas de mal, ce ce ton mentor t’a toujours dit. Faith est donc le nom que tu utilises sur le terrain. « Prêt à relever les manches ? Je crois qu’on doit bâtir des pièges ou quelque chose comme ça. » Des pièges pour ralentir les renforts pour une attaque à venir, voilà ce qui semble être marqué sur les directives que tu attrapes.