C’est une agréable surprise que de retrouver soudainement quelqu’un de ton service militaire, une des personnes avec qui tu t’entendais le mieux même. T’as perdu contact avec Serena comme tu as perdu contact avec la majorité d’entre elleux. Non pas parce que tu n’avais pas envie de les revoir, seulement parce que ta vie s’est drôlement compliquée dès le moment où t’as été libérée de ta responsabilité comme jeune de l’Empire. T’as été happée par autre chose de bien plus prenant et c’est ce qui occupe ta vie encore aujourd’hui. Qu’importe, dans le moment présent, tout ce qui t’intéresse c’est de rattraper un peu le temps perdu avec l’autre jeune femme, celle qui, à tes yeux, a changé. Ton commentaire semble la surprendre, mais pas dans un mauvais sens. Ça te fait sourire, naturellement. « Déjà, t’as grandi. » Une évidence considérant que ça fait près de cinq ans que vous ne vous êtes pas vues, mais c’est plus que le simple passage des années. T’as l’impression qu’elle a pris en maturité. « Mais les cheveux aussi, évidemment. » C’est moins profond, mais ce n’est pas moins vrai.
Et puis, visiblement, tu n’es pas la seule qui a changé, qui s’est transformée avec le temps. Les mots que Serena appose à ta personne étirent un peu plus ton sourire. Tu ne sais pas si ce sont vraiment des compliments qui devraient s’appliquer à ta personne, mais ils te font plaisir, c’est évident. « Oh merci. » Pour les cheveux, pour la classe aussi. Comment ne pas la remercier de ça ? « C’est facile de faire mieux que les tenues militaires. » Sans manque de respect pour les soldat.e.s juste, t’as un style un peu plus huppés que ce que tu devais porter dans ton service militaire, c’est une évidence.

À ce qu’elle dit à ce sujet, s’excusant de ne pas avoir gardé contact, tu secoues la main, comme pour chasser les remords qu’elle pourrait avoir. « Ne t’en fais pas, on a tous.tes eu une vie après le service. Je n’ai pas su garder le contact moi non plus. » Et tu le regrettes un peu, mais en même temps, la vie est ce qu’elle est. T’aurais pas su être une bonne amie dans les années précédentes, quand tout ce que tu faisais, c’était de te préparer à prendre la place de ton père au Sénat. Alors tu ne vas certainement pas lui en vouloir pour avoir fait la même chose. Autant profiter de ces retrouvailles surprises pour rattraper le temps perdu. Tu pouffes doucement lorsqu’elle te retourne une question à laquelle tu as déjà répondu, mais bien vite, c’est remplacé par une vague d’inquiétude. Rien de grave hm ? T’as pas remarqué l’attelle sur le coup, mais maintenant que tu l’as vue, tu ne peux pas t’empêcher de te demander ce qu’elle s’est faite et si c’est vraiment rien de grave. « T’es sure que c’est rien de grave ? » Tu demandes, sans trop savoir si elle serait complètement honnête avec toi. T’as pas souvenir qu’elle soit une très bonne menteuse, mais les gens changent avec le temps, tu l’as toi-même souligné.
Certaines choses restent aussi. C’est l’évidence même alors que Persephone s’approche de Serena d’un air tout content et lui signifie qu’elle veut bien se faire papouiller. Tu n’es pas surprise, elle a toujours aimé ce genre de contact, mais il faut admettre que c’est une scène totalement adorable. Comme l’est la soudaine arrivée des Pokémons de Serena. Le typhon est au moins aussi enthousiaste que sa dresseuse et tu tends la main pour le caresser doucement s’il se laisse faire. Tu gardes un oeil sur lui en saluant la kirlia et en te concentrant à nouveau sur l’autre jeune femme. « Je suis contente de les voir aussi » C’est simple de dire ça, parce que c’est la vérité.

La question de ton travail en revanche est plus épineuse et t’aimerais avoir une façon de t’en tirer sans mentir ou sans changer trop peu subtilement de sujet. Difficile de faire l’un ou l’autre devant le sourire et la candeur de ta vis-à-vis. « Je suis sénatrice en fait. » T’as un peu l’impression d’avoir noyé le magicarpe en disant que tu travaillais pour le gouvernement - même si ce n’est pas faux - mais t’aimes pas te vanter de ta profession. « Ça sonne plus glamour que ce l’est, je te le rassure. » Tu pourrais souligner que c’est une profession ingrate puisque tu n peux pas créer de quelconque changement, mais tu supposes que ce n’est pas l’idée du siècle. Il est donc évident que tu préfères parler de son métier à elle. Ton regard s’illumine lorsqu’elle l’évoque et tu souris en l’imaginant faire de multiples contrats. Bizarrement tu la vois bien dans le rôle, ça ne te choque pas le moins du monde. « Oh, mais c’est génial. Ça te plait tout ça ? » Tu sais que toi tu ne pourrais jamais être mannequin, mais c’est elle, pas toi. « T’es certaine que ça ne dérange pas que tu me parles pendant ta pause du coup ? » Toi aussi t’es en pause en théorie, mais puisque tu n’as pas de rendre à compte à qui que ce soit aujourd’hui, t’as tout le temps devant toi. « Je ne voudrais pas te causer de problème. » Que tu précises pour qu’elle comprenne bien que c’est pour elle que tu t’inquiètes, tout simplement.