Capture • « Le mois d’avril est là, qui apporte avec lui, Une brise légère et cette aimable pluie. »
Vienne la nuit, Sonne l'heure
Une fine bruine nimbe les éclairages urbains de faibles lueurs, au soleil rasant. C'est entre chien et loup que Dvora s'avance sur le majestueux pont d'Ilerda. La rincée imbibe les lieux d'une légère senteur de pétrichor. Le calme s'installe pour ce soir, toute la ville prend une pose lascive. Qu'y aurait-il de mieux à faire ? La joaillière, elle, a rendez-vous avec un symbole. Le cœur alourdi par les derniers événements, elle vient ici comme on viendrait en pèlerinage. Elle cherche après quelque chose, sans réellement savoir quoi ou qui. Dvora ne peut pas se permettre de s'épancher sur ses sentiments, mais elle trouve ici comme une accalmie dans sa relative mélancolie. Un peu comme lorsque l'on sent sa gorge, de rien qu'un peu, se relâcher après qu'elle ait été trop longtemps nouée. Ce n'est pas exactement ce qu'on peut appeler le confort, mais c'est déjà ça.
Un fin sourire se dessine sur le visage de cette femme, élégamment vêtue. Rien qui ne sorte trop de l'ordinaire, il serait malvenu d'attirer trop l'attention. Elle porte une robe de lin blanche, brodée de motifs floraux dorés aux manches et au col, drapée dans un châle douillé. Son ombrelle en bambou peine à contenir correctement l'averse, quelques gouttes parviennent jusqu'à la jeune femme, sans que cela ne semble la troubler. Elle inspire profondément, tandis qu'elle examine la ville de part et d'autre du Vieux Pont. Rencontrera-t-elle ici ce symbole qu'elle convoite ? Elle qui n'a encore jamais capturé, d'elle-même, le moindre Pokémon, cette situation nouvelle la fera-t-elle changer de perspective sur ses agissements ? Nul n'est moins sûr, mais après tout qu'importe.
« Venir, seule, se ressourcer au grand air était une riche idée » , se dit-elle.
Capture Solo • Utilisation du Talent I : Radar Chance pour Passerouge.
Le vieux pont dégage certainement cette énergie atemporelle, comme si les choses ici étaient en dehors de la réalité. Tu te ressources tranquillement, tu profites du paysage et des lieux. Autour de toi, des pokémons oiseaux s'échangent des cris sans se faire voir. Ce n'est que parce que tu es attentive que tu remarques sur l'un de ces lampadaires urbains un Hoothoot, qui hulule tranquillement en t'observant de ses yeux ronds. Il penche la tête, comme curieux de ta présence en ces lieux.
Capture • « Le mois d’avril est là, qui apporte avec lui, Une brise légère et cette aimable pluie. »
Vienne la nuit, Sonne l'heure
Les babils, roucoules et sifflements autour de Dvora apporte à la scène un charme certain. Sous son ombrelle, elle aperçoit un Hoothoot fièrement dressé sur un luminaire. Il hulule en sa direction, pas tout à fait pour l'interpeller, plutôt comme pour lui demander ce qu'elle fait là. Le voir pencher, si machinalement, la tête de côté est un signe suffisant pour corroborer cette hypothèse. Un petit rire, bref, échappe de ses lèvres. Elle le contient immédiatement du dos de sa main. Dvora ne prend que rarement le temps d'observer les pokémons, dans l'environnement confiné et parqué qu'elle connaît, il est compliqué de se laisser aller à la rêverie. Aujourd'hui, c'est tout autre chose. Il lui est d'habitude évident que le rôle des pokémons dans ce monde est bien d'être l'outil des Hommes, qu'ils n'ont pas d'autres fonctions, qu'il serait farfelu de leur inventer d'autres ambitions. Cependant, ce soir, à regarder cet oiseau, n'est-elle pas celle des deux qui est la moins libre ?
Elle passe une main dans ses cheveux, tendrement humidifiés par la pluie. Passe une large mèche sur le côté de son visage et soupire. Elle n'a pas le moindre intérêt pour ce Pokémon, ce qui le disqualifie d'office à rentrer dans son équipe. Mais, curieusement, elle l'envie d'autant plus pour cela. Lui qui n'éveille en elle, finalement, rien de bien particulier, il est celui qui demeurera libre et c'est plutôt le sort qu'elle lui souhaite. Elle ne saurait prédire les choses que le destin réservera à celui-là, mais d'évidence, elle ne souhaite sa place à aucun autre. Accoudée au garde-fou du pont, elle se relève, salut d'un mouvement de tête désinvolte le volatile et poursuit sa marche, lente et silencieuse sur le Vieux Pont. Elle attend d'y voir un signe et celui-là n'était pas le bon.
Capture Solo • Utilisation du Talent I : Radar Chance pour Passerouge.
Et un signe il y a, semblerait que le pokémon de tes rêves t'attend; en fait, il se pose carrément sur ta tête et se met à picorer ta tête. Ce n'est pas méchant, il veut seulement s'assurer de quel matériel est fait son perchoir.
Capture • « Le mois d’avril est là, qui apporte avec lui, Une brise légère et cette aimable pluie. »
Vienne la nuit, Sonne l'heure
Juché sur son lampadaire, Dvora abandonne le Hoothoot à sa quiétude. Elle garde le menton haut, dans un port altier qui se veut digne en poursuivant sa marche à pas comptés. Les chants des différents pokémons des alentours, elle ne les reconnaît pas tous, toutefois, on entend distinctement Tyltons, Couanetons, Furaiglons ou bien Mimisanges. Les oiseaux sont de sortie et la pluie qui continue d'imprégner le sol, ne semble pas les en décourager. Ils s'affairent tous à leurs occupations diverses, Dvora aperçoit même un Cadoizo au loin, trimballant sa hotte trop lourde pour lui. Un pincement au cœur l'empêche d'en sourire lorsqu'elle se revoit enfant, attendre la venue d'un de ces spécimens en vain, de trop longues soirées de décembre ou elle s'endormait finalement, d'épuisement.
Elle marche tant et si bien qu'elle se retrouve à l'autre extrémité de pont. Elle qui avait été saluée d'un ami nocturne au début de sa traversée. Elle devait réellement faire une croix sur cette rencontre qu'elle espérait de tous ses vœux ? Dvora posa sa main libre sur le garde-fou dans un volte-face assez théâtral. C'était donc là tout ce que ce pont avait à lui dire, tout ce qu'il avait à lui offrir. Elle commença à toiser les vieilles pierres du pont, d'un œil dardant. La joaillière défiait le pont de la décevoir, de lui montrer qu'elle ne serait pas exaucée. Une voix en elle s'insurgea, pas même un bête Brutalibré ? C'est ce moment précis que choisit un jeune Passerouge pour estimer si la chevelure de la jeune femme pouvait convenir pour un perchoir.
Surprise, bouche bée, elle n'osait plus bouger un muscle. Les petits mouvements secs du volatile faisaient danser devant ses yeux ses cheveux d'un bleu profond teinté. Une joie inextinguible lui saisit le torse, elle l'avait son symbole ! Il ne manquerait plus que de savoir l'attraper. Aussi délicatement que possible, Dvora attrape une Superball de son sac, presse une fois sur son bouton pour l'augmenter puis, toujours aussi précautionneusement, l'apporte auprès de son front pour la présenter au pokémon. « Vaudrais-tu bien de moi ? » lui demande-t-elle, incertaine. C'est qu'il ferait bonne figure aux côtés de son Zorua et de son Mysdibule. C'est qu'elle est presque venue exprès depuis ses riches appartements pour venir le rencontrer. Lui, qui a vécu libre jusqu'ici, pourrait-il se décider à l'accompagner ? Lui qu'elle veut voir en symbole, comment celui-là serait-il interprété ? S'agira-t-il plus d'un lien avec Lavinia et l'Empire, une façon d'assertir sa loyauté à la couronne ? Ou bien une manière à peine voilée de sursurrer : qu'on leur coupe la tête ?
Il semblerait que oui. Le petit Passerouge a l'air d'apprécier ta présence et il piaille gaiement à ta demande, vient picorer la ball pour y rentrer. Facile !
Capture • « Le mois d’avril est là, qui apporte avec lui, Une brise légère et cette aimable pluie. »
Vienne la nuit, Sonne l'heure
Elle se refuse d'y croire. Dvora peine à figurer que ce pokémon vient juste de rejoindre son équipe, qu'il pourrait devenir un futur compagnon. Il lui vient cette pensée insensée qu'elle aura eue du nez de prendre pour habitude de correctement entretenir ses cheveux, en dépit de toute mode ou obsession. Elle éclate de rire toute seule, non sans réfréner l'humidité qui lui vient aux yeux, en basculant exagérément sa tête en arrière. Reprenant substance, elle décide de libérer Osme de sa geôle et de la prendre dans ses bras. Il ne s'agit pas là d'un geste d'affection dirigé vers le pokémon, la Mysdibule est littéralement son objet transitionnel, son doudou. Osme ne semble d'ailleurs pas particulièrement réjouit par cette interaction, elle demeure d'une neutralité complète quant à la situation. La joaillière s'empresse quand même de présenter à l'ombre de sa mère leur nouvel acolyte. Le Passerouge rejoint directement son nid tout désigné en l'objet du crâne de Dvora, ce qui ne manque pas de la faire sourire à nouveau. C'est un vent de fraîcheur et un certain soulagement qui déferle sur la dresseuse.
Ce petit brin d'oiseau risquera sans doute de révolutionner les dynamiques de groupe à l'œuvre entre Dvora et son équipe. Elle ressent comme un profond soulagement d'avoir été si "bêtement" adopté par la créature, d'autant plus par le symbole en lequel elle l'aura érigé. Elle ne sait pas ce qu'il signifiera pour autrui, pas plus que ce qu'il pourrait signifier pour elle-même. Mais cela lui semble important, elle en prend toute la mesure. Ce pèlerinage qu'elle entreprend à la rencontre du peuple, des éminences dispersées sur le territoire de l'Empire, l'amène aussi à la rencontre d'elle-même. Ce n'est pas l'issue à laquelle elle s'attendait, mais elle touche du doigt la possibilité de se réinventer. Dvora entame une période charnière de sa vie, elle se transforme, se métamorphose, c'est comme si elle préparait lentement sa propre renaissance. La capture de ce Passerouge sonne le début d'une saison de transition. Nul ne saurait prédire quels seront les implications que ces changements, aussi subtils soient-ils.
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