Heureusement, ce n'était pas un examen de botanique... Vous avez obtenu le ruban des jardins extérieurs.
Menace Obscure
Vous avez rejoint la Menace obscure. Convaincu ou craintif, vous pensez pouvoir préserver votre existence... Ou épargner celle d'un proche. Sauver le monde et en devenir le héros. Dommage que plus personne ne sera là pour en être témoin...
Effleurer le divin
On dirait bien que vous êtes passé à côté d'un être mythique... Que vous l'ayez vu ou entraperçu, leur existence est bien réelle. Et maintenant ?
Perdue dans tes pensées, laissée à l'abandon face à ce panorama portuaire, regardant au loin les navires marchands et touristiques se pavaner sur l'eau. Une vision inspirante, un tableau marquant, un instant reposant. Fermant les yeux, tu te laissais l'opportunité de profiter pleinement de la brise caressant ta peau. Immunisée par le brouhaha locale, même si un bon nombre de gens se trouvaient autour de toi, tu étais à part, isolée de tous, en proie uniquement à tes propres réflexions.
Et c'était rafraîchissant à n'en point manquer. A force de courir pour traverser le monde, en quête de découverte, en quête de passion, tu en avais oublié de prendre le temps. De t'arrêter, de te ressourcer en laissant ton regard s'en aller aussi loin qu'il pouvait afin de percer l'horizon. Mais voilà... Toutes les choses surtout les meilleurs avaient une fin, bien souvent trop brutale à ton goût.
Lorsque tu rouvrais tes yeux, c'était un homme assez grand au visage planté d'un sourire presque crispé, micro à la main, qui se tenait devant toi. Tel un oiseau de proie, il avait trouvé la cible de sa chasse. Et c'était toi.
- Bonjoooooooooour Madame ! Vous auriez le temps de répondre à un petit sondage, quelques questions, rapides, ce sera pas long. Je vous le promet.
L'angoisse venait à te saisir sans vraiment savoir pourquoi. Tu avais rencontré des Pokémon surpuissant te faisant moins peur que cela et pourtant tu ne pouvais t'empêcher de fixer méduser le visage de cet homme semblable à une peinture des enfers. Plus que quiconque, tu étais capable de percevoir les micro-expressions, le faux du vrai sur un visage pourtant vêtu comme un masque.
D'autant que sa manière de parler, très crispante et précipitée, t'empêcher de vraiment le comprendre. Il déblatérait à vitesse grand V que ta lecture labiale n'arrivait pas à suivre et te contraignait de comprendre qu'un mot sur deux. Quelle idée d'interroger une sourde en même temps. Tu espérais simplement que quelqu'un vienne à ton secours alors que tu agitais tes mains pour dire que tu n'étais pas vraiment volontaire pour ce genre de chose...
Bien que ninja de formation et malgré le caractère sérieux de cette profession ancestrale, Shinichi aimait faire des bêtises. Il avait érigé cette activité au rang d’art. Et comme tout bon artiste, il s’enorgueillait dès lors qu’il produisait une œuvre d’exception. Notre protagoniste ne manquait d’ailleurs jamais une occasion de réaliser une production. De son avis qui n’était pas humble, tout était une question de timing. Dans ce monde éphémère et matériel, la bêtise parfaite s’inscrivait dans un moment volé, une inspiration fugace aussi perchée qu’imprévisible.
Imprévisible, la bêtise qu’il allait réaliser l’était en l’occurrence. Notre héros se baladait tranquillement près du port, à la recherche d’un spot de pêche quand il vit un journaliste alpaguer une jeune femme visiblement peu disposée à répondre aux interrogations de l’homme au micro.
En bon héros et parce qu’il ne manquait jamais une occasion de faire le guignol – qui plus est s’il était en direct –, Shinchi s’approcha, prêt à sauver la veuve et l’orphelin. « C’est pour la télé ? MAMAN JE PASSE A LA TÉLÉ ! » Vraiment le pire idiot. Impossible dès lors de soupçonner que cet homme était en vérité un espion.
« On est pas en direct … » « Ah mince. Bon. Pas grave. Vous m’interrogez ? Je suis pêcheur et j’ai plein de choses à raconter. PLEIN PLEIN PLEIN. Et je peux peut-être faire traducteur pour … Comment tu t’appelles ? » Madame au nom inconnu. Il ne la connaissait pas mais à en juger par ses traits et sa façon de réagir, il présumait qu’elle venait d’un autre pays et ne parlait pas la langue. C’était selon lui l’explication la plus plausible à sa gêne et à son « blocage » de tout à l’heure. Et malgré ses airs de grands guignol, Shinichi parlait un grand nombre de langue ! Il maîtrisait le Maestonien, les différents dialectes d’Asia, d’Europa et parlait même un peu le Russe ! … Bon. Il n’allait pas s’en vanter à la télé et garderait cette information pour lui mais il avait les bases !
« Du coup c’est quoi le but du jeu ? On doit citer des noms de capitale et si on gagne, on gagne quelque chose ? Ou alors il faut chanter une chanson ? J’aime chanter. LALALA ♫ » Dans sa tête, il participait à un jeu télé. « Et on gagne quoi ? UNE VOITURE ? » Et non. Malheureusement, il n’y avait pas de voiture à gagner, ni de Motorizard. Quelle tristesse !
McScoop pensait peut-être piéger quelqu’un aujourd’hui avec ses questions et ses méthodes journalistiques douteuses mais une chose était sûr, il n’allait pas piéger Shinichi. Oh ça non … Il avait affaire au roi de la bêtise et à l’auto-proclamé Yokai de la malice en personne. « Vas-y balance ta question mon gars. » Et il se mit à sautiller à la manière d'un boxer prêt à rendre des coups.
Gabriel Lalande
Rang B
ft. Alisma
640
700
Ruban Floral
Heureusement, ce n'était pas un examen de botanique... Vous avez obtenu le ruban des jardins extérieurs.
Menace Obscure
Vous avez rejoint la Menace obscure. Convaincu ou craintif, vous pensez pouvoir préserver votre existence... Ou épargner celle d'un proche. Sauver le monde et en devenir le héros. Dommage que plus personne ne sera là pour en être témoin...
Effleurer le divin
On dirait bien que vous êtes passé à côté d'un être mythique... Que vous l'ayez vu ou entraperçu, leur existence est bien réelle. Et maintenant ?
En l’occurrence, tu n'avais pas sursauté à l'approche du jeune homme, tu n'avais pas été prise au dépourvu face à ses paroles qui se voulaient fortes et audibles du port entier. Un véritable bout en train qui venait d’électriser encore plus la scène là où tu ne cherchais que tranquillité. Le visage décomposé en une émotion confuse, tu regardais la scène, tentant brièvement de décrypter l'échange entre les deux excités.
L'espace d'un instant tu venais à comprendre qu'on te prenait pour une étrangère ne parlant pas la langue. Il y avait une part de vérité dans cela et alors tu te tentas vainement à utiliser tes mains pour communiquer sachant pertinemment qu'il n'y avait aucune chance que les deux puissent parler le langage des signes.
- Pardonnez moi. Je suis sourde.
Tu t'essayais à un sourire avant de te résigner à sortir ton téléphone et à laisser la synthèse vocale parler à ta place, répétant chaque mot que tu écrivais dessus. Tu n'avais pas honte de qui tu étais, mais tu étais bien forcée de constater que cela avait son lot de contraintes aussi. Enfin ça, tu le savais déjà.
- Une handicapée..? Oh mais ça va être excellent pour l'audimat ça ! Euh je veux dire, oh quel malheur jolie dame !
Il avait essayé de ruminer dans sa barbe bien qu'il en était dépourvu avant de reprendre le fil de la discussion. Le Ninja l'embêtait clairement, il n'avait pas besoin d'un pitre pour son interview mais de drame, de sensation, de tragédie ! Tu étais la proie parfaite ! Pas l'autre larron se disait-il.
- Partez délinquant ! Vous ne voyez pas que je discute avec cette demoiselle ! Si vous nous dérangez pas, j'appelle la police ! Pas vrai jeune femme ?
- Moi il ne me dérange pas.
Le son de ton téléphone venait à sonner comme un glas s'abattant sur sa petite personne détestable. Le journaliste n'avait désormais plus le choix ! Soit, c'était son métier après tout que de tourner la vérité à son avantage se disait-il à nouveau.
- Très bien jeune homme. Vous êtes pécheur c'est bien ça ? Est-ce que vous pêchez pour vous-même ? Pour votre plaisir ? N'avez vous pas honte de tuer des créatures n'ayant rien demandé alors qu'il existe bon nombre de moyen pour se nourrir ?! Vous êtes d'une violence sans nom !
De ton côté, tu lisais avec un certains embarras cet échange des plus lunaires sur les lèvres des deux protagonistes.
Shinichi maîtrisait bon nombre de langues et avait même quelques bases en langue des signes ! Malheureusement, il ne maîtrisait pas la langue des signes locale ! Car de ce qu’il avait appris à l’école, la « langue des signes » n’était pas unique et différait en fonction de chaque région. En l’occurrence, lui comprenait – très partiellement – celle d’Asia et non celle « parlée » par l’inconnue. Dans ces conditions, difficile de faire la traduction mais la demoiselle allait se débrouiller et utiliser la technologie pour palier à son handicap.
« Eh. Je suis pas un délinquant ! » Aux dernières nouvelles, faire le guignol n’était pas un délit ! Ceci-dit et bien qu’il n’avait rien fait de mal, Shinichi s’apprêtait à détaler. Pour cause, le pêcheur avait la police en horreur – surtout celle du coin – et ne voulait pas s’attirer des ennuis. Il put néanmoins rester grâce à l’intervention de l’inconnue dont il ignorait toujours le nom. Évidemment, il ne put s’empêcher de ponctuer cette « petite victoire » d’un : « Et bim dans les dents ! »
Et c’est ainsi que le combat commençait. Enfin ; l’interview. « Mais t’es quoi toi ? Un dangereux anti-spéciste bolchevique ? Normalement, on pose des questions sans juger l’interlocuteur ! C’est pas déontogolo … Déonto. » Le mot dans cette langue était un poil trop compliqué pour lui. « T’as compris » Il avait compris. Tout le monde avait compris. « Je pêche par passion. Et je tue pas grand-chose si tu veux savoir ! On relâche les prises à la fin des concours, espèce de tocard ! Toi par contre, tu flingues le bon sens et le discernement à chacune de tes phrases ! Allez à moi. » Et bim. Encore une fois. « Tu es journaliste pour quel journal ? Je connais du monde figure toi ! » Par « du monde » il entendait « deux personnes ». Riley et Aitana, deux journalistes avec lesquelles il avait pu travailler dans le cadre de ses activités de super ninja !
« Et une autre question pour madame. » Parce que oui, Shinichi s’improvisait journaliste désormais ! « Le lait avant ou après les céréales ? » En voilà une vraie question importante, voire même essentielle ! Il se tourna vers l’homme au micro et déclara : « Voilà. C’est ça que les vrais gens veulent savoir ! Moi je pose les vraies questions, celles du peuple. Prends en du Grainipiot mon gars. » Bac+8 journalisme, option géopolitique et arts anciens.
Gabriel Lalande
Rang B
ft. Alisma
640
700
Ruban Floral
Heureusement, ce n'était pas un examen de botanique... Vous avez obtenu le ruban des jardins extérieurs.
Menace Obscure
Vous avez rejoint la Menace obscure. Convaincu ou craintif, vous pensez pouvoir préserver votre existence... Ou épargner celle d'un proche. Sauver le monde et en devenir le héros. Dommage que plus personne ne sera là pour en être témoin...
Effleurer le divin
On dirait bien que vous êtes passé à côté d'un être mythique... Que vous l'ayez vu ou entraperçu, leur existence est bien réelle. Et maintenant ?
Tu clignais des yeux à répétition, passant ton regard de l'un à l'autre dans cet échange de plus absurdes. Tu étais venue observer le panorama, tu te trouvais désormais prise entre deux feux. Tu l'avais un peu cherché cependant lorsque tu n'avais pas profité de cette valse endiablée entre les deux pour t'échapper discrètement. Médusée, tu te demandais cependant jusqu'où cela allait mener. Tu peinais d'ailleurs misérablement à suivre avec précision la discussion. La vitesse de diction ajoutée aux propos incongrus des deux bougres rendaient cette conversation pénible à comprendre...
- Ce n'est pas à vous de poser les questions, c'est à moi. Insolent !
Le journaliste, embêté par les interventions constantes du jeune homme tentait tant bien que mal de reprendre le cours des évènements en mains. Cependant, lui comme l'autre, ils ne semblaient pas vouloir lâcher le morceau. Malheureusement pour toi, le morceau en question c'était bel et bien ta personne.
- Je ne mange pas de céréale...
Quitte à être prise constamment au dépourvue, autant t'amuser un peu. Après tout, ne pouvait-on pas tirer quelque chose d'agréable de cette évènement ? Contrainte de constater qu'ils étaient plutot divertissements les deux, si bien que tu te retrouvais à vouloir savoir qui aurait le dernier mot.
- Ce n'est pas la question ! Enfin. Et vous là, gourgandin ! Vous parlez au nom du peuple ? Qu'entendez-vous par-là ? Les citoyens de l'Empire serait le seul peuple qui compte à vos yeux c'est cela que vous sous-entendez ?!
Étonnée. Même toi tu étais capable de comprendre qu'il passait du coq à l'âne très vite, mais en même temps cela pouvait un peu se justifier. Le jeune homme était tellement insistant dans ses interruptions qu'il faisait chanceler tout le plan de Mcscoop. A croire que d'une manière ou d'une autre, il aurait forcément dévier sur ce genre de sujet. Sauf qu'ici, il le faisait de manière maladroite et dédaigneuse. Finalement, ce jeune homme était une véritable aubaine pour toi. Avec ton handicap et ta naïveté parfois flagrante, tu serais sans doute tombée dans le piège. Bien qu'il était encore trop tôt pour tomber en conjecture. - Voyez ce malandrin ! Il ose m'attaquer et essayer de me censurer !
Elle ne mangeait pas de céréales. Voilà une information hyper intéressante ! Shinichi prit son calepin imaginaire et se mit à noter. Il fit des mouvements semblables à ceux que feraient un homme écrivant sur un carnet mais … Il n’avait ni carnet, ni stylo. « Oui, je vois. Pas de céréales. Incroyable. Nos lecteurs seront ravis d’apprendre ça. Mais du coup, plutôt œufs et bacon le matin ? » Vraiment, Shinichi aurait fait un excellent journaliste, le meilleur de la région. Peut-être même du monde. Et tandis que M. Scoop tentait de « piéger » notre héros, ce dernier répondit du tac au tac : « Je suis même pas citoyen de l’empire, idiot ! Je viens d’Asia et j’ai pas la nationalité. Je suis là juste pour faire des concours de pêche. D’ailleurs, je suis connu dans mon pays ! » C’est faux. Il n’était ni connu ici, ni ailleurs. Certes son titre de pêcheur professionnel était bien réelle mais de là à dire qu’il s’agissait d’une célébrité, pas du tout !
« Censu-quoi ? Je suis pas une sangsue. T'es bizarre toi. » Si. Il était une sangsue. Quant au mot qu'il avait mal saisi, il s'agissait de "censurer" ... Il l'avait compris. Mais il préférait faire comme si.
Shinichi arqua un sourcil avant de demander à la jeune femme : « Il a des problèmes votre copain ! Mais dites moi. Du coup. Continuons l’interview. Vous êtes qui ? Vous faites quoi ? Et surtout. Que pensez-vous des rollers ? » La dernière question revêtait pour Shinichi une importance capitale. Il avait vu plus tôt dans la semaine une vidéo dans laquelle un savant d’Afrika philosophait sur la nucléarité des rollers et il souhaitait avoir l’avis d’une érudit du coin. Car oui, la jeune femme lui parut érudit.
« Dites, vous êtes intelligente ? Vous avez une tête de fille intelligente. Genre, oooouuuuh, j’ai un big brain. » Et il fit un mouvement avec ses mains, comme une explosion de cerveau. Vraiment, Shinichi n’en avait plus rien à faire. Il faisait n’importe quoi, le tout sous le regard médusé de McScoop qui se demandait qui était ce fou furieux.
« Moi en tout cas, je suis un génie. En toute modestie bien sûr. » Bien sûr. Toute modestie, tout bien tout honneur ; un génie de la bêtise mais un génie quand même. D’un point de vue extérieur, il était difficile de savoir ; faisait-il exprès d’être à ce point idiot ou était-il simplement demeuré ? Un peu des deux en vérité.
Gabriel Lalande
Rang B
ft. Alisma
640
700
Ruban Floral
Heureusement, ce n'était pas un examen de botanique... Vous avez obtenu le ruban des jardins extérieurs.
Menace Obscure
Vous avez rejoint la Menace obscure. Convaincu ou craintif, vous pensez pouvoir préserver votre existence... Ou épargner celle d'un proche. Sauver le monde et en devenir le héros. Dommage que plus personne ne sera là pour en être témoin...
Effleurer le divin
On dirait bien que vous êtes passé à côté d'un être mythique... Que vous l'ayez vu ou entraperçu, leur existence est bien réelle. Et maintenant ?
Autant se laisser guider par la marée de chaos qui avait déferlé sur ta petite personne. Si tu n'aimais pas le ton méprisant du journaliste, tu pouvais apprécier la candeur et l'énergie du jeune homme. D'ailleurs celui-ci était sans doute la Némésis parfaite du journaliste si bien que pour la première fois, celui-ci vint à clouer le bec pendant de longues minutes tout en ruminant sa frustration. Sans doute préparait-il un mauvais plan, mais de ton côté, tu te contentais d'afficher un air un peu décontenancée. Soit. Suivons-le ! Un peu de folie dans ta vie, tu en avais sans doute besoin.
- Je suis une touriste. Je venais visiter l'endroit. Les rollers... ? Je n'en ai jamais porté.
Et vu le talent négatif que tu avais, tu serais capable de te vautrer tête la première à peine les avoir enfilé. Non. Il valait mieux que tu restes les deux pieds sur la terre ferme. Là était le problème des montagnards comme toi. Vous aviez une très bonne capacité à résister aux conditions météorologique, mais un sens de l'équilibre franchement désastreux. Ou peut-être que c'était simplement toi... ? Sans doute. Tu n'étais pas vraiment du genre à te perdre en randonnée avec d'autres personnes de toute manière. Et encore moins à faire du roller avec eux.
- Intelligente ? Je ne connais pas plus que la moyenne.
De la fausse modestie ? Peut-être un peu. Tu étais une vraie tronche lorsque tu t'intéressais à un domaine. Il suffisait simplement que tu en éprouves un peu d'intérêt. Et lui était un génie ? Face à cette phrase, tu ne pouvais t'empêcher de lâcher un rire sincère. Non pas pour te moquer, loin de là, simplement car il disait cela avec une conviction en apparence inébranlable. Comment remettre en doute sa question ? D'autant que d'entre vous deux, c'était lui qui avait réussi à se débarrasser habilement du journaliste véreux qui allait tôt ou tard refaire surface dans la conversation.
- Et vous ? Vous venez d'Asia c'est bien ça ? Comment c'est chez-vous ?
C'est bien la première fois que tu croisais un étranger d'aussi loin. Évidemment tu avais mille et une questions à lui poser, mais pas forcément la parole pour y arriver. Alors tu te contentais du plus simple. Asia... Tu ne pouvais que rêver d'un jour explorer ces contrées. Apparemment, la culture y était drastiquement différente qu'ici. Tellement de chose à voir et à découvrir. Mais à défaut, tu avais là son représentant !
- Vous préférez être chez-vous ou ici ? Cela ne vous manque pas ?
En l'espace de quelques secondes, tu t'étais toi aussi improvisée journaliste ! Mais tu éprouvais un véritable intérêt à en connaître les réponses ! Tu le savais, toi et ce jeune homme trop bruyant pour n'importe qui d'autre, vous pouviez être des bons amis.
« Tu n’as jamais fait de rollers ? Quelle tristesse. » Elle ne mangeait pas de céréales, ne faisait pas de rollers, que faisait-elle au juste ? Il plissa les yeux, jugeant son interlocutrice. « Hm-mh. » Pas plus que la moyenne. Oui bien sûr. Décontenancé, Shinichi se gratta machinalement la tête. De son côté, le journaliste resta silencieux et, comprenant bien qu’il ne tirerait pas grand-chose des deux gus ici présents, tenta de prendre la poudre d’escampette. « Hop hop, mon brave, restes ici ! Tu dois finir l’interview. Enfin. Mon interview. » Il s’agissait ni plus ni moins que d’une prise d’otage. Le pauvre Scoop n’avait pas anticipé ça. Lui qui pensait être le journaliste était devenu le cameraman/scribe.
« Je viens effectivement d’Asia. Comment c’est chez moi … Alors. Je viens d’un petit village de pêcheur, un endroit magnifique, où les poissons pullulent. » Allez savoir pourquoi, il se mit à faire des bruits de poissons et à imiter le son qu’ils faisaient une fois sorti de l’eau. « Pas loin, il y a des temples, le temple du dieu soleil ; du dieu de l’eau, bla bla bla. C’est très joli, très … Plein d’herbes. En fait c’est juste mieux qu’ici. » Voilà, au moins c’était clair. Si ça n’avait tenu qu’à lui, il serait resté dans sa maison ! « Du coup, pour répondre à la question, je préfère être chez moi. Et oui, ça me manque. Les gens, la nourriture … En tout bien tout honneur, je trouve qu’ici vous êtes un peu … Un peu … » Un peu brusque ? Sauvage ? Énervé ? Speed ? Tout ça à la fois. « Enfin, vous êtes Maestonien quoi. »
Shinichi n’avait pas une bonne image des gens du coin. Il faut dire aussi que ces derniers n’aidaient pas. « Je suis ici parce que je suis un pêcheur professionnel et que pour faire carrière, il vaut mieux venir ici. Il y a plus de compétition. Figure toi que j’en ai gagné, précisément, des compétitions. J’ai un petit palmarès. Je suis célèbre ! » Célèbre, c’était un grand mot mais il ne mentait pas quant au fait qu’il avait en effet remporté des tournois !
« Et vous, vous faites quoi dans la vie ? Je suis doué pour deviner ce genre de choses … Attendez … Vous êtes … » Il utilisa son giga big brain et reprit : « Vous êtes serveuse. » Allez savoir pourquoi il avait dit ça. Quelques détails sur son visage, sur sa posture l’avaient amenés à penser qu’elle aurait fait une bonne serveuse.
Gabriel Lalande
Rang B
ft. Alisma
640
700
Ruban Floral
Heureusement, ce n'était pas un examen de botanique... Vous avez obtenu le ruban des jardins extérieurs.
Menace Obscure
Vous avez rejoint la Menace obscure. Convaincu ou craintif, vous pensez pouvoir préserver votre existence... Ou épargner celle d'un proche. Sauver le monde et en devenir le héros. Dommage que plus personne ne sera là pour en être témoin...
Effleurer le divin
On dirait bien que vous êtes passé à côté d'un être mythique... Que vous l'ayez vu ou entraperçu, leur existence est bien réelle. Et maintenant ?
Sous ses airs de joyeux lurons et ses réponses tout aussi incongrues, il vint à te déclencher un rire sincère, un rire franc. Un rire sans retenu qui vint à légèrement meurtrir ta gorge, peut habituée à être utilisée de la sorte. Tu l'appréciais pour la personne qu'il était. Il se comportait avec toi comme si tu n'étais qu'une personne quelconque. Pas différente, pas bizarre, simplement une personne. Tu le savais, ce n'était pas la faute des autres mais la tienne. Tu avais toujours été distance, isolée, solitaire. La faute à une incapacité à véritablement pouvoir te mettre dans la peau d'autrui. Tu avais de l'empathie, mais incompatible avec celle généralement admise chez les gens.
Toussotant alors, raclant ta gorge pour récupérer un peu d'air, le visage souriant, tu vins à te repasser tout ce qu'il avait pu te dire. Ce n'était pas simple de suivre un pareil flot de paroles aussi burlesques les unes que les autres mais tu avais réussi.
- Serveuse ? Peut-être dans une autre vie ?
Tu possédais cependant un manque non négligeable pour remplir les conditions du poste. Et puis mine de rien tu étais assez maladroite. Précise dans tes mouvements certes mais bien souvent tête en l'air. Et puis, tu n'avais pas l'endurance pour tenir un travail aussi physique quoi qu'on pouvait en dire de celui-ci.
- Non malheureusement je ne suis pas grand chose. Mais j'essaye de trouver ma voie !
Malheureusement la voie monotone et robotique de ta synthèse vocale ne pouvait pas transcrire l'entrain que tu essayais d'y mettre. Pas grave, le jeune homme bien que tout excité et en apparence candide, paraissait avoir une intelligence émotionnelle assez prononcée. Comment pouvais-tu dire cela ? Simplement car il avait réussi à te mettre à l'aise malgré l'agression du journaliste. Il avait réussi à te faire rire, et à briser la barrière naturelle que tu avais avec le monde, simplement en quelques phrases.
Il était doué et ce n'était pas pour te déplaire.
A la différence du fameux journaliste qui, retenu naturellement contre son grès, avait commencé à composer le numéro de la police locale ! Le pécheur allait devoir improviser sacrément vite car la perfidie du journaliste n'allait pas s'arrêter aussi facilement !
Malheureusement et sans surprise, Shinichi s’était fourvoyé. La demoiselle n’était pas serveuse. Il fit une grimace et regarda M. Scoop. « Il semblerait que mon sixième sens légendaire soit en panne. » Il avait essayé ! Dans d’autres circonstances, Shinichi aurait sûrement demandé à jouer à un jeu ; type devinette, charade mais l’inconnue révéla bien vite ne pas faire grand-chose de sa vie. Évidemment, notre héros utilisa son flegme – et son tact – légendaire et répondit : « Ah. Logique. J’avais oublié qu’il s’agissait d’une région de chômeurs. » Entre ceux qui cherchaient leur voie, ceux qui réalisaient « la quête des badges » et les gens, comme Arthur, qui de leur propre aveu était « freelancer professionnel » … Les Maestonniens n’étaient pas connus pour être particulièrement besogneux.
« C’est marrant quand même. On pourrait penser vu … Plein de choses … Que vous seriez à forcer des heures et des heures durant mais non. » Le régime en place avait beau être une dictature, ils restaient tout de même relativement bienveillant envers leur population de dangereux fainéants. Entre l’aide au logement et la prise en charge des soins. « Enfin bon ! » Il était temps de mettre un terme à l’interview. D’une car il n’avait plus de questions à poser et de deux car M. Scoop s’était décidé à balancer notre héros à la police. « C’était un plaisir de te rencontrer Madame qui cherche sa voie ! Sache que je suis, en tout bien tout honneur, un génie et un formidable conseiller. Si d’aventure tu as besoin d’aide, d’un conseil dans ta carrière, tu peux me contacter. Je suis célèbre, je crois que tu peux trouver mon numéro sur le grand internet. » L’internet était vaste, gigantesque. Shinichi n’avait pas de réseaux sociaux mais il avait gagné un concours il y a peu et son nom – ainsi que certaines de ses coordonnées – étaient publiques. Quant au fait qu’il soit capable de lui donner des conseils … Pour sûr, il pouvait dispenser ses idées, de là à dire que suivre les conseils de notre héros était la meilleure chose à faire …
Sur ces belles paroles, Shinichi effectua une courbette et laissa le micro au sol. Il était temps de partir en cinquième vitesse. Shinichi avait la police de cette région en horreur. Il faut dire qu’ils n’étaient pas connus pour leur bienveillance. Après s’être poliment inclina, il prit la poudre d’escampette et détala comme un lapereau. Qui sait, dans quelques jours peut-être recevrait-il un appel de la passante. À moins qu’ils ne se revoient dans d’autres circonstances.
Gabriel Lalande
Rang B
ft. Alisma
640
700
Ruban Floral
Heureusement, ce n'était pas un examen de botanique... Vous avez obtenu le ruban des jardins extérieurs.
Menace Obscure
Vous avez rejoint la Menace obscure. Convaincu ou craintif, vous pensez pouvoir préserver votre existence... Ou épargner celle d'un proche. Sauver le monde et en devenir le héros. Dommage que plus personne ne sera là pour en être témoin...
Effleurer le divin
On dirait bien que vous êtes passé à côté d'un être mythique... Que vous l'ayez vu ou entraperçu, leur existence est bien réelle. Et maintenant ?
Tu te retenais de rire à nouveau... Si ce n'était pas cruellement vrai pour toi. tu aurais pu faire une remarque là-dessus, défendre tout ces gens comme toi en quête d'avenir... Mais tu avais surtout trop abusé de ton côté. Tu étais incapable de faire bien des choses, mais tu t'étais rassurée dans la solitude, préférant vivre toute ta vie en tant que spectatrice que prendre le risque de te brûler les ailes. Tôt ou tard, cela finirait par se payer. Tu le savais, tu le craignais.
Mais bon, ce n'était pas là le propos de cette conversation. D'ailleurs celle-ci allait se terminer aussi rapidement qu'elle avait commencé. Ce génie auto-proclamé t'indiquait qu'il serait facile pour toi de reprendre contact avec lui si jamais. En utilisant l'internet. Malheureusement pour toi, tu n'avais même pas eu le temps de lui dire que tu étais véritablement une quiche en informatique. C'était à peine si tu savais utiliser ton téléphone pour autre chose que sa fonction synthèse vocale. D'ailleurs, tu ne communiquais presque jamais par sms avec tes amis.
Déjà car tu ne connaissais pas grand chose et... surtout pour ça en fait.
Enfin bref, tu n'eus même pas le temps de le remercier pour cet instant et de lui dire au-revoir que le bougre s'échappait déjà à grande vitesse. Une véritable pile électrique à l'énergie sans fin. Voulais-tu le revoir ? Assurément. Saurais-tu comment faire ? Pas forcément... A cela, tu venais donc à marquer un petit temps de pause avant de tourner ton regard sur le journaliste qui semblait vociférer des cris à son égard, lui ordonnant de rester là le temps que la police puisse débarquer.
Toi ? Tu étais clairement moins discrète et véloce que le pécheur mais tu vins à te servir de cette distraction pour te lever tout en poussant un soupir de fatigue. Et ni une ni deux, tu venais à partir d'un pas assez léger et lent. Quel drôle de rencontre... Tu voulais profiter du paysage et finalement tu n'avais même pas eu l'occasion d'assouvir ce besoin. D'autant que tu allais sans doute éviter le coin à l'avenir.
Sans cet homme, tu aurais passé un très mauvais moment avec ce journaliste. C'était sur.
Accueil
Portail
Calendrier
FAQ
Rechercher
Membres
Groupes
S'enregistrer
Connexion
Never-Utopia
