Méfiante...

Farouche, méprisante, suffisante... Tu es une femme aux multiples qualités, guidées à la fois par tes envies mais aussi par la logique. Étrangère hors de son pays, tu es née sur le sol de Mésopotamia mais a passé presque la majorité de ta vie au sein de l'Empire. La faute à des parents aux nationalités différentes, la preuve par ton nom sortant bien des sentiers battus à ceux donnés avec ton origine. Pourtant, la Mésopotamia ne t'a jamais quitté, que tu le veuilles ou non, tu l'as toujours porté dans ta chair.

Avec les autres tu es une peste qui n'accorde presque jamais son attention trop longtemps. Tu n'es pas gentille, tu n'es pas généreuse. Toute ta vie, tu as vécu avec cette gène au cœur, ce sentiment de ne pas avoir ta place. Peut-être que le nationalisme débridé de l'Empire ne t'avait pas aidé à t'intégrer en son sens, et pourtant... Qu'importe. Tu as grandis, tu as évolué, tu as mangé Empire. Tu as même fait ton service militaire dès l'aube de ta majorité, ayant grandement apprécie le moment malgré sa faible durée.

Tu aurais pu sans doute rejoindre les rangs suite à cela, trouver un monde dans lequel t'impliquer et grandir mais non. Une fois retournée aux griffes du monde, loin de ta famille, presque livrée à toi même, ton regard s'était très vite porté vers le côté sombre de ce monde. Un endroit souterrain, où la criminalité œuvrait à l'ombre des plus grands. Là où l'Empire n'avait que très peu de temps à consacrer.

La criminalité était devenue ta seule amie. Vol, pillage, trafic d'antiquité, tu avais toujours été médusée par ces œuvres d'art et la beauté intrinsèque qui s'y retrouvaient. Pourquoi t'en priver ? Fière de ton service, fière de tes capacités, tu avais cependant baissé ta garde beaucoup trop vite, et naturellement, on vint à te mettre la main dessus. Pour faire un exemple sans doute, on te condamna bien trop durement vis à vis de tes crimes, et tu te voyais déjà passer toute ta vie hors des rayons de ce soleil si cher à tes yeux.

On te laissa cependant une chance. La loyauté ? Tu n'en avais aucune. Du moins avant que tu ne développes celle pour le Prince. Cependant, ce que tu avais s'était ton pragmatisme et ta capacité d'adaptation. Autrefois criminelle, aujourd'hui vendue à la solde de l'autorité, tu confias tout ce que tu savais pour espérer obtenir la chance de sortir de là. Et cette chance, tu l'eus, lorsque William après plusieurs années à échanger et travailler avec toi solda ta peine et te proposas un sursis à ses côtés.

C'était comme être un lion en laisse, mais c'était bien mieux que d'être un lion en cage.

Puis, la sagesse et la douceur presque naïve du Prince avait réussi à te charmer, à briser cette carapace que tu t'étais forgée depuis longtemps maintenant. Évidemment, tu ne l'avouerais sans doute jamais au grand jour, bien trop fière et pédante pour cela mais ce qui aurait pu être des chaînes étaient pour toi une opportunité. De te repentir ? Peut-être. Tu étais toujours détestable et prête à pousser une mamie dans les orties s'il le fallait, mais peut-être pouvais-tu servir à quelque chose de plus grand dans la vie. Plus grand que toi ? Impossible. Mais tu voulais aider aux ambitions de William qui était devenues les tiennes.

De toute façon, tu n'avais pas le choix. C'était là le contrat de sang que tu avais signé avec lui. Ta plus grande crainte était qu'il te tourne le dos une fois assis sur le trône. Qui voudrait s'enticher sur le long terme d'un chien enragé, ancienne criminelle qui plus est ? Si ce n'était un idiot un peu trop bon pour son propre bien.

Qu'importe. Tu te salirais les mains pour pas qu'il n'ai à le faire s'il le fallait.