L'envol, il prenait tout un autre sens dans la cadence chaotique que provoquait l'écho de ses pas; il était plus aisé de le suivre, bien plus facile de le rattraper que dans cette autre vie qu'il appellait désormais "autrefois". Victoire était certainement plus aguerri, forgé de nouvelles expériences qu'il ne lui avait pas encore confié.
Sans aucun doute il avait avancé alors que de l'autre coté se tenait un phénix du nom de Vance : oiseau de mauvaise augure qui renaissait après une longue pénitence; une jambe adroite, l'autre seulement erzatz d'un idéal passé. Sa démarche avait perdu de sa grâce tandis que son visage était désormais habité par une affreuse fresque : accompagné de son affreux sourire factice se tenait désormais une balafre souvenir-violent rappel à sa nouvelle réalité.
Donc, Rue ?
Le silence se brise, le major pointe la créature qui se tenait entre eux. Le petit chien ne semblait pas avoir beaucoup changé.
Le vent paraît strident à ses oreilles. La région est désagréablement familière, et la compagnie — bien que plus plaisante que celle d’antan — le pousse à mordre l’intérieur de ses joues. Par intermittence, les molaires s’agrippent à la chair déjà tendre et Victoire n’en laisse rien paraître, se contente d’avancer au pas du Major et d’en compter silencieusement le rythme.
Victoire sait le changement inévitable ; il en a accepté la fatalité chaque fois que ses habitudes ont été mises à l’épreuve, s’est accoutumé au moindre détail qui méritait alors d’être bouleversé. De fait, à la visible démission du Major, il n’a pipé mot, a demeuré dans les rangs terriblement stricts de l’armée sans que la moindre question ne glisse entre les lignes de ses lèvres. Le voir retrouver son rang à la seule force de ses exploits aura malgré tout été un soulagement des plus foudroyants ; non pas par affection — il n’a jamais pu se vanter d’être particulièrement proche de son supérieur — mais par souci de conserver l’agréable équilibre de la hiérarchie.
Le silence ne lui paraît pas inconfortable. C’est lorsqu’il est rompu que la surprise craquelle le marbre prudent de son visage, un court instant ; Rue réagit lui-même plus violemment aux mots du Major, un unique aboi curieux quand son nom est mentionné. La question est trop concise — Victoire n’en saisit pas la teneur. L’intérieur de sa joue geint presque. « Ah. Oui ? Rue. La queue du pokémon s’agite. Qui y a-t-il, Major ? »
pour la mj
TALENT : spé type ténèbres
victoire provost & vance errington
Maître du Jeu
Rang EX
ft. celebi
9999
18569
Préouverture
Vous avez participé avec succès à la préouverture ! Tout est une question de timing...
De la vieille école
Bon anniversaire ! Plus d'un an ici, ça se fête. On espère que vous avez plein de beaux souvenirs ici !
(petite précision pour le talent plus-one, il te permet de faire 4 apparitions par capture au lieu de 3, mais pas d'avoir un pokémon de plus à chaque apparition hehe)
Que souhaitez-vous faire ?
> LANCER UNE POKÉBALL > RELANCER > ABANDONNER
Prismillon ★
rang C
Motisma ★
rang D
Métamorph ★
rang C
Vance Errington
Rang A
ft. yoo joong hyuk (orv)
1070
415
Préouverture
Vous avez participé avec succès à la préouverture ! Tout est une question de timing...
Campagnard
On dirait bien que vous avez été impliqués dans quelque chose de plus grand que vous... Et que vous y avez survécu ! Pas trop traumatisé ?
De la vieille école
Bon anniversaire ! Plus d'un an ici, ça se fête. On espère que vous avez plein de beaux souvenirs ici !
Targuer le major d'être "maladroit" n'est qu'un euphémisme pour qualifier ses affreuses conversations : Vance ne s'émeut pas comme il ne communique point ce qu'il ressent.
Le temps à l'armée et les déceptions l'ont toujours un peu plus renfermé et maintenu sur le qui-vive : ce n'est pourtant ni de la pudeur ni de la timidité. Le Major serait sans doute abrasif s'il ressentait le besoin de se plaindre ou de critiquer. La raison de son silence est bien plus simple que tout ceci : il a simplement oublié comment exprimer ce qu'il ressentait. Poser les mots pour expliquer ses afflictions, son coeur maladroit, les battements irréguliers, les yeux qui chercheraient maladroitement une quelconque ancre de stabilité : il n'en sait rien de ce que c'est ou de ce que ça pourrait être; la mélancolie d'être de retour chez lui, peut-être.
Il n'a pas changé.
L'envie de carresser le pelage du petit animal traverse son esprit mais sa main s'arrête en cours de route; indécise, troublée comme le regard du major qui se perdait dans le paysage en coucher de soleil. Quelque chose était différent. Pourtant l'air était toujours aussi frais, et le bruissement des arbres de cette clarière n'avait jamais changé.
Le calme n’est pas désagréable — il fait tanguer Victoire dans un rythme presque apaisant, jusqu’à ce que le silence rompu par son supérieur ne fasse tressauter les muscles de ses doigts ; regard alors porté vers Rue, l’incompréhension difficilement discernable dans la neutralité de son visage.
Victoire a toujours eu cet intime besoin de comprendre toute émotion qui l’habitait. Non pas pour mieux les épouser, mais plutôt pour en maîtriser la manifestation — et son admiration pour le major a été l’une des premières à être décortiquées, mais surtout la seule qu’il n’a pas su expliquer. Le respect qu’il éprouve à l’égard de ses autres dirigeants n’a pas tendance à laisser l’arrière de sa nuque inconfortablement chaud.
Il n’a pas changé. Et ses yeux tournés vers l’animal sont presque tendres, habités par la lointaine lueur d’une affection qu’elle se refuse à exprimer trop ouvertement. Victoire racle le fond de sa gorge. « Par souci de praticité. Il m’est plus utile lorsqu’il est chétif. » C’est, en un sens, un demi-mensonge — ou, du moins, une partie de la vérité. Si l’évolution de Rue a été avortée, ça n’est essentiellement que parce que son entraîneur le préfère tel qu’il est.
Toi non plus, et son cou brûle un instant, sous le col bienvenu de son uniforme. « Je n’en ai pas ressenti le besoin, Major. La réponse est tiède. Il enchaîne. Vous, si. En d’autres circonstances, peut-être aurait-ce été une tare ; mais Victoire se surprend à apprécier les lignes plus dures encore du visage du major Errington, à estimer celle, plus cruelle encore, de la cicatrice qui longe feu son oeil. Son regard s’attarde trop longtemps sur l’autre ; il le détourne maladroitement, se prétend happé par la faune alentour. J’imagine que les circonstances s’y prêtaient. »
Rue s’agite un peu, confus par les gestes des deux humains. Lui aussi connaît la région. « Il vous apprécie. Un constat qu’il estime lui-même idiot, mais auquel il permet de combler la quiétude des lieux. Vous pouvez le toucher, si vous le désirez. » Les mots s’échappent en un seul souffle empressé, le dos si droit que les vertèbres s’alignent trop parfaitement pour ne pas déranger ; l'œil fixé sur la route, Victoire ronge l’intérieur de sa joue et se lamente sans un bruit. Il ne comprend toujours pas, et accepte cette fatalité avec autant d’aise qu’il a accepté celle de son impuissance sur le cours du temps.