L’aventure ne s’arrête jamais.

« Tada. Tada. Taaaaaaa ♫ »
Shinichi gambadait joyeusement près du littoral, à la recherche d’information concernant le coquillage qu’il avait trouvé quelques semaines plus tôt. À défaut de se rendre utile d’une quelconque façon ou bien d’espionner – il manquerait plus que ça –, il allait vivre sa vie de pêcheur.
« Wooo HERE SHE COMES. SHE’S A MANEATER. »
Si d’aventure les poissons venaient à manquer et les océans venaient à s’assécher du fait du réchauffement climatique, il pourrait au moins se reconvertir en chanteur. De son avis qui n’était pas humble, il était un génie de la chanson.

« Simu … » Hashirama n’était pas de cet avis. Bien qu’il ne soit pas pourvu de pareil organe, Shinichi avait cassé les oreilles de son Pokémon durant tout le trajet. Et voilà que le pauvre Pokémon roche se mit à faire part à de son désarroi. La complainte du végétal. Le saule pleureur en quelque sorte !

« OK. J’arrête. Mais on fait quoi si on peut pas chanter ? » Parce qu’on se le dise, il n’y avait pas grand-chose à faire. Alors Shinichi se mit à faire des claquettes, à sautiller tout en cherchant une piste qui n’existerait de toute façon pas. Il avait appelé Victoire, demandé l’aide d’autres chercheurs mais eux aussi étaient tous aussi incompétents qu’inutiles ! Il ne pouvait compter que sur lui même.

« Aaaah ! » Oups. Il trébucha sur le sol rocailleux. Comme quoi sautiller comme un dératé n’avait pas que du bon ! Le pauvre Shinichi se fit une écorchure mais se releva aussitôt ! LES ALÉAS DU DESTIN NE PEUVENT ARRÊTER LE ROI DES AVENTURIERS.
« Halte vilain caillou ! Tu ne vas pas m’arrêter dans ma noble quête ! »
Une péripétie digne des légendaires Arthurienne, pour sûr. Shinichi avait affronté un caillou … Et avait perdu ! Mais qu’importe. Doté d’une force de caractère hors du commun il se releva et continua sa route vers … Il ne savait trop où. Bientôt, il tomba sur une cabane qu’il reconnut comme étant celle d’un pêcheur. À l’extérieur se trouvait en effet le bateau de ce dernier, une embarcation modeste mais robuste !

Notre héros toqua donc à la porte de l’inconnu et se présenta. Il lui montra par la suite le fameux caillou/coquillage/fossile/allez-savoir-quoi et … N’obtint aucune information. Tant pis ! Les randoms croisés dans la rue n’étaient pas plus disposés à aider le Kitagawa que les personnes un tantinet plus vivantes et actives.
« Je marche seul ! Sans témoin sans personne ! Que mes pas qui résonnent, je marche seul. En oubliant les heuuuuuuu- »
Son Simularbre arqua son sourcil imaginaire ce qui fit s’arrêter illico notre héros.
« Okay d’accord, j’arrête. » La chanson était néanmoins adaptée ! D’ailleurs, la nuit venait de tomber. Par principe et dans l’espoir d’être aidé – autant dire qu’il pouvait toujours courir – il demanda au pêcheur de la cabane s’il pouvait emprunter son bateau moyennant une bien belle somme. Et là encore, il pouvait aller se faire peindre.

« Il était un petit navire qui n’avait ja-ja-jamais navigué oyé oyé ! »
Trop tentant. Shinichi ne pouvait s’en empêcher ! Il continua donc sa marche erratique dans l’espoir que quelque chose se produise. Et afin de tuer l’ennui il se mit à compter les étoiles :
« CAN WE PRETEND THAT AIRPLANES IN THE NIGHT SKY ARE LIKE SHOOTING STARS. »
La la la ! Il ne connaissait pas la suite de la chanson et se mit donc à fredonner des paroles au pif, dans l’espoir d’être le plus précis possible ! À défaut d’avoir les paroles dans leur entiereté, il avait au moins l’air ainsi que le refrain et c’était bien assez au regard de notre héros qui continuait son avancée héroïque vers … Rien du tout.

« Haato no ya de hito wo koi ni otoshita ♫ »
Le voilà même qui chantait dans une langue étrangère. Du moins étrangère pour les gens du coin car de son côté, il s’agissait de son dialecte maternel ! Un vrai poète ce Shinichi, à travers les océans, le temps et l’espace, il chantait.

« Il est une heure du matin. Wow. Des heures et des heures d’exploration dans un endroit où il ne s’est rien passé. Je crois que c’est l’heure de rentrer à la maison. Au moins il y a du poulet qui m’attend. » Une réflexion bien noble et bien vraie de la part du plus grand aventurier de l’histoire. Et c’est donc sur cette bien grande réflexion et après cette aventure riche en rebondissement – il faut dire qu’il a affronté un caillou sur son chemin - que notre héros rentra chez lui afin de retrouver son lit.
« I only love my bed and my mom I’m sooorry ♫ »
Et encore une petite dernière chanson pour la route.