Plutôt cinq heures, même. Falkor a beau être rapide, il ne vole pas de la même manière qu'un oiseau et prend un peu plus de temps en comparaison. Mais vous foncez en ligne droite. Le vent siffle et il fait très froid mais heureusement, tu portes ta tenue de vol. Un pantalon chaud rentré dans une paire de bottes montantes fourrées. Ainsi qu'un manteau en cuir épais doublé de laine de Moumouton t'isolant parfaitement des températures des nuages.

Même si c'est imprévu, même si ça chamboule tous tes plans pour la journée et même la semaine à venir, tu es ravie de faire ce trajet. Autant parce que tu aimes passer du temps avec tes Pokémons sans rien autour de vous que parce qu'à la fin du vol, tu trouveras ton cousin que tu n'as pas vu depuis trop longtemps. Et la présence de ta famille prends une place de plus en plus importante ces derniers mois, t'aide à surmonter les temps de trouble qui planent au-dessus de vous.

Tu penses à plein de choses sur le chemin et c'est finalement sans trop t'en rendre compte que tu commences à apercevoir l'océan atlantique à l'horizon. Quelques dizaines de minutes plus tard, vous voilà au-dessus de Syene, cette ville côtière autrefois si charmante et qui lutte aujourd'hui contre l'industrialisation et l'installation de riches maestoniens. Tu signales ta présence aux autorités aériennes, communiquant par quelques simples signaux ton intention de te poser dans le port. On te laisse continuer et tu scrutes les rues depuis les cieux, puis le port.

Difficile de manquer la silhouette cubique du champion depuis les airs, sans parler de sa tignasse agitée par les embruns de l'océan. Réaffirmant ta position sur le dos de Falkor, tu te penches légèrement en avant pour lui signifier de descendre en douceur. Après tout, un Ptéra qui pique à toute vitesse en plein milieu du port serait sans aucun doute un élément perturbateur dans la paix idyllique instaurée par l'Empire. Alors vous descendez lentement, en cercles larges, comme le fond les Corvaillus qui transportent les civils. Et une fois descendue du dos reptilien, tu flattes son museau et le remercies, ignorant les regards suspects, inquiets et apeurés des passants qui se sont écartés pour te laisser atterrir. Ce n'est qu'après lui avoir donné un morceau de viande acheté avant le départ que tu demandes au Ptéra de rentrer dans son Hyperball, à regret, comme d'habitude.

La température remonte rapidement et tu enlèves tout ton attirail d'aviation - lunettes, bonnet et gants de cuir - pour ranger ça dans ton sac déjà presque plein. C'est que tu n'étais pas allée à Corvinium pour rien, mais pour faire les courses ! Tu ouvres ta veste et inspire un grand coup l'air marin auquel tu mets toujours quelque temps à t'habituer. Le vent secoue tes cheveux courts et fait perler une petite larme au coin de chacun de tes yeux alors que tu t'étires, le corps tout engourdi. Puis tu t'avances, le silhouette imposante n'étant plus qu'à une vingtaine de mètres, au bord de l'eau. Tu arrives dans son dos et siffle un coup sec une fois que tu n'es plus très loin. Un main sur la hanche, l'air fatiguée mais le visage rayonnant d'une véritable joie, tu écartes finalement les bras lorsqu'il se retourne, l'invitant à te rejoindre pour un énorme câlin. ▬ Je suis tellement contente que tu sois là.