Comme à ton habitude ces derniers temps, tu marchais dans des territoires dont tu ne connaissais rien. L'écho normalement présent dans les grottes de ce genre n'atteignait nullement ton esprit, ce qui ne facilitait pas ton exploration. Incapable de savoir dans quoi tu t'engageais, tu ne faisais que marcher là où ton cœur te menait. Évidemment, tu avais tes côtés Rodin, ton Zarbi qui ne manquait jamais de te suivre dans tes aventures incongrues. A défaut d'avoir mieux à faire, tu t'étais prise de cette lubie de voir de tes propres yeux ce monde en évolution constante.
Non pas que tu en avais marre de n'être qu'une simple spectatrice, mais tu n'avais comprit l'importance de vivre ta vie que depuis peu. Savoir observer ne voulait pas dire se contraindre à ce rôle, et être actrice de ta propre vie n'était pas une envie irraisonnée, loin de là même. Cependant, cette fois-ci, pas de Charles à tes côtés, il avait lui aussi ses occupations et il ne pouvait décidément pas être traîné dans toute tes lubies du moment.
A la différence de toi, il avait le potentiel pour devenir quelqu'un dans la vie. Auprès de l'Empire ou ailleurs, c'était à lui développer son futur, sans avoir à être contraint par le boulet que tu étais et qu'il se traînait aux pieds. Il ne se l'avouerait sans doute jamais, par amour envers toi, mais tu savais que tu n'étais qu'un fardeau pour beaucoup. Mais tu avais accepté ce fait, et tu vivais ainsi. Un fardeau qui passait le temps en marchant vers l'inconnu. Ce n'était pas si mal finalement.
Alors tu souriais, venant à poser tes premiers pas dans l'eau humide des grottes souterraines. Cet endroit ne ressemblait à aucun autre que tu avais pu voir par le passé. Malgré que tu avais toujours vécu dans un territoire aux paysages montagneux, tu n'avais que rarement fait ce genre de traversée souterraine de la sorte. Et naturellement, tu redoutais un peu ce que tu pouvais rencontrer. Certes, c'était grisant, mais c'était aussi angoissant, notamment à cause du fait que ta vision était très réduite en l'absence de lumière naturelle, et que la simple lumière de ton téléphone n'allait pas te guider encore très longtemps.
Décidément, tu avais le don pour te fourrer dans ce genre de situation. Toi, qui était censée être la plus intelligente de la famille, tu étais peut-être aussi la plus irraisonnée.
Il est là, tout tranquille, à éclairer son coin de la grotte. Il te remarque pas trop pour l'instant, occupé à faire briller tu ne sais trop quoi. Ou alors peut-être qu'il fixe juste un mur, j'en sais trop rien.
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Tu fixais le Lampignon qui semblait être comme absent. Un être à l'esprit résonnant en écho avec les parois de la grotte. Ainsi, tu restais dubitative, t'arrêtant quelques minutes devant lui sans même qu'il ne daigne t'adresser un quelconque regard. Même Rodin ne savait pas trop quoi faire face à lui. Etait-il seulement vivant ? Cela ne semblait pas bien dur de le capturer si l'envie t'en prenait mais tu gardais précieusement tes pokéballs pour toi.
Si cette chose avait trouvé la paix dans son existence, tu n'étais personne pour la lui enlever. Tu venais même à déposer un peu de nourriture à ses pieds, ne serait-ce que pour espérer le faire réagir mais face à l'absence d'un quelconque mouvement, tu te contentais d'hausser les épaules et de passer ton chemin. Un Lampignon aurait été un compagnon bien utile dans cet endroit très mal éclairé, mais tu avais déjà du mal à communiquer par toi-même, tu n'avais pas besoin de t'arracher les cheveux avec un être aussi amorphe en apparence.
Cependant, tu gardais un petit sourire sur ton visage, contente d'avoir croisé une forme de vie, aussi mollassonne pouvait-elle être. Car après tout, depuis quelques temps, tu avais compris que les rencontres avec d'autres Pokémon faisaient aussi parti des petits plaisirs trouvés lors de tes explorations. Ton Nucléos et ton Crocorible étaient tout deux des trésors que tu chérissais silencieusement, même si tu n'avais pas encore le talent pour pleinement coopérer avec eux. Ce n'était là qu'une question de temps et de pratique... Tu l'espérais.
D'ailleurs, alors que tu avais continué ta route, tu t'étais retrouvée dans une sorte de cul de sac. Une artère souterraine qui avait été bouchée par l'effondrement des parois. Pour autant, tu pouvais voir à travers les rochers, comprenant qu'au-delà se cachait un immense lac serti de plusieurs joyaux lumineux. Évidemment ta curiosité était-elle que tu ne pouvais simplement te contenter de rebrousser chemin, et bien que tu étais incapable de te libérer le chemin, tu venais à sortir ton Crocorible, en espérant un de sympathie de sa part.
Il ne t'avait pas reconnu comme une dresseuse digne de lui, mais grâce à toi il pouvait vivre sa vie bien loin de son désert. Un rêve qu'il n'aurait pas pu faire de lui-même. Ainsi tu penchais ta tête sur le côté, alors que Pandore, le Crocorible, commençait à frapper avec frénésie le bouchon de roche.
Mi, mi, mi mi ! Il lutte contre un truc dans une paroi rocheuse. Un caillou à récupérer ? Une partie de son corps coincée ? Tu es un peu loin pour le savoir... Mais peut-être pourra plus t'approcher et le découvrir ?
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Cette fois-ci ce n'était pas une plante qui te faisait face, ni même un Pokémon amorphe incapable de se mouvoir. C'était là un étrange petit caillou, manifestement vivant, qui se débattait de tout son saoul pour sortir de la paroi rocheuse dans lequel il s'était coincé. Intriguée, mais surtout enchantée par la beauté de cette petite créature, il ne t'avait pas fallut longtemps pour que tu prennes les devant une fois le chemin dégagée.
Ton Crocorible ne te respectait pas encore entièrement, si bien que tu ne pouvais pas le contrôler, mais tu pouvais lui tourner le dos aisément sans avoir peur qu'il ne t'attaque. Ce n'était simplement pas son genre et tu le laissais donc vagabonder à ses envies tandis que ton attention était toute tournée vers le Pokémon. Bien qu'un peu pitoyable à être coincé de la sorte, tu lui trouvais une beauté que tu n'avais jamais vu avant, s'alliant parfaitement avec les reflets éthérées de la grotte.
Ni une ni deux, tandis que tu te faisais la plus rassurante possible tu venais à avancer ta main pour calmer le Germéclat avant de poser l'autre au niveau de la paroi et voir si tu pouvais l'aider à s'extirper de ce trou dont il s'était lui même jeté dedans. Peut-être avait-il vu quelque chose ? Dans tout les cas, il était bien incapable de s'extirper seul de ce traquenard. Ce serait mentir de dire que tu n'étais pas amusée de la situation, mais tu compatissais aussi lourdement avec son triste sort.
Si tu n'étais pas là pour tenter de l'aider, il aurait été la proie de sans doute bien plus gros que lui.
Heureusement pour toi, tu manquais certes de talent global, mais tu étais douée avec tes mains et tu faisais preuve d'une délicatesse qu'on ne pouvait pas te nier. Ni une ni deux, tu venais à aligner le Pokémon de tel sorte à ce que son corps se désincruste au grès des aspérités de la roche.
Heureusement que tu étais là. Certes dans sa panique le germéclat laisse tomber quelques picots empoisonnés mais euh... fais attention c'est tout ! En tout cas, il est prêt à te suivre jusqu'au bout du monde pour ton aide !
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Heureusement, ce n'était pas un examen de botanique... Vous avez obtenu le ruban des jardins extérieurs.
Voir ce Germéclat aux couleurs éthérées se réjouir autour de toi ne te laissait pas indifférente, loin de là. Malgré le danger qu'il représentait, alors qu'il laissait retomber quelques picots infusés de son venin par-ci et là, tu ne pouvais que trouver en lui une beauté hypnotisante. Comme avec Rodin, ton Nucléos et ton Crocorible, le destin semblait l'avoir posé sur ton chemin comme si vous étiez fait l'un pour l'autre. Un lien que tu avais toujours eu du mal à ressentir avec quiconque chez les humains, si ce n'était ton frère. Mais même lui, finissait avec le temps par devenir bien différent de toi.
Il prenait une route sur laquelle tu ne pouvais pas le suivre, et tu perdais peu à peu ce ressenti que tu pouvais avoir avec lui. Mais avec ce Germéclat, tu avais l'impression de le retrouver l'espace de quelques instants. Pour autant, tu étais fidèle à toi même. Cela ne t'intéressait pas de capturer un Pokémon à la manière des dresseurs les plus directes. Tu avais toujours trouvé le fait de les enfermer dans des Pokéball comme étant dommage. Tu savais cela très souvent nécessaire, mais tu avais du mal à t'imaginer développer une quelconque relation de confiance avec un être que tu avais capturé sans son consentement.
Mais cette fois-ci, ce serait mentir de dire qu'il ne voulait pas venir avec toi. Clairement pas même. Voilà qu'il se frottait à tes vêtements et venait à se loger dans tes poches. Même s'il était de type poison, tant qu'il ne venait pas à répandre plus d'éclats derrière lui, tu pouvais facilement vivre ce genre de contact et c'était presque charmée que tu fixais ce petit être avant de te faire à l'idée de le rajouter à tes compagnons.
Tu n'avais jamais refusé personne voulant partager son aventure avec la tienne après tout.
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