Musique
Morgana Jones et le Pokémon perdu
Morgan joue aux adolescents timorésDans un autre monde, dans une autre dimension, il y a Sacha du Bourg Palette qui gribouille des Pokémon sur des feuilles comme un rapin sous amphétamines. Il rêve de devenir dresseur, de devenir maître de la ligue, d’embrasser la postérité et que l’on se souvienne de son nom en plus bel éloge.
Et puis il y a Morgan Law, d’Ilerda, qui n’en avait jamais eu grand-chose à faire. Sa propre vie était déjà suffisamment turbulente comme ça pour qu’il s’encombre en plus de petites créatures geignantes dont l’entretien revenait peu ou prou à un demi-loyer. Il n’avait jamais vraiment souhaité devenir dresseur, contrairement à la plupart des marmots de son âge, et ce fût par hasard qu’il tomba tour à tour sur Koko et Amyria
A l’exception d’un.
Il y en avait bien un qu’il dessinait la langue tirée sur les feuilles que Hyatt, un vieux copain, lui prêtait.
A la faveur d’une faille souterraine, il s’était faufilé jusqu’à une caverne sombre et miteuse, laquelle donnait sur un cul de sac. A ses pieds, un point d’eau d’à peine deux mètres de large. L’eau y était poisseuse, opaque, goudronnée de minéraux. Sans sa tenue de plongée, il aurait certainement attrapé une hypothermie. . Ce n’était pas la première de sa vie qu’il jouait son âme sur un coup de tête. Sans doute à cause de la mort de sa frangine, ou des dernières échauffourées auxquelles il avait participé - à moins qu’il n’ait toujours été un con désespérant.
Un con qui savait nager, toutefois, et une fois remonté à la surface, un boyau sombre et étroit l’attendait. “T’ parles d’un accueil…”, maugréa-t-il, dans sa verdeur de manouche. Il pressa une boule, au creux de son poing, et Amyria apparut alors. Il tapota sa lampe torche et darda la lumière sur la petite créature, comme pour certifier de l’avoir vue. Elle et ses grands yeux pâles, qui s’indignèrent, aussitôt.
Lourd de reproches, le regard. Tu n’as rien de mieux à faire que de m’invoquer dans un endroit pareil ? qu’il disait. Et qu’est-ce que c’est que cette lumière ? Tu nous joues le coup du méchant flic dans Starsky et Hutch ? Ôte-moi ça !
Les mains du boxeur furent prises en étau par une force écrasante, et il détourna la lampe, malgré lui. “Calme-toi ! là… J’ vais pas t’ faire de mal. Mais Koko a attrapé une colique, - j’ crois que j’aurais pas dû lui filer l’ reste de mon hamburger, l’ aut’ soir. Et j’ai b’soin d’ toi pour attraper mon Embrylex, sait-on jamais…”
Elle ne dit mot. Evidemment, si ces créatures pouvaient parler, ç’aurait été plus simple. Mais il devait se fier aux oeillades que la jeune Tarsal lui lançait. Sa soeur, autrefois, avait qualifié le Pokémon de “tsundere”, un archétype de bandes dessinées qu’elle avait l’habitude de lire. Morgan n’avait pas compris, au début. Mais maintenant, tout lui paraissait un peu plus clair. Amyria était, en des termes plus profanes, une “casse-burnes”.
Un bruit les arracha de leur jeu de regards, et Morgan, avec la prestesse d’un pistolero de film spaghettis, pointa sa lumière vers les ténèbres. “Douc’ment, l’ami ! J’ai encore des restes en savate !”
HRP: Capture type (Ténèbre)
Et puis il y a Morgan Law, d’Ilerda, qui n’en avait jamais eu grand-chose à faire. Sa propre vie était déjà suffisamment turbulente comme ça pour qu’il s’encombre en plus de petites créatures geignantes dont l’entretien revenait peu ou prou à un demi-loyer. Il n’avait jamais vraiment souhaité devenir dresseur, contrairement à la plupart des marmots de son âge, et ce fût par hasard qu’il tomba tour à tour sur Koko et Amyria
A l’exception d’un.
Il y en avait bien un qu’il dessinait la langue tirée sur les feuilles que Hyatt, un vieux copain, lui prêtait.
A la faveur d’une faille souterraine, il s’était faufilé jusqu’à une caverne sombre et miteuse, laquelle donnait sur un cul de sac. A ses pieds, un point d’eau d’à peine deux mètres de large. L’eau y était poisseuse, opaque, goudronnée de minéraux. Sans sa tenue de plongée, il aurait certainement attrapé une hypothermie. . Ce n’était pas la première de sa vie qu’il jouait son âme sur un coup de tête. Sans doute à cause de la mort de sa frangine, ou des dernières échauffourées auxquelles il avait participé - à moins qu’il n’ait toujours été un con désespérant.
Un con qui savait nager, toutefois, et une fois remonté à la surface, un boyau sombre et étroit l’attendait. “T’ parles d’un accueil…”, maugréa-t-il, dans sa verdeur de manouche. Il pressa une boule, au creux de son poing, et Amyria apparut alors. Il tapota sa lampe torche et darda la lumière sur la petite créature, comme pour certifier de l’avoir vue. Elle et ses grands yeux pâles, qui s’indignèrent, aussitôt.
Lourd de reproches, le regard. Tu n’as rien de mieux à faire que de m’invoquer dans un endroit pareil ? qu’il disait. Et qu’est-ce que c’est que cette lumière ? Tu nous joues le coup du méchant flic dans Starsky et Hutch ? Ôte-moi ça !
Les mains du boxeur furent prises en étau par une force écrasante, et il détourna la lampe, malgré lui. “Calme-toi ! là… J’ vais pas t’ faire de mal. Mais Koko a attrapé une colique, - j’ crois que j’aurais pas dû lui filer l’ reste de mon hamburger, l’ aut’ soir. Et j’ai b’soin d’ toi pour attraper mon Embrylex, sait-on jamais…”
Elle ne dit mot. Evidemment, si ces créatures pouvaient parler, ç’aurait été plus simple. Mais il devait se fier aux oeillades que la jeune Tarsal lui lançait. Sa soeur, autrefois, avait qualifié le Pokémon de “tsundere”, un archétype de bandes dessinées qu’elle avait l’habitude de lire. Morgan n’avait pas compris, au début. Mais maintenant, tout lui paraissait un peu plus clair. Amyria était, en des termes plus profanes, une “casse-burnes”.
Un bruit les arracha de leur jeu de regards, et Morgan, avec la prestesse d’un pistolero de film spaghettis, pointa sa lumière vers les ténèbres. “Douc’ment, l’ami ! J’ai encore des restes en savate !”
HRP: Capture type (Ténèbre)