Un petit Évoli était, comme l’avait prédit Madison, sorti de l’œuf dont s’occupait Gento depuis plusieurs semaines. Bien que le petit soit né avec du retard, il semblait en parfaite santé… Mangeait comme un goinfre, dormait le reste du temps ou presque. Lorsqu’il était éveillé et non pas en train de se nourrir, l’Évoli était assez méprisant.

Il ne rechignait pas d’être en compagnie de l’humain qui s’occupait de lui et de ses Pokémon, seulement, lorsque lui le désirait. Il venait volontiers réclamer caresses et attention, mais agissait selon son cœur le reste du temps, se moquant bien de l’autorité imposée par son prétendu dresseur – bien que celui-ci l’effraye un peu, mais le petit renard n’en aurait rien montré.

Et le petit adorait sortir. Donc comme son dresseur aimait tout autant prendre l’air, c’est tout naturellement que l’Évoli, à peine sorti de l’œuf, avait allègrement décidé de se joindre à une expédition improvisée aux Ruines d’Arpinium.

Improvisées, par réellement, cela dit. Gento souhaitait trouver des informations sur la branche qu’il avait trouvée dans les lacs souterrains, et la piste de la bibliothèque qu’il avait trouvée dans les ruines avait été soulevée lors d’un entretien avec la championne de Carteia. Si cette dernière avait manifesté le désir de l’accompagner, le diplomate avait tout de même la volonté d’effectuer un peu de reconnaissance avant d’effectuer une réelle expédition.

Alors, coiffé de la branche par Chrysanthème comme à son habitude, et chevauchant Lycoris qui avançait au pas, Gento se frayait un chemin à travers la ville désolée, à la recherche de cette bibliothèque qu’il avait trouvée par hasard avec Naël. Chrysanthème et le petit Évoli marchaient devant, et jouaient ce faisant.

Jusqu’à ce que le petit renard renifle l’air, et fonce comme une flèche dans une direction. Gento soupira avant de taper l’encolure de la Galopa, qui comprit immédiatement et trotta dans la direction du petit.

Ce dernier s’engouffra dans un bâtiment à demi effondré, poussant des petits cris joyeux. Le diplomate descendit de sa monture pour le suivre.

Et fut accueilli par un Zoroark masqué doté de plusieurs yeux, d’un Motorizard, qui le fixait avec insistance, et un Absol, qui somnolait près de la jambe d’un jeune homme. Et le petit Évoli, au milieu, remuant la queue joyeusement, les pattes pleines de boue sur l’ouvrage que ledit jeune homme tenait devant lui.

Malgré la situation d’ores et déjà tendue, c’est d’un pas très calme et assuré que Gento s’approcha pour récupérer le petit Évoli, avant de le punir d’une pichenette sur le nez. « Veuillez m’excuser », soupira-t-il, avait d’observer le regard défait du jeune homme face à lui. Les pages du livre étaient salies de traces de patte boueuses. « Il est incorrigible… »

Le diplomate se sentait toujours toisé par les Pokémon de l’homme, mais pourtant, il ne ressentait pas la peur. Le simple fait de sentir les yeux morts de Lycoris sur son dos à l’entrée du bâtiment suffisait à le rassurer. Chrysanthème s’était naturellement approchée de l’Absol, et gazouillait joyeusement, inconsciente du danger. « Mon Pokémon a endommagé vos affaires, je vous dédommagerais », annonça Gento, dans l’espoir d’apaiser la situation.

Évoli, lui, toujours aussi fier, continuait de glapir auprès du jeune homme, déçu de ne pas avoir trouvé compagnon de jeu.