Aujourd'hui, c'est un jour avec.

Lina s'est levée super tôt pour faire un crochet en banlieue, profitant d'un déplacement professionnel pour planifier une petite virée dans les ruelles de la ville. Histoire d'étoffer son équipe, la voilà à fureter un peu avant l'aube dans les passages les plus calmes du quartier, profitant du fait que personne à part elle n'a envie de sortir se cailler les miches à six heures du matin pour être tranquille. Moins elle a de risques d'être vue, plus ça l'arrange... et puis, trop d'agitation pourrait empêcher sa cible de se pointer.

Ce qu'elle cherche, c'est un Poussacha. Bon, elle a déjà un chat à la maison, mais celui-ci, c'est un chat différent. C'est un chat en herbe. Littéralement. Il paraît que le machin devient maître dans l'art de l'illusion et de l'escamotage une fois évolué, ce qui serait quand même vachement pratique pour avoir une nouvelle corde à son arc en cas d'opération révolutionnaire. Du coup, la voilà à crapahuter entre les bennes à ordures, décidée à dénicher son chat vert pour le ramener à la maison.

Pour cela, elle a pensé à emmener une arme infaillible: de l'herbe à chat. Enfin, plutôt un encens parfum herbe à chat. Pour attirer un chat en herbe. Il faut suivre. En deux temps trois mouvements, hop, voilà le petit pot parfumé allumé; le récipient se met à fumer doucement, répandant aux environs un arôme de bonne beuh bien fraîche qui ne manquera pas de valoir à Lina un contrôle d'identité en bonne et due forme si des flics passent dans le coin, mais passons. Même eux doivent être au chaud sous la couette, à cette heure, de toute façon.

Se baladant un peu au hasard, elle fait des "pspspsps" à voix basse, essayant d'attirer les chats aux environs. Plus qu'à voir si ça marche. Vu le manque de résultats de l'encens déjà testé à la Centrale, l'été précédent, ce serait étonnant, mais celui-ci traînait au fond de son sac, alors ça ne coûte rien de le cramer, tant qu'à faire.