Le poisson fronça légèrement les… sourcils ? son regard devenant d’un coup plus sérieux à la demande du diplomate. Puis, d’un seul coup, il bondit hors de l’eau, s’élevant à plusieurs mètres, avant de retomber éclaboussant une partie de la berge, incluant Chrysanthème et son dresseur. Désormais trempé jusqu’aux os, le diplomate ne put retenir un petit rire. « En effet, tu bondis vraiment haut », complimenta-t-il, amusé de la situation. Le Magicarpe semblait fier de sa performance et appréciait les applaudissements de Chrysanthème, qui s’ébrouait pour chasser l’humidité.

« Un jour, qui sait, tu voleras très haut. » Et les yeux du poisson s’illuminèrent à cette idée. Chrysanthème, ravie également, partit fouiller dans le sac du diplomate, probablement à la recherche de baies, pensa-t-il. Ses yeux devinrent aussi ronds que ceux du Magicarpe lorsque la Ptiravi en tira une Pokéball, qu’elle approcha du poisson.

« Chrysanthème ? Ma puce ? » Un vent d’inquiétude s’empara de Gento. Depuis quand Chrysanthème agissait ainsi. Est-ce qu’elle savait seulement avec quoi elle jouait ? « Range ceci, ma puce », ordonna l’homme. Mais la Ptiravi, gazouillant joyeusement, se permit de ne pas l’écouter, en pleine conversation avec la carpe. Au bout d’un moment, le diplomate vit presque sa vie défiler devant ses yeux.

Il n’avait ni piscine ni aquarium dans sa résidence.

Et il voyait le Magicarpe sautiller joyeusement, jusqu’à ce que d’un coup de tête, il active le mécanisme de la Pokéball. Un cliquetis familier retentit. Et le Magicarpe resta prisonnier de l’objet. D’un long soupir, le diplomate récupéra la Pokéball. Il hésita un instant à relâcher le poisson – après tout, il n’avait rien à lui offrir, chez lui. Puis la pensée que le Pokémon avait décidé de rester de son plein gré le traversa. Un nouveau soupir. « Ma puce, tu seras punie en rentrant à la maison », grommela le diplomate, se pinçant l’arête du nez entre le pouce et l’index. Outrée, Chrysanthème se mit à piailler, suppliant son dresseur de la pardonner. Mais Gento était ferme, et ne pouvait pas laisser la Ptiravi se mettre à capturer tous ses nouveaux amis. Boudeuse, la petite boule rose le suivit en faisant la moue.


Finalement, le diplomate acheta un grand aquarium pour installer le Magicarpe dans le salon, lui interdisant formellement de sauter afin de ne pas abîmer le plafond. Il promit cependant de le ramener régulièrement au lac afin qu’il puisse bondir autant que son cœur l’y poussait…