La première attaque de Baskerville avait fait mouche. Sans plus d'artifices, les crocs enflammées du démolosse se plantaient dans la chair du feunard sans retenue. Mais avant qu'il ne puisse cracher toutes ses flammes, sa proie s'était échappée. Le chien pestait, frustré d'avoir ainsi râté une occasion parfaite de faire pencher, dès le début du combat, la balance en leur faveur.

Mais il n'était pas question de s'arrêter sur cet échec qui n'en était pas vraiment un. Le feunard était visiblement affaibli par l'attaque précédente, si bien qu'il ratait complètement son attaque. Une brise vint lécher les flancs du chien démoniaque qui n'en tenait pas rigueur. Il était bien trop occupé à se lécher les babines, en prévision de son nouvel assaut. Lorsque vint le laser de glace, il sentit le froid lui brûler la peau un instant, mais rien de dramatique. Le renard avait raté sa cible, de loin. C'était un moment de battement à utiliser à bon escient.

— Basker, grondement!

Le chien grognait, avant de laisser échappé de sa gorge un râle des plus guturaux, qui évoluait en un hurlement sonore. La voix du démolosse ricochait contre les murs de l'arène, tandis qu'il prenait une position offensive. Le prochain ordre de son maître n'avait qu'à retentir, et il plongerait dans la mêlée à nouveau.

— Feu d'enfer!

Des flammes venues d'outre-tombes englobaient le corps de Baskerville comme le diable qu'il était. Le chien hurlait de fureur, alors que le feu prenait en intensité. La glace qui couvrait le sol de l'arène fondait sous la puissance du brasier. Et alors qu'il aboyait vers le feunard, la grêle vint gâcher son attaque. Ce qui aurait dû être une attaque des plus dévastatrices avait complètement raté sa cible. Arsène partageait la frustration de son partenaire. Mais il ne devait surtout pas se laisser déconcentrer. Surtout, ne pas laisser le temps à leur adversaire de reprendre l'aventage. Ce n'était qu'une fausse note dans une symphonie, rien de dramatique. Il devait se reprendre, retrouver le bon tempo.

— Enchaîne avec lance-flammes, allez!

Le démolosse maudissait chacun des glaçons qui venaient frapper son corps. Il lui devenait difficile de se concentrer, tant par la rage et la douleur. Les impacts de la grêle n'étaient pas une blessure en soit, mais une gêne constante, lancinante, qui avait raison de la concentration du chien. Alors, lorsqu'il ouvrit grand la gueule pour cracher ses flammes, la précision, si elle n'était pas totalement à revoir, restait perfectible. S'il arrivait à toucher sa cible, il lui assènerait quelques dégats supplémentaires. Et au pire, il ferait fondre la grêle avant qu'elle ne lui tombe dessus, au moins pendant un court instant.