It keeps me up at night

Il est devenu rare que tu ne sois pas le maître d’une conférence majeure de Genesis. Tes préceptes ont su trouver, au fur et à mesures des discours, quelques adeptes qui, lentement mais surement, se laissent adoucir par votre perception d’une collaboration plus égalitaire entre humains et pokémons. Malheureusement, les récents évènements et l’abrupte accélération de l’émergence de la Menace Obscure obligent vos forces à se monopoliser et se relocaliser. Difficile d’apparaître aussi souvent auprès de l’ONG publique lorsque, dans la pénombre d’une société en péril, le sort de l’avenir semble se jouer.

Niddhog à tes côtés, tu attires naturellement le regard des curieux et des plus sceptiques. L’idée de voir un pokémon en liberté, même à l’orée d’un évènement de Genesis, n’est pas rassurante pour tout le monde. Naturellement, tu adresses une petite caresse à l’imposant dragon topaze pour finalement le laisser s’échapper d’une bourrasque de ses puissantes ailes. Un seul regard suffit, l’habitude certainement également, tu n’as pas besoin de lui préciser de ne pas trop s’éloigner, pas besoin non plus de lui accorder cette liberté qu’il s’arroge seul. Par souci du détail, tu réajustes ton costume. Une habituelle tenue de travail qui met en exergue ton professionnalisme et ton investissement dans la cause. Le classique du noir te va sobrement puisque, de toute façon, tu n’es pas l’attraction principale aujourd’hui.

A l’approche de la prêtresse, tu esquisses une réponse à ce faible rictus qu’elle t’offre. « Ça me semblait être une bonne occasion de se changer les idées. Et puis, on a quelques trucs à y faire. » Après tout, ce n’est pas qu’une simple balade touristique. Ce n’est pas non plus complètement un déplacement professionnel… Disons un entre-deux. « Ça va, je ne me plains pas. » Tu ne te risques pas à te lamenter sur ton propre sort, d’abord parce que ça ne te ressemble pas, ensuite parce que tu as d’ores et déjà compris que la personne à soutenir ici, ce n’est pas toi. « Je ne t’en demanderai pas trop aujourd’hui, c’est promis. » L’épuisement tant physique qu’émotionnel guette tout le monde et ton but n’est pas de précipiter son avènement. « J’ai simplement besoin de tes yeux et de ton bon jugement. » Si tu peux surveiller seul les écarts éventuels de la conférence ou de la presse, l’aide de ta partenaire du jour ne sera pas de trop pour éventuellement cerner de nouveaux profils à promouvoir. D’autant que tout cela fait désormais partie de ses nouvelles prérogatives.

Voyant la foule qui se presse à l’entrée de l’édifice, tu jettes un bref coup d’œil à ta montre, comprenant l’imminence du début des hostilités. D’un premier pas, tu entames votre traversée, fouillant dans ta poche pour tendre un badge d’accès à la demoiselle à tes côtés. Fuyant l’attente et la queue, vous vous retrouvez rapidement dans les backstages, au sein desquels tu ne t’attardes pas vraiment et te dirigeant vers l’amphithéâtre principal pour aller vous y installer. « Tu sais… » Un pas en avant de ton interlocutrice, tu n’affrontes pas son regard, mais le timbre que tu emploies parait aussi sincère que poignant. « Tu es de ceux que je ciblais, lors de la réunion. » Ceux qui ont besoin de repos, de trouver la paix. Ce n’est ni un affront, ni une attaque, au contraire. Mais il est évident que Madison est au bord de la rupture. « J’ai cru perdre Juniper pour toujours quand Sulfura s’est déchainé. » Et si la situation est incomparable, le ressenti lui ne l’est pas tant. Juniper n’est pas morte, alors ce n’est là qu’une fraction de ce qui hante probablement la Campbell, mais… « Nous trouverons un moyen de le ramener à toi, d’une façon ou d’une autre. » Samael n’est pas mort non plus. Et cette fois, ce n’est pas le Badge d’Améthyste qui s’exprime, simplement celui qui a vu un vieux compagnon emprunter un autre chemin.