Gento avait décidé de s’arrêter à Ilerda afin de rencontrer un des sénateurs de la région. Puisqu’il faisait le tour de l’Empire afin de s’entretenir avec le maximum de figures politiques, déterminant ainsi qui pourraient être de potentiels alliés dans ses négociations, et qui serait plus fermement opposé à la discussion. Il était accompagné de Chrysanthème, sa Ptiravi, qui avait pu passer l’entretien avec lui, ainsi que de la petite Mélofée qu’il avait rencontré à la Chaîne Électhor et du Feunnec qu’il avait récemment abrité au parc naturel. Il comptait faire un détour près de la Chaîne Électhor afin de permettre à la Mélofée de retrouver son environnement naturel.

Les deux Pokémon sauvages l’avaient accompagné afin de tromper l’ennui. Bien que sa résidence fut grande, elle paraissait bien vide pour deux petits Pokémon pleins d’énergie. De plus, la Mélofée suivait Chrysanthème partout, et sans aucun compagnon de jeu, le Feunnec se voyait contraint de les suivre toutes les deux.

Le diplomate s’était arrêté dans un parc afin de déjeuner rapidement, entouré des trois Pokémon. Chrysanthème était à ses pieds et dévorait le sandwich que son dresseur lui avait préparé le matin même. La Mélofée était blottie près de lui sur le banc, tandis que le Feunnec était roulé en boule sur ses genoux, somnolant tranquillement.

Le quatuor prit quelques instants de repos avant de repartir en direction de la Chaîne Électhor, quand le Feunnec, entendant quelque chose, agitant ses grandes oreilles, se redressa d’un coup, sauta des genoux de Gento, et fila à toute allure à travers le parc. Après quelques instants à l’attendre, le diplomate de Palera se décida d’aller à sa suite – ne serait-ce que pour s’assurer qu’il ne souhaitait plus le suivre.

Quelle ne fut pas sa surprise de trouver le petit renard auprès d’une jeune fille, accompagnée d’un Hélionceau, en train de jouer avec une balle qu’il venait visiblement de dérober au Pokémon. Fronçant les sourcils, l’homme s’approcha, prêt à faire des remontrances au renard. Il avait beau être un Pokémon sauvage, cela ne lui donnait pas tous les droits.

« Excusez-moi, dit-il, s’adressant à la jeune fille. Il est parfois un peu farceur. N’hésitez pas à le reprendre s’il vous ennuie. » D’un regard, les sourcils froncés, il fit comprendre au Feunnec de lâcher la balle. Ce dernier, facilement impressionnable et intimidé par la stature et l’air sévère du diplomate, s’exécuta rapidement, retournant près de ses pieds, tout penaud.

Il sembla presque qu’il lançait un regard à la jeune fille, comme pour l’attendrir, dans l’espoir d’obtenir un peu d’aide.