Les rumeurs vont vites, très vites, plus encore lorsqu’il s’agit de l’apparition d’un légendaire au sein même de la capitale, et que ce même légendaire semble s’intéresser à la survie d’une seule et unique personne alors que le chaos même continuait de se propager tout autour de lui. C’est donc pour cette raison que, rapidement, les regards de quelques officiels de l’Empire se sont tournés vers le champion de l’arène de Nepthe, plus encore celui du commandant en chef alors qu’ils se doivent d’encaisser la disparition soudaine du maître de la ligue. Une mission, qu’ils ont dit. Alors que la vérité ? La vérité, ils essaient de ne pas trop y penser.
La vérité, c’est que l’Empire a pris un violent coup, lors de cette soirée. Une faiblesse qu’ils ne peuvent pas accepter, encore moins assumer.
Anderson, donc, ancien militaire qui, lors de son départ de l’armée, s’est vu offrir un poste de champion dans l’espoir qu’il ne s’éloigne pas trop de l’Empire de Maeston. Un bon atout, qu’ils se disaient, et à la vue des derniers événements, ils ne croyaient pas si bien dire. Un message lui a été envoyé, une convocation qui lui a été transmise par l’un des employés de son arène, lui signifiant qu’il était attendu deux jours plus tard dans les quelques bâtiments officiels de l’armée impériale qui encadraient le palais impérial. Une rencontre, tout simplement, sans que la raison ne soit donnée.
Sûrement qu’il doit s’en douter, c’est tout du moins ce qu’a assumé le commandant en chef Parry. Il est impulsif et parfois un brin dangereux, surtout pour lui-même, mais il n’est pas stupide. Et sans doute devait-il s’y attendre, à ce que son envolée à dos du dragon légendaire ne passe pas inaperçue. Alors, installé dans sa grande chaise en cuire, derrière son large bureau de bois, il attend, espérant que le champion n’ait pas l’arrogance d’arriver en retard à ce rendez-vous. Mais rien n’est jamais moins sûr avec ceux-ci.
L’homme, qui jusqu’ici escorté par deux gradés, se retrouve derrière la porte que l’un des deux à ses côtés ouvre après avoir toqué trois coups. Cohen leur fait rapidement signe qu’ils peuvent disposer avant d’inviter le champion dans la pièce. - Andy Anderson. Comment vous portez-vous ? Voilà quelques jours, un peu moins d’une semaine, depuis les derniers événements. Depuis qu’une aile de la prison a volé en éclat, laissant pour morts sous les décombres de nombreux prisonniers. Or, il n’est pas ici pour parler de ça, ou même lui faire quelques reproches. Ceux-ci seront pour les militaires qui ont failli à leur tâche.
- Je crois constater que vous n’avez pas trop été blessés ? Physiquement, du moins.
Andy Anderson
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Vous avez vaincu le champion type dragon. Vous avez dragué le champion, au moins ? ... Draguer, Dragon... Non ?
Préouverture
Vous avez participé avec succès à la préouverture ! Tout est une question de timing...
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Vous avez vaincu le champion type insecte. Deux-secte. Trois-secte. On continue ?
Campagnard
On dirait bien que vous avez été impliqués dans quelque chose de plus grand que vous... Et que vous y avez survécu ! Pas trop traumatisé ?
Acte 1 : Au travers des ombres
Genesis disait vrai : la Menace Obscure est réelle. Nul n'est à l'abri, pas même la princesse impériale. Ne vous y trompez pas : la guerre est à vos portes. Commencez-vous à voir les fils du destin ?
Petite pousse
Tout le monde a commencé quelque part un jour... Vous avez commencé à écrire votre histoire.
Des bidules et des machins
On a toujours besoin d'être bien préparé avant de partir... Et vous, vous avez fait quelques emplettes pour vous en assurer !
Au complet !
Une équipe pokémon, c'est le b-a.ba de tout dresseur ! ... Mais on peut en attraper plus...
Versatile
Avec douze pokémons, personne ne vous prendra par surprise. Gare à eux !
Collectionneur.euse
... vous avez peut-être oublié de vous arrêter à un moment. Laissez-en pour les autres, quoi.
Ça brille !
Vous avez croisé la route de quelques pokémons shiny. Ça vous donne un certain style !
Team Shiny
Une équipe complète de pokémon chromatiques ! Si avec ça, vous ne vous démarquez pas...
Passionné.e
Plus qu'un simple expert, vous êtes un passionné ! Vous les connaissez sur le bout des doigts.
Trésors enfouis
Vous avez ressuscités des fossiles ! Les leçons du passé sont nombreuses... Mais vous aimez surtout les pokémons, en fait.
Effleurer le divin
On dirait bien que vous êtes passé à côté d'un être mythique... Que vous l'ayez vu ou entraperçu, leur existence est bien réelle. Et maintenant ?
De la vieille école
Bon anniversaire ! Plus d'un an ici, ça se fête. On espère que vous avez plein de beaux souvenirs ici !
Entre les entraînements et les convocations, Andy allait finir par connaître Castra Nicia comme sa poche. S'il allait naturellement falloir à ses sparring partners quelques semaines pour être remis d'aplomb après ce qu'ils avaient vécu - petites natures qu'ils étaient -, cela ne le dispensait pas pour autant de devoir s'y rendre : « on » lui avait fait savoir qu'il était attendu. « On », c'était cette entité mystérieuse et inquiétante qu'on appelle « la Hiérarchie », avec un grand H. Et si, comme à son habitude, il n'était pas du tout inquiet, il était en revanche curieux de ce qu'on pouvait bien lui vouloir. D'habitude, quand ses supérieurs avaient un message à faire passer, ils se contentaient... Et bien, d'envoyer un message, justement, quelle que soit la manière. D'après son expérience, les rencontres de visu étaient réservées aux cas de force majeure, à de rares exceptions près. Si on lui demandait de se déplacer - et non l'inverse, 'faut pas déconner -, ce devait être pour quelque chose d'important. Il n'avait pas plus de détails à part ça.
Ainsi se présenta-t-il à l'heure au rendez-vous, après avoir rejoint la capitale à dos de dragon comme il l'avait fait de nombreuses fois au cours des dernières semaines - même si plus depuis l'incident. Personne ne s'étonnerait plus de le voir traîner dans les parages, ce qui n'était sans doute pas plus mal : cela éviterait que ceux l'apercevant se posent des questions. Certes, il osait croire qu'on l'aurait prévenu à l'avance si cette entrevue devait être confidentielle, ne serait-ce que pour éviter une gaffe, mais à défaut de savoir ce qu'on lui voulait, il préférait ne pas trop se faire remarquer. Du moins, pas plus qu'en temps normal. Oh, il avait bien sa petite idée sur la teneur de la conversation qui l'attendait, mais avec tout ce qu'il se passait dernièrement - qui continuait de se passer, sans que personne n'en sache rien -, ce n'étaient pas les options qui manquaient. Par conséquent, il n'avait pas non plus fait d'effort vestimentaire - si ce n'est celui de choisir l'une de ses plus belles chemises à fleurs ; là encore, le but était que rien ne sorte de l'ordinaire, au moins en apparence. Et puis, ses supérieurs le connaissaient depuis assez longtemps pour savoir pertinemment que s'ils voulaient qu'il s'habille en Pingoléon, il fallait le demander de manière explicite. Sinon, c'était tenue décontractée, point.
Même s'ils n'avaient pas à rougir de leurs physiques, étant eux aussi des soldats entraînés, les deux gardes qu'on avait envoyé pour l'escorter paraissaient ridiculement petits à côté de lui, qui les dépassait de plus d'une tête. De même était-il assez large d'épaules pour qu'ils semblent frêles en comparaison, et ce malgré le fait que leur uniforme les rende plus carrés qu'ils ne l'étaient réellement. Si cet encadrement était inévitable pour une question de protocole, il était difficile de ne pas le trouver un brin ridicule tant il était évident qu'ils n'étaient pas de taille à l'empêcher de faire quoi que ce soit. Pas sans sortir les armes - ou appeler quelques collègues. N'ayant pas l'intention de faire de vagues malgré le fait qu'ils le retardent plus qu'autre chose, ses foulées étant bien plus longues que les leurs, il se laissa guider dans les couloirs jusqu'à l'endroit où on l'attendait, les mains dans les poches. Derrière la porte l'attendait un visage familier ; une vieille connaissance qu'il ne salua qu'une fois qu'ils se retrouvèrent seul à seul.
▬ Salut, commandant. Ça faisait un bail, pas vrai ?
Comme pour commencer immédiatement l'informalité avec laquelle il s'exprimait, il se fendit d'un salut militaire, impeccablement exécuté malgré le fait qu'il n'avait plus très souvent l'occasion de le pratiquer. Il était désormais champion depuis plus longtemps qu'il n'avait fait partie de l'armée, mais il n'avait pas pourtant oublié ce qu'il y avait appris. Ce que Cohen Parry lui-même lui y avait appris, à l'époque où il n'était encore que lieutenant - puis général, quelques années plus tard, mais il n'avait alors plus le temps de former qui que ce soit, ayant mieux à faire. Pour le bien de l'Empire - quoi que ce fameux « bien » puisse être en vérité. Parfois, il valait mieux ne pas poser de questions. Et s'agissant de l'Empire, parfois, c'était souvent, du moins le concernant.
▬ Ça va, dit-il en se curant l'oreille avec son petit doigt. J'ai encore des acouphènes qui me lâchent pas, mais à part ça... En tout cas, toujours mieux que les prisonniers. J'ai entendu dire qu'ils étaient encore en train d'en décoller à la serpillère. Il fit la grimace. Ce n'était pas comme s'il avait pris plaisir à condamner à mort tous ceux qui étaient restés sous les débris, mais la prévisible trahison des révolutionnaires lui avait forcé la main. Ça ne risquait pas de hanter ses nuits, il n'en était pas à ses premières victimes, mais ce n'était pas agréable pour autant. Surtout si c'était pour que la cible principale réussisse quand même à se faire la malle. Sale histoire. Enfin. C'est pas très grave. Dites-moi ! Qu'est-ce que je peux faire pour vous ? Je suppose que vous m'avez pas demandé de venir pour parler du bon vieux temps autour d'une tasse de thé. Son sourire s'agrandit, espiègle. Si vous avez du scotch, par contre...
Empire de Maeston
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Un hochement de tête, voilà la réponse de Cohen Parry à la question que lui adresse son interlocuteur. Ça fait effectivement longtemps qu’ils ne se sont pas côtoyés, le départ d’Anderson pour la Ligue étant une simple explication à cette réalité. Devant le salut militaire, du champion, le Commandant se contente d'un : « Nous pouvons nous passer de ces formalités. » Après tout, n’étant plus dans la hiérarchie immédiate, donc sous on autorité, Anderson a droit à une certaine latitude. Oh, bien sur, il serait rappeler à l’ordre s’il dépassait cette marge de manœuvre, mais pour l’heure, Cohen ne s’en inquiète pas trop. « Vous m’en voyez rassuré. Il faudra plus que des acouphènes pour vous mettre au tapis si j’en crois mes souvenirs. » Le champions de Nepthe est effectivement une bête dans le genre et le Commandant sait qu’il vaut mieux éviter de le surestimer. Enfin, c’est aussi le fait qu’il doute que lui intimer de se soumettre aux corps médicaux aurait un quelconque effet. « Les dégâts à la prison ont été considérables en effet. » Pas que ça dérange Cohen qui voit un certain soulagement dans la mort des prisonnier.ère.s. Ce sont des personnes de moins dont il faut s’occuper et franchement, la majorité avaient cessé d’être utiles depuis un moment.
Mais bon, comme le dit si bien le champion, ce n’est pas pour ça qu’ils sont là. Le cas de la prison est à gérer au sein de l’armée et si quelques reproches devaient être fait à Anderson, c’est passé sous le tapis en raison de la véritable cause de cette entretien. « Je ne bois pas quand je suis en service. » Une façon comme une autre de dire qu’il ne boit, pour ainsi dire, jamais, sauf lorsqu'il est en illustre compagnie auquel cas les meilleurs whisky sont de la partie. Mais bon, au-delà, c’est une conversation qui se veut serveuse. « Que vous souvenez-vous de l’attaque ? » La question est une entrée en jeu, vite suivie par une précision. « Particulièrement quant à la façon dont vous en vous êtes sorti. » Parce que selon toute vraisemblance, Anderson aurait du crever sous les coups de la créature inconnue. Reste a voir si le champion saura se souvenir de l’intervention qui l’a sauvé et surtout de ce qu’elle peut impliquer.
Andy Anderson
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▬ Les vieilles habitudes, se justifia simplement Andy quant à son salut militaire.
Cela avait beau faire dix ans qu'il avait mis l'uniforme au placard - pour les remplacer par ces chemises à fleur qui faisaient désormais sa réputation -, il n'en avait pas pour autant oublié ce qu'il y avait appris. C'était sans doute pour le mieux : c'étaient, après tout, ses prouesses militaires qui lui avaient permis d'être remarqué par l'Empire et d'être propulsé au rang de champion. S'il avait perdu de vue ce qu'il y avait appris, peut-être n'aurait-on pas été aussi enclin à le laisser continuer d'exercer, aussi brillants que puissent être ses résultats. Et ce n'était pas parce qu'il connaissait déjà le commandant en chef que cela lui vaudrait un traitement de faveur. Non pas qu'il doive se forcer le moins du monde pour garder ces - bonnes ? - « habitudes » et continuer de les démontrer : elles étaient pétries en lui, faisaient partie de sa personne. Cela ne se voyait peut-être pas à première vue, et l'on aurait même pu croire qu'il faisait tout pour que ça ne se voie pas tant son attitude était le plus souvent à l'opposé de la rigueur militaire, mais cela ne changeait rien au fait qu'il était et resterait un soldat. Ça tombait bien : c'était ce qu'on attendait de lui.
▬ Ouais, ça devrait aller, répondit-il lorsque son interlocuteur s'enquit de son état. Je suis pas pressé de remettre ça, même s'il faudra bien que je rende la monnaie de leur pièce à ces saloperies tôt ou tard. Question de principe.
Si Cohen était déjà quelqu'un de très protocolaire, de très carré à l'époque où ils s'étaient rencontrés, où il avait servi sous ses ordres, sa prise de galons n'avait semble-t-il fait que renforcer cet aspect de sa personnalité. Non que ce soit une surprise : lorsqu'on évoluait à un tel niveau hiérarchique, on n'avait plus droit à l'erreur. Plus qu'une question d'éthique personnelle ou professionnelle, jouer selon les règles était une question de survie. Même si son rang exceptionnel indiquait qu'l avait la confiance de l'impératrice, et ce depuis longtemps désormais, cela ne voulait pas dire qu'elle rechignerait à se débarrasser de lui s'il devait la décevoir. Ainsi donc, chaque jour, chaque heure, chaque minute était une constante mise à l'épreuve. Autrement dit : 'faut le vouloir. Andy n'aurait cependant vu personne de plus indiqué que lui pour remplir ce rôle.
▬ Dommage, fit-il en prenant place aussi délicatement que sa masse le lui permettait dans l'un des fauteuils disponibles - précisément car il se doutait que cela allait être une longue conversation, et donc que des rafraîchissements seraient les bienvenus.
Enfin ! Tant pis. Fidèle à lui-même, son ancien supérieur - encore que, d'une certaine manière, il l'était toujours - en vint aux faits directement. Et sans surprise, il voulait des explications sur ce qu'il s'était vraiment passé. Ou plutôt sa version des faits, car il ne faisait aucun doute que des rapports, il avait déjà dû en avoir, et pas qu'un peu ; ceux du personnel de la prison, de Fawkes, et peut-être même ce qu'avaient pu voir des témoins potentiels ou certains prisonniers. Mais aucun d'eux n'était aussi directement concerné que le maître des dragons l'avait été.
▬ Voyons voir, commença ce dernier en se grattant le sourcil. Je vous cache pas que c'est un peu brumeux, avec tout ce que j'ai pris dans la tronche. Si je me rappelle bien, on était en train de se battre contre ces machins, là, ces espèces de pokémons extraterrestres venus de je sais pas où. Ces, ouais, parce qu'il y en a carrément plusieurs qui se sont pointés quand on a commencé à mettre sa misère au premier, figurez-vous. Je sais pas si c'est lui qui les a rameutés ou si ça prenait trop de temps à leur goût.
Il fit la grimace en reconstituant la scène dans son esprit - du mieux qu'il le pouvait ; étant donné les importants dégâts mentaux qui lui avaient été infligés quelques minutes après, qu'il lui en reste quoi que ce soit en mémoire tenait déjà du miracle.
▬ Bref, ces enfoirés ont débarqué à quatre pendant que les Lewsors qui leur servaient de larbins s'occupaient d'ouvrir un passage dans la prison. Inutile de vous dire que j'étais pas trop d'accord, mais puisqu'ils avaient apparemment réussi à s'accorder les violons avec les révolutionnaires pour nous la mettre à l'envers, ça commençait à devenir compliqué de s'occuper de tout le monde en même temps.
Il réajusta ses lunettes, appréciant peu de devoir admettre, même à quelqu'un qui devait déjà le savoir, qu'il avait été mis dos au mur - si compréhensible que cela puisse être étant donné le déséquilibre des forces en présence. Ce n'était pas une excuse, pas pour lui.
▬ Ils arrêtaient pas de nous raconter qu'ils étaient la « Menace Obscure » - il mima les guillemets avec ses doigts - et voulaient qu'on les rejoigne. Ça, et tout un tas de conneries du même genre, comme quoi l'humanité allait mourir, tout ça tout ça. Vous voyez le genre. Il leur manquait que les brochures. Naturellement, je leur ai dit d'aller se faire mettre. Ça a pas eu l'air de leur plaire. Les choses se sont envenimées, on en est venus aux mains, enfin aux tentacules pour eux, et... Il grogna légèrement, devoir ressasser ces événements lui donnant l'impression de toucher à une blessure - psychique - encore fraîche. Secouant la tête pour se reprendre, il poursuivit : Et avant d'avoir pu leur foutre une trempe, j'ai eu droit à un p'tit coup de main. Le genre qu'on voit pas tous les jours. Et autant j'aurais aimé leur casser la gueule moi-même, autant je dois dire que ça tombait plutôt bien, on va pas se mentir.
Il marqua une pause, tant pour mettre de l'ordre dans son esprit - dans la partie saccagée de celui-ci qu'il était en train de revisiter - que pour laisser à son vis-à-vis le temps d'assimiler ce qu'il était en train de lui raconter.
▬ Après les avoir forcés à foutre le camp, il m'a embarqué sans me demander mon avis. Le temps que je comprenne ce qui se passait, on était déjà ailleurs. Loin, très loin. Dans les montagnes, là où on l'avait retrouvé ; cela aussi, les informations qu'avait déjà Cohen devaient le révéler. Il ne s'attarda pas là-dessus. Et vu l'état dans lequel j'étais, c'est peut-être moi qui me suis tapé une hallucination, mais je suis presque sûr qu'il a essayé de me causer.
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Il n’y a aucune surprise pour Cohen quand Andy parle de rendre la monnaie de la pièce aux créatures inconnues. L’inverse aurait été bien plus étonnant et franchement problématique pour le Commandant en chef. Il préfère compter sur le champion dragon animé par une volonté de combattre, ça lui assurera une certaine tranquillité d’esprit - autant que possible pour un homme comme lui du moins. C’est d’ailleurs pour cette même cause, qu’il veut un bon rapport de la part du champion histoire de compléter ce qu’il a déjà obtenu des autres personnes impliquées dans la situation. Ça le dérange de devoir centrer ses recherches sur les Pokémons inconnus plutôt que chercher à pister les Révolutionnaires qui se sont échappé.e.s, mais chaque chose en son temps.
Et tout ce que lui raconte Andy colle plus ou moins avec ce qu’il a pu obtenir des autres rapports. Il y a des informations supplémentaires par-ci par-là, surtout en ce qui concerne l’invité surprise, le dragon mythique qui a été aperçu sur la route vers Nepthe. « Somme toute c’est ce qu’on m’a rapporté. » Voilà ce que Cohen dit avant toute chose, histoire d’au-moins confirmer au champion qu’il ne s’est pas perdu dans son esprit confus. « Nous cherchons à identifier les Pokémons qui vous ont attaqué. Chabert s’en occupe. » Il n’est pas le seul, il y a un groupe de travail dédié à la chose. Si la Menace obscure peut se targuer d’avoir des espèces inconnues, il est primordial que l’Empire en limite la force. « Vous avez pu identifier leurs faiblesses ? » C’est tout ce qui importe au fond, enfin, ça et bloquer leur arrivée, mais ce ne sera jamais le rôle d’Andy.
Pas que Cohen lui-même s’étende beaucoup sur la question. « Vous n’avez pas eu d’hallucination. Plusieurs témoins oculaires ont confirmé la chose. » Le Commandant en chef ne sait pas si c’est rassurant ou non, mais c’est la réalité. « Selon les informations que j’ai eu, c’est Latios qui est intervenu pour vous sauver. » Peut-être que c’est ce que le champion lui-même a conclu, mais bon, autant le lui confirmer. « Vous souvenez-vous de ce qu’il vous aurait dit ? » Autant commencer par-là si c’est une possibilité.
Andy Anderson
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Genesis disait vrai : la Menace Obscure est réelle. Nul n'est à l'abri, pas même la princesse impériale. Ne vous y trompez pas : la guerre est à vos portes. Commencez-vous à voir les fils du destin ?
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▬ Vous me direz quand il aura trouvé quelque chose. Moi aussi j'irai les emmerder chez eux, on verra si ça leur plait toujours, à ces saletés.
Comme il l'avait prévu, Cohen était déjà au courant de la plupart des choses qu'il avait à lui rapporter. Tout au plus était-il un point de vue supplémentaire, corroborant les informations plus qu'il n'en apportait de nouvelles, à de rares exceptions près. S'il n'avait été question que de ça, sans doute aurait-il pu envoyer un courrier ; ça aurait tout aussi bien fait l'affaire. Mais ce n'était pas le seul sujet dont ils avaient à discuter. Et là encore, le commandant en chef ne tourna pas autour du pot, dévoilant rapidement ce qui l'intéressait vraiment. Toujours avec la politesse qui le caractérisait, bien évidemment, mais sans laisser planer le moindre doute quant au fait qu'il en attendait quelque chose. Des réponses ; des éléments exploitables. En d'autres termes, un avantage stratégique. Qu'ils aient « perdu » - aient été mis en échec sur leur propre terrain par des forces dont ils ne savaient encore rien - était un revers dont ils se seraient bien passés, pour sûr, mais s'ils en avaient au moins appris quelque chose, ce n'aurait pas été vain. La moindre donnée pouvant servir à limiter les risques que ça se reproduise, à rendre la tâche plus difficile à l'ennemi - aussi insignifiante qu'elle puisse paraître - était bonne à prendre. À l'inverse, si non seulement ils avaient été humiliés mais n'en avaient en plus rien retenu, étaient condamnés à subir sans pouvoir réagir... Là, ce serait une autre histoire. Heureusement pour lui, Andy était l'homme de la situation.
▬ En partant du principe qu'il fonctionne comme un pokémon ordinaire... Au vu des attaques qu'il a utilisé et des dégâts qu'on a pu lui causer, il avait l'air d'être de type Psy. Il tapota sa tempe de l'index. J'en sais quelque chose.
Bien sûr, un pokémon n'avait pas besoin d'être de type Psy pour pouvoir en utiliser les attaques, mais la maîtrise qu'en avait démontré la créature tentaculaire était celle des êtres qui ont fait ça toute leur vie - pour qui c'est naturel, tout simplement. Si ce n'était pas son domaine de prédilection, aurait-il été capable de parler par télépathie ? Que le dragon qui l'avait sorti de ses griffes s'en soit également montré capable abondait en ce sens.
▬ Et apparemment, ils sont capables de changer de forme. Quand on a commencé à lui mettre un peu trop cher à son goût pendant le combat, il a pris une apparence plus solide et a eu l'air de mieux encaisser, mais il tapait moins fort aussi. Attendez, vous permettez ? Prélevant une feuille volante et un crayon sur le bureau de Cohen, il entreprit de dessiner maladroitement l'entité, d'abord comme elle leur était apparue en premier, puis dans sa « forme défensive ». Et quand il a ramené ses potes, ils en avaient chacun une différente. On peut supposer qu'ils en ont au moins quatre. De même gribouilla-t-il grossièrement les deux autres - avec sensiblement moins de détails, ayant probablement plus de mal à se les rappeler. Par contre, désolé mais 'faut pas me demander à quoi sont censées servir les autres, j'ai pas vraiment eu le temps de bien voir. En tout cas, mieux vaut partir du principe qu'ils peuvent passer de l'une à l'autre à volonté, selon moi : ça évitera les mauvaises surprises.
Les caméras susceptibles d'avoir capturé leur image - et à plus forte raison de l'avoir fait proprement - ne devant pas être légions, surtout étant donné la puissance des attaques électriques que l'extraterrestre avait déployé, ces piètres croquis pourraient bien s'avérer utiles. À tout le moins, cela permettrait de les comparer, là encore, avec la version qu'en avaient donné les autres survivants : ce serait toujours mieux que rien.
▬ C'est bien ce qu'il me semblait. fit-il lorsque Cohen revint sur l'autre sujet ; le Donphan dans la pièce, pour ainsi dire - ou plutôt le Latios, donc, à en croire les témoins, ainsi que sa propre réminiscence de l'événement. Il a bien choisi son moment pour se pointer, en tout cas, 'faut le reconnaître.
Passait-il par là pile au bon moment, « par chance » ? Observait-il la scène pour intervenir au moment critique ? Autre chose encore ? Le champion de Nepthe aurait été fort en peine de se prononcer à ce sujet, d'autant plus étant donné la brume qui enveloppait cette partie de sa mémoire. Au final, mieux valait en retenir que le pokémon Éon avait été là « quand il le fallait » plutôt que de douter de ses motivations, au moins jusqu'à nouvel ordre. Cohen semblait de toute façon plus intéressé par la nature de leur échange que par ce qui l'avait poussé à agir - encore que les deux puissent être étroitement liés.
▬ Euh, voyons voir... Le maître des dragons se gratta l'arrière du crâne, faisant de son mieux pour remettre de l'ordre dans les bribes de souvenirs éparses qu'il lui restait de ce fameux jour. Ce ne fut pas sans faire poindre un semblant de migraine, mais les syllabes que le dragon avait prononcé dans son esprit finirent par retrouver un ordre plus ou moins intelligible. Grosso modo, qu'il y avait une alternative. Excusez, hein, c'est un peu flou. Il fronça les sourcils, concentré, faisant de son mieux pour dissiper le brouillard mental. Ouais, c'est ça : qu'il y un autre chemin à prendre... Et qu'il y aura toujours un avenir tant qu'on aura de l'espoir. Ou quelque chose comme ça.
Ce qui serait passé pour des mièvreries dans la bouche d'un autre avait étrangement un autre poids quand elles provenaient d'une légende vivante. Avec un grognement, Andy se passa une main sur le visage, peu satisfait par cette répétition approximative. Pourtant, prononcer lui-même ces paroles - admettre leur réalité, le fait que cette rencontre s'était réellement déroulée - lui permettait de mieux entendre, réentendre ce fameux message ; d'en affiner la reconstitution.
▬ Je ne suis pas sûr de comprendre. En même temps, j'étais pas vraiment en état de lui demander des précisions. Puis bon, j'étais déjà surpris qu'il parle l'humain, alors... Il passa une main sur sa nuque massive, plus fébrile qu'il ne voulait bien l'admettre après avoir touché à ces blessures psychiques encore en pleine cicatrisation. Je suppose qu'il parlait de cette histoire de Menace Obscure. Je ne vois pas bien ce qu'il a à voir avec ces vendeurs de tapis de l'espace, mais en tout cas, s'il s'est senti assez concerné pour se bouger lui-même, permettez-moi l'expression, c'est qu'on est sacrément dans la merde.
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Bon anniversaire ! Plus d'un an ici, ça se fête. On espère que vous avez plein de beaux souvenirs ici !
Un hochement de tête, voilà la réponse qu’offre Cohen à la demande du champion. Ce n’est pas un refus, loin de là, c’est simplement qu’il n’y a rien à dire sur la question. Lorsque les créatures auront été identifiées, il y a de très fortes chances que la Ligue soit mobilisée, encore plus le champion dragon lui-même. Mais il reste encore à les identifier et ce n’est rien de simple, même si c’est une des priorités actuelles de l’Empire. C’est de là que vient l’importance des informations que pourrait donner Andy. Le type psy est lancé dans la conversation et Cohen en prend bien notes. Ça expliquerait leur capacité à jouer avec l’esprit de leur victime, ici son vis-à-vis. Le Commandant en chef y réfléchit un instant avant de regarder, ahuri, l’homme en question commencé à gribouiller avec un crayon hors de prix. Oh, il ne souffle rien sur ce point, continuant d’écouter son interlocuteur qui détaille plus de capacités inquiétantes des extra-terrestres. « Les caméras n’ont pas bien pu les observer en action non plus. » Il faut dire qu’avec les attaques échangées, le système électrique a eu un peu de mal, pour simplifier la situation. « Vu leur apparence et les capacités de l’une des formes, il serait probable qu’il y en ait une plus portée sur l’offensive. » S’il y a une forme défensive, ça semble même être la conclusion la plus probable. Voilà des informations qu’il devrait partager à Anatole pour que ce dernier puisse faire davantage de recherches sur tout ça. En espérant trouver des réponses rapidement parce que ce n’est pas n’importe quel Pokémon qui peut faire de tels ravages avec les adversaires qu’il a eu.
Mais bon, maintenant que ces informations ont été obtenue, Cohen pivote sur le plus important. Le grand dragon qui s’est invité dans les festivités - ou la catastrophe au choix. La discussion qu’il y aurait eu, pour peu que les souvenirs du champion soient fiables, est intéressante d’un point de vue théorique, mais sans effet en pratique. Personne dans les hauts placés de l’Empire n’a besoin de petit discours de motivation. « Rien d’intéressant donc. » Le cynisme de Cohen est peut-être palpable, mais le bras droit de l’impératrice a autre chose à faire dans l’immédiat que penser à la philosophie de ce qui pourrait passer dans la tête d’un Pokémon. « Mais semblerait-il que la Menace obscure est un réel problème. Comme vous dites, l’arrivée de Latios est un énième indice en ce sens. » Le problème, c’est que ce n’est pas une piste de solution, juste une preuve de plus comme si l’invasion de portails dans l’Empire n’était pas suffisant. « Nous sommes déjà au travail pour contrer les portails et identifier les créatures qui vous ont attaqué. J’aurais toutefois une tâche à vous donner. » Et au ton qu’il utilise, il est facile de deviner que ce n’est pas exactement une proposition. « J’aurais besoin que vous retrouviez Latios et que vous tissiez un lien avec lui. » C’est facile à dire comme ça, mais Cohen sait très bien ce que ça implique de demande, il a vu plusieurs personnes tisser de tels liens. Et il donnera des pistes, il veut juste voir la réaction du champion avant toute chose.
Andy Anderson
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Vous avez vaincu le champion type dragon. Vous avez dragué le champion, au moins ? ... Draguer, Dragon... Non ?
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Vous avez participé avec succès à la préouverture ! Tout est une question de timing...
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Vous avez vaincu le champion type insecte. Deux-secte. Trois-secte. On continue ?
Campagnard
On dirait bien que vous avez été impliqués dans quelque chose de plus grand que vous... Et que vous y avez survécu ! Pas trop traumatisé ?
Acte 1 : Au travers des ombres
Genesis disait vrai : la Menace Obscure est réelle. Nul n'est à l'abri, pas même la princesse impériale. Ne vous y trompez pas : la guerre est à vos portes. Commencez-vous à voir les fils du destin ?
Petite pousse
Tout le monde a commencé quelque part un jour... Vous avez commencé à écrire votre histoire.
Des bidules et des machins
On a toujours besoin d'être bien préparé avant de partir... Et vous, vous avez fait quelques emplettes pour vous en assurer !
Au complet !
Une équipe pokémon, c'est le b-a.ba de tout dresseur ! ... Mais on peut en attraper plus...
Versatile
Avec douze pokémons, personne ne vous prendra par surprise. Gare à eux !
Collectionneur.euse
... vous avez peut-être oublié de vous arrêter à un moment. Laissez-en pour les autres, quoi.
Ça brille !
Vous avez croisé la route de quelques pokémons shiny. Ça vous donne un certain style !
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Une équipe complète de pokémon chromatiques ! Si avec ça, vous ne vous démarquez pas...
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Plus qu'un simple expert, vous êtes un passionné ! Vous les connaissez sur le bout des doigts.
Trésors enfouis
Vous avez ressuscités des fossiles ! Les leçons du passé sont nombreuses... Mais vous aimez surtout les pokémons, en fait.
Effleurer le divin
On dirait bien que vous êtes passé à côté d'un être mythique... Que vous l'ayez vu ou entraperçu, leur existence est bien réelle. Et maintenant ?
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Andy n'en attendait pas davantage, du moins pas dans l'immédiat. Il connaissait très bien l'efficacité de l'Empire pour l'avoir côtoyée de près - pour en avoir fait partie, ayant été et étant encore, quoique plus à la même échelle, l'un des nombreux rouages de ce gigantesque engrenage. Il ne doutait pas que si l'on avait appris quoi que ce soit d'autre de pertinent, d'où que vienne la découverte, toutes les personnes compétentes - ce qui l'incluait - auraient déjà reçu un joli dossier sur le coin du bureau avec le mode d'emploi pour abattre l'ennemi. Leur gouvernement et leur armée n'avaient aucune raison de laisser une menace d'une telle envergure agir librement - miner un peu plus leur réputation - s'ils savaient quoi que ce soit qui permette de les éliminer rapidement et sans bavure, ou du moins pas plus qu'ils n'en avaient déjà fait. Patience, donc. En temps et en heure, les informations viendraient à lui - et il aurait son match-retour ; il y comptait. Extraterrestre ou pas, si on venait le chercher sur son terrain, il fallait s'attendre à ce qu'il relève le défi.
▬ Ça se tient. opina-t-il après que Cohen ait suggéré que l'une des formes en question soit dédiée à l'attaque, faisant tournoyer le crayon entre ses doigts tout en scrutant pensivement son propre dessin. Défense, attaque, et puis...
Et puis quoi ? C'était bien là la question. La première « forme » qu'il avait combattu n'avait pas eu l'air de présenter de qualités particulières hormis sa puissance globale, mais il ne s'était pas non plus mesuré à elle en ayant en tête l'idée qu'il pouvait y en avoir d'autre, rendant difficile la comparaison. De toute façon, tant qu'ils n'auraient pas déterminé un peu plus précisément à quoi ils étaient censés avoir affaire, ils seraient bien en peine de déterminer ce qui pouvait être considéré comme « normal » concernant ce spécimen. Au moins ses dessins - aussi rudimentaires qu'ils soient - permettaient-ils de discerner que l'un d'entre eux avaient une forme plus élancée ; c'était toujours ça. S'il ne ferait jamais les Beaux-Arts, un artiste plus compétent que lui devrait en revanche pouvoir en tirer un portrait-robot convaincant, en s'aidant potentiellement du peu que les caméras avaient pu enregistrer. C'était au moins un début de quelque chose.
▬ 'fallait pas s'attendre à une solution clef en main, fit-il lorsque son interlocuteur exprima sa déception quant aux « sages paroles » du dragon légendaire, qui, il est vrai, auraient mérité une élaboration. Au moins il peut causer, c'est déjà ça. On serait pas plus avancés s'il s'était contenté de me couiner dans les oreilles !
Pour peu qu'il ait été capable de l'entendre dans l'état de confusion qui était le sien au moment des faits. Il n'y avait rien de moins sûr. Latios ne devait sa facilité d'expression qu'à ses puissants pouvoirs psychiques, mais qu'il soit intelligible pour un être humain rendait la perspective d'une conversation nettement plus vraisemblable qu'avec le pokémon moyen, ainsi qu'une bonne partie des « légendes vivantes » de son acabit. Non pas que le champion de Nepthe en ait rencontré d'autres auparavant, en tout cas pas personnellement, mais si les fameux oiseaux de la famille impériale parlaient la langue, ça se serait su. Le vrai problème, c'était que pour pouvoir lui parler, au Latios, il allait déjà falloir retrouver sa trace. Et sans surprise, c'était exactement là que Cohen voulait en venir. Contrit, Andy poussa un soupir. Même s'il s'y attendait, la position dans laquelle cela le mettait n'était guère confortable.
▬ C'est pas que je veuille pas, mais c'est plus facile à dire qu'à faire. Je vous apprends rien en vous disant que les bestioles de son gabarit, on les trouve que quand elles acceptent d'être trouvées, en règle générale. Certains avaient dédié leur vie entière à la recherche de l'un ou l'autre pokémon légendaire sans jamais apercevoir ne serait-ce que leur ombre ; un investissement avec lequel il doutait de pouvoir rivaliser. Les plus fervents auraient vendu leur âme pour avoir la chance de se tenir devant Latios ne serait-ce qu'une fraction de seconde. S'il voulait que je puisse lui coller au cul, il m'aurait laissé des indications, pas vrai ? Ça me dérange pas d'essayer, mais s'il a décidé que tout ce qu'on aurait c'est le contenu d'un fortune cookie, je suis pas sûr de pouvoir y faire grand chose.
Une humilité qui tranchait étonnamment avec son assurance habituelle, mais même lui n'avait pas la prétention de se tenir au-dessus des lois de la nature. Si l'on en croyait les anciens écrits, certains de ceux que l'on qualifiait grossièrement de « pokémons légendaires » étaient littéralement des dieux - et si cela ne le dissuaderait pas de s'y confronter pour voir si leur force était telle qu'on l'avait décrite, dût-il en avoir l'occasion, « tisser un lien » était une tout autre affaire. Après tout, il fallait être deux pour établir une relation, surtout au sens où Cohen devait l'entendre. D'un autre côté, si le dragon mythique avait pris la peine de se manifester et de lui sauver la peau, à lui personnellement, pour en faire son messager, ce devait être qu'il s'en préoccupait plus que du péquin moyen, quelles que soient les raisons qu'il pouvait avoir d'agir de la sorte. Andy se gratta la tête, songeur.
▬ À vrai dire, je saurais même pas par où commencer. Vous avez une idée, commandant ?
Empire de Maeston
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Le mystère du Pokémon, de la créature, inconnu devrait attendre parce que en dehors de suppositions, ni Andy, ni Cohen ne peuvent avancer quoi que ce soit. Le Commandant en chef n’est pas dans l’habitude de se lancer dans des idées vaines. Il prend note de ce qui a été dit jusque là et se concentre sur la suite. La question de Latios est peut-être tout aussi épineuse, mais elle a un dénouement possible plus facile à atteindre. Oh, bien sur, il aurait préféré que le dragon légendaire se fasse un peu plus loquace, mais comme le champion le fait si bien remarquer, il ne fallait sans doute pas s’attendre à plus. Pour toutes les connaissances qu’il a dans le domaine, Cohen se retrouve tout de même pris d’un certain dépit pour ces puissances qui, au final, n’aide que quand ça les arrange. Heureusement que ceux sous le contrôle de la famille impériale font exception à la règle. Autrement, il se retrouverait avec encore plus de migraines qu’en ce moment, ce qui n’est pas peu dire.
Andy, grand bien lui fasse, semble ouvert à l’idée de se mettre sur le cas du légendaire, mais il évoque un problème de taille. Un détail qui fait soupirer le Commandant en chef sans même qu’il ne cherche à se retenir. « N’êtes vous pas le spécialiste des dragons Anderson ? » La pique s’entend dans la voix de Cohen, mais il n’est pas là pour critiquer l’homme dans son bureau. L’exercice serait inutile, une perte de temps que le militaire ne peut pas se permettre. « Légendaire ou non, ça reste un Pokémon et un dresseur compétent peut le contrôler. » Rien d’étonnant jusque là, personne n’incarne mieux les volontés de l’Empire que Cohen Parry et il le démontre toujours aussi bien. « Pour qu’un Pokémon, même celui-là, parvienne à réagir aussi vite on peut supposer qu’il est toujours près du territoire impérial, dans un endroit où il ne pourrait pas être aisément atteint. » L’homme se lève un instant pour aller récupérer une carte. « Vos montagnes me semblent être l’endroit le plus logique où chercher. » Ça expliquerait pourquoi aider Andy plus qu’un autre, s’il a été observé un certain temps. Il encercle quelques pics, les plus hauts, sur les montagnes. « De là il faut vous montrer à la hauteur et lui prouver qu’il gagne à être lié avec vous. » Il le dit avec un certain flegme, celui de quelqu’un qui, sans avoir un tel lien, l’a vu se créer à plusieurs reprises. « Nous ne pouvons nous permettre de laisser passer une telle opportunité. Si vous avez besoin de moyens ils vous seront fournis, autrement cela repose sur vos épaules. » Ce qui ne devrait pas être un problème pour la trempe du champion, non ?
Andy Anderson
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Genesis disait vrai : la Menace Obscure est réelle. Nul n'est à l'abri, pas même la princesse impériale. Ne vous y trompez pas : la guerre est à vos portes. Commencez-vous à voir les fils du destin ?
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On dirait bien que vous êtes passé à côté d'un être mythique... Que vous l'ayez vu ou entraperçu, leur existence est bien réelle. Et maintenant ?
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▬ Ben vous voyez, je suis pas sûr qu'il ait le même avis !
Certes, dans « pokémon légendaire », il y avait également le mot « pokémon » - mais aussi et surtout « légendaire », et ce n'était pas sans raison. Si pour bon nombre de gens le terme de « légende » avait une connotation fictive, ils avaient, concernant ces créatures, obtenu la preuve de l'existence de bon nombre d'entre eux - et quelles preuves ! Que l'on soit croyant ou non, force était de reconnaître que ce n'était pas sans raison qu'on les considérait au mieux comme des messies, au pire comme des dieux vivants ; ils avaient la carrure de l'emploi. Et si, le concernant, Andy ne les craignait pas à proprement parler - et puis quoi encore ? -, il n'était pas sans leur porter un minimum de respect. Pas au point de se prosterner en leur présence, évidemment, même lorsqu'il n'était pas en train de recoller les miettes de son cerveau, mais assez pour savoir qu'ils n'étaient pas non plus de simples bestioles parmi tant d'autres et les traiter en conséquence. Et Cohen devait également le savoir, ou il ne démontrerait pas un tel intérêt à l'idée de rallier l'un d'entre eux à leur cause.
Mais en effet, en plus d'être le seul être humain que Latios avait daigné approcher dernièrement, qui plus est de son plein gré, il était spécialiste des dragons ; si quelqu'un pouvait remettre la main dessus, c'était lui. D'autant que comme le présumait son supérieur, il y avait de fortes chances que sa « cible » ait pris ses quartiers à proximité du territoire qu'il revendiquait comme le sien - pour ne pas dire plein milieu. Et s'il n'avait jamais rien croisé dans « ses » montagnes qui puisse lui permettre de supposer qu'un invité de marque y avait élu domicile, les amples pouvoirs psychiques du concerné devaient lui permettre de se dissimuler sans grande difficulté.
▬ Hmm. Ouais, ça se défend. dit-il en se grattant le menton, observant attentivement la carte que le commandant en chef venait de se procurer. Que ce « challenge » diffère de ceux qu'il avait l'habitude de relever n'allait pas décourager le champion, bien évidemment. J'imagine que ça devrait pas être trop dur de le convaincre de collaborer, au moins sur ce dont on a parlé lui et moi. Pour le peu que je m'en rappelle, il avait l'air de se sentir concerné.
Sans ça, pourquoi avoir pris la peine de venir le prévenir ? Pourquoi jouer les messagers ? Les pokémons légendaires - ceux dont ils avaient pu confirmer l'existence - étaient pour la plupart très heureux de ne jamais se mêler des affaires des humains, n'intervenant devant eux que si les circonstances l'exigeaient. Ainsi donc, tout portait à croire que le Pokémon Éon avait, en plus de sa cryptique mise en garde, son rôle à jouer dans toute cette histoire - ou que « quelqu'un » lui en avait donné un. Auquel cas encore faudrait-il que celui ou ceux dont il dépendait le laissent opérer à sa guise... Et même s'il agissait exclusivement en son nom seul, la soudaineté de son intervention suffisait déjà à soulever son propre lot de questions, parmi lesquelles « pourquoi maintenant ? ».
▬ Je vais d'abord essayer de me débrouiller tout seul. Il sera sans doute moins réfractaire à l'idée de me rencontrer si je me ramène pas avec dix mecs derrière moi. Après tout, il l'a déjà fait.
Ce qui ne voulait absolument pas dire qu'il aurait envie de le refaire, mais tant qu'à essayer, autant que ce soit en le mettant dans les meilleures dispositions - ou ce qu'il pensait l'être, car savoir ce qu'ils avaient dans la tête n'était pas si simple. En tout cas, le maître des dragons - qu'il était effectivement - ne pensait pas se tromper en disant que se pointer avec une escouade entière de soldats armés jusqu'aux dents sur les talons n'était pas de nature à mettre en confiance, même dans des conditions optimales, alors quand tout était encore à faire...
▬ Vous inquiétez pas, je vous ferai signe si je sens que j'ai besoin d'un coup de main ! On va juste commencer en douceur, histoire de pas le brusquer. C'est fragile, ces p'tites bêtes, vous savez.
Car au-delà de réussir ou non à s'en faire un allié, sans doute serait-il bon de ne pas en faire un ennemi. Ils en avaient déjà assez comme ça.
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Devant l’affirmation du champion de Nepthe, Cohen arque un sourcil. Qu’importe l’avis du Pokémon, un bon dresseur peut dominer toutes ces créatures, même les plus importantes. Ainsi, si Anderson était moindrement compétent comme il se targuait de l’être, ce ne serait qu’un mince défi, quelque chose qu’il pourrait aisément réussir à faire. Du moins, c’est l’avis du Commandant en chef, de celui qui refuse de se laisser impressionner par les Pokémons, peu importe à quel point ils seraient grandioses. C’est aussi pour cela qu’il n’attend qu’une seule réponse de la part de son vis-à-vis, ce pourquoi il se détend ne serait-ce qu’un minimum lorsque le champion lui donne cette réponse. « C’est la réflexion que j’ai eue. S’il est venu vous sauver contre cette menace, c’est peut-être parce qu’il s’y oppose. » Ou alors c’est par intérêt pour l’homme lui-même, mais l’une ou l’autre de ces raisons joue en la faveur de l’Empire, ce pourquoi Cohen parie sur l’ex-militaire.
Toutefois, l’importance de la mission est trahie par la proposition d’aide en prime. L’Empire n’a pas de soldat.e.s à déployer sans raison et le Commandant est bien arrangé par le refus d’Anderson à ce sujet. Il ne le montre pas, se contentant d’un hochement de tête. « Soit, je vous fais confiance pour les méthodes de toute façon. » Aucun doute là-dessus, sinon ce n’est pas vers lui qu’il se serait tourné. Puis, au-delà de cette raison, le fait est que l’hypothèse du champion est sans doute la bonne : Latios se laisserait plus aisément approché par une personne plutôt que par une troupe. Il reste toutefois un détail, un point crucial à aborder. Un point que l’ex-militaire évoque également, ne serait-ce qu’indirectement. « Anderson, s’il n’est pas coopératif, il sera de votre devoir de débarrasser le monde de son existence. » Une sentence de mort pour un Dieu, enfin façon de parler, voilà où iels se trouvent présent. « Par tous les moyens possibles. » Que ce soit avec des Pokémons ou des armes plus particulières. Après tout, l’Empire ne peut pas se permettre d’ajouter un ennemi supplémentaire à un lot déjà trop grand.
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Sans surprise, Cohen en était arrivé à la même conclusion : si Latios était intervenu au moment fatidique, ça ne pouvait pas être anodin. Aussi cryptique que soit le peu qu'il avait bien voulu lui dire - et qui était resté dans sa mémoire fracturée -, le dragon de légende semblait un peu trop bien renseigné pour que cela ne le concerne en rien. Était-ce commun à tous les pokémons légendaires ? Avaient-ils une connaissance à ce sujet qu'eux, pauvres humains, ignoraient ? Ou était-ce pour lui une affaire personnelle ? C'était l'un des nombreux mystères qu'il allait lui falloir élucider, à supposer qu'il arrive à lui mettre la main dessus - et que la bestiole soit d'humeur causante. Autant dire que ça commençait à faire beaucoup de « si », mais effectivement, entre sa première rencontre avec l'intéressé et son affinité avec les dragons - les deux étaient-ils liés ? -, tout portait à croire qu'il était l'homme de la situation. Si même lui n'y arrivait pas, qui d'autre pourrait avoir la moindre chance ?
▬ Que ce soit le cas ou non, il a l'air d'avoir rien contre leur mettre une branlée. C'est déjà ça de pris !
Qu'il détienne ou non des informations vitales comme ils pouvaient l'espérer, ces légendes vivantes étaient dans tous les cas des alliés de poids. Ce n'était pas pour rien que l'on faisait en sorte que ceux déjà en relation avec la famille impériale se retrouvent dans toute leur iconographie. Que l'on parle de statues ou de tableaux, ils n'étaient jamais très loin, constamment associés aux enfants de l'impératrice au point d'en paraître inséparables. Ils étaient un symbole de puissance et de noblesse ; même si l'Empire paraissait actuellement affaibli, le savoir encore béni par la présence de ces « dieux » auprès de ses plus hauts dirigeants rassurer la population, à n'en pas douter. S'ils venaient à perdre leurs faveurs également, en revanche... Même la foi ne pourrait plus les aider.
Par chance, le commandant en chef se rangea à son avis, convenant de ne lui envoyer des soldats « en renfort » que dans un second temps si le besoin s'en faisait sentir. Lui aussi avait compris que mobiliser des forces trop importantes - surtout en temps de crise - risquait de leur compliquer la tâche plus qu'autre chose. Il y avait sans doute mieux à leur faire faire que de lui coller aux basques - d'autant que, avec tout le respect qu'il pouvait avoir pour eux, ils ne feraient sans doute que le ralentir. S'il connaissait ces montagnes comme sa poche et pourrait s'y déplacer les yeux fermés s'il le fallait, ce n'était pas le cas de tout le monde, et il ne tenait pas à devoir déclarer des pertes à la moindre pente un peu trop escarpée. Non, c'était mieux comme ça, vraiment.
▬ Je me doutais, ouais. dit-il en se redressant, rajustant ses lunettes, mine grave et sourcils froncés. On va commencer par essayer de lui causer avant de le dégommer, mais c'est bien noté.
L'Empire considérant les pokémons comme des armes, il n'était pas surprenant que celles qu'ils ne pouvaient ajouter à leur arsenal soient considérées comme des nuisances - même si elles n'avaient aucune chance de passer à l'ennemi. Bien sûr, s'improviser déicide était plus facile à dire qu'à faire... Mais qu'on puisse lui en donner l'ordre de façon si désinvolte -non que Cohen soit connu pour être très expressif - prêtait à se demander si le gouvernement en était à son coup d'essai. Un cimetière de dieux se cacherait-il parmi tous leurs secrets ? Qui savait quels cadavres étaient véritablement enterrés dans les catacombes du palais ? Peut-être valait-il mieux mettre un terme à la réflexion - et à cette entrevue, par la même occasion.
▬ Bon ! J'vais pas vous déranger plus longtemps, je me doute que vous devez encore avoir beaucoup de boulot. J'vais m'y mettre et je vous tiens au courant ! s'exclama-t-il, semblant retrouver son état normal après ce bref moment d'accalmie. À nouveau, il exécuta un salut militaire, bien que son interlocuteur l'en ait dispensé à son arrivée. C'était une vieille habitude, de celles que l'on ne chasse pas si facilement - mais aussi une marque de respect et surtout une marque de respect. À la prochaine, commandant !
Il ne servait à rien d'épiloguer - encore moins alors que cette mission venait de lui être donnée. Il savait ce qu'il avait à faire, et ce qu'il en coûterait d'échouer. Ne lui restait donc qu'à trouver un dieu et à l'apprivoiser ; rien de plus facile.
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