Cette année, aussi, un des colloques scientifiques tenus par l’Empire aura lieu au sein de l’Université de Corvinium, empruntant notamment quelques larges amphithéâtres pour les présentations ou les débats. Ce rassemblement-ci, en cette période de l’année, portrait précisément sur l’évolution de l’armement au sein de l’Empire. Ce qu’il fallait en comprendre, c’était que les chercheurs et chercheuses allaient démontrer les nouvelles applications possibles aux dernières découvertes scientifiques sur les outils déjà existants, les innovations produites par ces nouveautés et il serait sans doute discuté des technologies en passe de se démocratiser. Ce serait sans doute le cas, d’ailleurs, des nouvelles armes anti-pokémons qui font jaser en hautes instances.
Ton rôle à toi, ça n’était rien que de représenter Feinstein pendant que tes employés continuent de travailler. L’entreprise ne te demandait vraiment pas grand-chose, n’ayant pas pour ambition de développer de nouveaux produits cette année, il fallait cependant scruter la concurrence méticuleusement, c’est pourquoi Lenora se trouvait à tes côtés. Alors que tu t’installes lourdement sur ce banc, tu cèdes à ta directrice une bouteille d’eau et des chips. Vous êtes situées sur les hauteurs de l’amphithéâtre, au plus loin de l’action, c’est peut-être pour cela que tu es ronchon, à moins qu’il ne s’agisse de l’événement en lui-même qui ne t’emballe pas vraiment.
« Est-ce que tu as jeté un œil sur le programme ? » Tu lui demandes ça en mastiquant ostensiblement une poignée de patates grillée, visiblement ennuyée par ce spectacle. Il n’y a bien qu’avec elle que tu te permets de tels comportements, sachant pertinemment qu’aucun écart de ce type ne serait toléré dans l’enceinte du palais impérial, ou plutôt que tu ne t’y autoriserais pas. Vautrée mollement sur ton assise, tu finis par jeter un œil indolent à Lenora, pas que cette lassitude soit contre elle, plutôt qu’il n’y a personne d’autre auprès de qui l’exprimer. « Je suis pas sûr qu’il y a quoi que ce soit de bien intéressant cette année. Tu en penses quoi ? »
Genesis disait vrai : la Menace Obscure est réelle. Nul n'est à l'abri, pas même la princesse impériale. Ne vous y trompez pas : la guerre est à vos portes. Commencez-vous à voir les fils du destin ?
Effleurer le divin
On dirait bien que vous êtes passé à côté d'un être mythique... Que vous l'ayez vu ou entraperçu, leur existence est bien réelle. Et maintenant ?
Six mois
Qu'avez-vous fait ce semestre dernier ? Beaucoup de Lux Novae, apparemment.
Eh bien eh bien, je connaissais l'expression "deux salles deux ambiances", mais pas "deux personnes deux expressions", mais ici, j'ai l'impression que je pourrai l'inventer et l'appliquer à moi et ma patronne Dvora. Pourtant, c'est un colloque qui sera des plus importants pour l'entreprise et il faut y être des plus préparés. Mais bon, connaissant la demoiselle à mes cotés, j'ai pris mes précautions, en lui tendant un programme, avec des passages soulignés ici et là:
- Oui, voilà votre prospectus, avec les parties me semblant les plus intéressantes à écouter et étudier durant le colloque.
Lui laissant le temps de regarder le papier, je bois une gorgée d'eau, croque une chips distraitement, avant d'en tendre une à Pyutoga, l'Abra se tenant sur un fauteuil à mes cotés, une place que je sais libérée, suite à un désistement. Il grignote, en dodelinant un peu de la tête, tournant la tête à gauche à droite, intrigué par ce qui l'entoure et surtout le brouhaha. Je rigole au commentaire de ma directrice, tout en grattouillant la tête de mon Pokémon, avant de tourner la tête vers Dvora, faisant une mine stupéfaite et admirative:
- Ouah... vous auriez pu me dire plus tôt que vous lisiez l'avenir... C'est tellement pratique comme pouvoir, pour notre entreprise...
Je laisse couler quelques secondes de silence... avant de rire de plus belle:
- Allons directrice, ne soyez pas si défaitiste par avance et profitez donc de ce colloque, parce que c'est aussi une grande occasion de sortir du cadre de Feinstein et de faire autre chose que de la paperasse. Surtout que ce sera un jalon important pour l'entreprise, donc rien que ça devrait relever le niveau de ce colloque, vous ne croyez pas?
Lorsque Lenora te tend son prospectus, tu te redresses, reprend un peu consistance et entame la lecture du document. Tu écoutes, d’une oreille distraite les instructions qu’elle a te donner sur les spécificités de son papier et parcours immédiatement les portions qu’elle aura mis en évidences, les lisant en diagonale. Pas que ça ne t’intéresse pas, foncièrement, si tu en avais la motivation, ce pourraient être des choses qui te passionnent, qui t’inspireraient même à en faire davantage, à en comprendre plus sur cette profession, cette industrie, mais le cœur n’y est pas.
Après tout, tu n’es toujours pas réconciliée avec Lavinia et ça commence à te peser. Tu n’as pas l’habitude de mener une guerre froide au sein du palais avec celle qui partage ta vie depuis pour ainsi dire, toujours. Tu supportes de moins en moins bien les intrigues de cour depuis que tu as goûté au plaisir de la liberté et de l’exploration du monde sauvage de l’Empire. Alors un long colloque pour écouter de vieux croulant expliquer à d’autres vieux croulants ce qui se fait de mieux à l’heure actuelle et se rendre compte qu’on est en retard dans tel ou tel domaine…
Franchement ? Ça fait beaucoup. Le rire de ta directrice en recherche et développement te tire un sourire, même sans en comprendre le sens. Tu crois avoir compris qu’elle se fichait de toi, mais venait d’elle, ça ne te vexera pas, c’est de bonne guerre. Tu sais volontiers reconnaître que tu en as besoin, il faut davantage te décoincer par moments. Tu reportes davantage ton attention sur elle et ce qu’elle a à te dire et elle marque un point. En effet, cette réunion des grands pontes de la technologie en Maeston à cet avantage qu’il t’éloigne un peu de ton bureau et de la paperasse qui lui est associé.
Tu crois bien volontiers que cela soulage aussi la plupart de tes employés dont tes visites auraient tendance à les rendre nerveux au mieux ou las dans le pire des cas. Les premières huiles de la communauté scientifique grimpent sur scènes et annoncent les grands points qui se succéderont lors de cette présentation. Tu te mets à bâiller et préfères plutôt observer l’Abra de ta collègue dodeliner de la tête dans un mouvement beaucoup trop mignon pour ta sanité mentale. Soudain, après quelques présentations préliminaires, quelqu’un monte sur scène, un jeune homme – bien que n’importe qui puisse paraître jeune au vu les standards de la salle.
Il ne te semble pas que ce soit prévu, après être passablement restée figée, comme le reste de l’audience, tu te retournes vers Lenora, comme pour lui demander si elle savait ce qui se passe, pas que ça ait le moindre sens. Rien ne se déroulement jamais en dehors du programme dans ces réunions institutionnalisées, alors qu’est-ce que ça pourrait bien être ? Confuse, tu laisses ton visage exprimer librement ce sentiment, il prend la parole.
« Je voudrais profiter de la tribune qui m’est offerte aujourd’hui pour rappeler à tous ceux ici présents la porter de vos actes. En effet, bien que vous permettez à l’Empire de jouir d’une technologie toujours plus à la pointe et que vous repoussez constamment les limites de ce que l’on pensait être possible, tout cela a des conséquences. » Un diaporama se lance dans son dos, projeté sur le grand écran dont dispose la salle, des images d’exploitation minières, de corps meurtris, des diagrammes de taux de mortalité ou d’intoxications aux métaux lourds, etc. « La plupart des scientifiques rassemblés aujourd’hui représentent des entreprises qui continuent de nourrir une industrie qui tue. Vous avez du sang sur les mains et il serait tant de vous en rendre compte. Ça n’est pas parce que ces exactions ont lieu sur d’autres continents que leurs vies ne comptent pas. Toutes les tâches ne peuvent pas être déléguées à des pokémons et à cause de ça et de vos investissements dans des entreprises peu scrupuleuses, des gens meurent. »
La salle s’embrase sous l’indignation générale et les huées, ta voix se fait pourtant entendre. « Et qu’est-ce qui nous le prouve ? », sur un ton impérieux, tu as bondi de ton banc et regardes cet homme accusateur et moralisateur avec le plus grand mépris. Dans une attitude, que tu ne revêt que rarement, tu fais peser sur cet homme tout le poids que ses propos peuvent faire retomber sur lui et les ramifications de tes connexions avec les hautes instances de l’Empire. L’homme ne se démonte pas. « Feinstein est un excellent exemple de ce que je cherche à démontrer. Jusqu’en 2019 l’entreprise dont vous êtes la PDG, Mme. Feinstein, s’approvisionnait en matière première dans différentes carrières ou sites d’exploitations à travers le monde. Suite à de mauvais chiffres, la société a changé drastiquement de fournisseur, ceux-là ne respectant aucune éthique, ni aucune mesure de sécurité minimale requise pour ses employés. Aussi, en 2023, j’espère que vous pouvez célébrer confortablement vos nouvelles part de marchés, durement acquises en réduisant le prix de vos produits, au prix cependant de la vie de travailleurs dont vous vous fichez. » Alors qu’il débite son discours bien rodé, des preuves irréfutables s’affichent tour à tour à l’écran, il n’y aurait aucun intérêt de nier. Pis encore, tu reconnais ces informations, ses changements de prestataires, mais on t’avait pourtant assuré de leur sérieux.
L’homme ne s’arrête pas et là et poursuit en prenant d’autres exemples dans la salle, mais le projecteur vient à s’arrêter et l’homme est rapidement saisi. Pourtant, tu ne fais plus attention à ce qui se joue autour de toi, une violente nausée te saisit, tu repenses à ces corps décharnés que tu as vus, à ces chiffres de mortalités, notamment les mortalités infantiles dans ces régions et ils ne doivent pas mentir… Toi qui t’étais rassise, profondément sonnée, abasourdie même par la nouvelle, tu as besoin d’air. Les yeux écarquillés, trahissant une terreur grandissante, tu dévisages Lenora, dans l’incompréhension la plus totale. Tu te relèves et quittes la pièce à grandes enjambées.
Genesis disait vrai : la Menace Obscure est réelle. Nul n'est à l'abri, pas même la princesse impériale. Ne vous y trompez pas : la guerre est à vos portes. Commencez-vous à voir les fils du destin ?
Effleurer le divin
On dirait bien que vous êtes passé à côté d'un être mythique... Que vous l'ayez vu ou entraperçu, leur existence est bien réelle. Et maintenant ?
Six mois
Qu'avez-vous fait ce semestre dernier ? Beaucoup de Lux Novae, apparemment.
Ah, j'adore taquiner cette jeune femme qui, bien que plus jeune que moi, reste ma patronne et gère bien cette grosse entreprise. Même si on se prêt à ce genre de plaisanteries légères, je trouve quand-même toujours cet éclat particulier dans son regard: elle reste combattive et assurée constamment.
Cependant, je lève légèrement la main, lorsque le colloque commence officiellement: que ce soit en n'entendant pas d'informations cruciales ou juste en adoptant une attitude "dissipée", ça ne présenterait rien de bon pour nous et il s'agit quand-même de faire bonne impression, surtout que là... ce scientifique ne perd pas de temps, pour tirer littéralement au lance-roquettes sur nous!
J'encaisse sans sourciller les attaques sur les entreprises "laxistes sur les droits humains" et je repense aux multiples rapports que j'ai pu lire sur ces chantiers "mal-fichus", sur les employés maltraités. Je n'avais pas le temps d'encaisser tout ça que nous sommes partis sur ce colloque et voir les images s'afficher, ça n'aide pas à réfléchir. Cet intervenant mise sur le sensationnel, en mettant des images-chocs, mais au final, il ne donne aucune donnée particulière, pas de chiffres à retenir ou à "contredire", donc il va falloir contrattaquer sur du pur marketing et jargon commercial et... oh?
Je suis surprise par les quelques mots de Dvora, qui se fait ensevelir bien vite sous les mots de son interlocuteur, qui reste droit dans ses bottes: forcément, il se considère comme le sauveur du jour, le protecteur des employés martyrisés et il a l'occasion d'écraser la concurrence. Après, je ne fais que supposer que c'est une magouille d'une entreprise rivale, pour faire couler tous ses concurrents, mais puis-je vraiment me permettre de supposer à ce stade-là, alors que je dois décoder l'ensemble des données qui apparaissent à l'écran? Techniquement, je vais devoir agir sur plusieurs fronts, pour espérer renverser la vapeur, mais surtout contrebalancer l'emportement de ma patronne, qui s'est laissé emporter par ses émotions et qui... part? Oh, c'est pas bon du tout ça...
- Hum, permettez donc que nous nous absentons, le temps de finaliser notre présentation, notamment notre réponse à cette flopée d'informations essentielles, bien que pas-mal datées!
Pyutoga sur mes talons, je pourchasse ma directrice, échangeant un regard avec l'Abra, qui se téléporte de suite, pour bloquer le passage à Dvora:
- Directrice, calmez-vous, on va se poser et réfléchir à tout-ça! Pensez donc que nous ne sommes pas venues les mains vides non-plus: on doit prendre le temps d'ordonner tout-ça, en même temps que l'on digère ces photos et informations. Ce jeune blanc-bec a voulu clairement conquérir le cœur de l'assemblée à faible coût, juste avec un simple diaporama d'images-choc et on ne peut pas le laisser gagner sur le simple émotionnel. On doit se concentrer et se ressaisir, Dvora: c'est le premier vraie essai de l'entreprise sous votre direction, auprès d'autres entreprises et avec ce jeunot qui sort les squelettes du placard, pour impressionner la galerie.
Un brouhaha cacophonique. Tout n'est qu'une mélasse informe de bruit parasite et désagréable. Tu es bien incapable d'imaginer une autre option que la fuite. Les images tournent dans ta tête, témoignage peut-être brutal, de ta faiblesse d'esprit. C'est là tout ce qu'il en coûte d'attaquer de la sorte la dignité de ton entreprise, de t'attaquer toi, tout ce que tu représentes et l'héritage de tes pères ? À vrai dire, oui. Pour une simple raison, tu ne sais pas donner tort à ces informations, tu as reconnu ces changements de sites d'exploitations, tu avais peut-être entendu ici et là, des discussions qui s'organisaient autour de la dangerosité du travail dans certaines régions où tu collabores avec certaines entreprises. Pas une fois, ne t'es-tu dit que tu devais les remettre en cause, que cela te concernait réellement ?
Et pourtant, ô combien pouvais-tu être dans le faux.. Un Abra stoppe ta progression, il te faut un instant pour le reconnaître tant tu te retrouves chamboulée. Assez maladroitement bloquée par ce corps frêle, tu capitules. Si tu ne peux pas fuir, il te faudra te contenir du mieux que tu le puisses, mais comment faire ? Les larmes aux yeux, tu te retournes vers la seule qui puisse t'aider ici, la seule qui au travail saches t'apprécier, rien qu'un peu. Elle se veut rassurante, optimiste, comme toujours, mais ça ne suffit pas. Pourtant, tu sais qu'elle n'a pas foncièrement faux sur toute la ligne, on n'agit pas sur un coup de tête dans ce monde-là et pourtant, c'est ce que tu as terriblement envie de faire.
« Mais.. Il faut arrêter ça, Lenora.. Tout de suite. » Une seule larme roule sur ta joue, unique, mais bien lourde de sens. Ça te fait mal de te rendre compte aussi abruptement que c'est ainsi que tourne le monde et que de non-content de ne rien faire pour le changer, tu participes à perpétuer de telles exactions. « Je t'assure qu'une bonne partie de ces données sont exactes, je m'en souviens.. C'est catastrophique et tu dois le savoir toi aussi, n'est-ce pas ?.. » Ton regard s'égare, frénétiquement, tu cherches quelque chose auquel le raccrocher, mais rien ne semble capter ton attention, rien ne viens te soulager de cette douloureuse réalisation. Tu es un monstre aux yeux de ces gens et ça t'est tout bonnement insupportable.
« Tu dis ça, mais on a rien à raconter de passionnant cette années, les suivis des derniers produits, les pistes d'améliorations... Mais on s'en fout, je t'assure, ça doit cesser. » Tu plantes tes iris, curieusement mordoré sous cette lumière, dans ceux de ta comparse, elle doit t'entendre, elle doit comprendre. « On confirme les informations en interne et profite du colloque pour annoncer nos nouvelles intentions, on doit dire au monde dans la foulée qu'on à rien à voir avec ça.. Je refuse que mon entreprise capitalise sur le sang des plus démunis.. » C'est peut-être un peu ton histoire générationnelle qui te revient en pleine face. Il n'est pas agréable de venir d'ascensions peu glorieuses et de se voir quelques générations plus tard être celle qui malmène les petites gens. « Plutôt fermer Feinstein.. »
Genesis disait vrai : la Menace Obscure est réelle. Nul n'est à l'abri, pas même la princesse impériale. Ne vous y trompez pas : la guerre est à vos portes. Commencez-vous à voir les fils du destin ?
Effleurer le divin
On dirait bien que vous êtes passé à côté d'un être mythique... Que vous l'ayez vu ou entraperçu, leur existence est bien réelle. Et maintenant ?
Six mois
Qu'avez-vous fait ce semestre dernier ? Beaucoup de Lux Novae, apparemment.
Je cligne des yeux à quelques reprises, surprise par l'attitude de ma patronne: ouah, elle en veut, très clairement. Mais oui, chacune de ses phrases est juste, mais... ça ne veut pas non-plus dire que tourner les talons est la bonne solution.
J'inspire longuement, réfléchissant un temps:
- Oui, vous avez complètement raison: maintenant que ce dossier pourri est arrivé aux oreilles de tout le monde, il faut arrêter... mais arrêter avec ce passé dégoûtant, l'enterrer sous notre volonté de changement déontologique. Maintenant que ce type a mis en avant ces erreurs passées, nous ne pouvons qu'assumer et aller de l'avant, parce que le contredire et noyer l'assemblée sous un tas de blabla et de justification ne va pas servir.
Voyant qu'elle semble plus concentrée pour me parler que pour chercher à avancer vers la sortie, je retire mes mains de ses épaules, fouillant distraitement dans une poche intérieure de veste, sortant un mouchoir que je lui tends.
- Bon... vu que l'on est sur la même longueur d'onde, à savoir le fait de mettre en avant la nouvelle direction de l'entreprise, on va devoir se préparer. Voyons... j'ai l'ensemble des dossiers de production, j'ai quelques tableurs ici et là... les projections au niveau des dépenses et gains, en suivant notre volonté de changement... On va devoir doser entre vos déclarations et les miennes, ainsi que la projection éventuelle de ces données: le public a encaissé un sacré coup, avec l'intervention de ce type, donc on va devoir improviser.
Tout en parlant, j'ai sorti mon téléphone et pianote dessus, scrollant entre mes divers dossiers, en mettant certains de coté, effaçant quelques mots ici et là, pour aller encore plus vers le simple... De temps en temps, je lève les yeux vers Dvora, massant finalement mon front, en me décidant à répondre aux derniers mots de la directrice:
- On pourrait fermer l'entreprise oui... mais seriez-vous satisfaite de ça? Nous sommes aux prémices du changement de direction, nous ne savons pas si ça va marcher ou pas, combien de temps ça prendrai, pour montrer des résultats concrets. Procédons par étapes, le plus sereinement possible, malgré la crise que nous a balancé ce freluquet en pleine figure. Quand vous serez prêtes, nous irons confronter ce type et out le reste de l'assemblée, pour faire entendre notre voix, notre volonté de faire autrement que ce qui a été fait. Ne vous inquiétez pas, si vous vous sentez faiblir, faites-moi signe et je prendrais le relais, pour vous laisser réfléchir... mais n'oubliez pas que je suis toujours à vos cotés, pour changer Feinstein, d'accord, directrice?
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