Neropolis. Quel lieu plus indiqué pour trouver une spécialiste en légende et autres mythes régionaux. Ce n’était pas étonnant d’avoir vu Athénaïs s’y installer quelques temps. Et moins étonnant encore de découvrir par sa sœur que le dernier homme à l’avoir vue habitait ici. Mais au-delà de cette logique et de l’enquête elle-même, Naël devait bien avouer adorer l’ambiance de la ville mystique. Il avait dû rester à la capitale quelques temps, mais le trop grand, trop peuplé et trop bruyant avait eu tôt fait de peser lourdement sur ses épaules. Il avait donc été heureux de recevoir ce coup de fil de Leïla lui indiquant finalement une autre piste.

Respirant l’air frais à l’approche de la cité, Naël regretta de ne plus être le simple dresseur qui parcourait les routes qu’il était autrefois. Dans son ancienne vie, il aurait pris le temps de visiter, découvrir et surtout de se reposer au calme dans la verdure environnante. Pressé par le temps, il ne pouvait que rarement s’offrir une telle quiétude. Peut-être qu’une fois cette histoire finie, il resterait un peu plus pour profiter de ce que cette nouvelle région avait à offrir. Peut-être. Si cette histoire finissait un jour. Car pour l’heure, il n’était même pas proche du but.

Traversant les rues, le jeune dresseur se rendit à l’adresse que lui avait indiquée sa sœur. En ce milieu d’après-midi, un jour de semaine, il ne semblait pas y avoir âme qui vive dans les allées pavées. Et alors qu’il déambulait, il se demande qu’elle sensation il pourrait éprouver en vivant ici. Une vie simple, bien loin du chaos qui le menait un peu plus loin chaque jour. Mais impossible. Impossible ne serait-ce que d’appréhender une idée aussi loin de sa réalité. Sans doute n’était-il tout simplement pas fait pour ça.

Alors, il arriva finalement à l’adresse indiquée et tomba nez-à-nez avec… une école. Sérieusement. Sa sœur aurait pu prendre le temps de le prévenir, il ne se serait pas hâté de rejoindre Neropolis avant la fin de la journée. A cette heure, le fameux Joshua dont elle lui avait parlé, s’il était effectivement enseignant, devait être en plein milieu d’un cours. Il ne lui restait alors plus qu’à patienter. Naël décida alors d’éviter de l’attendre devant l’école. Une telle attitude attirerait sans doute l’attention et n’était de toute façon pas socialement recevable, surtout de la part d’un vagabond inconnu. Il choisit plutôt de s’installer au coin de la rue, guettant de temps en temps, café à la main, la sortie des classes.

Et finalement, quand l’heure fut venue, il laissa la horde d’enfant se déverser à travers le portail du lieu d’enseignement en hurlant, visiblement ravis de voir s’être terminée une nouvelle journée de cours. Puis, lorsque le dernier des enfants fut parti et qu’il ne restait plus qu’une silhouette en train de verrouiller les classes, le jeune Mésopotamien se leva, régla l’addition, et se rendit à la rencontrer de celui qui allait peut-être pouvoir l’aiguiller. Tout en avançant, il répétait son discours. Leïla avait dit le connaitre, aussi, engager la discussion en évoquant son nom était peut-être l’approche la moins étrange et la plus productive. Lorsqu’il fut à sa hauteur, Naël lui adressa un sourire et prit la parole.

Bonjour, excusez-moi de vous déranger.  Commença-t-il sur un ton amical.  Je suis le frère de Leïla et un ami d’Athénaïs et… j’aurais besoin de vous parler.