L'amour ? Bah... C'est en option. Avec vous, c'est surtout physique. Et si ça plaît à votre entourage... tant mieux, pas vrai ? :wink:
Raté
Bon. Ca ne s'est pas passé comme prévu. Et après ? Ce n'est qu'un râteau ! ... un parmi tant d'autres...
Campagnard
On dirait bien que vous avez été impliqués dans quelque chose de plus grand que vous... Et que vous y avez survécu ! Pas trop traumatisé ?
Acte 1 : Au travers des ombres
Genesis disait vrai : la Menace Obscure est réelle. Nul n'est à l'abri, pas même la princesse impériale. Ne vous y trompez pas : la guerre est à vos portes. Commencez-vous à voir les fils du destin ?
Six mois
Qu'avez-vous fait ce semestre dernier ? Beaucoup de Lux Novae, apparemment.
Ne posez pas la question. Elle n'en a pas la moindre idée. Avec, sans? Quelle importance?
Parce qu'elle a cogité, avant d'en arriver là. Elle a peur de paraître stupide. Elle a douté, tourné, retourné la question. Elle se sait fataliste. Est-ce qu'elle exagère? Est-elle simplement trop prudente, victime de son obsession, d'un idéal irréalisable de contrôle permanent? Ses rares introspections sont généralement fructueuses, mais aucune ne l'a moins été que celle-ci.
D'un pas feutré, elle se coule dans l'ombre, de corridor en corridor. Elle n'a croisé personne en venant, et l'heure tardive doit en être la principale explication. Pas question, toutefois, de risquer d'être vue. On ne doit deviner les raisons de sa présence sous aucun prétexte.
Sa tenue noire, unie, semblable à son humeur, donne le ton. Il est singulier de la voir si... eh bien, si discrète. Ce contraste avec la Lina habituelle ne peut que souligner l'importance de se faire toute petite, ce soir. On pourrait croire qu'il s'agit de quelqu'un d'autre, se méprendre sur la personne.
Pourtant, la voilà. Pas loin de minuit, et elle arpente la bâtisse, dont elle connaît les accès et les secrets.
Une porte. Deux. À la troisième, elle frappe avec douceur. En dépit de ses maigres privilèges, de son contact direct, compte tenu du contexte de son arrivée dans l'Armée Révolutionnaire. Elle veut prendre des gants, s'assurer de déranger le moins possible.
On n'importune pas Edward sans raison.
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Bon anniversaire ! Plus d'un an ici, ça se fête. On espère que vous avez plein de beaux souvenirs ici !
Rares sont celleux qui ont un accès direct à Edward. Rares sont celleux qui peuvent prétendre savoir où le trouver et y parvenir. Pourtant, c’est bien le chef de la Révolution qui répond lorsque Lina toque à la porte. Il vient même ouvrir lui-même, sans apparat et sans formalité qu’il exècre depuis le temps. « Qu’est-ce que je peux faire pour toi Lina ? » Un oeil avisé pourrait remarqué qu’il est épuisé, il faut dire que les événements des derniers jours ont été taxant pour lui qui, malgré tout, n’est qu’un homme. Il traine quelques blessures des affrontements contre les champion.ne.s même s’il a été protégé par son Pokémon des pires coups. Enfin, il s’en remettrait rapidement, il en est persuadé. « En fait je suis content que tu sois venue me trouver, je voulais justement te parler. » Parce qu’il a eu le contre-rendu de Kyra pour ce qui s’est passé dans les jardins impériaux et qu’il n’en est pas peu fier. Autant faire d’une pierre deux coups, ça lui évite de devoir convoquer l’armurière une autre fois. Il se dirige vers son bureau dans la pièce, l’une des nombreuses qu’il occupe pour éviter de se retrouver toujours dans la même, avant de faire signe à la jeune femme de s’y installer à son tour. « Mais vas-y, commençons par ce qui t’amène ici. » Il est curieux et il suppose qu’il vaut mieux commencer par ce qui lui importe le plus. Les félicitations peuvent attendre de toute façon, parce qu’il connait suffisamment Lina pour savoir qu’elle ne lui ferait pas perdre son temps sans raison. C’est quelque chose qu’il apprécie chez elle, comme pour la majorité des membres de la Révolution qu’il côtoie plus régulièrement. Il sait au moins qu’il n’aura pas besoin de lui rappeler qu’il reste un homme occupé.
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Genesis disait vrai : la Menace Obscure est réelle. Nul n'est à l'abri, pas même la princesse impériale. Ne vous y trompez pas : la guerre est à vos portes. Commencez-vous à voir les fils du destin ?
Six mois
Qu'avez-vous fait ce semestre dernier ? Beaucoup de Lux Novae, apparemment.
C'est l'homme lui-même qui lui ouvre et la fait entrer.
Silencieuse, elle le suit, s'exécute lorsqu'il l'invite à s'asseoir. Comment ça, il voulait lui parler? Est-ce que les événements ayant eu lieu au palais lui sont parvenus aux oreilles? Ou plutôt, les non-événements - quelques manifestants (dont Kyra) ayant écopé d'une soirée en garde-à-vue, mais rien de notable ne s'étant déroulé en dehors de ça, si l'on excepte un ou deux échanges véhéments (dont elle est loin d'oublier l'origine). Elle-même a d'ailleurs eu quelques échos du pétrin dans lequel le leader de la Révolution s'est fourré : les choses semblaient autrement plus épineuses de son côté, sans nul doute, et de façon incomparable.
Mais il l'invite à s'exprimer avant lui, alors elle le saura un peu plus tard. Pour l'heure, il lui faut choisir avec soin la façon dont elle va lui présenter son souci à elle.
Elle réfléchit un instant.
- J'ai un problème moral.
Elle laisse les mots flotter un instant, seuls au milieu de ce silence étudié, alors qu'elle change de position sur son siège, croisant les jambes et joignant ses mains devant elle.
- Admettons.. que je me sois attachée à quelqu'un, ces derniers temps. Le souci, c'est que j'ai appris ensuite que ce "quelqu'un" est un fonctionnaire de l'Empire. Son boulot n'a rien de militaire, d'après ce qu'il raconte, mais rien n'exclut la possibilité qu'il ait des contacts.
Elle prend un instant pour observer le regard toujours neutre d'Edward. Il semble attendre qu'elle ait fini de lui exposer la chose dans son entièreté.
- Je sais bien qu'on nous encourage à avoir une vie civile normale, ne serait-ce que pour brouiller les pistes, mais là, ça peut vite craindre. Parce que si je me fais griller, balancer et arrêter, c'est la cellule qui tombe. Un point d'accès vers la surveillance des échanges de matériel, donc vers le reste du réseau. En gros, c'est une faille de sécurité. Une énorme.
C'est en tout cas ce qu'elle pense de cette relation - pas la sienne, mais celle de Rebecca, qui lui a confié l'information il y a déjà quelques semaines.
Malgré tout, pas question de balancer froidement son amie. Elle y a pourtant convié Lina, provocation de plus à la salve qui lui a été crachée au visage, mais la prendre au mot serait stupide : si on la forçait à choisir, que ferait-elle? Comment réagirait-elle? Continuerait-elle à servir la Révolution avec autant de ferveur?
L'aimerait-elle toujours autant, elle?
Alors Lina a décidé de prendre celle balle pour elle. D'avoir une réponse d'Edward, afin de savoir à quoi s'en tenir. Si, oui ou non, elle s'inquiète trop. Si elle devrait garder un œil sur Becks, trop éprise et trop perdue pour comprendre les conséquences de ses choix.
- Alors qu'est-ce que je suis censée faire? Vous pensez que je dramatise? Est-ce qu'il y a une solution qui me permettrait de vivre ma vie comme je l'entends, sans mettre en danger notre effort? Rien n'est plus important que l'indépendance de Callero à mes yeux, bien sûr, mais... j'ai aussi mes faiblesses, et je ne suis qu'une femme. Je veux pas tout faire foirer.
Le cliché est assené avec juste ce qu'il faut de doute et d'émotion dans sa voix. Parce qu'Edward la connaît mieux que ça. Lina n'est pas du genre à vouloir se ranger, et encore moins à s'amouracher d'un esclave de l'Empire, que sa simple allégeance lui ferait fuir comme la peste. Non, elle va d'aventure en aventure, ne vit que pour l'instant présent - lui-même en a déjà fait les frais, étant un objet de convoitise évident pour son armurière, qui ne s'en cache elle-même pas le moins du monde.
Mais là, l'important, c'est d'être suffisamment crédible pour qu'il réponde clairement à sa question sans s'en poser lui-même.
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En temps normal, Edward aurait pris le premier plan et aurait commencé avec ses propres commentaires avant de laisser le champ libre à son interlocutrice. Pourtant, considérant que Lina est venue le trouver de sa propre volonté, qu’elle semble avoir quelque chose qui lui pèse, il lui apparait plus important de la laisser s’exprimer en premier. Autant dire qu’il ne s’attendait pas à ce qu’elle aborde comme sujet. S’il est prêt à offrir une oreille attentive à une question d’ordre moral, il est bien moins impressionné par ce qui suit. Vient-elle vraiment le voir pour lui parler de ses problèmes de coeur ? Si oui, elle se trompe définitivement de public, Isana aurait été un bien meilleur choix que lui. Enfin, il lui a laissé le plancher et il n’est pas du genre à changer d’avis si facilement. Il écouterait donc ce qu’elle a à dire avec avec une attention que ça ne méritait peut-être pas. Il n’a aucune intention de faire un jugement hâtif ou de refuser d’apporter son aide à une membre aussi importante de la Révolution. Peu importe à quel point ça lui parait idiot comme discussion.
Son opinion reste la même lorsque Lina finit d’exposer son problème moral. Il n’a pas l’impression d’avoir de réponse parfaite à lui offrir si ce n’est qu’un bruyant soupir, mais il se retient. « Je doute que le fait que tu sois une femme pèse beaucoup dans la balance. » Tous.tes les humain.e.s sont esclaves de leurs émotions, lui-même ne fait pas exception à la règle. Alors il balaie les clichés d’un coup sec, n’en ayant rien à faire. Reste le problème en lui-même, celui qui mérite d’être pesé même s’il n’en a pas l’air. « Maintenant, je suppose que tu es consciente qu’il y a toujours un risque pour la cellule, c’est pour ça que rares sont celleux qui ont davantage d’accès. » Certes, elle fait partie de ces exceptions, mais considérant que le chef de la Révolution est allé se frotter aux champions, on ne peut pas dire que sa sécurité personnelle l’intéresse particulièrement.
Pour le reste ? Eh bien Edward pèse ses mots, réfléchit à la façon la plus plaisante de dire qu’il n’en a rien à faire au final. « Il faut savoir faire confiance à tes propres instincts, surtout si l’homme en question n’est qu’un fonctionnaire. Tu devrais pouvoir couper contact si ça devient trop risqué non ? » Il ne va pas commencer à surveiller les fréquentations et autres proches de tous.tes les membres de la Révolution. C’est quelque chose pour l’Empire ça, pas pour lui. Cela dit, il ne compte pas non plus rien faire. Si elle a soulevé le problème c’est que ça la préoccupe suffisamment. « Si tu veux je peux demander à ce que le fonctionnaire en question soit suivi, ça nous permettra de voir son taux de dangerosité. » Et sa ferveur pour l’Empire, surtout. Le Révolutionnaire se voit mal lancer la pierre, il a encore beaucoup de liens avec l’Empire, même s’iels le détestent tous.tes.
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Visiblement, les clichés n'ébranlent que très peu Edward, qui offre une réponse somme toute assez convenue et rationnelle à ce souci d'ordre moral. Là où Lina s'attendait à voir le chef de la Révolution s'alarmer de cette relation problématique, aucun sentiment d'urgence, aucune inquiétude particulière ne transparaissent dans sa voix.
Ce qui est ennuyeux. Pour le convaincre du danger représenté par la situation, il faudrait que Lina lui donne plus de détails. Ce qui reviendrait à balancer Rebecca aussi sec. Même chose pour sa proposition : elle adorerait faire suivre le type en question, mais il serait évident que la femme qu'il rencontre n'est absolument pas la bonne. Et puis, de toute façon, elle n'a même pas d'identité concrète à refiler à qui que ce soit.
En quelques mots : c'est une impasse.
- OK, je comprends, fait-elle finalement après avoir fait mine de réfléchir quelques secondes. Je vais faire gaffe, toute seule comme une grande. Merci de m'avoir remis les idées en place, Edward. Je sais où sont mes priorités, non? Ma vie, ça a toujours été Callero, et uniquement Callero. Je me vois pas changer ça pour un mec ou une fille - ni maintenant, ni jamais.
Même si la fille en question, c'est Rebecca.
Mais bouclons ce sujet-là : elle sait maintenant qu'Edward ne lui sera d'aucune aide. C'est triste. Légèrement décevant, même. Elle se serait attendue à plus de ferveur de la part de cet homme. Ou bien la cellule de Lina n'est-elle finalement pas si irremplaçable à ses yeux? Elle a beau côtoyer son interlocuteur depuis une poignée d'années maintenant, l'admirer depuis plus longtemps encore, voilà de quoi lui rappeler qu'elle est encore bien loin d'en connaître tous les aspects. Et qu'on ne s'improvise pas leader révolutionnaire sans une certaine froideur, un certain détachement.
Une leçon à méditer plus tard.
- Enfin bref, pas la peine de s'éterniser sur la question. Je comptais pas abuser de votre temps - je sais qu'il est précieux. Surtout que vous aussi, vous aviez un truc à me demander, si j'ai bien compris...
Et elle incline la tête avec curiosité, laissant Edward mettre sur le tapis le sujet qu'il souhaitait aborder avec elle. En ce qui concerne les relations de Rebecca, elle se débrouillera toute seule. Comme elle l'a toujours fait.
Après tout, la seule capable de répondre aux besoins de la rousse de A à Z, c'est bien elle.
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À être pleinement honnête, Edward affirmerait sans doute que cette conversation le rend quelque peu perplexe. Il aime affirmer qu’il sait plutôt bien lire les gens et pourtant, rien de ce dont il discute avec Lena ne semble cadrer avec ce qu’il connait de la jeune femme. Et considérant qu’il refuse d’accepter les clichés qu’elle lui a servi… eh bien disons que perplexe est le seul mot qui s’applique à la situation. Mais le chef de la Révolution n’a pas le temps, ou l’intérêt, pour tous les détails de la vie de ses troupes. La cellule de Lina, les travaux qu’elle fait sont fondamentaux, mais si elle ne sait pas gérer sa propre vie personnelle, peut-être ne peut-il rien pour elle. « Voilà qui me rassure. » Il est honnête sur ce point, mais, pour les bienfaits de la cause, il note tout de même qu’avoir l’identité de l’homme en question serait sans doute préférable. Si Lina ne veut pas la lui donner, il devra charger quelqu’un d’autre de l’obtenir. « Tu es certaine que tu ne veux pas qu’on fouille un peu dans sa vie ? » C’est une perche qu’Edward lui tend dans le moment présent à voir si elle l’accepte ou s’il devra chercher par lui-même. Parce que c’est quand même tout particulier comme situation et il préfère en avoir le coeur net.
Enfin, il reste que ce n’est pas le point le plus important de cette rencontre pour lui. Non, il y avait une raison pour laquelle lui voulait la voir, ce sur quoi elle revient elle-même. « Pas exactement à te demander. » Il précise avant de se redresser légèrement. « Kyra m’a parlé de ce qui s’est passé au palais impérial. Je suis heureux de savoir que tu as su te contenir. » Ce n’est pas sarcastique, c’est même très sincère de la part de cet homme pourtant si calculateur. « Cela m’indique que tu peux être envoyée sur le terrain sans craindre ce qui pourrait arriver. » Et c’est important, parce qu’il peut prendre le risque qu’elle ait une fréquentation douteuse, mais pas de la voir perdre le contrôle sur le terrain. « Bien sur si c’est quelque chose qui t’intéresse toujours. » Parce qu’il a une petite idée de ce qu’elle pourrait accomplir, si les autres membres qu’il a en tête veulent également se lancer dans un projet un peu particulier. Enfin, chaque chose en son temps.
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Face à la perche tendue par Edward, elle acquiesce poliment.
- Oh, vous me connaissez, fait-elle, les yeux luisants. S'il y a un truc à savoir, je l'apprendrai bien vite. Je suis douée pour farfouiller.
Là-dessus, elle est soulagée de constater que l'homme embraye sur le sujet qu'il souhaitait lui-même aborder. Elle s'en doutait un peu, il le lui confirme : il cherche à revenir sur les récents événements du sit-in. Pas en les termes auxquels elle s'attendait, en revanche. Quelque peu surprise, elle arque un sourcil, sa mine interdite laissant transparaître sa stupéfaction.
- Je... m'attendais à me faire taper sur les doigts, en fait. Si Kyra vous a fait un rapport, vous devez savoir que j'ai incendié la blondasse qui leur sert de princesse. C'était pas malin, je peux l'admettre, mais je regrette pas une seule seconde. Et on peut considérer le fait de m'être retenue de la tabasser comme une petite victoire, j'imagine?
Et c'est bien peu de le dire - si elle l'avait pu, elle aurait dégommé Keigan sur place sans chercher plus loin, histoire de lui faire abandonner ses grands airs.
- Honnêtement, je vais pas vous mentir : c'était dur. Je l'ai fait pour les autres, pour vous aussi, mais j'ai cru que j'allais exploser. Maintenant, si ça me permet d'aller sur le terrain, vous connaissez la réponse. J'ai autant besoin de voir la réalité de la situation que de passer du temps à développer des outils pour fournir la Révolution.
L'esprit d'une femme de science, bloqué dans le corps d'une femme d'action - le grand paradoxe de Lina, dont les aspirations peinent à être compatibles aux besoins de l'Armée Révolutionnaire : protéger coûte que coûte ses intérêts, ainsi que les quelques personnes de confiance qui peuvent apporter un réel plus logistique à son effort de guerre.
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Un hochement de tête, voilà la seule réponse d’Edward à l’affirmation de Lina. Ce n’est pas qu’il doute ouvertement d’elle, il trouve juste la situation un peu trop particulière pour ne pas chercher la douille qu’il y a à quelque part. Mais bon, il lui fait assez confiance pour lui laisser un peu le bénéfice du doute. Puis, surtout, il y a plus important dans le moment présent. Il avait écouté ce qu’elle avait à lui demandé, maintenant c’est à son tour d’amener ce dont il voulait parler en premier lieu. Il fait un retour sur ce qui s’est passé dans le jardin du palais impérial. Ça semble nécessaire considérant les commentaires qu’il avait eu de Kyra.
Pourtant, ce qu’il a à dire sur le sujet semble surprendre Lina qui s’attendait à une réaction bien moins positive. Peut-être que la barre était placée trop basse ou peut-être que l’appréciation du chef de la Révolution est trop généreuse pour ce dont il en retournait vraiment, qu’importe. Edward n’est, étonnamment, pas là pour lui taper sur les doigts comme elle le croyait. « C’en est une. » Victoire, aussi petite soit-elle. Il y a un monde entre incendier une princesse impériale et l’attaquer physiquement, qu’elle le sache montre qu’elle a un peu plus de retenue que ce que l’on aurait pu croire en premier lieu. « À ce qui parait, tu as laissé une grande impression sur la princesse. À croire que l’incendier était une bonne méthode. » Mille fois mieux que la tabasser autant le dire, sinon Lina ne serait sans doute pas ressortie de ce jardin sauf avec des menottes à ses mains. Donc oui, autant dire qu’Edward est satisfait de la tournure des événements et est prêt à considérer l’envoyer sur le terrain sur une base plus régulière.
Sans surprise Lina semble plus que partante à l’idée. « Parfait dans ce cas. » Si c’est ce qu’elle veut et qu’elle semble en mesure de calmer ses réactions, qui serait-il pour l’empêcher ? (Celui qui l’a fait jusque là). « Je te préviens par contre, tu ne serais pas sur le terrain en tout temps. » C’est impossible considérant les précieux services qu’elle rend à la Révolution. Il ne peut pas prendre le risque que quelque chose lui arrive. « Mais j’ai l’intention de créer une cellule spéciale pour toi et d’autres talents particuliers de l’Armée révolutionnaire. Ce sera une unité spéciale qui interviendra dans des situations précises. » Ça coule de source pour le chef de la Révolution, mais pour une rare fois, il s’efforce de jouer carte sur table pour être certain que tout le monde est sur la même longueur d’onde.
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- Une grande impression selon qui? Elle avait surtout l'air de s'en foutre. Comme tout le reste de la famille impériale, en fait. (Un sourcil arqué, elle incline la tête sur le côté, hausse les épaules.) Mais ça m'a fait du bien de vider mon sac, alors c'est pas perdu.
Edward explique son idée, et Lina écoute attentivement. Une cellule spéciale, donc. Pour elle, qui n'a que peu de contacts avec les autres lorsqu'elle n'adopte pas son pseudonyme de Datura - celui sous lequel elle opère en tant que membre de l'Armée Révolutionnaire -, voilà qui risque de changer pas mal de choses : si sa cellule actuelle lui sert essentiellement à organiser la production du matériel illégal visant à équiper les forces rebelles, elle intervient généralement hors de tout cadre lorsqu'on l'envoie quelque part... un peu comme au fameux sit-in.
Les yeux rivés vers un coin de la pièce, reposant son menton sur son poing, elle a un instant de réflexion afin de mieux visualiser les conséquences de cette refonte.
- Hmm. Je continuerai à faire ce pour quoi j'ai été recrutée, évidemment. Mon atelier me manquerait, si je le laissais en plan. Par contre, j'ai quelques petites questions.
D'un air parfaitement neutre, elle se penche en avant sur son siège, ses coudes venant prendre appui sur ses genoux. De cette position basse, elle lève la tête, fixant Edward par en dessous. Les doigts de ses mains jointes se tordent et coulissent les uns entre les autres alors qu'elle égrène ses interrogations.
- Qu'est-ce que ça va changer à la façon dont on organise la production et le transfert des trucs dont je me charge? Qu'est-ce que vous voulez dire, par "talents particuliers", avec des profils aussi différents? Et... de quel genre de "situations précises" il est question?
Inutile de lui demander avec qui elle sera; elle le verra en temps voulu - ce n'est pas comme si elle connaissait tout le monde, à l'Armée Révolutionnaire. En revanche, Edward va-t-il répondre au reste? Les détails ont-ils été seulement été finalisés, à ce stade de son projet?
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De base, peut-être qu’Edward n’aurait pas été aussi conciliant si la situation s’était davantage mal passée, mais au final Lina s’en tire on ne peut plus mieux. « Kyra. » Comme réponse à la question qui est posée, la porte-parole étant parvenue à récupérer le numéro de la princesse. Enfin, c’est pas les détails qui importent le plus dans la situation. « Il faut croire qu’elle ne s’en fichait pas tant que ça. » Le chef de la Révolution n’est pas le plus impliqué dans la situation. Il connait toute la famille impériale, mais le seul dont il était proche à une époque est le présumé héritier alors il ne peut certainement pas se prononcer sur le cas de Keigan. C’est un dossier qu’il laisse totalement à la porte-parole.
Pour l’heure, il a des obligations plus pressantes, plus personnelles, notamment le cas de cette nouvelle cellule qu’il voudrait constituer. Bien sur, à ses yeux, Lina reste un atout précieux pour la Révolution, assez pour qu’il précise qu’elle ne pourra pas être sur le terrain en tout temps, ce qu’elle semble accepter. C’est pour le mieux en soit, parce que ce n’était pas tellement une question cette fois. Ce qu’elle a cependant et Edward ne peut que lui faire signe de les poser. Ce qu’elle lui demande est légitime et, encore une fois, il se retrouve à jouer carte sur table… du moins autant qu’il peut en dirigeant une armée illégale. « Pour la production et les déplacements, globalement ça ne changera rien ou presque. Tu devras sans doute déléguer un peu plus quand tu sortiras sur le terrain. » C’est important pour la Révolution que l’apport premier de Lina ne disparaisse pas d’un coup. Pour ce qui est des autres questions en revanche… « D’autres personnes qui apportent des choses bien précises à l’Armée révolutionnaire, comme toi avec ce que tu crées. Nous avons une liste assez courte des membres potentiels, mais cela doit être construit. Et iels doivent faire leur preuve. » Comme Lina a pu le faire. Être un atout pour la Révolution est une chose, mais il faut aussi mériter la confiance qui viendrait avec une telle cellule. C’est en partie pour ça qu’il ne peut pas donner tous les détails immédiatement. Il y a des limites à l’honnêteté lorsque tout n’est pas prêt. « Et pour les situations, c’est tout ce qui nécessiterait des actions particulières. Ça peut être du repérage, poser une bombe dans un endroit précis, venir en aide à d’autres cellules. Un peu comme une équipe d’élite. » C’est du moins l’intention, reste à voir si tout le monde se montrera à la hauteur, s’il trouvera quelqu’un pour les diriger aussi.
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Lina sourit, les yeux luisants. "Une équipe d'élite". Si son ego apprécie cette mise en avant, elle se doute qu'Edward exagère la chose : de l'élite, on attend l'impossible - des résultats basés sur une connaissance parfaite de leurs capacités. Difficile d'en dire autant d'un patchwork de fidèles aux historiques variés, réunis par la seule volonté de faire bouger les choses. Et, en ce qui la concerne, sa petite tirade au sit-in ne dit absolument rien sur sa capacité à mener des opérations plus musclées. Mais ce qu'elle dit sur elle, en revanche, c'est sa capacité à suivre des directives, et sa volonté de prendre sur elle pour aller de l'avant. Elle s'en doute : pour un homme dans la position d'Edward, la confiance est une denrée précieuse. Si elle devait parier, elle dirait que c'est là-dessus que ses critères se sont portés avant toute chose.
- Présentée comme ça, l'intention est flatteuse, Edward. Très bien. Vous savez que vous pouvez compter sur moi... comme pour tout le reste.
Reste une dernière interrogation. Qui? Qui d'autre, à part elle, méritera de faire partie de cette sélection insolite? Immédiatement, ses pensées se tournent, une fois de plus, vers Rebecca. D'abord, parce qu'elle la sait fiable, en dépit de ses choix plus qu'hasardeux en termes de relations amoureuses. Ensuite... eh bien, parce que Lina n'a que très peu de contacts avec d'autres cellules. Autrement dit : aucun nom ne lui parlerait. Dans ce cas, à quoi bon poser la question à Edward? Autant attendre et découvrir par elle-même avec quel genre d'équipiers elle devra intervenir, le jour où on l'appellera.
- J'ai hâte de voir où ça mènera, fait-elle en se levant avec nonchalance. Que Datura fasse un peu parler d'elle.
Elle fait bien entendu référence à l'alias qu'elle adopte lorsqu'elle intervient en tant que membre de l'Armée révolutionnaire. Autant que possible, Lina, la manifestante pacifiste au sang chaud, doit rester distincte de Datura, la potentielle terroriste et fournisseuse d'armes illégales. En y ajoutant sa persona civile, sa triple identité n'est pas toujours aisée à maintenir... mais jusqu'ici, elle a réussi à jongler entre les différents aspects de sa vie.
- Pas d'autres questions. Si on a fait le tour, je vais vous laisser tranquille. Après, si vous avez besoin de quoi que ce soit...
Elle lui lance un regard entendu, laissant peu de doute sur ce qu'elle sous-entend - elle n'a jamais caché l'intérêt certain qu'elle porte à Edward, sur un plan plus personnel. Un homme mystérieux, au charme certain, au charisme évident. Une flamme qui l'aveugle, à laquelle elle vient se brûler comme un insecte. Lui-même n'est pas naïf : il ne s'agit pas là de la première allusion qu'elle lui lance, depuis qu'elle le connaît... et entretenir déjà une relation ne l'a jamais empêchée de lui faire des avances, prompte qu'elle est à se lasser de partenaires trop ordinaires. En somme, rien d'anormal de la part de Lina, même si, comme elle le prétendait plus tôt, elle s'était déjà attachée à quelqu'un.
Révolution
Rang EX
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De la vieille école
Bon anniversaire ! Plus d'un an ici, ça se fête. On espère que vous avez plein de beaux souvenirs ici !
L’intention ne se veut pas flatteuse, Edward n’utilise la flatterie que lorsqu’elle est nécessaire et ça n’a jamais été le cas avec Lina. Pour autant, il ne vient pas la contredire sur ce point, se contentant d’hocher la tête. « C’est tout ce qu’il me faut. » La loyauté importe plus que beaucoup de choses dans une situation aussi complexe que celle de la Révolution. Certes, les talents de la jeune femme et des autres choisi.e.s pour la tâche importent, mais le plus crucial est de s’assurer qu’iels ne faibliront pas devant l’ennemi - d’où le choix de l’armurière. Edward ne s’étend pas sur l’identité des autres membres de cette unité. C’est une information qui sera partagée en temps et lieu. Il n’y a qu’une chose à ajouter, qu’une précision à donner : « Le but n’est pas de vous faire connaitre. » Parce que c’est important de le dire. Il y a d’autres membres de l’Armée révolutionnaire pour ce genre de chose. Hubert et Faustea sont de bons exemples en ce sens. « Je ne veux pas que l’Empire vous prennent en cible. » Elle et les autres choisi.e.s pour cette unité spéciale. Certes, les Révolutionnaires seront toujours visé.e.s par les autorités impériales, mais leur attention doit être concentrée ailleurs.
Comme celle de Lina lorsqu’elle se lance dans un sous-entendu qu’il accueille avec un sourcil arqué. Ce n’est pas la première fois qu’elle fait un tel commentaire, mais comme à chaque fois Edward ne montre aucun intérêt. Ce n’est pas le type de relation qu’il a avec les membres de la Révolution que ce soit Lina ou qui que ce soit d’autres. « Non du tout. » Il ne s’est jamais intéressée à elle de cette façon et ça n’arrivera sans doute jamais. « Je ne voudrais pas que vous vous détourniez de celui que vous aimez. » Même si c’est un impérial. Ça ne change pas grand chose au fond, ce n’est pas une relation qui sera un jour possible entre elle et lui. « Tu peux y aller, je ne te retiendrai pas plus longtemps. » Il la rappellerait en temps et lieux, lorsque le reste de l’équipe aura été assemblé.
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