Il ronronne sous ses doigts, se concentre sur le mouvement de ses doigts dans ses cheveux et ignore quel sera le résultat. Il a terminé sa plaidoirie, s'apitoie sur ses décisions, ses doutes. Il écoute attentivement les paroles de son amant, les laisse mariner dans son esprit, se retient de lui couper la parole, qu'une diarrhée verbale ne l'attaque.

Il sent sa main couvrit la sienne et serre ses doigts, les glisse entre les siens, l'attrape alors qu'il dévoile son regard intrigué, incertain. Ce sont ses lèvres qui viennent cueillir sa peur et Quincy se relève un peu, veut en demander davantage, mais s'écrase lorsqu'on le pichenotte sur le front. Il fronce les sourcils et lâche sa main, frontant l'endroit endolori, imagineant déjà le pire, la rougeur, le bleu, comme si Blair avait été si fort. Et son sourire revient, il l'attrape par la nuque, le force à revenir vers lui, mais ses lèvres vont se cacher dans son cou, croquant avec douceur sa chair, aspirant cette dernière avec force avant de le relâcher, son sourire maintenant satisfait du résultat.

▬ Moi aussi, je peux te marquer.

L'inverse ferait paniquer le jeune homme, mais Quincy était un bon adepte de faire aux autres ce qu'on ne veut pas qu'ils nous fassent. Il se redressa davantage et se déplaça un peu. Au lieu de sa tête, c'était son corps entier qui était sur les cuisses de Blair et Quincy, assis sur son ami, passait sa main dans ses cheveux, le fixait, le dévorait du regard et s'approcha, encore et encore, riant devant leur silence, devant cette fixation avant de lui voler un baiser. Et pas que cela. Il voulait lui voler son souffle, lui faire tourner la tête, lui montrer son amour et il recula, tout de même déçu de l'absence de réaction dans son pantalon. Il soupire, ce n'était pas parce qu'il en avait parler que tout allait miraculeusement disparaître, que ses doutes ne l'obsédaient pas encore, qu'il devait se rendre à l'évidence : la soirée ne se terminera pas comme d'habitude.

▬ Dit pas que j'ai peur. Il plisse les yeux, analyse son ami. Tu penses que j'peux pas le faire?

Il réfléchit, analyse encore, mais sa situation cette fois. Parce que les idées tournent déjà dans sa tête depuis un moment, parce qu'il manque de temps, d'entraînement avec ses pokémons, parce qu'il pourrait y avoir un résultat, parce qu'il pourrait réussir. Parce qu'il pourrait réunir tous les rubans, il en est convaincu. Puis il pourrait devenir assez imposant pour se faire proposer d'être un coordonateur pour envoyer balader l'Empire comme eux lui avait refusé l'idée d'être un toiletteur engagé on the side pour eux. Non, il fallait qu'il soit un petit soldat engagé pour pouvoir faire ça, pour avoir le droit à cette carrière dans leur rang et pour ça, il les emmerdait.

▬ Et puis, c'est pas que je veux le faire pour ma mère, mais que l'idée est là et que j'y avais pas pensé. Sauf que ça pourrait être amusant. Sauf que j'aurais besoin de toi.

Il a envie de le séduire à nouveau, de se faire agace, de l'entraîner dans son lit. C'est peut-être bien un problème parfois, qu'il voit la sexualité comme une façon d'échapper à ses pensées, à ses réflexions écrasantes, à une façon d'avoir du plaisir et de remettre les problèmes à plus tard. Pourtant, Quincy ne s'en empêche pas pour autant. Sa main lui caresse le visage, ses lèvres se tracent un chemin avec douceur, sur cette oreille, sur ce lobe, sur cette gorge, sur sa pomme d'Adam, dans le creux de ses clavicules.

▬ Tu pourrais même avoir une avance sur ton salaire ce soir. Et il lui fait des yeux doux, des yeux séducteurs.