Elle fait les cents pas devant la grande fontaine au centre des jardins, privatisés pour cette occasion. La princesse Keigan est venue seule, enfin si on ne compte pas la dizaine de gardes du corps qui patrouillent autour du lieu. Aucun n'ose trop s'approcher de peur de déclencher la colère de la furie blonde de Maeston mais chacun fait son devoir envers la couronne.
Aujourd'hui elle a rendez-vous avec Kyra Bazzano, porte parole du Mouvement de Libération de Callero. Après le désastre qu'a été la Fête des Lendemains il semblait essentiel à Kyra d'en apprendre plus sur ce qui s'est passé, de demander des comptes. La jeune femme n'a jamais entretenus de bons rapports avec sa sœur, mais elle n'a jamais souhaité sa mort non plus... Keigan n'est pas encore réellement une adulte et savoir gérer ses émotions n'a jamais été son point fort. Elle est en colère, endeuillée, triste, frustrée et tellement d'autres choses à la fois si bien que le ciel lui-même semble refléter le conflit qui a lieu dans l'esprit de la princesse. Les nuages ne savent plus quelle couleur prendre, oscillant entre gris, blanc et noir alors que le tonnerre se fait entendre par moment sans qu'il ne pleuve pour autant.
L'heure du rendez-vous approche et le téléphone de la jeune femme vibre. Ses yeux rubis fixent l'écran allant d'un mot à l'autre du SMS qu'elle vient de recevoir. « Elle se fout de ma gueule ! » Keigan lève son bras, prête à éclater l'appareil téléphonique sur le sol avant de retenir son geste, le visage toujours déformé par la colère. « Putain même eux ils me prennent pas au sérieux... » Un long soupir s'échappe de ses lèvres et le bras retombe le long de son corps tandis que le négociateur fait son entrée en scène.
Ailbhe, la princesse lève ses yeux vers toi, tu comprends bien vite que tu ne vas pas avoir un accueil chaleureux. « C'est toi le clown dont Kyra vient de me parler ? » Elle fait un geste avec la main tenant son téléphone. « Ta tronche me dit un truc, on s'est déjà croisé ? » La furie secoue la tête. « En fait je m'en fout, fais ton speech et casse toi. C'est pas à toi que je voulais demander des explications. »
Ailbhe J. Cassady
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Acte 1 : Au travers des ombres
Genesis disait vrai : la Menace Obscure est réelle. Nul n'est à l'abri, pas même la princesse impériale. Ne vous y trompez pas : la guerre est à vos portes. Commencez-vous à voir les fils du destin ?
Effleurer le divin
On dirait bien que vous êtes passé à côté d'un être mythique... Que vous l'ayez vu ou entraperçu, leur existence est bien réelle. Et maintenant ?
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On dirait bien que vous avez été impliqués dans quelque chose de plus grand que vous... Et que vous y avez survécu ! Pas trop traumatisé ?
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Electhor
Vous êtes le bras droit de ce que doit être le Mouvement Pacifique. Représentez les vôtres, sans jamais faiblir.
La bride enroulée autour d’ma main, j’freinais l’galop des Bourrinos à l’intérieur d’moi depuis plusieurs jours désormais… C’est que l’ivresse venait tout niveler depuis la Fête des Lendemains, que j’essayais de noyer tous ces sales souvenirs dans la tise, mais que j’étais peut-être bien l’seul à perdre pied dans ces vagues de malt et de houblon. Les démons, ils savent nager, mieux que moi. Et voilà que j’crame une dernière clope en essayant d’conjurer tous les cris qui sont encore là, à squatter dans des recoins d’mon crâne… Putain… Je lève le nez vers l’ciel, et je m’dis que même les nuages n’semblent plus savoir quoi foutre de leur peau. Ils virent du blanc vers le gris, puis ils tournent au noir, avant d’en revenir au blanc, et c’est un peu comme s’ils étaient devenu dingues, eux aussi… Je recrache un nuage de fumée en regardant de loin l’entrée des jardins, et j’ferme les yeux quelques instant pour essayer d’maintenir en place tous ces synapses qui s’agitent. Ils ressemblent un peu à tous un tas d’balles rebondissantes qu’on aurait balancé dans un cercueil avant de l’refermer... Ça rebondit, ça résonne, ça s’entrechoque et ça réveille des trucs que j’aimerais assez oublier, ne serait-ce que quelques minutes, mais non. Alors j’écrase le mégot d’ma cigarette contre la semelle d’une de mes pompes, en soupirant encore, et je le balance dans une poubelle, juste là… Les lendemains qu’nous imaginions, ils ressemblaient pas à ça. Il y avait un peu plus de lumières, et même beaucoup plus de lumière…
A l’intérieur des jardins, même le vert des plantes me semble flou, instable et plutôt trouble. Les arbres, eux, ils ont cette ambiguïté dans leurs branches, qui ont l’air de vouloir s’étendre pour mieux m’gifler, et ce si bien que je m’surprends à rentrer ma tête dans mes épaules… Je m’dis alors que peut-être qu’il y en aurait pour penser que j’deviens parano, et je n’sais même pas si j’pourrais facilement leur donner tort… Mes doigts fouillent dans l’fond d’la poche de ma veste, histoire d’en tirer un téléphone portable un peu à la ramasse sur son époque, et j’pianote quelque chose pour Kyra, un sms assez lambda, avant de l’refourguer là-dedans. Mes pas m’amènent sous un ciel toujours plus capricieux, et les jardins, eux, ils semblent n’avoir jamais été aussi maussade qu’ils ne peuvent l’être aujourd’hui… J’entends alors comme un cri, comme une stridence qui déchire l’atmosphère en deux, rendant tout ça encore moins respirable, et je sais que c’est elle. Keigan… La dernière fois que je l’ai vu, je n’voulais que l’entendre chanter et… Ouais, ça m’semble bien loin désormais… Alors je serre les poings, et ils sont toujours là, plongés dans mes poches, un peu comme s’ils cherchaient à les faire exploser, et voilà que je m’dis que nous marchions tous dans la même direction ce jour-là. Tandis qu’aujourd’hui, je marche seul, et je m’retrouve là, peut-être plus seul encore, face à ces deux yeux, qui étincellent comme deux rubis gorgés d’sang brilleraient sous une aube assez pâle…
Ne laisse pas ta culpabilité prendre le dessus, qu’elle me disait, Kyra.
Elle me traite de clown, et je n’dis rien. J’ai l’regard assez fuyant, comme si j’trouvais plus de réconfort dans ces nuages lourd et frivole à la fois, ou dans ces arbres déjà morts sans vraiment l’être. Je hausse les épaules, et j’les sens lourdes de tout ce qui est advenu. « J’ai pas tellement de speech à vous faire, que j’commence par lui lâcher, à la princesse, je m’disais qu’ça n’ferait que fausser la conversation que j’voulais avoir avec vous… » Et ça m’jouera certainement des tours, mais je n’en ai pas grand-chose à foutre. Combien même cette conversation m’dépasse, et qu’elle ne nous concerne pas seulement elle, et moi. Ça me débecte de ne serait-ce que de l’penser, mais autant être honnête : J’ai l’dos trop fragile en ce moment pour porter les espoirs et les aspirations des autres… « On s’est croisé à la manifestation d’octobre dernier, que j’lui explique alors, j’aurais aimé vous faire chanter avec moi, mais des portails se sont ouverts, et c’est vite devenu l’merdier… » Je n’sais même pas pourquoi j’lui rappelle ça. Peut-être pour essayer de m’attirer un peu de sa sympathie ?... Non, je n’y crois même pas vraiment. Mais qu’importe, puisque mon visage s’en revient vers elle, et vers l’blond déchaîné qui surplombe le carmin d’son regard. Mes lèvres se tordent une seconde, hésitante, mais mes yeux le sont moins. Ils sont là, dans les siens. « Je suis aussi celui qui a organisé la Fête des Lendemains, que j’en viens à lui cracher. J’dois même avouer que, cette journée, c’était mon idée… » Il y a une électricité dans l’air, et je n’sais pas si elle vient d’nos deux cœurs éclatés ou si elle descend de cette saleté d’ciel toujours plus sombre et menaçant. Une seconde de silence, et j’fais un nouveau pas vers elle, et encore un autre. Et certains pourraient bien penser que je l’affronte, mais ce n’est pas l’cas. « J’tenais à vous présenter toutes mes sincères condoléances, mais aussi à vous dire que, si vous voulez des explications, j’suis là. Je m’tiens devant vous... » J’croyais jusque-là que cette rencontre n’était rien d’autre que ça, une entrevue en des temps troubles, mais je me mentais à moi-même. Et j’réalise seulement maintenant que, quelque part, il y a des morceaux d’moi qui voulaient venir ici seulement pour se rendre.
Ne laisse pas ta culpabilité prendre le dessus, qu’elle me disait, Kyra. Mais c’est trop tard, depuis longtemps.
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« Tu sais où tu peux te les mettre tes condoléances ?! » La princesse elle aussi fait un pas vers toi, mais ce dernier lui sert à connecter son poing avec ta mâchoire. Le tonnerre gronde alors que tu encaisse le choc et lorsque tu lèves les yeux, la silhouette du seigneur des tempêtes se dessine au dessus des nuages. Keigan serre les dents et inspire longuement avant de te tourner le dos pour crier toute sa rage. Ce coup aurait dû lui faire du bien, aurait du mettre fin à sa colère... Mais il n'en est rien.
« C'est une putain de blague ! » La blonde se prend un instant la tête entre les mains avant de daigner reporter son attention sur toi. « Du coup Kyra t'as envoyé là en sacrifice ? Je dois te buter maintenant pour venger ma sœur ? » Une phrase que la furie n'aurait jamais pensée un jour prononcer, une phrase qui laisse un goût amer dans sa bouche. « J'ai presque voulu croire dans votre cause à la con ! » D'un geste Keigan balaie l'air devant elle. « Peut-être que c'est Lavinia qui avait raison hein ! Peut-être qu'on aurait dû tout cramer pour avoir la paix... » La blonde souffle et se masse les tempes, elle ne semble pas convaincue par ses propres mots.
L'orage ne gronde plus au dessus de vos têtes et la princesse marque une longue pause pour remettre de l'ordre dans ses pensées. « Dis moi la vérité, c'était prémédité ? Vous étiez de mèche avec l'Armée Révolutionnaire ? » Les yeux couleur carmin de Keigan plongent dans les tiens et pendant une seconde tu ne vois plus une jeune femme en colère, mais une fillette noyée par ses propres émotions.
Ailbhe J. Cassady
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Electhor
Vous êtes le bras droit de ce que doit être le Mouvement Pacifique. Représentez les vôtres, sans jamais faiblir.
La foudre est tombée comme ça. Sourde, violente, fendillant l’air en deux pour s’écraser sur une terre sèche, dans un grondement assourdissant. Et il en disait long, ce roulement, plus long que n’importe quelle diatribe enchaînant des emphases un peu folles, plus long qu’des romans qui accumuleraient des paragraphes et des paragraphes dans l’vent, plus long qu’un prof’ de psychologie un peu blasé par la vie qui réciterait son cours devant tout un tas d’gens lutant pour pas s’endormir, plus long qu’une publicité d’plusieurs minutes à la télévision, plus long que l’coup de klaxon d’un poids-lourd lancé sur une autoroute, ou que n’importe quoi d’autre du même genre… Son poing, il s’abat sur ma mâchoire, et le ciel se déchire… La foudre est tombée comme ça, aveuglante, brutale et soudaine, et je n’ai rien fait. Je suis un oiseau qui traîne sur une ligne à haute tension, un chêne qui n’prend pas feu, et il n’y a ni sève ni larme. Peut-être simplement de l’écorce qui s’écaille, et mes racines et mes jambes qui flageolent un peu. Mon visage, sauvagement renvoyé vers toutes ces fleurs assez ternes, qui galèrent à pousser et à éclore. Je compte les géraniums et les acacias, je compte le nombre de battement d’aile de l’oiseau-tonnerre au-dessus de nous, je compte sans vraiment compter d’ailleurs, et je n’fais pas grand-chose de plus que ça... En fait, j’évite de m’casser la gueule, et je crois que c’est déjà pas mal…
Je passe ma main sur ma mâchoire, un peu comme si une caresse allait suffire à apaiser la douleur. Et je n’sais même pas si j’regarde ses pieds ou si je m’contente des pavés pendant qu’elle parle et qu’elle peste, mais j’ai l’regard qui s’effondre. Et encore une fois, je n’dis rien… J’aurai pu lui répondre tout un tas de trucs, j’aurai pu étrangler chacun d’ses mots avec des phrases, j’aurai pu lui dire que, pour avoir la paix, il aurait déjà fallu nous foutre la paix, et lui rappeler ainsi que c’est l’Empire qui a envahi Callero, et qu’chaque action entraîne une réaction. C’est comme deux billes qui s’entrechoquent. C’est comme une casserole de lait qu’on flanque sur le feu. C’est comme siphonner des litres de vin, ou bien s’laisser tomber du haut du neuvième étage… mais je n’dis rien. Ma langue ficelée dans un recoin d’ma bouche, prise dans des kilomètres de cordes et d’plomb… J’attends. J’attends que l’orage se calme, j’attends que quelque chose change dans ses ses yeux ... Je suis un chêne qui n’prend pas feu. Mais dont l’écorce commence à s’écailler. « De mèche avec l’Armée ? Que j’lui répète alors, quand elle vient à m’poser la question. Mais bordel, j’ai failli crever là-bas, et prêt de cinq-cents personnes y sont passés ! C’est pas comme ça que j’voyais les lendemains !... » Et je n’sais pas si c’est ma langue qui, en serpentant, est parvenue à s’défaire de ses liens, et si c’est son regard qui n’est plus l’même, mais j’parle, et ma langue, justement, elle claque sur mon palais, elle claque sur mes dents, elle claque sur l’intérieur d’mes joues, et j’serre ces foutus poings, à l’intérieur d’mes poches, jusqu’à sentir qu’mes ongles aimeraient assez m’percer les paumes… « La vérité, c’est que j’emmerde l’Armée Révolutionnaire, que j’lui confie alors en plantant mes yeux dans les siens, pour moi, ils ne font que perpétuer un cycle de violence et d’mort absurde, et certains pourraient dire que c’est l’Empire qui l’a amorcé, ce putain de cycle, et combien même ils auraient raison ou tort de l’affirmer, je m’en fous… Je m’fous de qui a commencé… » J’prends une inspiration. Il y avait un calme à l’intérieur de moi, un calme ressemblant davantage à une rage qui aurait été entièrement bouffé par le regret, la culpabilité, le chagrin et les cris qui résident encore dans des recoins d'mon crâne, et qui n'était plus rien qu'une forme d'ataraxie neurasthénique, mais cette geôle s'est peut-être ébréché un instant, laissant entrevoir une fougue, une indignation, une colère, dont elle n'était pas vraiment l'origine...
Je marque une pause, hochant la tête dans l’vide, et mes yeux eux aussi dans l’vide, et je n’contrôle pas vraiment ce genre de mouvement. C'est tout mon corps qui bouge. A l'intérieur, il y a comme un maëlstrom, qui m'emporte un peu. « Ils se sont servis d’moi, de nous, et de la Fête, que je lâche alors, j’voulais que les gens s’rencontrent, qu’ils rient, qu’ils dansent, qu’ils chantent et qu’ils dessinent un avenir au diapason de ce qu’ils ont dans l’cœur… Je voulais qu’on imagine un avenir où tout l’monde a sa place, un avenir où on serait égaux, et en paix, un avenir où on serait tous ensemble… Alors on peut bien trouver ça complétement con, naïf ou stupide, qu’importe, mais c’est ça que j’voulais… Et non pas un avenir qui reposerait sur une montagne de cadavres… » Je suis un chêne qui n’prends pas feu. Il n’y a ni sève, ni larme, puisque je les enfonce dans l’fond de ma gorge. Il y a simplement l’écorce qui commence à s’écailler, et voilà que j’relève la tête vers Keigan, la mâchoire serrée, et mes lèvres galérant un peu à s’entrouvrir… « Alors vous pouvez m’reprocher d’avoir réuni toutes ces personnes, que j’ajoute, et de n’pas avoir été foutu capable de les sauver, et j’suis l’premier à l’faire d’ailleurs… mais… et vous êtes libre de n’pas me croire, mais je n’aurai jamais échafaudé un plan pour les amener vers la tombe… Ni eux, ni votre sœur, ni personne… » Et je n’sais pas comment convaincre qui que ce soit d’ma sincérité… Pas même moi-même, parfois…
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Le tonnerre gronde mais ton discours fait son effet. La princesse se masse les tempes alors que tu remets du contexte, du réalisme sur les évènements d"Avril. « T'as raison... Ca me fait chier mais t'as raison... » Keigan soupire, t'imite et range ses poings dans ses poches, puis met un coup de pied dans un caillou avant de fuir ton regard pour observer les jardins.
« Kyra t'aurait pas envoyée si elle avait pas confiance en toi. Merde, je suis pas réputée pour ma patience tu sais. » La blonde ricane. « Vu le bordel je pense pas que qui que ce soit aurait pu aider tout le monde. Mon frère a peut-être résolu la situation mais c'est le courage des personnes présentes qui a sauvé le plus de gens. » Keigan prend une pause, elle se surprend à parler comme une vraie princesse pour une fois. « Et du coup, ta solution magique pour qu'on s'entende c'est quoi ? » La blonde finit par tourner son visage vers toi, elle va avoir besoin de munitions et tu peux lui en donner. « Pour l'instant j'arrive juste à crier fort et à balancer des généralités. Mais j'ai pas demandé à voir quelqu'un du Mouvement juste pour qu'on me dise que je dois devenir le fer de lance contre ma mère. » Le ciel au dessus de vos têtes se calme et même si les nuages restent présent tu sens que le plus gros de l'orage est passé.
« Quand j'ai fait la manif avec vous... » Elle fait un geste de la main pour désigner l'entièreté du Mouvement. « J'avoue que j'y croyais pas trop à vos revendications, je voulais juste faire chier et pousser une gueulante. » La princesse claque des doigts. « Mais c'était pas con ce que vous disiez, l'Empire a l'air d'avoir pas mal merdé avec Callero. » La jeune femme pose une main sur sa hanche et t'observe longuement avant de poursuivre. « Prouves moi que vous valez le coup, que vous êtes pas juste des bombes prêtes à exploser. »
Ailbhe J. Cassady
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Quoique j’dise, quoique j’fasse, je sens que j’ai les entrailles prises comme dans une machine à granité qui tourne dans tous les sens… Est-ce que parce que j’suis face à elle, juste là, avec mes yeux dans ses yeux ? Ou est-ce parce qu’il y a cet Electhor qui rôde dans l’ciel, et qui l’fait hurler en d’multiples coups de tonnerre qui déchirent les nuages, et zèbrent ce vieil azur grisonnant ?... A moins que ce n’soit les fantômes des morts et des vivants qui sont là, dans les tréfonds d’mes tripes, histoire de s’venger, de me hanter et de m’rendre malade… Dans mes poches, j’serre encore un peu plus mes poings, et je sens tous les muscles de mes bras qui s’tendent subitement, et mes tendons qui s’contractent. C’est comme un spasme, un spasme pour ralentir la cadence de cette machinerie terrible que j’ai dans l’ventre, un spasme m’évitant de gerber sur les pompes de Keigan… Et je vois ses doigts, qui se posent de chaque côté de front, et elle se masse les tempes un peu comme si elle astiquait ses propres pensées, comme si elle récurait des traces de sauce tomate dans l’fond d’une assiette creuse et émaillée… Et moi, je me dis alors que c’est vertigineux, la distance qu’il y a entre l’extériorité et l’intériorité d’un être. Que c’est bien plus que d’la peau et des os et quoique ce soit d’autre. Qu’il y a plusieurs mondes entre son soupir et les sentiments qui doivent l’assaillir. Qu’il y a des mondes entre cette turbine que j’ai dans l’bide, et le haussement d’mes épaules, quand elle me confie que je la fais chier tout en m’donnant raison… « C’est souvent l’effet que j’fais, que j’lui réponds alors, un sourire éphémère traversant mes lèvres à la manière d’une étoile filante dans l’ciel, avant d’reprendre un peu après, j’ai pas d’solution magique, je n’ai qu’un idéal, une vision, et je crois qu’il va falloir se démerder avec ça pour l’instant… » J’ai alors comme l’impression que l’air est moins lourd dans mes poumons, qu’il pèse moins sur mes épaules et sur les siennes, et c’est sans doute un assez bon signe dans tout ce marasme moite et morose…
Elle, elle semble comme reprendre doucement vie devant moi. Comme s’il y avait une électricité qui revenait lui parcourir le corps. Sa main, elle s’agite, et ses doigts claquent. Et moi, j’ai seulement cette bouche qui se tort, et cette tête qui se hoche ou qui se secoue, par instant. « L’empire a pas mal merdé, ouais, que j’répète alors dans un soupir, en passant sous silence l’invasion et les morts, l’injustice et les inégalités et tout l’reste, avant d’reprendre sur une note un peu plus optimiste, mais j’suis un gamin de Callero ayant grandit dans les quartiers pauvres de Syenne, un gamin dont l’père vient d’Europa et dont la mère est originaire d’Asia… et j’suis là et je discute avec une princesse de l’Empire Maestonien… c’est déjà quelque chose, non ? » La preuve d’une possibilité, peut-être. Celle de transcender ces mots qu’on flanque sur nos fronts à la naissance, et qui ont tendance à nous diviser. J’prends une inspiration, et je sens ma langue qui s’agite dans ma bouche, mes dents venant chercher ma lèvre inférieure, un peu comme s’il y avait une hésitation quelque part, à l’intérieur de moi, mais je sais qu’elle ne repose sur rien, cette hésitation. « J’ai pas d’nationalisme dans l’cœur, que j’en viens alors à lui confier, et ça peut être surprenant, peut-être, mais, c’est comme ça. Les notions d’pays et de nations, c’est quelque chose qui m’semble assez arbitraire en fait. Suffit de naître sans l’vouloir ni l’demander d’un côté ou d’un autre d’une ligne n’existant pas vraiment, et voilà qu’on s’retrouve Callérien, Maestonien ou Palérien, etc… dans ma tête, c’est quelque chose qui n’tient pas vraiment la route… J’crois qu’on est humain, et c’est tout. » Mon visage, il se détourne vers les parterres de fleurs, et je m’dis justement que nous n’sommes pas comme elle. Similaire, peut-être, dans la fragilité. Mais c’est tout. « Alors si j’lutte pour l’indépendance de Callero, que j’ajoute en haussant les épaules, c’est pas pour un drapeau ou quoique ce soit de cet ordre là... C’est davantage parce que ça nous refilerait une opportunité, celle essayer d’construire quelque chose de beau, où il n’y aurait pas d’laissés-pour-compte, où il n’y aurait pas de perdants dans l’jeu social, pas d’opprimés ni d’oppresseurs… et peut-être que, ce que j’raconte, ça ferait sourire un bon paquet d'personnes, mais il se trouve que j’ai cet idéal qui est là, à l’intérieur de moi, et que j’compte pas vraiment m’en débarrasser… » Non, je n’ai que trop trainé les pieds avec les perdants pour abandonner quoique ce soit maintenant…
Attends, est-ce que tu t’entends penser, Ailbhe ? Tu n'as que trop trainé les pieds avec les perdants, Pour abandonner quoique ce soit maintenant.
Ça résonne à l’intérieur de moi. C’est comme si les vagues venaient de déposer une bouteille balancée à la mer juste là, devant mes pieds, sur le sable. Un message écrit par moi-même, et dont l’destinataire n’était personne d’autre que moi-même. Et c’était assez bateau et creux comme message, mais c’est peut-être exactement ce dont j’avais besoin. Comme un rappel enregistré sur l’téléphone, qui se met à sonner. Comme un brin d’soleil dans l’cœur de l’hiver, un peu de sucre dans un litre de café, ou tout autre chose du même genre… Je n’ai que trop trainé avec les perdants pour abandonner maintenant… Ils sont tous morts, et c’est à cause de moi. Ils étaient tous là, et c’est à cause de moi… Ils étaient là parce qu’ils croyaient en cet avenir possible, en cette vision que j’ai dans l’cœur, et ils sont tous morts parce qu’ils voulaient essayer… Je détourne le regard un instant. Putain. Ça me tape l’arrière du crâne, un peu comme une lame de fond. C’est pour eux aussi que je n’peux pas abandonner quoique ce soit maintenant… Je sens que j’ai les sourcils qui s’froncent un peu, et comme une volonté nouvelle sur l’visage, et j’en reviens à elle, à Keigan, et c’est comme si nous reprenions un peu vie tous les feux, au final. Comme s’il y avait une électricité qui revenait parcourir nos corps. « Là, maintenant, tout d’suite, je n’ai pas la moindre idée d’comment vous prouver qu’on vaut l’coup, que j’lui sors alors, la bouche pleine d’honnêteté, mais si cette vision vous parle, alors on peut essayer d’marcher dans cette direction ensemble. Et j’vous promet de trouver un moyen d’vous prouver notre valeur en chemin... » Ma main, elle se tend alors vers elle, s’offrant à une poignée d’main, ou à une tape dans cette paume, qu’importe. Et je sens qu’mes lèvres, elles s’étendent en un sourire, et qu'il y a comme une malice qui se loge dans l'fond de mes yeux, une malice s'amusant à reprendre la manière dont elle m'a qualifié un peu plus tôt. « Et c’est sans compter que ça serait un plaisir pour le clown que je suis de faire un bout d’route avec vous… » Et de montrer à tous et à toutes les lendemains que l’on peut imaginer, et façonner…
Ensemble...
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La princesse t'écoute, t'observe alors qu'elle semble retrouver la prestance qu'on attend d'une personne de son rang. Ton discours n'est pas des plus rassurant, mais la blonde n'y semble pas insensible pour autant. Elle ricane à tes tentatives d'humour mais tu peux aussi voir un sourcil se dresser quand tu mentionnes l'indépendance de Callero. Keigan est peut-être la plus indisciplinée des membres de la famille royale, elle n'en reste pas moins une figure de l'impérialisme maestonien, son éducation va de paire avec son titre. La jeune femme croise les bras et fait la moue en penchant la tête. « Donc pour l'instant t'es un vendeur de rêve ? » Elle s'attendait surement à plus, mais était ce réaliste ? Toi qui est au cœur du débat callérien tu sais que la situation actuelle ne permet pas un avenir clair mais qu'en est-il d'une femme enfermée derrière les fenêtres du palais ?
Keigan observe la main que tu lui tend, les nuages n'ont plus leur place dans le ciel mais tu sens encore l'électricité dans l'air. « Je suis pas entièrement convaincue.» Elle saisit ta main avec un sourire. « Mais même un soutien partiel doit pouvoir te satisfaire je suppose ? » Tu sens la poigne de la jeune femme qui se fait plus forte autour de la tienne. « Tu veux que j'envoi un SMS à Kyra pour lui dire que je t'ai pas buté ? » Keigan ricane, son ton est bien plus chaleureux que lors de votre premier contact (celui de son poing avec ta mâchoire). « D'ailleurs... » Elle fouille dans sa poche et sort son téléphone qu'elle te tend. « File moi ton numéro. Si j'ai bien compris Kyra voudra te donner le sale boulot plus souvent. » La princesse ne te force pas la main, mais est-ce que tu peux vraiment refuser une telle offre ? Après tout tu pourrais devenir prince de Maeston ! (comment ça c'est pas réaliste ?)
Ailbhe J. Cassady
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Acte 1 : Au travers des ombres
Genesis disait vrai : la Menace Obscure est réelle. Nul n'est à l'abri, pas même la princesse impériale. Ne vous y trompez pas : la guerre est à vos portes. Commencez-vous à voir les fils du destin ?
Effleurer le divin
On dirait bien que vous êtes passé à côté d'un être mythique... Que vous l'ayez vu ou entraperçu, leur existence est bien réelle. Et maintenant ?
Badge Plante
Vous avez vaincu le champion type plante. Ne prenez pas racine.
Campagnard
On dirait bien que vous avez été impliqués dans quelque chose de plus grand que vous... Et que vous y avez survécu ! Pas trop traumatisé ?
Animateur d'un jour
Vous avez donné de votre personne pour créer quelque chose qui a changé le cours du forum. Pour le meilleur ou pour le pire, ça reste à voir...
De la vieille école
Bon anniversaire ! Plus d'un an ici, ça se fête. On espère que vous avez plein de beaux souvenirs ici !
Electhor
Vous êtes le bras droit de ce que doit être le Mouvement Pacifique. Représentez les vôtres, sans jamais faiblir.
Il y a comme un frisson, une électricité statique qui stagne dans l’atmosphère, et quelques poils qui se hissent et qui s’hérissent. Ma peau, elle trésaille un peu. Il n’y a plus rien qui crépite, rien qui grésille, mais c’est là et ça serpente et ça grouille dans l’vide qui nous entoure… et dans l’vide à l’intérieur de nous, aussi… Est-ce qu’il y a beaucoup plus que ça, à l’intérieur de nous, désormais ? Plus que cette électricité douteuse, et que cette absence un peu morbide ?... Ma pensée trébuche un instant, comme si elle venait de s’prendre les pieds dans un tapis vendu au rabais, ou d’manquer une marche dans les escaliers… Mais je vois ses lèvres, qui s’étirent, et je m’dis que c’est déjà ça. De même lorsqu’elles se tordent en une moue. C’est déjà ça de plus que la colère, déjà ça d’plus que la haine et la douleur, déjà ça de plus que l’apathie… C’est déjà ça, et c’est sans doute un peu pareil pour moi. Le rire, c’est comme un acte de triomphe sur l’univers, ou quelque chose comme ça. Et elle croise les bras pendant quelques secondes, et mon regard, il s’attarde un peu dans l’sien, et j’ai cette sensation qu’ils se confient des choses assez différentes que celles qu’on s’dit vraiment... Comme s’ils étaient un peu moins avares sur l’empathie… moins avares sur cet onguent qui n’referme aucune plaie, et sur ce baume qui ne détend pas l’moindre muscle… « Et j’suis peut-être un des plus gros dealer du coin, que j’rétorque un peu à l’arrache, malgré tout, mais c’est pas sans importance, de rêver… » Et je lui lâche un sourire, moi aussi. Dans cette électricité, il y a comme une connivence aussi, une connivence que les résidus de douleurs hantant ma mâchoire essayent d’étouffer et d’étrangler, mais sans vraiment y parvenir… Ça subsiste, et c’est là… C’est dans sa main qui saisit la mienne, et dans nos doigts qui s’resserrent sur nos peaux, et j’emmerde les fantômes de cette douleur qui squattent dans des recoins d’ma bouche. « Je vais m’contenter de ça, de votre soutien partiel, que j’lui lâche alors, et disons que je m’efforcerai de vous montrer qu’on peut faire de belles choses ensemble ! » Parce que c’est peut-être idiot et stupide de ma part, mais quelque chose à l’intérieur de moi continue d’y croire…
Ouais, je l’sens que ça s’acharne à y croire. Et ça grouille d’espoir dans mes entrailles.
Je hoche la tête, et j’en viens à l’imiter un peu, fouillant et sondant les fonds d’mes poches pour en tirer mon téléphone. « Concernant l’message pour Kyra, que j’lui réponds alors, avec un sourire sur les lèvres, j’suis pas contre non plus, mais précisez que j’ai peut-être une ou deux dents de pétées quand même… peut-être que j’pourrais négocier une prime de risque la prochaine fois. » Et voilà que j’rentre le numéro de la princesse dans l’répertoire de ce téléphone déjà dépassé depuis plusieurs années, que j’grave son nom dans cette mémoire numérique… Et que je m’contente de la désigner comme Keigan là-dedans. Parce que j’emmerde les titres aussi, et que je m’fous pas mal qu’elle soit princesse ou la dernière des charretières, qu’elle ferraille un peu les épaves ou qu’elle trafique du cuir… Je relève un peu mes yeux sur elle, et il y a une seconde de silence, avant que je n’en vienne à hausser les épaules une fois encore. « J’sais bien qu’la situation est délicate, que j’ajoute un peu avant d’tourner les talons, mais si j’peux vous être d’une quelconque aide, ou support, ou je n’en sais trop rien, n’hésitez pas… et prenez soin d’vous… » Un nouveau silence qui s’installe, doucement. Je n’sais même pas si c’est pas du genre irrespectueux, ce que je suis en train d’faire. De lui retirer un peu de son statut, et d’balancer ça comme si j’venais d’la croiser dans un bar, et de descendre quelques pintes avec elle, mais je m’en cogne pas mal. Elle est humaine avant tout, et moi aussi…
Et nous aussi…
Je lâche un dernier coup d’œil sur ces tonnes de fleurs un peu terne qui fourmillent dans les jardins, et elles sont parfois serrées comme autant d’sardines dans une boîte de converse rouillée, mais je m’dis que d’nouvelles graines sont là, juste en-dessous, dans la terre…
Et que tout ça germera bientôt… En milliers de bourgeons, tout d’abord, puis en milliers d’pétales… Et je n’abandonnerais pas avant d’les voir éclore…