Les jours suivant l’Halloween ont été chargés pour la porte-parole de la Révolution. Difficile de faire autrement quand des rumeurs circulent au sujet du groupe qu’elle représente et qu’en prime, l’Empire pointe l’Armée révolutionnaire du bout du doigt en guise de réelle cible. Elle aurait voulu prendre quelques jours de vacances, pouvoir souffler un bon coup après ce qui s’est passé, mais elle est consciente que ce n’est pas une réelle option. Il faut penser à la suite, tant pour le Mouvement de libération que pour l’Armée révolutionnaire. Elle n’a pas sa place dans les stratégies, elle ne cherche pas à en avoir, mais considérant qu’elle est celle qui a le meilleur rapport avec Keigan, une princesse et, vu ce qu’elle a pu voir pendant la manifestation, un atout de taille pour leurs projets. Pouvoir compter sur Electhor, d’une façon ou d’une autre est non-négligeable. Encore faudrait-il que la princesse impériale décide réellement d’embarquer de leur côté. Les hésitations personnelles de Kyra à l’idée de demander à l’autre jeune femme de faire un tel saut n’ont pas leur place dans la balance.
Non, parce qu’elle a des choses à faire. Elle en est parfaitement consciente, surtout alors qu’elle quitte le confort de son appartement pour aller au rendez-vous qu’elle a donné à l’un des jeunes hommes qui s’est illustré pendant la manifestation avortée, le seul qui, à sa connaissance, faisait partie du Mouvement de libération, le seul qui était là pour la cause. C’est pour comprendre ses motivations qu’elle lui a donné rendez-vous, qu’elle lui a proposé de prendre un café ensemble. Elle se retrouve au même endroit où elle a discuté avec une espionne de Palera quelques mois plus tôt. Ce café en particulier reste le meilleur endroit pour ce genre de discussion, le propriétaire étant peu regardant en la matière, un appui comme un autre au Mouvement. « Merci de t’être déplacé. » Qu’elle dit lorsque son regard se pose sur Ailbhe. « Comment vas-tu ? » Les platitudes en premier, toujours, mais cette fois diffère un peu. « Et le chevroum ? » Parce que c’est bien lui qui en a hérité. Tu supposes qu’il a eu de la chance que Keigan n’en ait pas parlé au point où les autorités décident d’aller le chercher. Ou qui que ce soit d’autre en fait.
Ailbhe J. Cassady
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Genesis disait vrai : la Menace Obscure est réelle. Nul n'est à l'abri, pas même la princesse impériale. Ne vous y trompez pas : la guerre est à vos portes. Commencez-vous à voir les fils du destin ?
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Après la terre et toutes nos tripes, la presse se mettait à trembler. La télévision, les radios, les blogs et les réseaux sociaux, tout entrait petit à petit en ébullition. C’était comme un nouveau séisme, comme un cyclone ou des battements d’ailes de quelques Roucarnages. Cette violence, et toutes ces blessures, tous ces cris et toutes ces larmes, tout retombait, comme une torrentielle pluie d’automne, sur notre cause, sur Callero, sur la révolution. On prenait la flotte. Et même sans avoir d’grandes compétences et de grandes connaissances en couture, je n’pouvais pas m’empêcher d’penser que tout était assez grossièrement cousu d’fils blancs. Alors j’ai relâché un soupir qui s’est paumé un peu plus loin, et j’suis monté dans ce vieux van avec des cernes violacées sous mes deux yeux. Je m’disais que je ferai mieux de prendre le large, une nouvelle fois. Je m’disais que je pouvais prendre un peu de distance vis-à-vis d’la Capitale, et en mettre encore un peu plus entre moi et tout l’reste. L’errance ce n’est toujours qu’une fuite vers l’avant, que je m’disais, et assis derrière le volant, je m’apprêtais à m’tirer quand le téléphone s’est mis à sonner. L’écran était encore éclaté, mais j’ai décroché. Et quelques secondes plus tard, j’avais un rendez-vous à honorer dans un café. Tant pis pour les kilomètres, tant pis pour l’horizon, et après tout, qu’importe. Je n’faisais que différer ma fuite…
… Et pousser la porte d’entrée d’un café. Changement dans l’unité de lieu, et changement dans l’unité de temps. Les cernes ont disparu, mais l’vacarme vrombissant des journaux est toujours aussi fort. Je n’enlève même pas cette veste en jean qui recouvre ma carcasse. Assis sur une chaise, mes deux poings dans les poches, je suis en tête à tête avec Kyra, et donc en tête à tête avec le Mouvement de Libération de Callero. Je vais peut-être bien éviter d’flanquer mes doigts dans mon nez, mais j’suis pas vraiment au fait des bonnes manières à adopter. Alors je redresse la tête, et je m’contente de répondre quelque chose comme : « Ça va, moi comme le Chevroum… enfin, disons que sur l’plan physique, tout va bien. C’est surtout là-dedans que ça se passe désormais. » Mon index, il vient s’poser sur la tempe de mon crâne. C’est que j’ai hésité un long moment avant de le libérer d’sa pokéball, et qu’il ne s’est pas passé grand-chose de notable. Nous nous sommes regardés longuement, le Chevroum et moi. Et il a suffit que j’fasse un pas vers lui pour qu’il se raidisse et qu’il recule en secouant la tête. Alors je m’suis assis et j’ai fumé une cigarette, et lui, il s’est contenté de me fixer. Un peu comme si ses deux yeux essayaient de m’transpercer la peau pour voir ce qu’il y avait à l’intérieur. Alors je hausse les épaules devant la porte-parole de la cause Callerienne, un peu comme pour lui dire que je n’en savais pas tellement plus sur ce qui pouvait se passer dans la caboche de ce pokémon. « Je compte mettre les voiles bientôt, que je commence à lui expliquer, histoire de prendre un peu d’avance, au cas où la princesse s’retrouve à évoquer l’existence d’un Chevroum taré qui se ballade avec un des manifestants… ça sent la mauvaise idée à plein nez, mais quelque chose me dit que ça vaut la peine d’essayer. » Je lui lâche un sourire, à Kyra. Je sais pas tellement pourquoi je suis là, si ce n’est pour discuter, et pour m’envoyer un d’ces cafés avec du chocolat et un nuage de lait, que j’avais commandé au comptoir avant de m’installer, et qu’on vient de m’déposer sur la table. « Et toi, que j’ajoute pour lui retourner un peu sa question, comment ça va ? Tu as déjà commandé quelque chose ? » Je trempe un peu d’mes lèvres dans cette boisson chaude, et j’en tire quelques gorgées, et ça m’change des cafés longs et noirs concoctés à l’arrière du van. Mes yeux, ils en reviennent sur elle. Et les différents titres de journaux et les prises de paroles qui ont suivi la manifestation m’reviennent en mémoire, et j’en viens à m’dire que elle, elle se retrouve prise dans un séisme pour la deuxième fois d’la semaine…
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Il n’y a rien d’étonnant dans la réponse d’Ailbhe, du moins en ce qui concerne le chevroum. Kyra aurait été plutôt surprise s’il avait dit autre chose parce que même si elle ne comprend pas vraiment ce qui s’est passé lors des attaques surprises, il ne fait aucun doute pour elle que le pauvre Pokémon doit avoir pas mal de séquelles à sa psyché. Si bien que face à l’information donnée, elle ne peut qu’hocher la tête. « Ça ne m’étonne pas, ce qui l’a poussé à agir de la sort a du laisser des traces dans son esprit. » Et encore, elle ne peut que supposer une telle chose considérant qu’elle n’a rien d’une experte en la matière. Peut-être aurait-il été préférable que les scientifiques de l’Empire récupère le Pokémon, mais ce n’est certainement pas la porte-parole qui les aiderait en ce sens. « Tu n’as pas eu de problème avec lui dans ce cas ? » La curiosité habite toujours la jeune femme, elle n’y peut tout simplement rien sur ce point.
En revanche, si la première réponse venait sans surprise, Kyra est prise de cours parce que son vis-à-vis ajoute par la suite. Mettre les voiles ? Ça devient tout de suite plus compréhensible, mais tout de même. « Je ne pense pas que Keigan va en parler. » Eh oui, parce qu’elle est sur une base très familière avec l’une des princesses impériales. Pour autant, elle ne compte pas convaincre le jeune homme de changer d’avis. Il est assez grand pour prendre ses propres décisions et elle a déjà beaucoup à faire dans l’immédiat. « Enfin, tu sais déjà où tu voudrais aller ? » Parce que s’il n’est pas nécessairement question d’avoir toutes les informations, c’est juste de la sécurité sincère, comme à chaque fois que Kyra discute avec des membres du Mouvement de Libération. Elle trouve bien moins intéressant de répondre à la question lorsqu’elle lui est renvoyée mais bon. « Rien encore, mais j’ai mes habitudes ici. » Il faut dire qu’elle y vient bien trop souvent pour travailler. Ainsi, il ne faut pas atteindre bien longtemps pour que l’un de serveurs viennent lui porter un café avec plusieurs shots d’espresso. Elle fonctionne beaucoup grâce à la caféine ces derniers temps. « Disons que je suis bien occupée ces temps-ci. » C’est sans doute l’euphémisme de l’année. « Mais il faut bien s’assurer de combattre les rumeurs qui circulent en ce moment. » Et c’est à elle que revient cette lourde responsabilité.
Mais bon, elle n’a pas fait venir le jeune homme pour se plaindre de ses responsabilités. Elle en a l’habitude depuis le temps de toute façon. « Je me demandais si tu comptais continuer de t’impliquer avec le Mouvement ? » Parce qu’elle ne pourrait pas lui reprocher de ne pas le faire, considérant la manifestation et ce qui s’est passé.
Ailbhe J. Cassady
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Moi, je m’régale avec la chaleur corsée d’cette boisson que je sens doucement glisser à l’intérieur d’ma gorge, et tout ça. Je pose mes deux mains autour d’la tasse, mes paupières s’abaissant une fraction d’seconde sur mes yeux, avant qu’ils n’en reviennent à Kyra, et à sa voix qui s’élève délicatement. Au milieu des secousses et des tremblements, nos deux jambes et nos deux pieds pris par la gravité, il y a ce café qui m’réchauffe les paumes, et il ressemble quelque part à un étang de calme et d’sérénité, de quelques centimètres de profondeur. Un océan minuscule que j’dépose encore sur le bois d’la table, au milieu de toutes ces conversations qui se croisent, et d’un tumulte beaucoup plus grand, qui plane et qui nous surplombe un peu tous. Je prends une inspiration. « Pas d’problème en particulier, non, que j'réponds, enfin pas pour l’instant. Le temps, ça lui fera certainement du bien. » Et malgré les résidus persistants d’une forme singulière de crainte, je n’peux pas me résoudre à l’délaisser ou quelque chose du même genre. Pas plus que je n’pouvais me résoudre à assister à son exécution sans rien faire, il y a quelque jours. C’est comme ça. Et des idées germent dans des coins d’mon crâne, un peu comme si ce mois d’Novembre naissant avait cédé sa place à Mars. Mais ce n’était pas vraiment l’moment pour ce genre de conneries. Et mes lèvres, elles en reviennent à ce café devant moi, et aux volutes légères qui s’envolaient, afin de mieux s’écraser contre le plafond.
Alors, elle me demande si j’ai un tracé dans la tête, Kyra. Une sorte d’itinéraire, une destination, une issue de secours, ou une sorte de plan d’évasion, qu’importe. Et j’esquisse une moue dubitative, une moue qui se déforme et s’métamorphose en un sourire. « Je dirais bien que l’meilleur moyen pour qu’on me retrouve pas, c’est que je n’sache pas moi-même où je vais, que j’en viens à lui expliquer, mais, c’est plus une réalité qu’un plan, pour être honnête. J’en ai pas la moindre foutue idée, pour l’instant… Je vais improviser ! » Et je hoche la tête, de bas en haut, pendant qu’ces trois derniers mots se font la malle, qu’ils s’échappent et qu’ils se tirent de l’intérieur de ma bouche. C’est qu’au final, ça ne semble pas si différent que ça de l’habitude, et je m’dis que c’est assez drôle et doucement ironique, de parler d’habitude lorsque l’on erre, sur la route, pour justement ne pas en avoir, d’habitudes. Et Kyra, elle le prononce justement, ce mot-là, juste avant que plusieurs shots d’expresso n’apparaissent devant elle. Je regarde ma tasse, m’attardant peut-être un peu dessus pendant quelques secondes, et c’est un peu comme si ces cafés entre nous n’étaient rien d’autre que des métaphores. Je reviens dans l’monde, et je m’dis que nous avons peut-être là, juste devant nous, l’illustration d’nos différences.
Malgré ça, sa dernière question, elle parvient à m’surprendre, et je m’retrouve à hausser un sourcil. Mon regard planté dans l’sien, ma réponse, elle est rapide. « Sans hésitation, ouais, puis je m’recule sur ma chaise, le dos contre le dossier et un autre de ces sourires désinvoltes sur l’visage. C’est que vous avez encore besoin d’un Ailbhe Cassady, et que ça court pas vraiment les rues, cette espèce-là. » Puis le sourire s'estompe, et je tourne légèrement l’visage vers la fenêtre, et mon regard s’paume un peu à l’extérieur. Je vois des gens qui vivent, des gens qui marchent, des gens tous pris dans la répétition d’leurs quotidiens, encore, et ça m’refile parfois l’impression que la machinerie est instopable, parfois imperturbable. Que les pièces sont soudées entre elles, et les rouges, parfaitement huilés. Mais c'est peut-être bien notre taff que de mettre un peu l'merdier là-dedans, de flanquer nos bras dans les mécanismes, et d'se jeter sous les roues. « L’engagement, je crois qu’il est d’autant plus important aujourd’hui, surtout après tout l’bazar des derniers jours, que j’ajoute. On a une cause à défendre, et peut-être bien tout un modèle de société à changer… » Plus que dehors, c’est peut-être dans des réflexions et ces mouvements internes que je me perds, quelques secondes, avant de lâcher un peu prise, de décrocher et d’en revenir à notre conversation. « Pourquoi, le Mouvement compte me demander quelque chose ? Que j’en viens à demander. Une mission, un truc du genre ? » Et c’est pas tant de la suspicion que d’la curiosité. Les épaules relâchées, et les doigts enroulés comme de ridicules Séviper autour d’ma tasse, je sens que le café commence à refroidir, petit à petit. Alors j’en tire une autre grande gorgée. Autant profiter de cette douceur-là…
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C’est une bonne chose qu’Ailbhe n’ait pas rencontré de difficultés particulières avec le chevroum. Kyra n’aurait sans doute pas pu le conseiller quoi qu’il advienne à ce niveau-là, mais ça reste une bonne chose qu’il s’en tire à bon compte, surtout vu les projets qu’il formule devant elle. « C’est une façon de procéder. » Sans jugement quel qu’il soit dans sa voix, c’est juste pas la façon dont elle aurait procédé, mais en même temps, elle ne serait pas la plus à même d’improviser. Elle préfère planifier le tout, c’est dans sa nature, mais peut-être qu’il a raison de procéder ainsi. De cette façon, les autorités impériales ne pourront pas le retrouver. « Je vais te laisser mon numéro au cas où, si tu as besoin d’aide pendant tes vadrouilles. » Parce mine de rien, elle se sent presque responsable de la situation puisqu’elle était là lorsqu’il a capturé le chevroum. Puis bon, il fait partie du même mouvement qu’elle en prime, ça vaut un minimum de camaraderie. C’est pour ça qu’elle l’a fait venir, enfin, en partie.
Parce que c’est aussi plus que pour cette simple raison. C’est aussi une façon de combattre toutes les responsabilités qu’elle a sur ses épaules. La porte-parole est habituée à cette pression, mais il faut admettre que ça devient lourd depuis quelques temps. C’est pour ça qu’elle se tourne vers lui, qu’elle lui pose une question. Autant se concentrer sur du concret, sur une chose sur laquelle elle pourrait éventuellement avoir un impact. Pas que ça semble nécessaire alors que la réponse à la question posée vient bien rapidement. Ailbhe parvient même à la faire sourire. « T’as sans doute raison. » Il diffère de celleux qu’elle côtoie normalement, il est plus terre à terre et ce n’est pas pour déplaire à la porte-parole qui a parfois besoin de briser la monotonie de ses journées. Il est réaliste aussi dans ses appréciations de la réalité. Assez pour qu’elle sourit à nouveau devant ses mots. « Je pense bien que la société doit changer en entière oui. » Parce que mine de rien, au-delà de la cause de Callero, l’Empire a beaucoup de faute. Si Kyra ne s’y intéresse pas plus que ça dans l’instant, elle voit plus loin.
Et c’est pour ça qu’Ailbhe n’a pas complètement tord de parler de mission ou de quelque chose du genre. « En quelque sorte. » Elle n’a pas une tâche précise à lui donner, pas immédiatement, mais elle a besoin d’autre chose. « Qu’est-ce que tu penses de ce qu’on fait ? Qu’est-ce que l’on devrait faire ? » Elle a besoin d’un avis différent de ceux qu’elle a habituellement. Elle a besoin d’un interlocuteur terre à terre. « Et l’Armée révolutionnaire, qu’est-ce que t’en dis ? » Elle n’est pas là pour le recruter, non, elle veut savoir ce qu’il pense, réellement, c’est tout pour l’instant.
Ailbhe J. Cassady
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On dirait bien que vous avez été impliqués dans quelque chose de plus grand que vous... Et que vous y avez survécu ! Pas trop traumatisé ?
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La conversation, elle prend soudainement un tournant que je n’attendais pas vraiment. Mes mains, elles se détachent de la tasse, encore chaude et légèrement fumante, et mon dos se recule et il s’enfonce un peu dans l’dossier subitement moue de cette chaise. Et je sens alors que c’est le moindre recoin d’mon corps qui fait un pas en arrière, sans vraiment s’éloigner de cette table que nous nous partageons. Je le sens dans ces bras qui se croisent, dans cette moue songeuse qui s’dessine sur mes lèvres, et dans ces yeux qui s’enfuit à nouveau par la fenêtre, un peu comme tous ces adolescents qui font le mur quand les vieux s’endorment, un peu comme je pouvais le faire moi-même. Mes synapses s’agitent. Je rassemble des morceaux de pensées disloquées, des bribes de réflexions tissés à droite et à gauche, et me voilà que je commence à marmonner quelque chose comme : « Je comprends sincèrement leurs radicalités, mais leurs méthodes, elles reposent encore sur la force et sur la peur… » Une inspiration, et mes rétines reviennent vers elle, vers le visage public de la Révolution, de l’autre côté de la table, de l’autre côté de ces tasses de café, demandant l’avis d’un gamin des bas-quartiers de Syene. « En ce sens, que j’en viens à reprendre, ils ressemblent peut-être plus à l’Empire qu’ils ne veulent bien le croire… » Et un peu comme eux, voilà que je pose ma première bombe, verbale, au milieu d’un café de la Capitale.
Une pause, et un silence. Le temps de la réflexion, le temps du souffle et d’la déflagration, le temps d’un soupire. Et j’ai la sensation bizarre que ce sont tous les gens autour de nous qui n’disent plus rien. Qu’il n’y a plus que le tintement des cuillères, le ronronnement des percolateurs, et les claquements métalliques et strident de la caisse et d’la porte, qui s’ouvrent et qui se referment. C’est comme une musique. Un chant mécanique essayant d’aspirer mes pensées. « En vérité, je crois qu’mon avis n’est pas vraiment tranché, que j’ajoute, un peu comme pour essayer d’lui résister, à cette musique, et mes sentiments, ils sont assez ambivalents. Est-ce que tous les moyens sont bons tant qu’ils sont efficaces ? Est-ce que toutes les méthodes sont acceptables ou, à défaut, excusables, en fonction du but que l’on poursuit ? » Et je n’ai moi-même aucune réponse à apporter à ces questionnements, alors je m’contente de hausser les épaules, et de détendre mes bras pour m’appuyer sur cette table, un peu comme si je cherchais un soutien. Et ce faisant, je me rapproche un peu plus de Kyra, et tout ça commencerait presque à ressembler à une confidence, ou quelque chose du même genre. « J’en sais trop rien… Je suis pas l’plus honnête des mecs qui puissent exister,que je commence à raconter, et j’le suis peut-être encore moins en disant qu’il y a des choses, des valeurs, humaines, qu’il me semble important de n’pas oublier, de n’pas mettre de côté. Coûte que coûte. Et les actions de l’Armée Révolutionnaire, il me semble que c’est exactement ce qu’elles demandent, parfois… » Et voilà que je trouve l’ironie assez douce, en m’entendant parler de valeur à n'pas fouler du pied, avec tous ces souvenirs en tête de nourriture volée, de mensonges racontés, de ces voitures fracturées et dérobées, et de ces granges et de ces fermes squattées. Et quelque part, je m’dis que je me suis déjà posé cette question, peut-être même des milliards de fois, celle de la fin et des moyens… « Certaines méthodes utilisées, ils me semblent bien qu’elles pourraient amener à un résultat qui n’est pas celui que l’on désirait à la base… », et moi-même, je n’suis peut-être pas en train de devenir un être libre, mais simplement un autre parasite…
Un sourire surgit sur mon visage, comme pour tout balayer d’un revers de la main. C’est que je parle et que j’en deviens verbeux, et que la tasse n’est plus aussi chaude qu’elle ne pouvait l’être. J’en tire une nouvelle gorgée, de ce café qui refroidit au fil de mes mots. Et quoiqu’il en soit, mon visage se détend, et il perd un peu de ce sérieux dont il s’est couvert pendant quelques minutes. « Désolé, que j’en viens à ajouter, c’est que j’cause peut-être pour n’pas dire grand-chose, mais la question, elle me semble assez complexe et intéressante. Mais, en gros, je pense qu’il faut qu’on soit inspirant, pas effrayant. » D’autant plus que ça ne ferait que servir la propagande de l’Empire, et qu’elle ne se prive déjà pas vraiment pour nous décrire comme des monstres, des créatures haineuses et sanguinaire, et n’importe quelle autre connerie du même genre.
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Kyra est curieuse d’entendre le point de vue de son vis-à-vis sur toutes les grandes questions de la Révolution. Il faut dire qu’il est rare qu’elle a l’occasion de discuter un à un avec des membres du Mouvement. Oh, elle essaie de leur parler autant que possible, mais il est difficile d’avoir une véritable conversation en pleine manifestation ou autres activités du genre. D’où l’intérêt de laisser l’opportunité à Ailbhe de lui dire son avis et de lui donner toutes les idées qu’il doit avoir pour la cause. « Ressembler à l’Empire, rien de moins. » Si la porte-parole parvient à en rire un peu, elle se doute que ça ne passerait pas très bien auprès des membres de l’Armée révolutionnaire. Pour autant, elle ne cherche pas à le contredire pour autant, l’invite plutôt à continuer sur sa lancée. Elle n’a aucune intention de l’interrompre ou de le brimer dans ses opinions.
Elle est toutefois surprise de l’entendre être aussi philosophique. Non, pas parce qu’elle ne le pensait pas capable de le faire, juste que celleux qui se lancent là-dedans sont rares dans la Révolution. C’est facile de se laisser prendre par les émotions quand ça concerne quelque chose d’aussi important. C’est pour ça que beaucoup manquent de recul. C’est quelque chose qui arrive même à Kyra, la différence, c’est qu’il y a un monde entier pour la rappeler à l’ordre. Elle ne peut jamais s’éloigner des limites posées et doit toujours ce centrer sur ce qui est juste. Ailbhe n’a pas cette pression - du moins elle ne pense pas - si bien qu’il est intéressant d’avoir son avis. C’est pour ça qu’elle l’écoute avec attention et qu’elle se retrouve à hocher quand il termine. « Non, du tout, c’est très intéressant en fait. » Parce que c’est un avis qu’elle n’a pas souvent. Parce que beaucoup cherchent simplement à se tenir loin de l’Armée révolutionnaire en décriant les méthodes sans y penser davantage. Alors là ? Là c’est quelque chose de plus concret malgré tout.
Reste que Kyra n’a pas tant de chose à dire sur la question parce que somme toute, elle est plutôt d’accord avec lui. Elle a malheureusement appris que demander ce que l’on souhaite en tâchant d’être inspirant… eh bien ce n’est pas si facile que ça. « Par contre je dois admettre que c’est mal connaitre Edward de penser qu’il peut être autre chose qu’effrayant. » Elle plaisante un peu, ça se voit au sourire qui se dessine sur ses lèvres avant qu’elle ne prenne une gorgée de café. C’est simplement que le Chef de la Révolution a une certaine prestance et surtout, une très mauvaise réputation qui ne l’aide pas à sonner plus inspirant qu’effrayant. « Enfin plaisanteries à part, je dois admettre qu’il est difficile d’inspirer l’Empire. Sans défendre les actions de l’Armée révolutionnaire, ça fait quelques années que l’on réclame mieux pour Callero. » Kyra elle-même lance la charge à ce niveau. C’est elle qui essuie tous les refus de l’Empire à ce niveau. « Je suis d’accord avec toi sur le principe, mais comment être inspirant si personne ne nous écoute ? » La question se pose, mais elle est un brin décourageante. La porte-parole n’est pas au bout du rouleau, loin de là, mais elle veut des avis, des possibilités.
Ailbhe J. Cassady
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Cette conversation, elle commence doucement à m’faire penser que tout ce temps flingué à gamberger au volant d’un van un peu miteux, ou sur son toit à fumer et à boire avec le ciel au-dessus d’mon crâne s’agitant dans tous les sens, que tout ça, ce n’était pas seulement vain. Ça ne servait pas seulement à écrire des textes un peu bidon, qui seront plus ou moins lu, en diagonal, dans un bus, assis sur un banc public ou dans des toilettes un peu dégueu’. Ça pouvait avoir un impact, un effet, là, maintenant, autour d’un café bientôt mort. Une finalité autre que ce sourire que ses lèvres arborent, même si c’est déjà pas mal, et que ça finit bien par m’faire esquisser quelque chose, à moi aussi. Il faut dire qu’Edward a davantage des allures et une réputation de croque-mitaine qu’autre chose, et qu’il n’est pas tellement celui auquel je pensais en évoquant l’importance d’inspirer, plutôt que d’apeurer.« Ouais, c’est un peu comme ça que je l’ressens moi aussi, que j’en viens à répondre à sa plaisanterie, avant de prendre un air un peu plus sérieux, mais c’est pour ça que tu es là, toi… » Après tout, elle est le visage du Mouvement de Libération. Elle est celle que l’on voit partout, sur tous les fronts, celle qui nous invite à continuer, celle qui nous inviter à s’mobiliser, lorsqu’on décline et qu’on baisse les bras. Si Edward est la peur, elle serait plutôt… « L’espoir. » que je m’surprends moi-même à souffler, dans un murmure, et il faut bien quelques secondes pour que je m’reprenne, mon dos s’flanquant à nouveau dans le fond d’ma chaise. « C’est justement parce que l’Empire est un vieillard un poil sourdingue que je comprends tout l’bordel que veut provoquer l’armée révolutionnaire, que je continue à dire non sans glisser un peu d’ironie dans mon euphémisme, mais peut-être bien que, quand les tympans sont bousillés, le plus efficace n’est pas de hurler, mais de dessiner… » Et voilà que je parle en image, et qu’ma tête bascule un peu vers l’arrière, ne lui offrant rien d’autre que le spectacle de mon cou pendant une fraction de seconde…
Le noir de mes cheveux s’étirent vers le sol, et une sorte de soupir décanille de mes deux narines. Mes lèvres, elles, elles se tordent à nouveau. La question est complexe, et elle est bien plus complexe que de s’pointer en manifestation pour chanter et gueuler, pendant quelques heures, avant de s’en retourner sur la route. Je passe une main sur mon visage, comme pour essayer de rassembler mes pensées et mes neurones, avant d’en revenir à mon café que je fini de dégommer. « Le problème, c’est pas seulement que personne ne nous écoute, mais plutôt que tout l’monde nous connait qu’à travers la propagande de l’Empire… » et j’pose ma tasse, vide, sur la table, et dehors tout s’agite encore. Je m’souviens alors de sensations, des sensations par centaines, des sensations se répétant maintes et maintes fois, des sensations qui m’prenaient quand j’foutais les pieds dehors, en étant gamin, des sensations qui me reviennent encore, parfois… « Un modèle de société à changer, hein ? que je reprends, comme un écho, il nous faut un évènement. Il nous faut quelque chose de populaire, comme une grande fête ou un carnaval… » Je ne sais même pas où je vais moi-même en avançant cette idée, comme si je m’laissais à nouveau guider par un flot, par un flux, une rivière à l’intérieur d’mon crâne. « Un évènement au cours duquel on se positionnerait, auprès de tous. Parce qu’il ne s’agit pas seulement de Callero, et d’son indépendance, mais d’une multitude de possible… » Je marque une pause, comme pour voir si elle continue d’me suivre, comme pour voir sur son visage si ce que j’raconte est encore cohérent, ou si je ferais encore mieux d’la fermer un peu. « Pour moi, l’indépendance de Callero, ce n’a jamais été seulement Callero libre et en dehors de l’Empire et d’ses règles, que je précise, mais plutôt l’opportunité de penser et d’construire quelque chose de nouveau. » Non, je m’égare. Comment être inspirant si personne ne nous écoute, c’était ça la question. Et je suis à côté, mais tant pis… il faut que j’continue.
Il y a quelque chose qui m’électrice le haut d’la colonne vertébrale, et mes doigts, ils jouent avec cette tasse vide et froide, sans vraiment que je m’en rende compte. J’ai des visages dans l’crâne, et c’est comme des fantômes du passé et du présent, des photographies gardées dans des recoins d’ma mémoire, et je hausse les épaules, un coup. Elles retombent comme un couperet, et mon visage, il s’enfuit à nouveau par la fenêtre. « Je n’ai pas de solution miracle, mais si l’Empire ne nous écoute pas, alors nous parlerons à ses marginaux, à tout ceux qu’il délaisse sur un côté d’la route, à ceux qu’il rejette, à tous les anormaux, aux perdants et aux perdus, à ceux qui ont peur et à ceux qui n’ont plus rien, à ceux qui se sentent opprimés et écrasés, à ceux qui sont fous de la vie et qui aspirent à la liberté… nous parlerons aux désespérés, aux désemparés, aux réfractaires, à ceux refusant la soumission moite de la routine et de l’habitude, nous parlerons aux rêveur et aux utopistes, ne serait-ce que pour leur dire que c’est possible, et que nous pouvons le construire ensemble, ce nouveau modèle de société… » Et en voilà, une longue énumération qui n’veut pas dire grand-chose, hein, Ailbhe ? Tout est sorti un peu tout seul, un peu comme une averse en plein automne sur les toits. Et il a peut-être fallut que je reprenne mon souffle une ou deux fois au cours de cette longue phrase, mais voilà, j’y suis, enfin. A défaut d’pouvoir proposer une solution miracle, j’ai énoncé ceux pour qui je me battais, ceux pour qui je m’suis engagé, ceux que je veux défendre, et j’en ai peut-être oublié quelques-uns. Mon dos se redresse, et mon regard se plante dans celui de Kyra, sans vraiment que je puisse distinguer s’il y a des lueurs dans le fond de mes rétines, s’il y a quelque chose qui brûle, s’il y a comme des feux d’artifice qui explosent là-dedans. « Organisons une fête pour eux, quelques jours après la nouvelle année, que je lui propose alors, comme pour symboliser quelque chose. Des festivités au lac, peut-être, et si ça ne sert à rien, au moins, nous nous serons amusés… » Et ça serait peut-être comme danser au milieu des cadavres et de tous nos espoirs réduits à néant, mais il ne nous restera alors plus que ça. Et ça serait aussi beau que dramatique.
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Kyra ne s’attendait pas à un tel compliment venant de son interlocuteur, ce n’est pas ce qu’elle venait chercher en discutant avec lui. Pour autant, elle doit admettre qu’être associée à l’espoir de cette façon a quelque chose de réconfortant. Au moins, aux yeux d’Ailbhe, elle n’empire pas la situation, elle la rehausse. Est-ce que c’est une opinion qui risque d’être partagée au-delà dans l’Empire ? Surement pas, mais elle apprécie la douceur de l’affirmation. Ça fait un baume sur son coeur, d’une certaine façon. Puis bon, au-delà de l’effet sur sa personne, il y aussi ce qu’il ajoute. Il a une bonne façon de voir les choses. Les images qu’il utilise dans ses propositions font du sens et c’est appréciable. Reste à voir comment s’adresser autrement à un Empire qui ne veut rien entendre. Kyra a même des doutes quant au fait qu’il ne serait pas aveugle en prime, mais à nouveau Ailbhe marque un point. Quelque chose que la porte-parole, bien impliquée qu’elle est dans sa mission, a même oublié. « Ce n’est pas faux. » Mais en même temps, comment combattre une propagande aussi forte que celle de l’Empire.
Y a-t-il des solutions à ça ? Oui, définitivement, elle-même peut en imagine, mais elle reste curieuse de savoir ce à quoi le jeune homme pourrait penser. Il ne déçoit pas, encore une fois. Une fête ? Ça pourrait être pas mal. La porte-parole considère l’idée pendant un instant. Un festival, un carnaval, ça pourrait porter les foules. À voir si l’Empire n’essaierait pas d’empêcher que ça se fasse. C’est une possibilité qu’elle garde pour elle, pensant plutôt au fait que l’influence de Keigan pourrait aider en ce sens. Enfin, si elle peut sortir de son service militaire… « Je pense que tu vois même plus loin que moi. » Ce qui n’est pas impossible, tout son idéalisme a été tué peu à peu par la tâche. C’est pour ça qu’elle apprécie l’apport de son interlocuteur. Elle aime qu’on lui rappelle pourquoi elle est là, pourquoi elle travaille pour Callero.
Elle lui laisse donc un champ libre pour évoquer ce qui lui vient en tête. Elle ne le presse pas, préfère y aller à son rythme tandis qu’elle déguste son café. Il en dit beaucoup, peut-être même trop alors qu’il se lance dans une longue tirade qu’elle écoute avec attention. « C’est pour elleux que tu te bats ? » Les démuni.e.s, les anormaux ? Ça lui plait, ça représente pas mal de Callero aussi. « T’es certain de vouloir te pousser avec le chevroum ? Nous aurions besoin de toi ici. » Parce que comme le démontre le non-verbal de la porte-parole, il est évident qu’elle considère ses idée avec attention. Ça demanderait pas mal d’organisation, mais pourquoi pas.
Ailbhe J. Cassady
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Effleurer le divin
On dirait bien que vous êtes passé à côté d'un être mythique... Que vous l'ayez vu ou entraperçu, leur existence est bien réelle. Et maintenant ?
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Les mots, c’est un peu comme s’ils n’avaient pas le même impact lorsqu’ils franchissaient ses lèvres. A moins que ce n’soit la nacre de ma boîte crânienne qui en étouffe la force. N’empêche que ça tourne là-dedans, et que ça m’revient dans la face comme coup d’pied flanqué dans un Qulbutoké. C’est pour elleux que tu te bats. Mes doigts lâchent cette tasse qui n’en pouvait peut-être plus d’être maltraitée, et ma main vient un peu devant ma bouche, et ça m’refile succinctement l’impression que j’essaye inconsciemment de l’attraper, cette bouche. Peut-être pour la retenir de parler, j’en sais trop rien. N’empêche que mon index est là, recourbé sur lui-même comme un autre de ces bossus d’opérettes, et qu’il se promène un peu, rabaissant tantôt l’une de mes lèvres, et relevant l’autre juste après, tandis qu’elles s’obstinent à glisser et à s’défiler. J’ai deux Lamperoies, entre mon nez et mon menton, et je n’sais même pas si je remarque vraiment cette hésitation, à l’intérieur de moi, bien que j’en viens à la formuler, comme un aveu, bien qu’il soit encore trop tôt pour ce genre de truc… « J’en sais rien, peut-être bien, ouais… » Ou peut-être bien que c’est dire que je m’bats pour les autres qui m’ferait trop mal au dent, et un peu partout ailleurs. Pour qui j’pouvais bien m’prendre, hein ? Une sorte de sauveur ? Mes bras se croisent un peu devant ma poitrine, et certains pourraient dire que je n’fais que me foutre à l’abris, comme un Kokiyas qui n’a pas grand-chose dans l’ventre. Et ils n’auraient peut-être pas tort, au final… Ce n’est pas parce que j’tape la discussion avec elle, dans un café de la Capitale, que je suis autre chose que ce que je suis vraiment…
La fougue s’effrite. Il y a quelque chose qui l’étouffe, et je sais que ce n’est pas elle. Je pense que tu vois même plus loin que moi, qu’elle venait de dire, quelques dizaines de seconde plus tôt, et ça m’avait arraché un demi-sourire. Et quand elle en vient à ajouter qu’on pourrait bien avoir besoin de moi, ma tête réfute d’elle-même alors que je n’ai même pas vraiment entendu la fin d’sa phrase. « Non, non vraiment, que j’commence à répondre sans pouvoir réprimer un certain rire, je t’assure que je serais plus utile en faisant le baby-sitter pour un Chevroum… » Mais ce rire, c’est comme une vague qui s’en viendrait s’écraser sur des récifs depuis longtemps millénaires. Elle semble sérieuse, et mon regard fuit d’nouveau son visage, quelques instants, et il part pour se perdre sur la charpente, sur l’parquet et sur le comptoir et les autres tables et n’importe quoi d’autre. Mais c’est l’silence qui le fait revenir, comme si on venait de tirer sur une laisse. Je sens ma langue qui vient frapper l’intérieur de mes joues et glisser sur mes dents, et elle s’agite peut-être un peu pour rien. « Fais pas fausse route, que j’explique enfin, je suis juste un gamin des quartiers pauvres de Syene moi. Je suis un branleur pas bon à grand-chose, si ce n’est à parloter et à embobiner les autres… » Et j’ai à peine prononcé ces paroles que j’ai la sale sensation que ce n’sont pas les miennes. Que toutes ces pensées et que tous ces mots-là ne sont pas vraiment à moi. Que ce sont des choses que je n’ai pas volé, mais que l’on m’a belle et bien collé, là, quelque part dans la caboche, peut-être à force de répétition. C’est comme les claquements perçants d’un marteau contre une enclume, comme si une partie d’mon esprit n’était rien d’autre qu’un peu d’fer chauffé à blanc que l’on avait déformé, comme ça. Et ça cogne, encore, et encore. Je n’suis que celui qui n’faisait que se vanter quand il affirmait que l’mouvement avait encore besoin d’un type de la trempe d’Ailbhe J. Cassady. Une grande gueule, un Medhyèna qui aboie, et qui détale en arrière.
Je la regarde, Kyra Bazzano, et ça m’renvoie un peu à tout ce que je n’suis pas. « Qu’est-ce que je pourrais bien faire, hein ? » que j’en viens à lui demander. Je n’ai aucun putain de diplôme, ni aucune réelle formation. J’ai tout juste quelques expériences dans des boulots un peu ingrat. Je sais plonger des frites dans de l’huile bouillante, et transpirer au-dessus de c’bain nauséabond pendant des heures. Je sais servir des bières et des alcools de plus en plus forts à des poivrots désireux d’picoler pour oublier un peu l’schéma de leurs vies poisseuses. Je sais lire des bouquins chapardés dans une bibliothèque, et dépenser un peu d’fric pour fumer de l’herbe sur le toit d’un van miteux. Je sais tout plaquer et appuyer sur une pédale d’accélération pour parcourir des kilomètres et des kilomètres de route, et pas grand-chose d’autre… « Je vis sur la route. La route, c’est la vie. » Et pourtant, il y a quelque chose à l’intérieur de moi qui hésite. Et cette fois, cette hésitation, je la sens, elle est bien là et elle gesticule dans mes entrailles, comme une cohorte de minuscules Ferdeters… La vache, j’ai comme la sensation que ce n’est plus l’heure pour un café, mais que c’est plutôt le moment de s’envoyer quelques rasades d’un vieux rhum bon marché… Et si j’pouvais faire quelque chose pour tous ceux que j’venais d’évoquer, finalement, hein ? Tous ces marginaux, ces anormaux, ces perdants et ces perdus… Mes dents, elles bouffent un peu l’intérieur d’ma lèvre, sans même le capter. Je pouvais peut-être bien devenir autre chose que ce qu’on attends systématiquement de moi, après tout…
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Curieuse, Kyra est surprise de voir à quel point Ailbhe n’assume pas son altruisme. Il dit ne rien en savoir, mais la porte-parole est plutôt convaincue de ce qu’elle avancé. Ce n’est pas quelqu’un d’égoïste qui se tient devant elle. Mais bon, là où elle finit par lui souligner qu’iels ont besoin de gens comme lui, elle le voit se refermer. Elle le laisse répondre avec un sourire, même devant le rire de son vis-à-vis et même lorsqu’il retombe dans un silence total. Elle pourrait le presser et insister sur ce qu’elle avance, mais il vaut mieux le laisser faire son cheminement intérieur. Elle se permet tout même un commentaire dans tout ça. « Parce que tu devrais te limiter à seulement t’occuper du chevroum ? » Elle n’en est pas convaincue, pas du tout même, mais elle le laisse continuer sur sa lancée. Elle est un peu dépitée d’à quel point il semble se sous-estimer, mais elle ne le laisse pas montrer. Non, il y a fort à faire, mais elle peut y arriver.
À sa question, elle hausse les épaules. « Qu’est-ce que tu ne peux pas faire ? » C’est ça la véritable question. Elle joue peut-être avec les mots, mais ça reste véridique. Pourquoi devrait-il être limité dans ce qu’il peut faire ? Elle ne saurait le dire. « Si tu veux aller sur la route, je ne vais pas te retenir. » Elle serait mal placée pour le faire. Jamais elle ne voudrait forcer qui que ce soit à ce niveau. « Ça change rien que tu sois un gamin des quartiers pauvres, au contraire ça te donne une perspective qu’on a pas nécessairement. » Et il ne faut pas négliger une telle chose. Ça peut être des perspectives qu’il leur manque dans le Mouvement de libération. « T’as le coeur à la bonne place Ailbhe, c’est plus que beaucoup de gens. » Même dans la Révolution, même dans les plus hauts placés. Iels ne sont pas tous.tes parfait.e.s non plus. Mais au final, c’est plus que ça. « Il y a une fête à organiser après tout. Et je suis sure que tu aurais de bonnes idées pour ça. » Elle en est persuadée, notamment parce que c’est son idée de base. Elle termine sa boisson maintenant froide et s’étire légèrement. « Tu peux pas sous-estimer l’impact que tu peux avoir. Je suis pas quelqu’un de spécial et maintenant regarde moi. » N’a-t-elle pas trouvé sa place grâce à Edward ? Alors pourquoi cela devrait être différent pour son interlocuteur ?
Ailbhe J. Cassady
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Les Ferdeters, à l’intérieur, je les sens qui s’excitent et qui frémissent dans mes entrailles. Ils réagissent à ses mots, un peu comme si sa voix savait les charmer, eux et les autres serpents. Mon visage, lui, il hésite quelques secondes, puis il finit par épouser la fuite, à nouveau. Il s’échappe un peu à travers cette fenêtre, et mes rétines, elles furètent un peu tout et n’importe quoi, une porte qui s’ouvre, une meurtrière dans une échauguette, ou l’moindre trou d’Compagnol tout en bas d’un mur… Je n’dis rien. Je la laisse parler, j’écoute, je respire. C’est un flagrant manque de confiance, ou la peur panique de la moindre responsabilité ? Subitement, j’ai cette sale impression de n’devenir rien d’autre qu’un gamin apeuré, et c’est passablement pathétique. Mes sourcils se froncent, et un sourire vient m’déchirer les lèvres lorsqu’elle affirme que j’ai l’cœur au bon endroit. C’est l’même bruit qu’un papier qu’on froisse, le son d’un billet de banque dans lequel on flanque un coup d’ciseaux, une semelle qui passe au travers d’une putain d’peinture à l’huile… Mais dis-moi, Ailbhe, c’est un flagrant manque de confiance, ou la peur panique de la moindre responsabilité ? Un soupire franchit mes narines, quand mes paupières se ferment. Dans mon crâne, je rassemble des trucs, un peu comme un philatéliste ou un lépidoptériste ou quelque chose du même genre, mais qui n’sait même pas vraiment ce qu’il collectionne. Peut-être des souvenirs. Des souvenirs ou des paroles, des pensées, des visions et des convictions, des colères et des espoirs, des histoires de gosses et des vociférations d’adolescents, des éclats d’rêves comme des morceaux de miroir brisés sur l’carrelage de la salle de bain. C’est peut-être un peu tout ça, ouais. Et les Ferdeters dans mon ventre croulent progressivement en-dessous de tout ça, sous tout ces poids qui s’accumulent… « Ok… » que je m’entends murmurer alors, avant d’faire revenir mon visage vers celui de la porte-parole du mouvement de libération.
Il y a soudainement dans mes yeux, comme des flammes jeunes et vigoureuses, le feu d’une volonté qui ressuscite, une force flamboyante qui frappe un peu la peur et l’doute, et c’est comme un brasier qui prendrait dans l’cœur de l’hiver. Je hoche la tête sans rien dire, et peut-être que ces hochements ne veulent pas dire grand-chose non plus. Je réfléchis, dans les échos d’une herse qui tombe, dans un coin de mon crâne. « Je connais quelqu’un qui saura s’en occuper, du Chevroum, que je commence à expliquer, et je sais qu’elle se débrouillera mieux que moi… J’ai juste besoin de quelques semaines, le temps d’un aller et d’un retour… » Et ça sera sans doute mieux pour lui, de s’retrouver et de s’reposer dans cette ferme, du côté d’la Forêt aux Séquoias. Madison le remettra sur pied, ouais, mais je sais que j’essaierais tout d’même de l’aider, ce pokémon. Je l’sens dans mes tripes. Puisque, après tout, si je n’suis pas capable de faire quoique ce soit pour lui, alors je vois difficilement comme j’pourrais aider les autres. Alors voilà. Le Chevroum comme cette fête, disons que ça ressemble un peu à des occasions de faire chier le déterminisme et la reproduction sociale. Et que c’est assez mon genre de vouloir foutre des coups de pieds dans les chevilles dans ce genre de saloperie. Mon dos, il revient se coller au dossier d’cette maudite chaise, et mon menton s’relève un peu. « Pendant c’temps, je connais quelqu’un qui pourra nous mettre en contact avec tout un tas d’artistes, que je dis alors, des musiciens, des peintres, des photographes, etc… Plutôt le genre engagé, avec le cœur au bon endroit, eux aussi. Je pense qu’on peut en convaincre plus d’un de prendre part à nos festivités, et nous, on peut s'tenir informé par téléphone… » Après tout, beaucoup d’mes textes circulaient dans ce genre de fanzine, de revues et d’magazines qu’on se refilent parfois sous l’manteau, et cette fête pouvait bien être pour ces artistes une belle occasion de s’extirper du papier.
Je pose mes avant-bras sur la table, et je m’penche légèrement vers l’avant, et c’est comme si j’avais soudainement du mal à tenir en place. Ou comme si j’essayais de m’défiler entre les doigts d’mes doutes et d’mes craintes, histoire de conserver intact la chaleur et l’éclat d’ces flammes sur lesquelles Kyra avait doucement soufflé. « On pourrait proposer un service de restauration, simple et convivial, que j’en viens à proposer, et pourquoi pas voir s’il y a des possibilités pour faire découvrir différents types de cuisine du monde… On peut également inviter des associations qui portent des valeurs qui nous parlent, et qui luttent au quotidien pour défendre des causes dans lesquelles on s’retrouve nous aussi… on peut créer un évènement qui ressemblerait à un prototype de festival… Et quelque part, ça serait une sorte de soft power, une espèce de stratégie d’influence… » Des régions synaptiques de mon cerveau s’activent pour essayer d’imaginer un peu à quoi tout ça pourrait ressembler. Une fête qui, plus que la reconnaissance et l’indépendance de Callero, célébrerait les humanités. Une fête, populaire et politique, pour le monde de demain. Une fête comme une lutte. Je marque une pause, et ce nouveau sourire qui vient se dessiner sur mes lèvres, il n’a plus tout à fait le même son que le précédent pouvait bien avoir. Il ne s’agit plus de papier que l’on froisse, plus de coup d’ciseaux ou de semelles passant au travers d’une toile, c’est autre chose… « Il nous faut simplement un lieu, et une date. » Que je conclus alors, en ramenant mon regard dans celui de Kyra.
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Il est là, le changement. Kyra voit finalement la raison pour laquelle elle ne s’est toujours pas écroulée sous le poids des responsabilités. L’opportunité de pouvoir aider quelqu’un à trouver sa voie, même temporairement, a toujours été un élément motivateur pour elle. Les flammes reviennent dans les yeux d’Ailbhe et elle se dit que tout n’est peut-être pas perdu. Peut-être que l’Empire ne les écoute pas, peut-être qu’il ne les écoutera jamais, mais le jeune homme lui rappelle qu’on peut changer la vision des gens une personne à la fois s’il faut. La porte-parole lui laisse la place, l’occasion de faire un tri dans ses idées plutôt que de le presser. Elle est curieuse de voir quelle conclusion il a atteint, mais elle n’a pas à attendre plus longtemps. « Aucun problème, tu peux prendre le temps qu’il te faut. » Elle pourrait même lui proposer quelques organismes qui pourraient l’aider dans cette quête, mais il semble avoir une assez bonne idée, donc elle ne le fait pas.
À la place, elle lui laisse l’occasion de continuer sur sa lancée. Et elle ne le regrette pas. Celui qui hésitait quelques instants plus tôt disparait et les idées fusent. Elle en prend note mentale, réfléchissant aux artistes qu’elle connait elle aussi pour faire appel à elleux. Peut-être qu’il faudrait demander à Isana, elle a de bons contacts. « Bonne idée, je verrai aussi de mon côté pour quelques invitations. » Et il en va de même pour ce qu’il ajoute ensuite. « Je peux m’occuper de la restauration. Je fais affaire avec pas mal de restaurants sur une base régulière. » C’est ça d’organiser des événements et des manifestations, c’est ça aussi de devoir faire bouger tout ce monde. La question des associations se révèlent plus épineuse, peut-être pas pour la raison qu’on le penserait. « Il faudrait faire la liste des associations qui nous parlent, je peux les contacter avec toi. » Une pause, un moment pour réfléchir. « Il y en a une en particulier cela dit, à laquelle il faut penser : Genesis. » Est-ce que ça leur parle suffisamment ? Est-ce que ce n’est pas le risque de pousser des gens dans leurs bras ? Est-ce que ce serait si grave ? Kyra y réfléchit un instant curieuse de voir ce qu’en dirait Ailbhe.
Et pour ce qui est de la question ultime, elle a besoin de réfléchir, ce qu’elle finit par faire de vive voix. « Autant s’éloigner de Callero, si on veut toucher le plus de gens possible, le faire dans l’Empire me semble plus utile. » Elle regrette de ne pas être dans son bureau, là où il y aurait des cartes et des informations supplémentaires. « On peut enlever Carteia et Castra Nicia aussi, vu les événements on se ferait rembarrer bien trop vite… » Et bonne chance pour avoir les permis. Ça laisse : Nepthe, Illerda, Corvinium, Venetiae et Neropolis. Encore beaucoup à écarter. « Pourquoi pas Neropolis ? » La ville a été touchée par les problèmes du 31 octobre, mais pas assez pour que l’Empire refuse catégoriquement un événement, c’est peut-être une opportunité en vérité.
Ailbhe J. Cassady
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Electhor
Vous êtes le bras droit de ce que doit être le Mouvement Pacifique. Représentez les vôtres, sans jamais faiblir.
Le coude sur la table, je sens ma tête qui s’pose nonchalamment sur ma main. La source de café est tarie et nos tasses sont vides, mais nos crânes et nos cœurs, eux, ils continuent de bouillonner. Tout ça fuse, nos envies et nos idées, à l’intérieur de ce petit café d’la Capitale, et la conversation pourrait bien n’pas plaire à certains, et qu’importe. Quelque chose en moi s’amuse déjà à imaginer les festivités qu’nous prévoyons. Les effluves des épices s’échappant des cuisines, le capharnaüm des conversations qui s’croisent, et la musique en provenance d’une petite scène improvisé pour enrober tout ça, comme un glaçage coloré… Mes doigts s’enfoncent un peu dans l’jais de mes cheveux, et mon sourire remonte comme pour creuser mes deux joues à la pioche. Je crois que j’entends à travers le temps tout un tas d’cœurs battants sur un rythme à cent soixante-dix-sept pulsations par minute. Je crois que j’entrevois les minois grimaçant de l’Empire s’entrechoquant dans une danse inerte et silencieuse. Et si je souris ainsi, c’est que tout ça doit assez m’plaire. Kyra, elle, elle approuve tout ça. Les artistes, la restauration, les associations. Elle en contactera, et je n’en doute pas. Elle a l’bras long, et j’en doutais pas non plus. Ce projet, aussi impromptu soit-il, il semble bien l’emballer. Ça s’voit sur son visage, à elle aussi. Et je m’dis que, ne serait-ce que pour ça, toute cette conversation n’aura pas été vaine. Même si elle semble se crisper un peu, cette discussion, lorsque Genesis est évoquée. Mes rétines, elles se relèvent alors un peu, comme pour arrimer ma conversation dans l’plafond, et mes épaules se haussent légèrement, peut-être parce que je n’avais pas vraiment réfléchir à tout ça, finalement. « Genesis, que j’commence à répondre avant de dérober une autre seconde de réflexion, je les vois comme une association dont la motivation première est d’lutter pour la défense d’êtres vivants doués de sensibilité… Je dois avouer que c’est plutôt quelque chose qui m’parle, ouais. » Mon regard retombe alors un peu, comme pour essayer d’sonder le sien.
C’est que cette position n’est pas vraiment majoritaire dans l’pays, et je l’sais bien. Mais peut-être que tout ce temps flingué sur la route avec Capone a fini par m’faire voir la condition des pokémons d’un œil différent. Et m’voilà peut-être avec une vision sur cette question plus proche de celle des membres de Genesis que beaucoup d’personne aux alentours. Je n’avais pas de pokémon avant lui. Puis j’ai fini par recueillir un Voltoutou, et d’autres. L’impact sur ma pensée de c’mascaïman malicieux, maintenant devenu un Escroco désinvolte et un poil roublard, n’est pas vraiment à négliger. C’est que j’ai vu plus d’humanité chez lui que chez un bon nombre de mes congénères bipèdes, et que je m’demande parfois si j’aurais autant embrasser cette vie sur la route sans lui… Et c’est pas tellement la question, là, alors, qu’importe la réponse. « T’es peut-être plus avisée que moi sur l’sujet, que je poursuis alors, mais ils souffrent eux aussi d’une forme de propagande, et leurs idées, elles me semblent assez novatrices face à la poussière intellectuelle de l’Empire… ça peut n’pas être mauvais à prendre si on a l’ambition de penser le monde demain. » Je m’redresse alors, et c’est comme si ma tête était trop lourde pour que j’puisse la tenir droite, étant donné qu’elle flanche déjà légèrement de l’autre côté. « Le monde de demain… que j’reprends, on pourrait peut-être s’inspirer de ça. "La fête des lendemains". Ça sonne assez optimiste et enthousiaste, c’est inspirant… » Un silence s’installe doucement, dans l’espace d’un simple hochement d’épaule…
Mais il est rapidement malmené et bousculé, ce silence, par Kyra qui commence à penser d’vive voix, et j’dois avouer que j’trouve ça plutôt cool. Alors je la suis sans trop rien ajouter, et j’la regarde éliminer et rayer des noms d’villes comme sur une carte placardée dans un recoin d’son esprit. Elle est plus vive que moi sur ce coup-là, sans l’moindre doute plus informée également, si bien que lorsqu’elle évoque Neropolis, je n’fais qu’esquisser un large sourire tout en tendant une main vers elle, sans trop savoir pourquoi. « Neropolis, que j’répète aussitôt, avant d’ajouter quelque chose comme, et c’est toute la propagande de l’Empire qu’on va finir par rembarrer. » Et il y a une certaine pointe de malice dans mon regard, une lumière qui se traîne là-dedans, au-dessus d'mes cernes. Et je m'dis seulement alors que, cette main tendue, c’est peut-être bien comme pour signer un accord, conclure un pacte, ou sceller une promesse ou quelque chose du même genre que ça.
Révolution
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De la vieille école
Bon anniversaire ! Plus d'un an ici, ça se fête. On espère que vous avez plein de beaux souvenirs ici !
La question de Genesis est un peu une épine dans le pied dans de Kyra. Ce n’est pas contre l’organisation en elle-même, mais plutôt tout ce que ça peu impliquer. Pour autant, la porte-parole ne dit rien sur le coup, préférant sonder les pensées de son vis-à-vis sur le sujet. Elle lui laisse le temps de s’exprimer avant de froncer les sourcils à sa réponse essayant de comprendre le fond de sa pensée. Elle a l’impression que c’est une façon un peu simpliste de voir l’organisation, qu’il s’agit forcément de plus que ça, mais en même temps, il n’a pas non plus tort. Alors Kyra doit s’efforcer d’y réfléchir de voir si, au fond, elle est d’accord avec son appréciation de l’organisation. « Ce n’est pas faux. » Que Genesis comme le Mouvement de libération sont visés par la propagande de l’Empire. Ce n’est pas totalement identique, mais c’est assez analogue dans le genre. La différence, c’est que l’ONG fait preuve d’un peu plus de mystère, d’un manque de transparence qui la différencie de la Révolution. Enfin, c’est peut-être un peu d’hypocrisie que de penser ainsi.
Mais bon, Ailbhe continue sur sa lancée et Kyra peut se concentrer sur ce qu’il ajoute, au moins l’espace de quelques instants. « J’aime beaucoup. » Elle est honnête, ça se voit sur son visage. Elle sourit un peu plus devant l’enthousiasme qui le gagne. Au moins, si la manifestation n’a pas eu les résultats escomptés, elle a trouvé bien mieux : quelqu’un capable d’imaginer le lendemain. Ça fait longtemps qu’elle-même a perdu cette flamme en quelque sorte… ou peut-être l’a-t-elle simplement oublié. Celui qui se tient devant elle lui rappelle que l’espoir est ce qui compte le plus, que le redonner à toute la population ne pourrait qu’aider la cause. « Tu vois que tu as beaucoup à donner encore. » Le tout avec un sourire sincère. De toute la conversation, voilà ce qu’elle retiendrait, qu’elle a trouvé un allié. C’est pour ça qu’elle attrape sa main pour la serrer, qu’elle sort ensuite son téléphone pour lui tendre. « Il va falloir rester en contact pour coordonner tout ça. » Pas que ce soit un grand sacrifice à faire. « Je parlerai à mes contacts. Je tendrai des perches à Genesis aussi. » Son avis sur la question n’a pas à entrer en ligne de compte, pour le bien de la Fête des lendemains, elle peut l’écarter sans problème. C’est pour ça qu’elle continue sur sa lancée : « Je verrai où ça peut se faire à Neropolis et on partira de là. En attendant tu peux continuer à trouver ce qui rendra ça spécial. » Parce qu’elle lui fait confiance sur ce point, voilà ce qu’elle indique clairement.