Tu aimerais lui dire une connerie, le taquiner à ton tour, voir si tu peux le faire rougir comme il te fait prendre en feu. Tu aimerais lui dire qu'une cravate peut servir à bien des choses, mais on entend au loin ta petite soeur qui crie vos noms, qui vous avisent que ça va bientôt être l'heure de manger et tu ne réalises pas comme le temps passe rapidement lorsque tu es avec lui. Alors que tout semblait suspendu dans ses bras, alors que tout était si simple. Ainsi, tu remets ta salopette et ta main reprend sa place auprès de la sienne tandis que vous retournez dans cette ruche qu'est ta maison, à entendre bourdonner des soeurs, piques par-dessus piques, enveloppé d'un amour vache comme vous étiez habitué.

Ta tête ne peut oublier, ton sourire ne peut pas être effacé. Y a ton regard qui glisse vers Even dès qu'il le peut, la caresse de ses doigts en cercle sur ta peau dès qu'une situation te crispe un peu, dès qu'on te mentionne encore tes possibilités de revenir à Syene, dès que ça concerne ton avenir, un avenir que tu ne vois pas ici.

La journée s'éteind et tu termines dans le lit de Meghan qui dort comme une bûche et bien que la tentation est grande, tu restes dans ce lit qui n'est pas le tien. Et tu sais que tu as bien fait, car ta mère est dans la cuisine, à boire une tasse de thé en finissant des préparatifs et alors, à coup sûr, vous auriez été pris la main dans le sac. Le grand jour de Lizzie se présente, tout va s'y rapidement, mais tout se passe bien, malgré les crises d'angoise de la mariée et ses nerfs qu'elle passe sur tout le monde. On lui laisse ce droit ; c'est son grand jour. Puis, viens le moment où elle dira Oui, je le veux et qu'elle lancera son bouquet à travers les jeunes femmes, que ce soit les célibataires ou celles qui n'ont pas encore la bague au doigt. Et tu seras un peu surprise que le bouquet trouvera sa place dans tes mains, parce que c'est Jasmine qui t'a poussé à travers le groupe et que tu n'as même pas tenté de l'attraper, il est lui-même arrivé dans ton visage sans te laisser cette opportunité. Et c'est avec un visage beaucoup trop rouge que tu évites le regard d'Even, parce que votre relation est encore si neuve et que tu veux pas qu'il ne voit une pression quelconque suite à une tradition sans fondement.

Les tantes sont venus poser leurs questions indiscrètes, les oncles sont venus faire leurs blagues malaisantes et d'autres sont venus voir qui était le nouveau venu dans la famille O'Malley, et enfin, c'est l'heure de la tranquilité, c'est l'heure de danser sur la piste de danse, d'avoir le droit à des slows. Tes bras sont accrochés à lui, bouquet toujours en main, alors qu'il te demande le compte-rendu de cette journée. Il n'y a que ce sourire sur ton visage, sourire qui fend jusqu'à tes oreilles.

▬ Tu as été parfait, lui murmures-tu à l'oreille. pas juste avec ma famille, tu te permets d'ajouter dans le creux de son oreille, car ce week-end avait été chargé de bien des premières.

Et tu colles ta joue contre son épaule, te laissant bercer dans la musique.

▬ Mon père abandonnera pas l'idée de t'amener pêcher par contre, pour vérifier si tu es digne de sa froussardine.

Ton rire résonne contre son thorax tandis que votre danse s'achève comme cette soirée. Les mariés se sont éclipsés, il reste encore que quelques invités sous ce petit chapiteau où l'union s'est opéré. Alors que les étoiles commencent à couvrir le ciel de leurs scintillements, ton regard ne brille que pour lui. Peu importe s'il ne passerait pas les épreuves de ton père, peu importe si ta mère se frustre encore de ton départ, tu as lui auprès de toi et c'est tout ce qui te suffit.

▬ Mais, on reviendra un autre week-end. Pour le restant du week-end, tu es juste à moi.