Ah ouais, apparemment l’équipe de la vieille dame était allée un peu trop loin. Artémis observa les nouvelles flammes arriver, et la nuée empoisonnée se diriger vers tout le petit monde. Cette fois le Dragmara eut juste le temps de lancer vent glace pour chasser le poison. Seul le Jungko semblait avoir inhalé quelques bribes du nuage. En revanche, le Pharamp avait une vilaine blessure sur la cuisse. Ce dernier battit en retraite, tandis qu’Artémis se pressait de sortir un baume de son sac pour soigner son petit protégé. De son côté, le Jungko semblait passablement fâché. Elle l’entendit vaguement lancer Méga-sangsue, tandis qu’Adada lançait pouvoir antique. Elle pesta : s’ils continuaient ainsi ce n’était pas une pokeball qu’il lui faudrait pour le Tritox, mais une urne.

Faisant mine de se concentrer entièrement sur la blessure du Pharamp, mémé tentait de regrouper les informations dans sa tête. Elle ne pouvait plus nier l’évidence, puisque la jeune femme l’avait énoncé deux fois : oui, elle était bien la fille d’Archibald. Cette petite dont il était si fier, maintenant la vieille se souvenait ! Dans l’armée. Artémis était dans le flou. Était-elle du mauvais côté pour la bonne cause ? Peut-être jouait-elle les espionnes pour le compte du Mouvement ? Savait-elle seulement que son père était un fervent défenseur de Callero ? A moins que les choses n’aient changé, depuis le temps …

▬ Il était venu une fois, dans mon salon de thé. J’organise souvent des sessions de discussion ou d’art. Ton père était venu à Corvinium pour une manifestation pacifique du Mouvement de Libération. On a bien discuté pendant le défilé. Mais nous n’étions pas tout à fait d’accord sur certains points …

Artémis se demandait si elle n’en avait pas trop dit. La petite d’Archibald méritait bien de connaître la vérité, après tout. Mémé s’était sentie obligée de préciser ce dernier point, pour justifier qu’elle n’ait pas pris plus de nouvelles. Mais elle avait tout de même honte. Les soins apportés au Pharamp devaient être suffisants. Tapant sur ses cuisses, la vieille se redressa.

▬ J’ai cru lire qu’il avait été enfermé quelque temps, j’avoue que je n’ai pas suivi l’affaire. Toujours à vouloir trop en faire, c’est une tête de mule ton paternel tu sais ! Comment se porte-t-il ?

C’était innocent. Des banalités. Des questions classiques. Artémis ne se doutait pas du tout de la vérité, et si elle venait à l’apprendre, ça risquait de faire des étincelles.