Le problème c'est que les gens sont cons. Je lève mon verre à ça.

Profondément cons.

C'est pas moi qui vais le nier. J'aimerais pourtant, beaucoup. Dans mes jeunes années de naïveté je l'aurais fait, souhaitant voir le mieux en chacun et leur offrir le bénéfice du doute. Maintenant ? J'ai trop d'expérience de vie pour ça. Je n'y arrive plus. Mais oui, si Mino était honnête avec les gens comme elle peut l'être avec moi alors ce serait tout un bordel. Ça non plus je ne peux pas le nier. Ceci étant dit, j'écoute attentivement la suite, comprenant là où elle veut en venir. Le sous-entendu est clair : pour elle la bonne décision est obligatoirement celle qui n'a pas été teintée de sentimentalité. Il n'y a pas d'exception. C'est, en tout cas, l'impression que me donne la blonde.

Tu sais, personne ne te demande de prendre des décisions basées sur les émotions. Il faut simplement voir les sentiments comme un facteur de plus dans la prise de décision rationnelle et en faire une variable qui t'aidera, entre autres, à déterminer la meilleure approche.

L'intellectualiser sous cet angle, en tout cas, m'a aidé à accepter la valeur des émotions humaines dans mes propres prises de décisions et dans mes propres interactions avec autrui. J'espère donc que cette contextualisation pourra l'aider elle aussi. Quant au reste, je ne me formalise pas. Même lorsqu'elle dit que ses amies sont des piles et que, à cause de sa formulation, j'ai un peu l'impression de ne pas être inclue dans ses amies. Ça va, je n'ai pas assez d'estime pour ma propre personne pour en être choquée. Je comprends. Et, évidemment, elle n'a pas à s'excuser. C'est comme elle dit : il fallait que ça sorte.

Il faut bien que je serve à quelque chose de temps en temps. Je suis contente de pouvoir être un espace de confiance qui te permette de t'exprimer. J'en suis honorée même.

Et si j'ai tendance à faire usage du renforcement positif dans le cadre de mon expertise de psychologue, je ne le pense pas moins. C'est sincère, vraiment.