Un petit sourire cassé s'était frayé un chemin jusqu'aux lèvres de William devant la violente menace d'Alessandro. Ils n'en arriveraient jamais là, il le savait très bien, et William appréciait vraiment cette petite chamaillerie, d'autant plus qu'il avait laissé le sujet de son "homme" tranquille, grâce à ça. Bingo. L'idée de lui rendre la pareille avec le sujet de Mira lui avait traversé l'esprit, mais William savait qu'il n'était pas assez proches pour justifier une telle pique.

Satisfait de partir sur cette pointe d'amusement au milieu de sa douleur, William se retourna. Mais il avait à peine ouvert la portière de sa Camaro bleue, quand il fût interrompu, figé par les mots d'Alessandro. Vos affaires.

Mes aff- Avait-il commencé avec une voix frêle, pleine d'interrogation, mais il se fit pousser sans ménagement, ce qui le coupa dans son questionnement et un gémissement de surprise, très peu viril, lui échappa. Il resta immobile, son regard écarquillé jonglant entre Alessandro, et le petit œuf violet, qui était maintenant dans sa voiture.

Mais je pensais que- Il... Et- votre soirée? William n'arrivait pas à faire sens de ses pensées, ni de ses mots jusqu'à ce qu'il abandonna l'idée de faire une phrase cohérente. Etait-ce un cadeau? Aurait-il à le rembourser plus tard? William n'avait pas le cœur de demander. Il n'en avait que faire, de toute façon, à l'idée de ramener ce petit à Eddie. Il posa une main sur le dôme de verre, tendrement.

Merci, Alessandro. Merci beaucoup. Il osa, avec un sourire sur le visage, les yeux brillants. William savait d'avance que ce petit serait chouchouté, qu'Eddie ne le lâcherait pas une seconde, que lui-même pourrait l'entrainer comme il fallait. Et peut-être, peut-être même qu'il jouerait de la musique avec eux, une fois qu'il serait plus grand. Il se racla la gorge, ses mains tremblantes encore de l'ascenseur émotionnel qu'il venait de vivre. William attacha la couveuse avec la ceinture de la voiture. Il savait d'avance qu'Alessandro allait le devancer sur la route, William ne s'amusera pas à suivre son patron dans l'une de leur course improvisée. Pas aujourd'hui, aujourd'hui, William respectera la limitation de vitesse... Lui.

Je... passerais voir Black, en arrivant au Casino. Je n'en aurais que pour quelques minutes. Il indiqua à son Patron, bien que William savait qu'il s'en doutait déjà. Puis, il monta dans sa voiture, le sourire aux lèvres.

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Plus tard:

Eddie?

Willy! Déjà revenu? J'allais faire une sieste avant de reprendre le taff. J'me sentais- Will?

William n'avait pas perdu une seconde alors qu'Eddie se relevait de son lit médicalisé. Et à peine avait-il eu le temps de retirer son masque à oxygène, qu'Eddie se retrouva avec une couveuse sur les genoux. William ne l'avait pas lâcher longtemps, en revanche, ses mais à présent posées sur celles d'Eddie qui avait attrapé la couveuse par réflexe.

C'est- Comment tu l'as eu? Eddie murmura, incertain de s'il voulait regarder l'œuf, ou lever la tête pour fixer le visage de William. Je rêve pas? C'est- C'en est bien un, hein? C'est-

Monsieur Mancini. Il a... Il l'a acheté pour moi. Ou pour nous, je sais pas trop ce qu'il lui ait passé par la tête mais... William sourit, ses yeux scintillant alors qu'il s'avança juste un peu, coinçant la couveuse entre eux. Je crois que j'ai une nouvelle dette envers lui.

'Va falloir que tu les notes, à force... Eddie ricana, un peu distrait alors qu'il admirait l'œuf. J'espère que c'est un aiguë, que je puisse enfin te cloué le bec, tu verras que c'est les meilleurs.

William ricana en retour. Lui aussi, il espérait ça, maintenant.